France L Aventure Mexicaine de Napoleon III 1862 1867 L armée Française et les Batailles
Je me suis servi des gravures de ce site Blog de Michel Provost
Les raisons de l'intervention Française au Mexique
Ce pays ne formait pas à l’époque une véritable nation ; comme nous l’avons vu précédemment, les rivalités ethniques et politiques divisaient la population. De plus, depuis l’indépendance, le Mexique était en proie à des coups d’États incessants, usant financièrement le pays. L’opportunité pour un pays puissant comme la France d’y installer un régime fort et d’en récolter les fruits était tentante. Par ailleurs, le Mexique avait conservé en Europe son image légendaire (et attirante.) d’eldorado, héritée des siècles passés. Le pays avait encore un sous- sol riche en ressources minières : houille, fer, argent, cuivre, plomb, mercure, etc. De plus, son immense territoire était propice à l’élevage & à l’agriculture. Enfin, le fait que les mexicains avaient rompu leurs relations économiques et commerciales avec l’Espagne ouvrait ainsi de nouveaux horizons aux français. L’aventure du Mexique, baptisée « la plus Grande Pensée du Règne » , si elle avait réussi, aurait été une des plus grandes réussites qu’ait connu la France.
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Le Mexique avait subi, au cours de ces dernières décennies, bien trop de coups d’États. Ce climat anarchique résultait du fait que la République mexicaine n’avait pas eu l’autorité et le pouvoir suffisant pour y mettre fin. La seule solution, selon Napoléon III , était d’instaurer un Empire, à la tête duquel il placerait un prince européen.
Une fois l’ordre rétabli au Mexique, il amènerait le progrès : le pays deviendrait le premier pays industrialisé d’Amérique latine (comme nous l’avons vu, le sous- sol y était propice.). Une fois le Mexique devenu une contrée attirante, des milliers de colons viendraient s’installer dans les terres tempérées, où le climat permettrait urbanisation et immigration. Le port de New York et la fameuse Ellis Island (où les immigrants devaient passer une batterie d’examens avant de s’installer aux États- Unis) seraient délaissés au profit du port de Vera Cruz. Des milliers d’italiens, d’irlandais, de grecs, des milliers de ressortissants de tous les pays en difficulté viendraient résider au Mexique et non plus aux États- Unis.
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Major Bumbashi Melasemvel Lieutenant Pmbashi Caporal |
En 1863, le khédive d'Égypte a offert un bataillon de 450 soldats à l'Empire mexicain, dont beaucoup de Soudanais supposés plus résistants aux maladies tropicales. À partir de 1864-1865, l'Autriche-Hongrie a envoyé 7000 hommes (Polonais, Hongrois…). 2 000 volontaires belges ont formé le régiment Impératrice Charlotte.
Bataillon Egyptien
1 bataillon 100 homme avec EM
Brigade Austro Belge
2 bataillons infanterie Belge à 5 cies
bataillons infanterie Autrienne à 5 cies
1 R Hussards
1 R Hulhans à 5 escadrons
Artellerie de Montagne 2 batteries
1e Cie d'artillerie à pied
1 cie d 'ouvriers
2 cies de pionniers
1 detachement infirmiers
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Etendard Capitaine Lieutenant Cavalier Capitaine grande Tenue |
Les Troupes Françaises
Les unités française impliquées dans cette expédition comprennent :
Infanterie 7e, 51e, 62e, 81e, 95e et 99e régiments d'infanterie de ligne ;
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7° RI |
51°RI |
62°RI |
81°RI |
95°RI |
99° RI |
Infanterie légère les 1er, 7e, 18e et 20e de chasseurs à pied ;
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1° BCP |
7° BCP |
18°BCP |
20° BCP |
Armée d'Afrique 1er, 2e et 3e zouaves ;2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique un bataillon de marche de tirailleurs algériens.
Légion Etrangère le régiment étranger, premier des régiment de la légion étrangère qui se distingue à la bataille de Camerone ;
Cavalerie Regiment Chasseurs d'afrique 5e Rgt Hussard 12° RCC
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5° RH |
12° RCC |
1° RCA |
2° RCA |
3 °RCA |
Par la suite de nombres unites de contre guerilla furent créées pour lutter contre les bandes de guerilleros qui tenaient la campagne avec un EM 2 escadrons de cavalerie 1e ou Colorados car vetus de Rouge et le 2e auquel il faut ajouter une compagnie d'infanterie
Artillerie
Divers regiments ont fourni des batteries en plus de l artillerie de la garde
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1e RA 8° Batterie |
3e RA 1° Batterie |
4 RA 1° Batterie |
5e RA 1° Batterie |
6e RA Cie Pontonniers |
7e RA 1° Batterie |
8e RA 1° Batterie |
9e RA monté 1° Batterie |
11e RA monté 1° Batterie |
Artillerie de la Garde
1 batterie
Train des équipages militaires
1 cie escadron de train de la Garde
1e 2eE 5e et 6e bataillonq chacun envoie un escadron
Génie
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1eRG 3e et 4e cie |
2e RG 6e Cie |
3e Rg 13e Cie |
Compagnie de genie de la Guadeloupe et Martinique
Remonte
Divers dépots
Intendance
Ouviers d'état
Service de Santé et Infirmiers
les maladies vont mettre HS 10 000 hommes
2 Ambulances
Gendarmerie
role de Prévoté miilitaire
Gendarmerie Coloniale
Justice Militaire
6 conseils de guerre Mexico Puebla 2 à la 1e Division 2 à la 2e Division
Les jugements se font au nom de maximilien Ie
Vétérinaires
Marine Impériale
17 vaisseaux 22 frégates 5 corvettes 5 avisos 9 canonnièeres et 23 transports
Infanterie de Marine
Regiment de marche issu des 1e et 2 RIMA
Principales batailles de l'expédition
Le tableau repends ci dessous les principaux combats qui ont eu lieu entre 1862 et 1867 Soit 57 combats en 72 mois Comme on peut le voir les vainqueurs ont eu leur période faste . L'ecroulement de l' Empire se dessine tres bien sur le plan militaire en 1867
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Dans le cadre de l'Expédition du Mexique, les Français, bien qu'abandonnés par leurs alliés Espagnol et Anglais décident de ne pas se cantonner à la Veracruz et à la côte décident de s'avancer dans les terres.
Cependant la route est coupé par les montagnes peu franchissables excepté quelques point de passages comme Las Cumbres. C'est là que le général Zaragoza décida de défendre l'accès à Puebla en massant 4 000 soldats et trois batterie de montagne. En face arrivaient 6 000 Français menés par le général Lorencez.
Bloqués sur la route principale jusqu'à soir, les Français forcèrent la passe en envoyant des zouaves et des chasseurs à pieds par des sentiers de montagne pour enlever d'assaut les batteries mexicaines.Les Français ne perdirent que 2 tués et 32 blessés.
Bataille de Bagdad (Mexique)
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Le village de Bagdad à l'embouchure du Rio Grande contrôle l'accès par ce fleuve aux villes jumelles de Matamoros (Mexique) et Brownsville (Texas). Pendant l'expédition du Mexique, Matamoros était le principal point de passage de l'aide américaine aux Républicains mexicains. La ville était gardée pour les conservateurs par le colonel Meija avec 2 000 hommes et soutenu par la marine française. Ce fut le point le plus symptomatique des pressions nordistes - suivant en cela la doctrine de Monroe sur les Français. En 1864, Meija est menacé par le général Negrete qui est dissuadé par le débarquement de 500 soldats et 140 artilleurs à Bagdad, arrivés sur les navires Var, Magellan et Tactique.En 1865, la situation se complique : l'armée des États-Unis chassent les forces des États confédérés d'Amérique - favorables à Meija - de Brownsville et concentre 40 000 hommes sur la frontière. Le Tisiphone arrive en renfort à Bagdad.Le 28 septembre, c'est le général Escobedo appuyé par une artillerie - 11 canons, semble-t-il servie par les militaires nordistes, qui attache . L'amiral Cloué renforça la ville avec l'Adonis, le Magellan, le Tactique et le Tartare. Après le repli d'Escobedo, l'amiral adressa une réclamation au général nordiste Wetzel, commandant Brownsville, pour l'affaire des artilleurs" étatsuniens "et le secours aux blessés mexicains.L'Antonia est ajouté à la défense de Bagdad. En novembre, nouvelle tentative d'Escobedos sur Matamoros que vient renforcer l'Antonia. Bazaine envoya deux colonnes en renfort respectivement commandées par le colonel d'Ornano et le général Jeanningros ainsi que l'Allier pour débarquer 300 Autrichiens, 20 Mexicains et 60 chevaux à Bagdad le 20 novembre.
Tous les éléments étaient réunis pour la bataille principale qui eut lieu en janvier 1866 :Le 4 janvier 1866, profitant du départ de l'Adonis, du Tartare et du Tisiphone, Escobedo appuyé de régiments noirs de l'US Army attaque le village. Alors que Mexicains et Autrichiens se replient sur leur navire, les 30 marins de l'Antonia assurant leur couverture. Le général Wetzel envoie 150 hommes pour rétablir l'ordre en occupant le village tenant à leur merci les hommes rassemblés sur l'Antonia. Après une nouvelle protestation de l'amiral Cloué, le village est libéré le 25 janvier.
En juin, une double colonne - 2000 hommes - part en renfort de Monterrey. Une première moitié s'arrête pour cause de maladie, les 300 hommes de la seconde - général Olvera - sont attaqués le 15 juin à Camargo par 5 000 Mexicains et mercenaires "étatsuniens". Seuls 150 hommes parvirent à Matamoros où Meija, se voyant désormais dans l'impossibilité de tenir la ville fit évacuer les 400 hommes qui lui restaient sur l'Adonis vers Veracruz.
Bataille de Puebla (5 mai 1862)
La première bataille de Puebla commença le 5 mai 1862 lors de le l'invasion française au Mexique.
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Puebla de los Angeles étant la « principale ville fortifiée » avant Mexico, après son échec à La Cumbres face au corps expéditionnaire français, le général Zaragoza entre dans Puebla le 3 mai 1862 avec 3 000 hommes et fait occuper les deux principaux forts : fort de Guadalupe (général Negrete avec 1 200 hommes) et fort de Loreto. des renforts les rejoindront le 6 mai.
Le 5 mai, les Français se présente devant la ville. Ils décident d'attaquer le fort de Guadalupe en le pilonnant, sans grand résultat. Instruit par la présence des Français Zaragoza envoie des renforts à Negrete tandis que du fort de Loreto sort une troupe de cavalerie pour prendre les Français de côté.Les zouaves, les chasseurs à pieds et l'infanteries de marine se heurtent aux défenses et doivent finalement se replier face aux Mexicains sans cesse plus nombreux.Les Français se replient à quelques distances attendant, trois jours durant, une contre-attaque mexicaine qui n'aura pas lieu avant de se replier.
Siège de Querétaro
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Après le départ des Français, lors de l'Expédition du Mexique, refusant d'abdiquer, Maxilimien de Habsbourg choisit la ville de Querétaro pour affronter les troupes de Juárez. Dernière ville avant la capitale Mexico, en venant du nord ou de l'ouest, d'où arrivaient les troupes républicaines, Querétaro pouvait facilement être mise en défense. Le 19 février 1867, l'empereur y arrive, et en fait le « point de regroupement » des forces impériales qui s'élèvent à 8 ou 9 000 hommes. Malgré un plan d'offensive décidé le 26 février, l'armée impériale reste sur place. Et le 5 mars le siège débute.L'armée républicaine du général Escobedo, comprenait des mercenaires américains et disposait du matériel donné par les États-Unis d'Amérique après la guerre de sécession qui venait de se terminer. Leurs forces s'élèvent alors à 40 000 hommes. Les combats débutent le 12 mars. Ils sont particulièrement rudes le 14 et le 17. Le 22, le général Márquez est envoyé quérir des renforts à Mexico. Il ne reviendra pas à temps. Le 10 avril, Maximilien donne une fête pour célébrer l'anniversaire de son acceptation du trône. Le « dernier affrontement d'envergure » eut lieu le 26 avril.Le 14 mai Maximilien décide une sortie pour rejoindre Mexico. C'est dans la nuit du 14 au 15 mai qu'il fut trahi par le colonel Miguel López, qui laisse les forces républicaines s'emparer des retranchements impériaux, permettant ainsi la prise de la ville sans combat. Maximilien est alors arrêté
Il est jugé, condamné à mort le 14 juin et fusillé avec les généraux Mejía et Miramón le 19 juin 1867. Son exécution a donné lieu à une célèbre illustration d'Édouard Manet, L'exécution de l'Empereur Maximilien du Mexique, réalisée dès 1867.
Le Régiment étranger au Mexique (1863)
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Le Régiment étranger n’avait toujours pas été envoyé au Mexique. Le 15 août 1862, les légionnaires fêtaient la Saint Napoléon. Les soldats avaient décoré la caserne de Siddi Bel Abbès de feuillages et de guirlandes, et ils attendaient maintenant, chantant et buvant, que le colonel de la caserne vint boire un verre à la santé de l’Empereur, avant de passer à table, comme le voulait la tradition. C’est le sous- lieutenant de Diesbach qui nous décrit la scène. Fiers de leurs multiples combats, de nombreuses pancartes étaient accrochées aux fenêtres, portant comme inscriptions les faits d’armes et les campagnes du régiment : l’Algérie, la Crimée, l’Espagne, etc. Une seule de ces pancartes était restée vierge. Le colonel Pierre Jeanningros, entouré de ses officiers, demanda pourquoi rien n’était inscrit sur cette pancarte.Un de ses hommes lui répondit :
« c’est pour y inscrire la campagne du Mexique ! » Alors, un cri retentit dans la caserne : « partons pour le Mexique! »
L’enthousiasme de ces légionnaires était parfaitement compréhensible. Tous étaient volontaires, s’ils avaient signé un engagement, c’était pour se battre ! La légion aspirait donc naturellement à participer à ce conflit qui avait de surcroît mal débuté pour les forces françaises.
Cependant, le gouvernement français n’avait toujours pas fait appel à son corps d’élite, alors que le conflit avait commencé depuis la fin de l’année dernière. Les légionnaires décidèrent donc de transmettre à l’Empereur une pétition, lui rappelant ainsi leur goût du combat (cette démarche était considérée à l’époque comme fort peu respectueuse.). Le Régiment fût entendu, bien que certains officiers fussent punis pour leur arrogance. Le colonel Jeanningros, commandant la Légion à cette époque, reçut l’ordre de départ en janvier 1863. 2 000 légionnaires seulement partiraient pour le Mexique. Le 9 février au matin, le Régiment embarquait pour le nouveau monde.
La mission du Régiment étranger
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Le colonel Jeanningros reçut rapidement ses ordres : assurer la voie de communication allant de La Tejeria à Chiquihuite. Les officiers, Jeanningros y compris, étaient déçus de la mission qu’on leur confiait. Ces derniers se voyaient déjà à Puebla, prêtant main- forte aux troupes du général Forey. La déception était d’autant plus grande que la ville de Puebla, située sur le plateau de l’Anahuac (haut de 2000 mètres) , était à l’abri des ravages causés par le vomito negro, car localisée dans les Tierras templadas (ou terres tempérées.). A contrario, les légionnaires devraient opérer en plein dans les Tierras calientes, les terres chaudes.
Le Mexique est un pays situé en zone tropicale. Cependant, le pays étant très nivelé, le climat change selon l’altitude du terrain. Les terres ayant une altitude comprise entre 0 et 700 mètres étaient appelées Tierras calientes. Cette zone est humide, la température y est constamment élevée. Les marécages, alimentés par les pluies torrentielles, amènent quantité de miasmes, qui eux même apportent les pires maladies. Ce territoire, dont la surveillance avait été confiée au Régiment étranger, est insalubre pour les Européens. Au delà viennent les terres ayant une altitude comprise entre 700 et 1 600 mètres ; les Tierras templadas. Le climat est sain et la température reste toujours comprise entre 20 et 25 degrés. Viennent ensuite les Tierras frias, les terres froides, d’une altitude comprise entre 1 600 et 3 200 mètres. Enfin, les terres gelées sont situées à plus de 3 200 mètres du niveau de la mer.
Les légionnaires se divisèrent pour occuper les points importants de la route ; Vera Cruz, La Soledad, Paso del Macho, Chiquihuite. Mais à Puebla, l’armée de Forey était encore tenue en échec par les rebelles mexicains. Ce n’est que le 29 avril que le colonel Jeanningros apprit qu’un important convoi de munitions à destination de Puebla était parti de La Soledad le 14 avril. Ce convoi, composé de 60 voitures et de 50 Mulets, était à 50 kilomètres de Chiquihuite. Comme nous l’avons vu, il transportait des pièces de sièges, des munitions, des vivres, ainsi que quatre millions en pièces d’or. Il y avait donc de grandes chances pour qu’il soit attaqué.
Quelle attitude Jeanningros devait il prendre ? Partir de Chiquihuite était impossible, la place étant d’une importance stratégique trop grande. Laisser le convoi sous la protection des deux compagnies venues l’escorter depuis La Soledad était insuffisant, bien qu’une troisième compagnie était disponible à Paso del Macho. Jeanningros décida d’envoyer une compagnie en reconnaissance ; c’était au tour de la 3° compagnie de marcher. Cependant, cette dernière, à cause du climat des tierras calientes ne pouvait plus aligner que 62 hommes. De plus, le capitaine de cette compagnie, le capitaine Cazes, n’était pas disponible (il commandait le poste de Medellin.). Le seul officier restant de cette compagnie était le lieutenant Gans, qui était malade. Le capitaine Danjou se porta volontaire pour prendre le commandement, accompagné des sous-lieutenants Clément Maudet (porte- drapeau.) et Jean Vilain.
Camerone
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La 3° compagnie se prépara donc à partir. A 11 heures du soir, ses hommes prirent le café, à une heure du matin, ils partaient. Leur mission n’était pas d’attendre le convoi, mais juste de s’approcher de Palo Verde et de reconnaître le terrain, afin de déceler la présence de rebelles mexicains. La 3° compagnie pourrait ensuite retourner à Chiquihuite, tout en continuant à chercher la présence d’éventuels guérilleros. La « 3 » passa par Paso del Macho & Paso Ancho, traversant la mata, sorte de maquis tropical. Les légionnaires arrivèrent près du village de Camaron aux alentours de cinq heures trente. Le Régiment était passé par ce lieu lors de la répartition des troupes sur la voie Chiquihuite- Vera Cruz, rien n’avait changé. Le village indien était toujours à l’abandon. Ils arrivèrent à Palo Verde aux alentours de sept heures du matin. Marchant depuis une heure du matin, le capitaine Danjou donna le signal de la halte. Ce dernier s’installa avec ses hommes près d’un hangar abandonné. Des sentinelles furent placées afin d’éviter toute surprise, les mulets furent déchargés, le caporal Magnin partit avec une escouade partit remplir les marmites avec l’eau des mares (Palo Verde était souvent habité par des bandits mexicains.). Des hommes se mirent à couper du bois pour le feu, d’autres préparaient le café ou se reposaient.
Une sentinelle, tournée vers Camaron, y vit quelque chose d’anormal : un gros nuage de poussière s’en élevait. Aucun orage ne se préparant, le capitaine Danjou pris sa lorgnette et ne tarda pas à distinguer l’approche de la cavalerie ennemie.
« Aux armes ! L’ennemi ! » cria- il tout à coup.
Au premier cri d’alarme, les dormeurs se réveillèrent, Danjou fit renverser les marmites, éteindre les feux (la troupe dut renoncer au café.) et les mulets furent rechargés. Le capitaine fit aussitôt revenir l’escouade qui était aux mares. Hélas pour la compagnie, les bidons individuels n’ont pas été remplis…
Une fois que la compagnie fut prête, Danjou la forma en colonne et marcha vers l’ennemi, souhaitant l’empêcher d’attaquer le convoi (Danjou ne semblait pas craindre d’attaquer les Mexicains. En effet, à chaque échauffourée, les Mexicains, bien que supérieurs en nombre, avaient été défaits.). La cavalerie mexicaine, qui n’avait sans doute pas reçu l’ordre d’attaquer (leur veste de cuir, sorte de « gilet pare- balles » de l’époque, était restée enroulée autour du pommeau de leur selle.) se déroba. Danjou s’engagea dans les sous- bois, la mata, afin de les poursuivre. Les légionnaires s’approchaient sans le savoir du campement des Mexicains, situé à La Joya. Cependant, la marche étant fastidieuse et lente, Danjou craignant de surcroît s’être trop écarté de l’axe qui lui avait été confié, décida de retourner vers la route. Sortant des bois, la compagnie marcha en direction de Camaron. Alors que la compagnie s’approchait de la route, à 300 mètres de l’hacienda de la Trinidad, un coup de feu claqua. Le légionnaire Conrad s’écroula, blessé à la hanche. Danjou décida alors de repartir vers Paso del Macho des renfort. La « 3 » n’eut pas dépassé le village indien que les légionnaires s’aperçurent de la présence de cavaliers mexicains, situés sur un monticule au nord- est. Ces derniers étaient prêts à charger . Ordonnant au tambour, Casimir Laï, de battre la charge, le capitaine ordonna, dans un premier temps, de marcher vers l’ennemi. Sûrs d’eux, les Mexicains descendirent de leur position au petit trot. Ensuite, ils se séparèrent en deux colonnes, comptant prendre les légionnaires en tenaille. Danjou n’avait pas perdu son temps. Voyant que les juaristes se divisaient, il ordonna alors aux deux groupes de se rallier et de former le carré. Les légionnaires attendirent calmement l’assaut des Mexicains, qui étaient des centaines, alors que la 3° compagnie ne comptait que 65 hommes. Ce premier assaut fut repoussé, les mexicains s’étant empalés sur la défense des légionnaires. La victoire aurait été complète si les deux mulets de la compagnie ne s’étaient pas enfuis. Affolés par les détonation et par la violence de l’assaut, les deux bêtes durent être relâchées, et, suivant par instinct les chevaux des Mexicains, furent capturés par ces derniers. La perte des mulets était très grave : ils transportaient les vivres et les munitions. Hélas pour les légionnaires, ils n’avaient pas mangé depuis la veille, avaient peu de cartouches, et n’avaient pas d’eau (comme nous l’avons vu précédemment.). Le capitaine Danjou s’aperçut que sa position était mauvaise car sur un terrain plat, propice aux charges de cavalerie. Il profita de la retraite des Mexicains pour déplacer sa compagnie derrière le côté sud de la route, bordée par un talus et par une haie de cactus. L’avantage pour les légionnaires était double ; non seulement cet endroit était moins favorable à la cavalerie, mais en plus, les Mexicains devraient se heurter à une haie de broussaille & de cactus, dangereux rempart naturel. Danjou fit donc reformer le carré à cet endroit. Le second assaut fut donné par la cavalerie mexicaine, plus nombreuse que lors du premier assaut, mais moins vigoureuse. Le calcul de Danjou était bon : de nombreuses bêtes hésitèrent à passer le talus, et les légionnaires repoussèrent le deuxième assaut plus facilement que le premier. Danjou décida alors de se retrancher dans l’hacienda de Camerone, et d’y résister coûte que coûte. Les légionnaires rejoignirent l’hacienda au pas de charge, baïonnette au canon, aux cris de « vive l’Empereur ! »
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Les légionnaires pénétrèrent dans l’hacienda, qu’ils commencèrent à fortifier activement. Souhaitant se renseigner sur le positionnement des troupes juaristes, Danjou donna l’ordre au sergent Morzicki de se placer sur le toit de l’hacienda. Ce dernier, accompagné de quelques hommes, réussit à y apercevoir l’ensemble des cavaliers mexicains, à peu près un millier selon les estimations. Mais les Mexicains ne combattaient pas activement, a neuf heures trente, Morzicki vit approcher vers la maison un officier mexicain, qui se présenta avec un mouchoir blanc à la main.
« Vous êtes trop peu nombreux pour vous battre, vous allez vous faire massacrer inutilement ! rendez- vous, le colonel Milan vous garantit la vie sauve ! »
Morzicki descendit de son perchoir et rendit compte à Danjou de la proposition du Mexicain. Le capitaine demanda alors à son sergent de répondre de la manière suivante.
« Dis- lui simplement que nous avons des cartouches et que nous ne nous rendrons pas. »
Le légionnaire remonta sur le toit et transmis au lieutenant Laisné la réponse de Danjou, le combat éclata alors.
Le capitaine Danjou faisait des va et viens d’un poste à l’autre afin d’évaluer la situation. Encourageant quelques uns de ses hommes postés dans le bâtiment, il leur fit jurer serment :
« Légionnaires, vous allez jurer avec moi que nous ne rendrons pas… que nous tiendrons jusqu’au dernier ! »
C’est en se rendant à un autre poste que Danjou fut frappé d’une balle. Il s’écroula et rendit l’âme peu de temps après.
Le sous- lieutenant Vilain prit alors le commandement. Les légionnaires perdaient du terrain ; tous étaient retranchés dans le corral à ce moment de la journée. Aux alentours de midi, ils entendirent le son du tambour. Hélas, ce n’étaient pas des renforts alliés, mais des troupes d’infanterie mexicaines qui venaient aider leur collègues. Ces dernières étaient sous les ordres du colonel Milan, qui désirait ardemment défaire les légionnaires au plus vite & ainsi s’emparer du précieux convoi… Milan, pensant que les légionnaires, voyant cette immense troupe, allaient se décourager, les somma une fois encore de se rendre. Le sergent Morzicki, énervé par toute une matinée de combat, ne consulta personne pour la réponse à donner :
« Merde ! » hurla- il.
Il redescendit rendre compte de sa réponse au sous- lieutenant Vilain qui approuva sa conduite. Tous avaient juré au capitaine Danjou de ne pas se rendre, ils tiendraient leur promesse. Alors le combat reprit, encore plus impitoyable qu’auparavant. Vers deux heures de l’après- midi, une balle atteignit le sous- lieutenant Vilain en plein front.
Ce fut dès lors au tour du sous- lieutenant Maudet, le porte- drapeau, de prendre la tête de ce qui restait de la 3° compagnie. Le combat continuait, les morts s’entassaient, les légionnaires continuaient à se battre, bien que n’ayant rien mangé ni bu depuis la veille. Le soir, une dernière fois, une ultime sommation fut adressée aux légionnaires, à laquelle ils ne répondirent même pas. A dix huit heures, il ne restait donc plus que cinq survivants sous le hangar : le sous lieutenant Maudet, le caporal Maine, ainsi que les légionnaires Catteau, Constantin et Wensel. Ces derniers tinrent encore quelque temps les juaristes en respect, mais bientôt, ils n’eurent plus qu’une cartouche chacun.
« Armez vos fusils, ordonna le sous- lieutenant Maudet, vous ferez feu à mon commandement ; nous chargerons à la baïonnette, vous me suivrez. »
Les Mexicains, voyant que les légionnaires ne tiraient plus, se rapprochèrent d’eux. Ces derniers remplissaient le corral.
« Joue ! Feu ! » s’écria soudain le sous- lieutenant.
Les cinq hommes bondirent en avant, baïonnette au canon. Les dizaines de Mexicains tirèrent alors à bout portant sur les légionnaires. Le légionnaire Catteau, dans un élan de dévouement, se plaça devant son officier pour le sauver, il s’écroula aussitôt, atteint de dix neuf balles. Le sous- lieutenant Maudet ne s’en tira pas indemne pour autant, recevant une balle dans la cuisse droite et une autre dans le flanc droit. Wensel était tombé lui aussi, blessé à l’épaule, mais il se releva aussitôt. Il ne restait donc plus que trois hommes debout : le caporal Maine, les légionnaires Constantin & Wensel. Un officier supérieur mexicain somma les derniers légionnaires de se rendre.
« Nous nous rendrons, répondit le caporal Maine, si vous nous laissez nos armes et notre fourniment, et si vous vous engagez à faire relever et soigner notre lieutenant que voici là, blessé. »
« On ne refuse rien à des hommes comme vous ! » répondit alors l’officier.
Le récit du combat de Camerone
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Voici le récit de la bataille de Camerone qui est lu en ces termes à chaque commémoration le 30 avril, depuis 1931 :
« L’armée française assiégeait Puebla.
La Légion avait pour mission d’assurer , sur cent vingt kilomètres, la circulation et la sécurité des convois. Le colonel Jeanningros, qui commandait, apprend, le 29 avril 1863, qu’un gros convoi emportant trois millions en numéraire, du matériel de siège et des munitions était en route pour Puebla. Le capitaine Danjou, son adjudant-major, le décide à envoyer au devant du convoi une compagnie. La 3ème compagnie du Régiment étranger fut désignée mais elle n’avait pas d’officier disponible. Le capitaine Danjou en prend lui-même le commandement et les sous-lieutenants Maudet, porte-drapeau, et Vilain, payeur, se joignent à lui volontairement.
Le 30 avril, à 1 heure du matin, la 3ème compagnie, forte de trois officiers et soixante-deux hommes, se met en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s’arrête à Palo Verde pour faire le café. A ce moment, l’ennemi se dévoile et le combat s’engage aussitôt. Le capitaine Danjou fait former le carré et, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant à l’ennemi des premières pertes sévères.
Arrivé à la hauteur de l’auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d’un mur de trois mètres de haut, il décide de s’y retrancher pour fixer l’ennemi et retarder ainsi le plus possible le moment où celui-ci pourra attaquer le convoi.
Pendant que les hommes organisent à la hâte la défense de cette auberge, un officier mexicain, faisant valoir sa grosse supériorité du nombre, somme le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ». Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu’à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment. Il était 10 heures. Jusqu’à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n’avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l’extrême chaleur, la faim, la soif, résistent à deux mille Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins.
A midi, le capitaine Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine. A 2 heures, le sous-lieutenant Vilain tombe, frappé d’une balle au front. A ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l’auberge.
Malgré la chaleur et la fumée qui viennent augmenter leurs souffrances, les légionnaires tiennent bon, mais beaucoup d’entre eux sont frappés. A 5 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, ne restent que douze hommes en état de combattre. A ce moment, le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves ( un légionnaire qui comprend l’espagnol traduit au fur et à mesure ses paroles).
Les Mexicains vont donner l’assaut général par les brèches qu’ils ont réussi à ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan adresse encore une sommation au sous-lieutenant Maudet ; celui-ci la repousse avec mépris.
L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Léonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face ; à un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve ; il leur crie : « Rendez-vous ! » – « Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restent menaçantes. « On ne refuse rien à des hommes comme vous ! » répond l’officier.
Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment ; pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont, par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée.
L’empereur Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris. En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription :
Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu'au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté a deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée. Il n’y aura que huit survivants dans les rangs français.
L'empereur Napoleon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment Étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d'or sur les murs des Invalides a Paris.
En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l'emplacement du combat. Il porte l'inscription:
ILS FURENT ICI MOINS DE SOIXANTE
OPPOSÉS A TOUTE UNE ARMÉE
SA MASSE LES ÉCRASA
LA VIE PLUTÔT QUE LE COURAGE
ABANDONNA CES SOLDATS FRANÇAIS
LE 30 AVRIL 1863
A LEUR MÉMOIRE LA PATRIE ELEVA UN MONUMENT