En France :
La compagnie Charron Girardot Voigt (du nom des trois fondateurs) est associée à la création de l'un des premiers véhicules de combat blindés de l'histoire. En effet, en 1902, une voiture de tourisme de la marque se voit flanquée d'une baignoire ouverte blindée à 3 mm en place des passagers arrière et comprenant une mitrailleuse Hotchkiss mod.1901 approvisionnée à 2470 coups. Ce véhicule est testé au camp de Chalons les 30 juin et 1er juillet 1903 par l'armée française qui ne donne pas suite. Il faut préciser que le véhicule a été présenté comme ébauche d'une future automobile de guerre, ce qui signifie que la firme C.G.V a déjà prévue le futur modèle 1906.
In France :
The Charron Girardot Voigt company (named after the three founders) is associated with the creation of one of the first armored combat vehicles in history. In fact, in 1902, a passenger car of the mark was equipped by an open bathtub structure 3 mm armored in place of the rear passengers seats and including a Hotchkiss machine gun mod.1901 supplied with 2470 shots. This vehicle was tested at the Chalons camp on 30 June and 1 July 1903 by the French army, whithout success. It should be noted that the vehicle was presented as a draft of a future war car, which means that C.G.V has already planned the future model 1906.
Pendant ce temps, les autres pays européens se lancent aussi dans la conception d'automobiles blindées, et la branche austro-hongroise de la firme allemande Daimler développe la Daimler 1905 qui a la particularité d'être totalement blindée avec l'arme en tourelle rotative. Meanwhile, the other European countries are also engaged in the design of armored cars, and the Austrian-Hungarian branch of the German firm Daimler develops the Daimler 1905 which has the particularity of being totally armored with the weapon in a rotating turret .
Les ingénieurs français de la firme C.G.V vont dans le même sens et les travaux sur une nouvelle auto-mitrailleuse débutent en 1904 sous la direction du major d'artillerie de marine (r) Paul Alexis Guye. Le véhicule choisi est une voiture de tourisme 30 puis 35CV totalement blindée à 6 mm avec une mitrailleuse Hotchkiss mod.1901 approvisionée à 2470 coups sous tourelle rotative. The French engineers of the firm C.G.V are going in the same direction and the work on a new machine-gun begins in 1904 under the direction of Naval Major (R) Paul Alexis Guye. The vehicle chosen is a passenger car and then 35CV fully shielded at 6 mm with a Hotchkiss mod.1901 machine gun supplied at 2470 rounds under a rotary turret.
En Russie :
Dans le même temps, en Russie, un officier de l'armée impériale, le prince géorgien Mihail Aleksandrovich Nakashidze s'intéresse aussi aux automobiles. Il publie d'ailleurs en 1902 un ouvrage : « l'automobile, son importance économique et stratégique pour la russie ».
In Russia :
At the same time, in Russia, an officer of the imperial army, the Georgian prince Mihail Aleksandrovich Nakashidze is also interested in automobiles. In 1902, he published a book entitled "The automobile, its economic and strategic importance for Russia".
Rapidement, Il ajoute donc à son service militaire une activité d'entrepreneur en s'associant avec deux partenaires (le comte Potoki et le colonel Golovin) et fonde en 1902 à Varsovie le « grand garage international d'automobiles » dont le but est d'importer des véhicules de l'étranger. Il s'adresse particulièrement aux constructeurs français (à noter que le nom du garage est en Français et que les constructeurs français sont parmi les pionniers de l'automobile de l'époque) et passe des accords avec Panhard-Levassor, De Dion-Bouton, Mors etc..Quelques temps plus tard, devant le succès de l'entreprise, il se retire de la vie militaire. Malheureusement, la guerre russo-japonaise qui débute en janvier 1904 le contraint à s'engager et il y reçoit un commandement dans le 7ème régiment de cosaques sibériens en Mandchourie. He quickly added to his military service an entrepreneurial activity by partnering with two associates (Count Potoki and Colonel Golovin) and founded in 1902 in Warsaw the "grand garage international d'automobiles" whose aim was to Import vehicles from abroad. It is particularly interested in French manufacturers (note that the name of the garage is in French and that the French manufacturers are among the pioneers of the automobile at that time) and made agreements with Panhard-Levassor, De Dion-Bouton , Mors etc. A few times later, before the success of the company, he retired from military life. Unfortunately, the Russo-Japanese war which began in January 1904 forced him to engage and he received a command there in the 7th regiment of Siberian Cossacks in Manchuria.
Il faut alors lire l'article du figaro du 09/04/1915 pour comprendre la suite : (voir en fin l'article in extenso et sa discussion). Cet article permet d'infirmer ou de confirmer certains faits que l'on trouve ici ou là selon les sites internets. Pour d'autres faits cela reste supposé.
One must read the article of the french newspaper the Figaro of 09/04/1915 to understand the continuation: (see the article in extenso and its discussion at the end). This article can confirm or invalidate certain facts that are found here and there according to the websites. For other facts this is presumed.
Malgré tout, le prince maintient son activité commerciale dans l'automobile par l'intermédiaire de ses associés à Varsovie. C'est alors que Fernand Charron décide de proposer au commandant en chef des armées de Mandchourie sa voiture blindée. Celui-ci délègue le prince Nakashidze, grand promoteur de la motorisation dans l'armée impériale pour en discuter les détails. Après une réunion à Moscou et une discussion sur les différentes caractéristiques de l'engin, six voitures sont commandées dont deux sans tourelle. Contacté, le département de la défense russe, refuse l'achat du véhicule mais accepte de prendre à sa charge le transport et la maintenance par un ingénieur français de C.G.V. Nakashidze pense alors utiliser son auto-mitrailleuse en Mandchourie contre les japonais pour convaincre l'état-major russe.
Nevertheless, the prince maintains his commercial activity in the automobile through his associates in Warsaw. It was then that Fernand Charron decided to propose his armored car to the commander-in-chief of the armies of Manchuria. The latter delegates Prince Nakashidze, a great promoter of the motorization in the imperial army to discuss the details. After a meeting in Moscow and a discussion on the different features of the vehicle, six cars are ordered including two without turret. Contacted, the Russian defense department, refuses the purchase of the vehicle but agrees to assume responsibility for transport and maintenance by a French engineer of C.G.V. Nakashidze then thinks of using his machine-gun in Manchuria against the Japanese to convince the Russian headquarters.
Malheureusement, peu de temps après, la Russie est contrainte de signer une paix humiliante avec le Japon suite à la défaite de Port-Arthur. L'état-major russe refuse donc l'envoi de l'auto-mitrailleuse vers l'est et propose de la tester à St-Petersbourg. Or, Nakashidze, sûr de son succès avait commandé six exemplaires supplémentaires soit douze exemplaires en tout qui commencent à être assemblées. Le prototype de la donc nommée C.G.V 1906 est terminé puis présenté et testé le 10 février 1906 à Puteaux devant des personnalités de l'armée française et aussitôt expédié en Russie (les brevets n°363 712 et 363 713 du 13/02/1906 couvrent le système de coupole destiné à des pièces d'artillerie légère – pivot central pour le montage sur automobile et l'automobile de guerre). Il n'y aura donc qu'un véhicule qui arrivera à St-Petersbourg le 8 mars1906.
Unfortunately, soon after, Russia was forced to sign a humiliating peace with Japan following the defeat of Port-Arthur. The Russian General Staff refused to send the machine-gun to the east and proposed to test it around St. Petersburg. Nakashidze, sure of his success had ordered six additional copies, ie a total of twelve copies that were beginning to be assembled. The prototype of the so-called CGV 1906 was finished and then presented and tested on February 10, 1906 in Puteaux to personalities of the French army and immediately dispatched to Russia (patents Nos. 363 712 and 363 713 of 13/02/1906 cover The dome system for light artillery pieces - central pivot for assembly on the automobile and the war car). So there will be only one vehicle arriving in St-Petersburg on March 8, 1906.
L'auto-mitrailleuse sera testée sur un raid St-Petersbourg – Oranienbaum – Couronnes (sud de St Petersbourg) avec tirs à l'école d'infanterie d'Oranienbaum. Dans l'ensemble, la commission reconnaît que les tests se sont déroulés avec succès et que le véhicule peut être utile dans la reconnaissance, les communications, le combat de cavalerie et la poursuite de l'ennemi en retraite mais aussi que de sérieux handicaps (notament la faible manoeuvrabilité en tout-terrain) empêchent son utilisation en l'état. Nakashidze, ne se décourage pas et avec l'aide d'une campagne de presse acharnée et d'un lobbying féroce, se présentant même comme le directeur de la branche auto-mitrailleuses de la firme C.G.V, convainq l'état-major de continuer les tests à ses frais. Malgré tout, les conclusions de la seconde commission ne sont pas différentes de la première. The armored car was tested on a St. Petersburg - Oranienbaum - Crowns (South of St. Petersburg) raid with shots at the Oranienbaum Infantry School. Overall, the Commission acknowledges that the tests have been successfully completed and that the vehicle may be useful in reconnaissance, communications, cavalry combat and pursuit of the enemy in retirement, but also serious handicaps ( Notably low maneuverability in off-road) prevent its use as is. Nakashidze, not discouraged and with the help of a fierce press campaign and lobbying, even posing as the director of the branch machine-gun CGV, convinq the staff to continue The tests at his own expense. Nevertheless, the conclusions of the second committee are not different from the first.
Nakashidze décide alors de se tourner vers le ministre de l'intérieur et président du conseil Stolypine, et prend rendez-vous pour le 12 aout 1906 sur l'île d'Aptékarsky où celui-ci possède une résidence. Alors que Nakashidze attend d'être reçu, une explosion retentit. C'est un attentat terroriste qui vise Stolypine, mais celui-ci est indemne. Malheureusement, Nakashidze trouve la mort dans cet attentat et avec lui disparaissent toute chance de contrat pour son auto-mitrailleuse en Russie (certains pensent que ce rendez-vous était destiné à proposer son véhicule au ministère de l'intérieur dans des fonctions de police et de maintien de l'ordre).
Nakashidze then decided to turn to the Minister of the Interior and Chairman of the Council Stolypine, and made an appointment for 12 August 1906 on the island of Aptékarsky, where he had a residence. While Nakashidze is waiting to be received, an explosion sounds. It is a terrorist attack that targets Stolypin, but it is unharmed. Unfortunately, Nakashidze is killed in this attack and with him there is no chance of contracting for his armored car in Russia (some believe that this appointment was meant to propose his vehicle to the Ministry of the Interior in police and Law enforcement).
Pendant ce temps, l'usine de Puteaux construit les véhicules commandés
Meanwhile, the Puteaux plant is building the ordered vehicles
Les six machines déjà construites et commandées par Nakashidze lui-même sont donc envoyées en Russie mais les autorités russes qui ne se sont pas engagées à les acheter les bloquent à la frontière avec l'Allemagne puis les renvoient en France. La firme C.G.V cherche après leur retour à les vendre, même au rabais, et l'armée allemande se porte acquéreur pour deux véhicules (une inconnue réside sur le fait que ces deux voitures aient été achetées par les Allemands durant le transit avant le retour en France ou après), les autres restant en France où ils sont mis au garage. En 1914, à la déclaration de guerre, ils sont réquisitionnés par le ministère de la guerre. Ces voitures seront utilisées par un quartier général d'armée dans un rôle de transport (quartier général de la 4e Armée française du Général de Langle de Cary) et l'une par le corps de cavalerie Sordet.
The six machines already built and ordered by Nakashidze himself are therefore sent to Russia but the Russian authorities who have not assumed to buy them block them on the border with Germany and then send them back to France. CGV seeks after their return to sell them, even at a discount, and the German army buys for two vehicles (an unknown fact lies in the fact that these two cars were bought by the Germans during the trip before returning to France or after ), The rest remaining in France where they are put in a garage. In 1914, at the declaration of war, they were requisitioned by the Ministry of War. These cars will be used by an army headquarters in a transport role (headquarters of the 4th French Army of General de Langle de Cary) and one by the Sordet cavalry corps.
C.G.V se remettra bien vite de cette affaire car la publicité sur cette auto-mitrailleuse rendra la firme connue dans toute l'europe et jusqu'aux Etats-Unis (voir le n° d'avril 1906 de popular mechanics).
The firm C.G.V seeks to get paid for its order but the Russian authorities argue that this order was initiated by an individual person and therefore does not concern the government itself.
C.G.V will soon recover from this affair because the advertisement on this machine-gun will make the firm known throughout Europe and even in the United States (see April 1906 issue of popular mechanics).
L'unique voiture restée en Russie sera retestée en octobre 1907 puis reversée au district militaire de St-Pétersbourg où elle sera démentelée, le chassis servant pour d'autres usages et le blindage servant à des tests de résistance aux tirs d'infanterie.
The only car left in Russia will be retested in October 1907 and then donated to the military district of St-Petersburg where it will be Dismantled, the chassis used for other purposes and the armor used for tests of resistance to infantry fire. En Allemagne :
Dans tous les cas l'armée allemande se retrouve avec deux auto-mitrailleuses qu'elle va intensivement tester, les renommer « panzerautomobil CGV modell 1909 » et que l'on verra ensuite en photo lors de manœuvres en 1909 dans l'organigramme de la 5ème brigade d'infanterie de la garde. Plus tard ces deux véhicules prendront part à la défense de la prusse orientale contre l'armée russe dans les premières semaines de la guerre.
In Germany : Anyway, the German army recovered two armored cars, which it intensively tests, renaming them "panzerautomobil CGV modell 1909" . One Will see them on a photo during maneuvers in 1909 in the organization chart of the 5th Infantry Brigade of the Guard. Later these two vehicles took part in the defense of Eastern Prussia against the Russian army in the first weeks of the war.
Description technique :
mise en marche par l'intérieur du compartiment
pneumatiques : diamètre 135 mm pleins qui permettent 10 min de roulage même après preforation par balle. Roues en bois protégées par un disque de métal
Moteur 4 cylindres Vitesse 45 km/h sur route et 30 sur terrain varié. Autonomie 600 km avec réservoir de 120 litres d'essence
franchissement : pente 25 %, gué 60 cm.
Poids 2,9 T
deux projecteurs dont un de combat protégé au centre.
Pare-brise relevables et plaques éclipsables sur les portières
sur les côtés, deux rails de franchissement
prix 80000 francs (soit l'équipement en fusils lebel de tout un régiment d'infanterie)
Technical description :
Start-up from inside the compartment
Pneumatic : diameter 135 mm, full which allow 10 min of rolling even after bullet shot. Wooden wheels protected by a metal disc
4-cylinder engine Speed 45 km / h on road and 30 on varied terrain. Autonomy 600 km with tank of 120 liters of gasoline
Crossing: slope 25%, ford 60 cm.
Weight 2,9 T
Two projectors, one of which is protected in the center.
Folding windscreen and retractable panels on doors
On the sides, two crossing rails
Price 80000 francs (in fact the same price as the equipment with lebel rifles of an entire infantry regiment)
Sources :
divers sites internet,
wikipedia,
Gallica,
le journal le Figaro du 09/04/1915 donne une interview de Fernand Charron lui-même
journal le temps,
journal le petit parisien,
revue la vie au grand air
Faits et légendes: le mythe Nakashidze
On trouve sur de nombreux sites des faits qui sont controversés, par exemple le fait que les Allemands aient subtilisés deux voitures durant leur transfert, le fait que ce soit le prince qui ait fait dessiner les voitures, qu'il ait été directeur de la branche auto-mitrailleuses de la firme C.G.V, que les Allemands aient modifié les voitures, etc...
D'autre part, le prince Nakashidze semble selon l'histoire officielle Russe être présenté comme le directeur de la branche auto-mitrailleuses de la firme C.G.V. On appelle d'ailleurs ces auto-mitrailleuses Nakashidze-Charron en Russie. Il parle aussi de "notre" usine, commande d'autres voitures sans en référer à quiconque, attitude curieuse, probablement aussi attiré par le profit qu'il y aurait à faire avec la fourniture à la Russie d'auto-mitrailleuses, C'est pourquoi il semble mettre autant de fougue à vendre ces voitures. L'article du Figaro permet d'infirmer ou de confirmer certains faits que l'on trouve ici ou là selon les sites internets. Pour d'autres faits cela reste supposé.
L'article du Figaro du 09/04/1915 :
« En 1905, la guerre de Manchourie battait son plein. En lisant les comptes-rendus, j'eus l'idée d'écrire au général commandant les armées russes pour lui proposer de lui fabriquer des voitures de guerre blindées. Quelques jours après, je recevais un télégramme de Manchourie ainsi conçu: - « Reçu proposition pour voiture de guerre. Trouvez vous à telle date, à telle adresse, muni de pouvoirs pour traiter de la construction et des conditions. Signé : prince Nakashidze » - Girardot et moi, à la date et à l'heure indiquées, nous trouvions à Moscou le signataire de la dépêche. Un officier jeune, charmant, intelligent, muni de pleins pouvoirs du général en chef des armées de Mandchourie. En dix heures exactement, tout fut arrangé. Nous lui exposâmes le plan que j'avais conçu ; on lui soumit les dessins ; de son coté il apporta ses idées, et le soir même nous repartions, lui pour la Mandchourie, et Girardot et moi avec un contrat de six voitures blindées dont quatre avec coupole et leur mitrailleuse et deux pour le transport des munitions et du trésor de guerre. »
Nous nous mîmes aussitôt à l'oeuvre. Nous avions justement comme collaborateur un commandant d'artillerie, qui mit au point certains détails techniques pour le maniement de la coupole tournante. Le creusot, mis à contribution pour les plaques de blindage, nous aida de ses conseils pour le travail spécial de cet acier, et exactement quatre mois après, la première voiture de guerre procédait à ses premiers essais. Ils furent parfaits, nous étions ravis.
Dans la convention passée avec le gouvernement russe, il avait été convenu que nous n'avions le droit de vendre nos autos de guerre, du modèle accepté, qu'à la Russie et à la France. Je m'empressai donc de saisir le ministre de la guerre de la question.
J'obtins une audience du ministre de la guerre M. Etienne : je reçus le meilleur accueil ; il tint à examiner lui-même tous les détails de l'automobile blindé, s'en fit expliquer les mécanismes, l'essaya ouverte et fermée, et convaicu et enthousiasmé, il délégua tout aussitôt ( ? ) pour m'accompagner à l'artillerie de Puteaux où il devait nous rejoindre.
L'accueil à Puteaux fut réservé. Nous étions il est vrai en 1905 et une voiture blindée pouvait à cette époque sembler prématurée, une fantaisie de roman belliqueux. Toutefois quand le ministre fut arrivé, et qu'il eut prié les officiers d'examiner l'engin et son mécanisme, je dois à la vérité de reconnaître qu'ils se montrèrent fort attentionnés et satisfaits de leurs investigations.
Je présentai d'abord les échantillons de blindage, et les expériences faites à 60,80,100, et 200 mètres avec le fusil lebel. Je fis fonctionner les différentes fermetures de protection, qui mettent à l'abri les occupants, fermetures dont les commandes étaient à l'intérieur. Dès que la voiture arrivait dans la zone dangereuse, l'avant se fermait entièrement, mais grace à un dispositif spécial, le conducteur avait la vue libre ; il n'était gêné en rien pour la conduite du véhicule.
Intérieurement, la voiture était éclairée électriquement, car il fallait, en marche, pouvoir suivre la route sur la carte, surviller le graissage, ouvrir les boites des bandes à projectiles.
Le véhicule en ordre de marche ne dépassait pas 2700 kgs, la vitesse en palier de 50 km/h, sa moyenne était de 40 km/h.
A 60 m, la balle du lebel traversait le blindage mais restait inoffensive, à 150 m elle perçait sans traverser, à 200 m, elle s'applatissait. Tous les essais faits en Russie, avant l'expédition en Mandchourie avaient été d'ailleurs des plus satisfaisants, l'Empereur lui-même avait assisté aux expériences.
Il faut enfin que je note un incident étrange :
Les quatre premières automobiles blindées C.G.V arrivèrent en Russie sans encombre, mais les deux dernières s'égarèrent dans la traversée de l'Allemagne. Après un mois de réclamations dans toutes les directions, je priai mon ami et directeur commercial d'alors, Jacques Faure, de suivre la trace de ces deux voitures dans toutes les gares où elles avaient été signalées. Il connaissait à fond l'allemand et fort débrouillard, Jacques Faure retrouva à Berlin, dans un dépôt d'artillerie, les deux véhicules dont l'un était en partie démonté.L'ambassade russe fit une démarche, et, libérées de la curiosité allemande, les deux voitures furent dirigées en Russie. Les Allemands, pour s'excuser, prétendirent avoir exercé un droit absolu, les voitures ayant été déclarées comme automobiles ordinaires et non engins de guerre, ce qui était exact du reste. Les Allemands utilisèrent d'ailleurs profitablement leur indiscrétion et sans tarder mirent en construction les automobiles blindées dont l'étude ne leur avait pas couté cher.
Quelques temps après la visite faite à Puteaux et relatée plus haut, deux voitures blindées C.G.V étaient convoquées pour suivre les manœuvres de la Sarthe. Elles furent affectées au service d'artillerie, alors qu'elles étaient destinées au service des reconnaissances, ce pourquoi je les avais conçues. L'avenir a prouvé que mes amis et moi avions raison.
La première voiture de guerre fut exposée au salon de 1905 où elle eut un gros succès de curiosité. Seule une mission chinoise fut envoyée à la C.G.V.
Les deux voitures construites pour la France furent remisées dans un hangar pendant huit ans. Il fallut la guerre pour les en sortir...... »
Discussion :
Facts and legends: the Nakashidze myth
There are controversial facts on many sites, such as the fact that the Germans had stolen two cars during their transfer, the fact that the prince had the cars drawn, that he was director of the branch Machine-guns of the firm CGV, that the Germans modified the cars, etc ...
The Prince Nakashidze seems according to official Russian history to be presented as the director of the branch armored cars of the firm C.G.V. These armored cars are also named Nakashidze-Charron in Russia. He also talks about "our" factory, ordering other cars without referring to anyone, curious attitude, probably also attracted by the profit that there would be with the supply to Russia of armored cars, This is probably why he seems to put as much passion to selling these cars. The article of the Figaro makes it possible to invalidate or to confirm certain facts that one finds here or there according to the websites. For other facts this is presumed.
The article of the Figaro of 09/04/1915:
"In 1905, the Manchurian War was in full swing. As I read the reports, I had the idea of writing to the commander-in-chief of the Russian armies, proposing him to make armored cars for him. A few days later I received a telegram from Manchuria thus conceived: "Received proposal for a war-car." Find yourself at such date, at such address, with powers to deal with the construction and conditions. Signed: Prince Nakashidze "- Girardot and I, at the date and time indicated, we found in Moscow the signatory of the despatch. A young, charming, intelligent officer, with full powers of the commander-in-chief of the armies of Manchuria. In exactly ten hours everything was arranged. We explained to him the plan I had conceived; The drawings were submitted to him; For his part he brought his ideas, and the same evening we set out for Manchuria and Girardot and I with a contract of six armored cars, four with dome and their machine-guns, and two for the transport of ammunition and war-treasure . "
We set to work at once. We had, as a collaborator, an artillery commander, who devised certain technical details for the handling of the rotating cupola. The creusot, which was used for the plates of armor, helped us with his advice for the special work of this steel, and exactly four months afterwards, the first warcar carried out its first tests. They were perfect, we were delighted.
In the agreement with the Russian government it had been agreed that we had no right to sell our cars of war, of the accepted model, except to Russia and France. I hastened to seize the question of the Minister of War.
I obtained an audience from the Minister of War M. Etienne: I received the best reception; He examined all the details of the armored car himself, made him explain the mechanisms, tried it open and closed, and convinced and enthusiastic, he immediately delegated (?) To accompany me to the " Artillery of Puteaux where he was to join us.
The reception at Puteaux was reserved. It was true in 1905 that an armored car could at that time seem premature, a bellicose novel fantasy. However, when the minister had arrived, and had begged the officers to examine the machine and its mechanism, I must admit that they were very attentive and satisfied with their investigations.
I first presented the shielding samples, and the experiments made at 60, 80, 100, and 200 meters with the lebel rifle. I operated the various protective fasteners, which protect the occupants, the closures whose controls were inside. As soon as the car arrived in the danger zone, the front was completely closed, but thanks to a special device the driver had a free view; He was not bothered in any way to drive the vehicle.
Inside, the car was illuminated electrically, for it was necessary, on the march, to be able to follow the road on the map, to oversee the lubrication, to open the boxes of the projectile bands.
The vehicle in running order did not exceed 2700 kgs, the speed in level of 50 km / h, its average was 40 km / h.
At 60 m, the ball of the lebel crossed the armor but remained harmless, at 150 m it pierced without crossing, to 200 m, it was flattened. All the attempts made in Russia before the expedition to Manchuria had been most satisfactory, and the Emperor himself had witnessed the experiments.
Finally, I must note a strange incident:
The first four armored cars of C.G.V arrived safely in Russia, but the last two lost their way across Germany. After a month of complaints in all directions, I begged my friend and commercial manager of that time, Jacques Faure, to follow the traces of these two cars in all the stations where they had been posted. He was thoroughly familiar with German and very resourceful. Jacques Faure found the two vehicles, one of which was partly dismantled, in Berlin, in an artillery depot. The Russian Embassy made a move, and, free from curiosity German, the two cars were directed to Russia. The Germans, to apologize, pretended to have exercised an absolute right, the carriages having been declared as ordinary automobiles, and not engines of war, which was true. The Germans, moreover, profited by their indiscretion, and the construction of the armored cars, the study of which had not cost them dearly, had to be carried out without delay.
Some time after the visit to Puteaux and described above, two C.G.V armored cars were summoned to follow the maneuvers of the Sarthe. They were assigned to the artillery service, while they were destined for the reconnaissances service, which was why I had designed them. The future proved that my friends and I were right.
The first car of war was exhibited at the salon of 1905, where it had a great success of curiosity. Only one Chinese mission was sent to the CGV.
The two cars built for France were stored in a hangar for eight years. It took war to get them out ... "
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