Prétorien n° 39 1e Trim 2015
Cette forte organisation ne concerne pas seulement l'action militaire puisqu'elle touche également au mode de vie des légionnaires qui, après vingt années de service, se voient souvent attribuer des terres. Outre la retraite du bénéficiaire, ces dons en nature assurent l'ancrage local et l'attachement au sol qu'il a contribué à conquérir ou à défendre. C'est une appréciable source de cohésion qui, jointe à la qualité de l'entraînement, permet au légionnaire de combattre encore plus collectivement.
Ce numéro de Prétorien le vérifie aisément lorsqu'il évoque la guerre de Judée au Ier siècle de notre ère. Face à des Juifs déterminés, qui obtiennent dans un premier temps gain de cause en massacrant des garnisons réduites, l'extraordinaire unité des légions romaines remplit parfaitement son office. Machines de guerre implacables, elles sont taillées pour vaincre et ne reculent devant aucune extrémité, y compris le massacre de toute la population quand il est nécessaire pour asseoir l'autorité de Rome. C'est ainsi que le siège de Titus en 70, qui met en oeuvre quatre légions romaines, se termine par la destruction de la ville de Jérusalem et par un terrible bain de sang.
Cette froide efficacité s'explique aussi par l'adaptation permanente de l'équipement de la légion qu'évoque par ailleurs ce numéro de Prétorien. En faisant du bouclier une véritable arme, en remplaçant l'épée grecque par le glaive ibérique, le combat s'apparente à une mécanique de précision. Bien souvent, l'adversaire ne voit de son ennemi qu'un bloc compact, capable de frapper en même temps, un véritable rouleau compresseur qui avance inexorablement...
Mais ce numéro de Prétorien vous propose également d'autres découvertes. Comme cette ouuvre d'Alexandre Hesse montrant Godefroy de Bouillon faisant acte d'allégeance à l'empereur byzantin Alexis Comnène à Constantinople, en 1097. L'enjeu est, cette fois encore, la ville de Jérusalem qui tombera aux mains des croisés en 1099. Ou encore la très oubliée bataille de Val-ès-Dunes qui permit au futur Guillaume le Conquérant de reprendre le contrôle de la Normandie face aux barons rebelles.