Aérojournal N°46 - Avril-Mai 2015
Résumé
L'aéronavale impériale en guerre
Ses unités, ses campagnes, ses AS
e tout temps, les pilotes embarqués à bord des porte-avions ont toujours été soigneusement triés sur le volet. Soumis à un entraînement plus intensif que leurs homologues « terrestres », eu égard aux conditions très particulières de leur engagement opérationnel, ils ont ainsi constitué une véritable élite, à laquelle ils n’ont pas été peu fiers d’appartenir. Lorsque survient un certain 7 décembre 1941, les pilotes de la Kidô Butai (force de projection) n’ont pratiquement aucun équivalent dans le monde en raison de la qualité de leur matériel et de leur déjà longue expérience au combat. Volant de victoire en victoire, ils vont dominer les cieux du Pacifique et du Sud-Est asiatique jusqu’au coup d’arrêt de Midway. La guerre d’usure mal organisée et coûteuse depuis des bases terrestres que leur imposera leur état-major dans les Salomon marquera le début de leur longue descente aux enfers.
Les monstres marins (3e partie)
Le Kawanishi Type 2 (H8K) : Emily, la reine des mers du Sud
Considéré par beaucoup comme le meilleur hydravion de la Seconde Guerre mondiale, le Kawanishi Type 2 avait, en effet, un certain nombre d’atouts à faire valoir, comme son autonomie qui pouvait atteindre 24 heures et son puissant armement défensif. Il pâtit, toutefois, des défauts inhérents à tous les avions japonais contemporains, en particulier des protections insuffisantes pour l’empêcher de prendre rapidement feu sous les projectiles ennemis.
William «Billy» Mitchell
Nul n'est prophète en son pays
Le 22 décembre 1955 sortait sur les écrans américains The Court-Martial of Billy Mitchell (rebaptisé Condamné au silence lors de sa sortie en France), une superproduction des studios Warner Bros réalisée par Otto Preminger et dont l’acteur vedette n’était autre que Gary Cooper, alors au sommet de sa carrière. Ce film relatait l’histoire véridique du plus emblématique des théoriciens américains de la puissance aérienne, le général Billy Mitchell, passé en cour martiale pour insubordination. Tout à la fois procès d’un homme, procès d’une institution – l’Armée américaine – et procès de la puissance aérienne, cette affaire unique en son genre mettait en lumière le long cheminement que fut la création de l’US Air Force tout en posant la question du dilemme cornélien qui habite tout visionnaire : faut‑il respecter la sacro-sainte discipline militaire même si l’on sait que ce respect entraîne à coup sûr son pays à la catastrophe ?
Le grand bluff
Le Heinkel He 100
àla suite de l’invitation officielle du RLM, qui répond à une visite en France des généraux Milch et Udet, le général Vuillemin, chef d’état-major de l’armée de l’Air, atterrit avec son Amiot 340, piloté par le commandant Rossi, à Berlin-Staaken le 16 août 1938. Avec l’Amiot 340 orné de la « cocotte rouge », qui est son insigne personnel (mais également celui de la 1re escadrille du GR I/33), le général Vuillemin veut impressionner les Allemands en leur laissant supposer que le bombardier français le plus moderne est entré en service.
Les JU 86 portugais
EN1936, la Grande-Bretagne, fournisseur privilégié des forces aériennes portugaises, refuse de donner suite à une demande de Lisbonne pour l’achat de bombardiers. En raison de l’implication du Portugal dans la guerre d’Espagne, les Britanniques craignent que ces avions ne se retrouvent rapidement engagés aux côtés des forces nationalistes de Franco. En conséquence de quoi, le chef du gouvernement, Antonio Salazar, se tourne vers l’Allemagne.