Prétorien N° 48 4e Trimestre 2018
Des guerres puniques aux croisades, ce numéro de Prétorien embrasse une fois encore une vaste période avec une sélection d'articles qui démontre la fabuleuse richesse de l'histoire de l'Antiquité et du Moyen Age. Et, puisque notre couverture s'ouvre avec ce thème, relevons d'abord le formidable virage que constituent pour les Romains les guerres puniques.
Pendant de longues années, Romains et Carthaginois avaient toutes les raisons de s'entendre. Mais, au fur et à mesure que Rome parvenait à étendre sa puissance sur l'ensemble de la péninsule Italienne, Carthage poursuivait son emprise sur l'Afrique du Nord, sur le sud de la péninsule Ibérique et sur la riche Sicile. Tôt ou tard, le conflit ne pouvait que surgir. C'est la ville de Messine qui, en 264 avant J.-C., en fournit le prétexte. L'armée romaine traverse le détroit et prend rapidement possession d'une large partie de l'île. Mais si leurs légions sont invincibles sur terre, les Romains n'ont pas la maîtrise des mers et ne peuvent que subir les assauts répétés des galères carthaginoises.
Qu'à cela ne tienne, Rome décide à son tour de s'équiper d'une flotte de guerre et s'en donne les moyens. Dès lors, la situation change et les navires puniques doivent désormais compter avec cette nouvelle puissance navale. Les Romains finissent par l'emporter, y compris sur mer, ce qui permet aux belligérants de conclure en 241 avant J.-C. une paix qui durera plus d'une vingtaine d'années.
Plus proches de nous, les chevaliers de Saint-Jean, privés du royaume de Jérusalem, s'installent à Chypre et, grâce à leur flotte, s'emparent de l'île de Rhodes qui constitue, selon eux, un verrou entre la Méditerranée orientale et la mer Egée. Mais c'est sans compter sur les Génois qui, accablés de taxes par les Hospitaliers, finissent par financer une expédition turque qui fait le siège de l'île. Le salut vient une fois de plus de la mer puisque c'est le duc de Savoie qui vient au secours des croisés.
Entre ces passionnants articles, nous nous intéresserons également aux persécutions romaines envers les chrétiens qui touchent aussi l'armée et, puisqu'il est question des légions de Rome, à la statue funéraire du guerrier de Vachères qui fournit d'utiles précisions sur la tenue et l'équipement de leurs auxiliaires.
Bien plus tard, dans l'Italie moyenâgeuse, une bataille méconnue oppose à Legnano, non loin de Milan, les puissantes armées de Frédéric Ier de Hohenstaufen, le célèbre Barberousse, aux troupes de la ligue lombarde. Contre toute attente, ce sont ces dernières qui remportent la victoire, mettant fin aux espoirs italiens de l'empereur allemand. Enfin, intéressons-nous, au XIVe siècle, à Olivier de Clisson, un personnage aujourd'hui oublié qui cumula la double expérience de général au service du roi d'Angleterre et de connétable de France, poste dans lequel il succéda au renommé Bertrand du Guesclin.