Prétorien N° 47 3e Trimestre 2018
Lors des guerres médiques, les cités grecques ont été en mesure de présenter un front uni contre l'Empire achéménide, l'ambitieuse Perse. Mais, sitôt la victoire acquise, leurs traditionnelles rivalités reprennent le dessus. A cause de l'attitude hautaine de Pausanias, la ville de Sparte, qui assumait pourtant un rôle prépondérant dans l'alliance grecque, voit progressivement diminuer son influence et se retrouve isolée, en perte de vitesse. C'est alors que survient le tremblement de terre de 464 avant J.-C. qui cause d'énormes dégâts et provoque de nombreuses victimes. Lacédémone est sérieusement fragilisé. C'est l'occasion qu'attendaient les cités voisines pour se soulever...
Même si Sparte parvient à dominer cette rébellion lors de la troisième guerre de Messénie, les tensions avec Athènes finissent par s'exacerber. Inquiet de voir les Athéniens s'en prendre à Corinthe, Sparte entre en campagne. Battus à Tanagra, les Athéniens se rattrapent ultérieurement mais, empêtrés dans une désastreuse campagne d'Egypte, doivent accepter une trêve de cinq ans avec Sparte. Lorsque, en 447 avant J.-C., les troupes athéniennes sont battues par les Béotiens à Coronée, une démonstration de force de Sparte oblige la cité de Périclès à conclure, au prix de lourdes concessions, une paix qui devait durer trente ans.
Cette période, durant laquelle se construit le monde hellénique, est fascinante. Mais bien d'autres époques de l'Antiquité suscitent le même engouement. Plus près de nous, les vestiges des anciennes fortifications élevées en Gaule par les Romains témoignent des qualités défensives de ce peuple d'habiles constructeurs. Leur génie militaire sans égal se retrouve dans le fonctionnement des légions romaines dont l'ordre de marche se révèle d'une étonnante modernité. On ne détecte guère ce sens de l'organisation lors des croisades où, dans le plus pur esprit du Moyen Age, l'intrépidité extrême, l'héroïsme individuel et la quête de la gloire personnelle justifient les actes les plus absurdes. Mais, même prétendument invincibles, les chevaliers francs ont besoin de bateaux pour traverser les mers. L'histoire de l'ambassade vers la cupide Venise, lors de la quatrième croisade, est édifiante et campe remarquablement le paysage de ce XIIIe siècle naissant.