Deuxième partie
Le fabricant tchèque Special Hobby et son alter égo Azur, sont quasi seuls « à sortir des sentiers battus par les incontournables P-51, Messerschmitt 109, P-47 et autres Spitfire », pour proposer au 1/32 des avions en styrène, certes connus mais rares, car boudés à cette échelle par les autres marques.
On remarque toutefois la petite percée d’ICM qui semble vouloir se diversifier avec l’arrivée dans son programme, d’avions au 1/32 (I-16, I-153, Bü 131, Gladiator…).
Le polonais Silver Wings avait prévu l’avion dans sa collection en résine, mais S.H. lui a « coupé l’herbe sous le pied » et il n’a pas poursuivi ce projet.
Quatre propositions pour un même avion :
Le fabricant n’a pas prévu d’options pour la première version du « Freccia » avec le fuselage court et la verrière « à vision totale », ni même la suivante avec le fuselage rallongé, la verrière modifiée et encore les surfaces verticales de grandes dimensions (plan fixe et gouvernail). La maquette est déclinée en 2 versions et quatre boitages, mais les moulages ne diffèrent pas beaucoup les uns des autres et tous les modèles sont pourvus de la dérive verticale réduite, ce qui « monté comme dans la boîte » limite le choix aux avions de deuxième génération.
Pour obtenir un G-50 de début de production, il faut un peu de scratch !
Le « Freccia » au 1/32:
La maquette a donc été déclinée en 4 versions, sur la même base.
Deux sont aux couleurs de la "Regia Aeronautica", dont un G-50 - II
réf SH32061
Un G-50 bis - réf SH32056.
Un autre G-50 bis aux couleurs de la Luftwaffe et de la Croatie, réf SH32058
Enfin, un G-50 - II aux couleurs finlandaise - réf SH32044
qui est la base de notre étude.
Les moulages sont conformes à l’habitude du fabricant : peu de retassures, pas de bavures, formes très correctes, plastique semi tendre aisé à travailler. Toutefois, inconditionnel des détails, je ferais la remarque habituelle sur l’absence des rivets qui fait la différence entre une « maquette et une réplique ».
Aperçu de pièces en styrène :
Deux types de capot sont proposés
Le treillis de cabine est simulé en relief sur les demi-fuselage
Les parties mobiles (ailerons, volets) sont solidaires des ailes, ce qui confère à l’ensemble un aspect figé en inadéquation avec le réalisme recherché.
Les lignes de structure sont en général bien positionnées, mais l’absence de rivets est regrettable, d’autant que le Freccia en est bien fourni.
Heureusement, les plans fixes et gouvernes de profondeur sont moulés séparément, ce qui évite un gros travail d’amélioration
Les pales d’hélice sont vraiment trop épaisses et il convient de les affiner afin de leur ôter leurs « aspect de rames ». L’épaisseur des pantalons de train doit être considérablement réduite. Les roues sont belles avec des jantes fort bien détaillées
A noter qu’outre une petite planche en photodécoupe, la boîte contient aussi des pièces en résine, dont le moteur bien détaillé, la ligne pots d’échappement et le filtre à sable (Pur Parts)
Les tiges des culbuteurs sont en noir satiné, le carter est gris bleu sale
Les cylindres sont anthracite avec un brossage à sec en alu mat pour faire ressortir mes ailettes de refroidissement. Les câbles de bougies et autres sont ajoutés en scratch. Un lavis brunâtre donnera l’aspect opérationnel
Délaissant l’étape une de la notice qui - comme à l’habitude - concerne le montage de l’habitacle, je vais commencer par la chirurgie nécessaire à la modification du plan fixe vertical et du gouvernail.
Voici le plan de détail qui permet de bien appréhender les différences
En superposant le modèle sur la base de plans ramenés au 1/32, on voit bien les modifications à effectuer L’apex du plan fixe vertical est augmenté en conséquence à l’aide de carte plastique. L’embase de fin de fuselage est alignée et la partie arrière pointue de la carlingue est atténuée
La base du gouvernail est augmentée en superposant deux épaisseurs de plasticard. Une première réduction est effectuée à la meuleuse, puis la forme est obtenue par ponçage au papier de verre à l’eau.
Il ne restera plus qu’à faire disparaitre les zones de collage avec un peu de mastic et un ponçage final
Passons à présent à l’habitacle
Prélevés sur le manuel technique d’époque de l’avion, deux photos d’une partie de l’habitacle
Partie gauche
Partie droite
Aménagement du cockpit
Les lèvres du siège ont été affinées, les sangles du harnais sont découpées dans du métal alimentaire (congé de bouteille de vin…). Seules les boucleries issues de la planche de photodécoupe sont conservées.
A noter l’étonnante chaîne de verrouillage
Les sangles de maintien, des pieds sont ajoutées sur les palonniers
Le tableau de bord est une création personnelle réalisée à l’ordinateur, puis montée en relief à l’aide d’un emporte-pièce et de film transparent. Le travail de réalisation est conséquent, mais le résultat final est, à mon avis, remarquablement proche de la réalité
Avant d’assembler les éléments fuselage, ailes et plans fixes, j’ai pris soin de reprendre les gravures en creux et de matérialiser toutes les lignes de rivets.
Pour cela, j’ai utilisé une roulette à dents et la pointe sèche
L’unification des deux demi-fuselage ne pose pas de problème particulier pas plus que la mise en place du sous ensemble des ailes et l’apport de mastic a été inutile
L’avion étant à mon goût trop statique, j’ai décidé de lui donner l’aspect qui convient ; j’ai donc désolidarisé les ailerons et les volets de courbure. J’en ai profité pour affiner les bords de fuite qui avaient bien besoin et j’ai refait les bords d’attaque à l’aide de carte plastique. Intrados du fuselage d’un des prototypes, muni du filtre à sable
L’intrados de la maquette est constellé de panneaux en relief découpés dans de la carte plastique fine, ce qui permet de casser son aspect eu peu trop plat à mon goût.
Structure de l’aile. Les deux longerons et les lisses permettent de situer le positionnement des lignes de rivets
Après avoir occulté toutes les parties à épargner, la mise en peinture a constitué en un voile noir satiné sur tout l’avion, puis une couverture à l’aluminium
La gravure des lignes de rivets prend toute sa signification à cette échelle.
Les grosses vis de capot sont simulées à l’aide d’un outil confectionné avec une aiguille creuse en acier (seringue). J’ai remplacé les volets de capot trop épais, les ai positionné semi ouvert et j’ai ajouté les piges intérieures en plastique étiré à chaud
Les volets en position abaissée.
Remarquez les bords d’attaque des volets refait en carte plastique
J’ai aussi découpé le panneau gauche d’accès au moteur afin de le rendre visible.
Le nouveau panneau a été obtenu dans du métal alimentaire (canette de bière)
et je l’ai rendu amovible, ce qui permet de varier les effets
Vue de face avec le capot d’accès au moteur amovible en place
L’intrados peint mais pas encore totalement patiné. L’avion était sale et un complément de lavis bien dilué est prévu.
L’immatriculation est portée près des cocardes
Détails sur les ailes :
On distingue le tube de pitot, présent sur chaque aile et obtenu à l’aide d’aiguilles de seringue de tailles différentes, la lampe d’identification (rouge à gauche et vert/bleue à gauche), la masselotte d’équilibrage d’aileron et le compensateur ajouté en bord de fuite de l’aileron.
Détails sur le fuselage :
L’immatriculation de l’avion a été atténuée dans sa partie jaune par application d’un voile de peinture à l’aérographe.
Le chiffre 2 est une réalisation personnelle au pochoir. Au-dessus de la roulette de queue de part et d’autre du fuselage, on remarque le serial d’usine n°4738 L’usure du revêtement est obtenue par arrachage à l’adhésif, alors que la peinture enamel commence à sécher. Je finalise à l’aide d’un coton tige trempé dans de l’essence F. Tout l’art consiste à représenter des écaillages proches de ce qu’on observe sur les photos d’époque. Il faut procéder délicatement.
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Les zones de piétinement sont particulièrement impactées, notamment les raccords karman, ainsi que les surfaces à fort facteur de charge. Les lignes de rivets en creux sont ensuite badigeonnées avec un lavis acrylique noir/brun bien essuyé.
Détails sur l’avant de l’avion :
On remarque la petite vitre fixe derrière le pare-brise (souvent déposée sur les avions utilisés par les finlandais), le tube de pitot, les mitralleuses de capot, les pantalons de train fortement désépaissis et poinçonnés ainsi que la patine des pots d’échappement rouille sombre.
Le portillon d’accès montre son dispositif d’ouverture et de verrouillage
Notez le cheminement des câbles de la VHF
Quelques vues supplémentaires (l’immatriculation n’a pas encore reçu le voile de peinture jaune complémentaire)
- La monture choisie est celle du Sergent Sulo Aarne Suikkanen (ancien pilote de Gloster Gladiator) au 2/LeLv 26, basé à Rantasalmi en Juin 1941.
Il trouvera la mort en combat en août 1944.
Le camouflage est le standard italien à trois tons. Il est constitué d’ocre jaune, de spots verts aux délimitations floues et de gris bleu pâle en intrados (pas de taches brunes sur cet avion). Plus tard, il sera repeint au standard finlandais constitué de noir et de vert olive foncé, l’intrados conservant sa couleur italienne.
Sur cette photo, c’est le premier sur la gauche. Là, il est à droite, contre le gouvernail.
53 – Et pour achever dignement, voici une belle photo prise quelques jours avant l’opération « Barbarossa », dont je me suis inspiré pour la réalisation de ma réplique.
Sulo Suikkanen est au centre, entouré de ses mécaniciens.
On remarque la peinture qui s’écaille par pans entiers laissant apparaître l’aluminium. Sur le fuselage, l’immatriculation FA-15 est partiellement recouverte par la bande jaune imposée par la Luftwaffe afin d’éviter les dommages collatéraux.
Merci pour l’intérêt que vous avez réservé à cette étude.
Serge Millot - Septembre 2019 |
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