Avec le regroupement des cadets gentilshommes en une véritable institution d’enseignement à partir de 1753 au château de Vincennes, l’État participe, pour la première fois, au financement de la formation d’une partie des officiers. L’École, créée pour venir en aide à la noblesse pauvre et assurer le bon recrutement des officiers, devait servir de contrepartie à l’institution des Invalides. "Sire, avait dit Madame de Pompadour, cette jeune école sera le berceau de la gloire placée à côté de l’hôtel des Invalides qui en est la retraite et le tombeau." L’État Militaire de 1758 précise que "le double but de cette École est de récompenser les services des pères en rendant les enfants dignes de leur succéder. Elle est placée près de l’Hôtel des Invalides comme pour ranimer nos anciens guerriers et égayer la fin de leur carrière par la vue consolante de ces jeunes élèves, leur espérance et la nôtre". L’établissement est destiné à l’éducation de cinq cents gentilshommes pauvres, de préférence fils ou petits-fils d’officiers. L’âge d’admission est fixé de huit ans révolus à treize ans. Tous les candidats doivent être en bonne santé, bien faits de leur personne, et savoir lire et écrire. Enfin, il est indispensable pour entrer à l’école de justifier par titres originaux de quatre générations de noblesse.
-La vie quotidienne -La discipline Les Cadets n’étaient autorisés à faire leur correspondance que les dimanches et jours de fête. Aucune lettre ne devait sortir de l’École sans avoir été vue par le directeur des études ; le délinquant était passible de quinze jours de prison. Cela avait pour but unique de corriger leur correspondance, et d’habituer ces jeunes gens à écrire poliment et convenablement, comme un homme du monde doit savoir le faire. Chaque Cadet devait posséder une copie du règlement général. Le premier dimanche de chaque mois, il en était donné lecture devant le bataillon rassemblé. Les punitions ne variaient guère ; c’était presque toujours la prison. Le manque de politesse et d’égards, la malpropreté étaient sévèrement réprimandés. Les fautes pendant les cours étaient punies des arrêts debout ou à genoux, du renvoi dans la salle d’étude et même de la prison. Un habillement de bure, à porter jusqu’à nouvel ordre, était la punition de l’élève qui gâtait ou déchirait son uniforme ; cette dernière punition n’était prononcée que par le conseil. Cette réglementation sévère a continué à être appliquée à la fin du XVIIIe siècle même si, en pratique, le monde de vie des cadets devint presque luxueux. Napoléon s’en fait écho. "A l’École de Paris, dit le "Mémorial de Sainte-Hélène", nous étions nourris, servis magnifiquement, traités en toutes choses comme des officiers jouissant d’une grande aisance, plus grande certainement que celle de la plupart de nos familles, et fort au-dessus de celle dont beaucoup de nous devions jouir un jour." Léon Hennet étaye de manière aussi précise que cocasse cette affirmation : "Ainsi, pour ne parler que de la nourriture, les dépense de bouche montèrent en 1786 à 159446 livres 5 sous 9 deniers. Les tables étaient de cinquante couverts. Le menu en gras consistait, à dîner, en un potage, un bouilli, deux entrées, trois assiettes de dessert ; à souper : un rôti, deux entremets, une salade, trois desserts. Le menu en maigre se composait, à dîner, d’un potage, de deux plats de légumes, un de graines, un de poisson, un d’œufs et de trois desserts ; le menu du souper comportait de plus une salade. En parcourant le compte des dépenses de bouche, on trouve pour le dessert d’une journée : 1600 cerneaux, 3200 poires de bon Dieu, 900 prunes de reine Claude, 190 pêches, 300 poires à deux têtes, faisant une dépense de 33 livres 4 sous. Des glaces, comme entremets, reviennent fréquemment. Aussi Louis XVI disait-il dans le règlement du 9 octobre 1787, "qu’il n’avait pu s’empêcher de remarquer qu’une partie de l’établissement de l’établissement de l’École de Paris semblait consacrée au luxe et à la magnificence... qui contrastaient avec les facultés et la destination de ceux que le feu roi avait l’intention de favoriser".
Napoléon Bonaparte est nommé Cadet gentilhomme le 22 octobre 1784. Un règlement royal du 9 octobre 1787 ayant prévu par mesure d’économie la fermeture de l’École pour le 1er avril de l’année suivante, l’hôtel royal militaire, à peine terminé, va devenir la plus grande caserne de Paris pour pratiquement un siècle. |
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