L'église de Santo Stefano est l’endroit où toute l’histoire de Bologne se croise. Fondée sur les fondations d'un ancien temple païen, elle fut à son origine imaginée comme une copie fidèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem, et ensuite aux cours des siècles un certain nombre d'extensions en ont fais un complexe de non pas une mais sept églises. Toutefois des sept églises originales de nos jours
, il n’en reste que quatre, et de l’église primitive le qualificatif de Santo Stefano n’ a été employé que du V° au VIIIe et ensuite a vu son nom changé en Santo Sepolcro . D’ailleurs de ce premier martyr il n’en reste même pas une chapelle. Seul reste le nom de ce complexe Ecclesia Sancti Stephani aujourd'hui communément appelé Santo Stefano alle sette chiese.
Tout commence une nuit de 429, lorsque le pape Célestin voit dans un rêve saint Pierre lui ordonnant de nommer Petronio évêque de Bologne. Il faut savoir que en plus de cet ordre divin Pétrone pouvait se targuer d’avoir des liens familiaux avec la famille impériale de Constantin et Théodose, .
Toutefois Petronio avait abandonné la vie aisée et les richesse de sa famille pour entrer en religion . C’était un saint homme qui a fait des études avait médité en ermite dans le désert égyptien, et s’était rendu plusieurs fois à Jérusalem Il en été revenu d’ailleurs avec des reliques importantes comme le pied gauche de Santa Caterina et un fragment de la vraie croix acheté 3000 pièces d'or des marchands arabes Et de retour il a décidé de transformer Bologne en une Jérusalem afin que les fidèles locaux puissent se réunir et prier.
Il faut savoir que Jérusalem et les lieux saints exerçaient sur l’imaginaire européen et des chrétiens libérés des persécutions des siècles passés, une attirance importante Ils voulaient voir avec leurs propres yeux la Terre Promise d’où était venue la lumière de l'espoir, Il y avait eu déjà un projet pour transformer en un baptistère chrétien l’ancien temple d'Isis, qui, avait été construit en 100 Ap JC par une matrone riche Bologne à environ 80 mètres de la Via Emilia, la route qui reliait Rimini à Plaisance.
Il faut savoir que l'initiation au culte d'Isis prévoyait un rituel semblable à celui du baptême, et dans les deux cultes on trouve le même concept de la résurrection comme un prix à la foi et le sacrifice. En effet lorsque Osiris est tué par son frère Seth, son épouse Isis supplie le dieu suprême Ra de faire revivre son mari,. Ra donne son accord mais à la seule condition que le corps de Osiris soit complet car Seth avait dispersé les divers morceaux un peu partout Après diverses aventures Isis réussit à « reconstruire « le corps d’Osiris . Les travaux commencent et les fondations sont consacrées avec l'eau du Jourdain, Le bâtiment est circulaire avec une colonnade interne . Le tout est surmonté d'un dôme. Les colonnes encore debout actuellement sont les colonnes au nombre de 7 originales du sanctuaire d'Isis sont en marbre cipolin noir Au cours de sacerdoce de Petronio,( 431-450 ) ce lieu devient un baptistère chrétien construit à côté de l'église de San Vitale, la deuxième des sept églises. Non loin de là est ajouté le Martyrium.
En 737 lors de l’invasion des Lombards ceux-ci ne touchent pas au complexe existant, au contraire ils ajouter des constructions avec une nouvelle église à droite du baptistère dédié à San Giovanni Battista.(St Jean Baptiste)
On trouve en arrière neuf petits bâtiments, qui sont occupés par un collège de moines les Stefaniani dont on a très peu de renseignements . On ne connait ni leurs origines ni leurs rites. Dans les années 1000-/1100, les moines bénédictins construisent le clocher, le cloître, un grand monastère et une nouvelle église, ce qui sera appelé le Cenacolo (la Cène ) située à la gauche du clocher). Au cours de cette période, le baptistère d'origine est transformé en une église, celle du Santo Sepolcro Saint-Sépulcre , Le tambour orignal octogonal de la coupole possède désormais douze côtés.
Mais vers la fin du: vers la fin du XIVe siècle il a été retrouvé dans une tombe romaine ensevelie sous le plancher de l'église de santi Vitale et Agricola, .sur cette tombe on y a relève gravé le nom « Simone », qui était le nom original Saint-pierre rebaptisé plus tard par Jésus « Kefa, » qui en araméen signifie « pierre ». Personne n’émets le moindre doute sur le sarcophage qui est placé sur l'autel, et l'église est dédiée à Saint-Pierre immédiatement. La rumeur enfle et les pèlerins qui arrivent du nord, répandent la rumeur que la tombe du premier vicaire du Christ sur la terre n'est pas à Rome mais à Bologne. Le Pape ne se soucie pas de ces rumeurs . En Décembre 1399, à quelques semaines de la nouvelle année sainte, il est plus préoccupé par la gestion de cet évènement. Mais en Février les cardinaux devant gérer les célébrations du jubilé, se rendent compte que quelque chose ne fonctionne pas: L'arrivée des pèlerins est en baisse et ceux-ci séjournent moins à Rome. Malgré le grand succès de ce jubilé La Curie commence à recevoir des plaintes des aubergistes et artisans, les chirurgiens et les commerçants, même les voleurs et prostituées: C’est un désastre économique, car les pèlerins s’arrêtent à Bologne et rentrent chez eux une fois leurs dévotions faites. La réponse Boniface VIII est rapide
L'église est désacralisée et l'évêque ordonne de démolir la tombe et procéder à l’inhumation du sarcophage dans un endroit secret IL faut aussi expliquer aux fidèles que les vrais restes de Saint-Pierre sont à Rome En quelques jours tout disparaît. C’est le seul cas dans l'histoire de l’Eglise où une église est détruite non pas par les infidèles, mais par un Pape.
Il faut attendre 70 ans pour que le pape Sixte IV permette la reconstruction et la resacralisation de l'église, à la condition que le culte, soit dédié aux santi Vitale et Agricola (deux martyrs Bolonais tués dans la persécution de Domitien en 304). IL faut dire que son neveu Girolamo Riario, était depuis 1473 le maitre d'Imola et de Forli . Dans l’église les tombeaux des saints sont sur les côtés de l’abside: celui de San Vitale à gauche, avec un paon sculpté sur son sarcophage (paon, symbole de l'immortalité) celui d’Agricola est à droite et il est plus richement décoré Il est décoré avec les symboles du cerf et du lion. L'autel central est constitué d’un sarcophage païen avec couvercle tourné. Mais les Bolognais restent fidèles à leur petite Jérusalem. Ils peuvent se recueillir dans un lieu qui serait le plus ancien, et soi-disant plus fidèle reconstruction du Saint-Sépulcre de Jérusalem. En effet grâce aux témoignages des Croisés la tombe a été reconstruit à l’identique de celle de Jérusalem par l'empereur byzantin Constantin IX Monomaque en 1050 Entre 1400 et 1800, le complexe atteint son développement maximum et c’est celui que ‘lon peut voir de nos jours, sauf pour des changements mineurs viennent de nos jours. Dans la crypte de San Giovanni Battista se trouve toujours une colonne qui aurait été rapportée par Petronio de Terre Sainte et qui donner la taille de Jésus-Christ soit 1.7m. . Visites des Lieux
Les bâtiments ont été continuellement réaménagés au cours des siècles et ce qui est visible aujourd'hui ne correspond pas aux structures d'origine. En particulier, si les murs actuels de l'église de San Giovanni Battista (ou del Crocefisso) datent du 8ème siècle, l'église du Saint-Sépulcre, à l'origine du 5ème siècle, a été restaurée au 12ème siècle et l'église des Saints Vitale et Agricola (datant du 5ème siècle), a été reconstruite au 8ème siècle et au 11ème siècle.
Les nombreuses restaurations interprétatives réalisées vers 1880 et au cours des premières décennies du XXe siècle ont encore transformé l'ancien visage du complexe. Depuis la Piazza Santo Stefano, vous trouverez un aperçu des façades des trois églises du Crucifix, du Saint-Sépulcre et des Saints Vitale et Agricola. 1) la Chiesa del Crocefisso
2-3 ) la Cripta (nella Chiesa del Crocefisso) 4) la Chiesa del S. Sepolcro 5) la Chiesa dei ss. Vitale ed Agricola 6) il Cortile di Pilato 7) la Chiesa della ss. Trinità o del Martiryum 8) il Chiostro e la Cappella della Benda
1) la Chiesa del Crocefisso La Chiesa del Crocefisso (à l'origine de San Giovanni Battista) est le premier bâtiment visible sur la place en partant de la droite. Il a été érigé en 736-744 à l'initiative des rois lombards Liutprand et Hildebrand.
L'aspect actuel de l'église est celui issu des restaurations interprétatives de la fin du XIXe siècle. Dehors, le balcon latéral remonte à 1488 et était utilisé pour afficher des reliques et des bénédictions à la population. L'intérieur se compose d'une nef unique avec une voûte à treillis et d'un presbytère surélevé dans la crypte, de style roman lombard. En entrant sur la droite, vous rencontrez les restes d'une fresque du XIVe siècle représentant la Vierge à l'Enfant avec San Biagio et San Giovanni Battista, à laquelle l'église est dédiée. En continuant à droite, on peut voir une grande huile sur toile représentant le martyre de Santo Stefano du peintre milanais Pier Francesco Cittadini, élève de Guido Reni, dès le milieu des années 600. En entrant à gauche à la place, après un miracle de San Mauro Abate de Teresa Muratori, la Pietà en papier mâché de Angelo Piò (1690-1770) sculpteur bolognais qui travaillait entre Bologne et Rome.est d'une intensité expressive rare Cette statue a été réalisée avec des cartes à jouer (principalement des tarots) saisies par les autorités pour mettre fin à ce fléau du jeu qui minait toutes les classes de la société .
On y accède en descendant les marches de la Chiesa del Crocifisso. Elle fut construite en 1019 sur ordre de l'abbé Martin pour recevoir les restes des saints Vitale et Agricola qui y furent transférés le 3 mars 1019.
Il se compose de 5 petites travées séparées par des colonnes de marbre de hauteur différente, en fonction du type de marbre utilisé et des chapiteaux. Toute la bueaté des lieux vient des 12 colonnes, de tailles et de hauteurs différentes Afin de les amener au même niveau, les solutions les plus diverses ont été imaginées. Une de ces colonnes, la seconde à droite, formée de deux parties en pierre de marbre blanc, a été amenée, selon la tradition, par Pétrone, revenant de Jérusalem et représentant, de la base au chapiteau, la hauteur de Jésus (environ 1 mètre et 70, assez haut pour le temps). Les restes des saints Vitali et Agricola se trouvent dans l'urne au-dessus de l'autel. Sur les côtés de l'autel, on a fait la découverte de deux fresques du XVIe siècle illustrant le martyre de Vitale et Agricola Elles étaient cachées sous une couche de plâtre. Dans le bas-côté gauche, en bas, près de l'autel, se trouve une petite fresque du début du XVe siècle, dite Madonna della Neve, peut-être de Lippo di Dalmasio. La crypte représenterait le lieu géographique de la dernière Cène, reconstituée ici à Bologna dans la Gerusalemme di Bologna 4 la Chiesa del S. Sepolcro
5 la Chiesa dei ss. Vitale ed Agricola
Dans cette église de sytle Roman on trouve les restes d'un sol en mosaïque romaine, visibles à travers un verre, L'autel central est constitué d’un sarcophage païen avec couvercle tourné.. Dans le bas-côté droit, sur le mur, se trouve une croix qui serait celle ayant servi à l'exécution des martyrs. En fait elle est plus récente Agricola a été parmi les premiers Bolognais à se convertir au christianisme. Il appartenait à une famille locale riche et il était un homme bon et généreux, même avec les serviteurs et surtout. Vitale, qui accompagne souvent son maître. Vitale était si dévoué à Agricola qui devint rapidement chrétien. Dans la persécution de Dioclétien et Maximien en 305 , Vitale et Agricola ont été emprisonnés et martyrisés. Le juge romain a ordonné que Vitale soit torturé le premier afin d'essayer de sauver le noble Agricola, en espérant qu'il renoncerait à la foi en voyant son serviteur torturé avec un fer rouge et ongles pointus. Vitale mort le juge envoye pour l'arène Agricola et ordonne qu'il soit torturé comme le serviteur. Enfin, il l'a cloué sur une croix. Agricola est mort après avoir invoqué le nom de Jésus. Les corps des deux martyrs ont été enterrés près de l'amphitheatre ou Arena d'où le son . Les restes des dépouilles ont été retrouvées 87 ans plus tard et sont conservées dans la basilique Santo Stefano. En 768 Charlemagne de passage à Bologne, assiste aux célébrations religieuses en l'honneur de Santi Vitale et Agricola, mais il repart en France avec une partie de leurs reliques qui seront déposées à Clermont Ferrand 6 il Cortile di Pilato
La cour dite de Pilate, a été ainsi nommée pour commémorer le lieu où Jésus fut condamné,
Elle mène hors de l'Eglise du Saint-Sépulcre.et elle est bordée au nord et au sud par deux portiques possédant des colonnes de style roman en briques cruciformes En son centre se trouve un bassin en calcaire dans lequel a été posé sur un socle le Pilate Catino, » le Saint-Graal de Bologne. C’est un bassin de marbre, lombard datant de 730-740, et porte une inscription en dessous du bord: «+ VMILIB (us) VOTE SVSCIPE D (omi) NE DDNNR LIVTPRAN ET ILPRAN REGIB (us) et D (om) N (o) BARBATV épiscopique (OPO) S (n) C (te) HECCL (ESIE) B (ou ) N (onien) S (i) S HIC BHI SVA Precepta ORTVLERVNT Vila Nova VNC VAS IMPLEATVR IN CENAM D (omi) NI SALVAT (ori) S ET SI QVA MVNAC MINVERIT D (eu) S REQ (uiret) » Le sens de l'inscription est obscure.Il a été donné par le roi Liutprand la basilique. Le nom de Pilate était probablement associé à ce bassin après l’an 1000 quand la foi atteint son paroxisme . Il représente, dans le symbolisme du Saint-Sépulcre, le bassin où Pilate se lave les mains de la condamnation de Jésus. Le long des portiques se trouve des pierres tombales mortuaires des fresques et des chapelles. Sous le porche, au milieu d'une fenêtre, sur une colonne, il y a une coq en pierre datant du XIVe siècle, appelé « Gallo de San Pietro rappele l’episode du rejet de Jésus par Pierre .On peut aussi y voir une pierre tombale avec une paire de ciseaux, appartenant à un tailleur, du XIVe siècle. Au-dessus de la tombe du tailleur, encadrée dans un cadre en bois et en verre, trois visages peints représentant Jésus, Marie et Saint-Jean, par le mystérieux peintre Jacobus du XIVe siècle. A côté de la cour est la chapelle de la Consolation se trouve la célèbre Madonna des femmes enceintes, où les femmes enceintes viennent prier pour leur grossesse. Dans la chapelle de Saint-Jérôme, qui est accessible par un portail de grès, on trouve une peinture de Giacomo Francia représentant la Crucifixion avec Marie-Madeleine et deux saints (Saint Jérôme et saint François, datant de 1520. ) 7) La Chiesa della Ss. Trinità o del Martiryum
L'actuelle église della Ss. Trinità (ou del Martyrium) est en fait une reconstitution du début du XIXe siècle, rappelant une construction à la fois paléochrétienne et partiellement romane. Cela ne ressemble pas à une église mais à un porche au fond de la cour de Pilate. C'était l'endroit où les restes de San Vitale et Agricola avaient été initialement placés.
Agrandie autour du XVIème siècle elle prend son aspect actuel avec Collamarini, en 1912. On y trouve une crèche en bois peint de Simone de Crocefissi, datant de 1370,Cette crèche est l’une des plus anciennes crèches du monde. , On y voit Melchior, représenté avec une longue barbe, offrant de l'or dans une tasse. Balthazar, couronné d'une robe rouge dans une pose solennelle, faisant un don de myrrhe tandis que Gaspard, représenté comme un jeune homme imberbe, porte de l'encens. Sur le sol se trouve une tombe portant le nom de Julia Afrodite. Cette tombe contient les restes d'une femme embaumée du Ve siècle décédée à l'âge de 29 ans. Dans l'église, on trouve également des fresques du XIVe siècle, dont l'une représente Sant'Orsola avec ses 50 compagnons du martyre et l'autre, une Vierge enceinte qui se caresse. le ventre alors que l’autre main tient un livre. La dernière chapelle à droite a été dédiée récemment aux Bersaglieri, sans aucun contenu artistique. 8) il Chiostro e la Cappella della Benda
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