Le sous marin de Poche Molch Salamandre
Photoscopes Walk Aurounds
Molch( Salamandre ) Trieste
Molch( Salamandre ) USA
Molch( Salamandre ) Dresde
A la fin 1943, l'Allemagne s'intéresse aux sous-marins de poche. Ce type d’engin pourrait aider à préserver le potentiel militaire de la Kriegsmarine sans qu'il soit nécessaire de construire des sous-marins relativement complexes et coûteux.
De plus, de petits sous-marins pourraient être construits en grande série, ce qui semblait également prometteur dans une situation de détérioration de la situation sur les fronts. Les premiers projets dans ce domaine furent le Hecht et Molch. Ces deux sous-marins étaient censés transporter des torpilles afin d’attaquer navires, sous-marins ou des installations côtières de l'ennemi.
Le Projet Molch
Les travaux sur le Molch Salamandre sont lancés au printemps 1944. Son développement est confié à l'organisation Torpedoversuchsanstalt Eckernförde.
Ces créateurs ont recu comme feuille de route le développement d’un sous-marin très petit de conception la plus simple possible pouvant secrètement approcher son objectif et mener une attaque en utilisant comme vecteur d’attaque des torpilles existantes. La simplicité de la conception était l'une des principales priorités du projet. En raison des capacités limitées de l'industrie, une utilisation intensive des produits existants était nécessaire.
Aussi les développeurs ont décidé d'utiliser certains composants utilisés dans l'armement des torpilles existant à l'époque. Cependant, cette fois, contrairement aux projets de Niger ou Marder, il était censé construire un sous-marin de petite taille à part entière, et non un ersatz, qui aurait été une torpille légèrement modifiée. L'exploitation des torpilles humaines s'est poursuivie sans grand succès, ce qui a affecté le cours d'autres projets.
|
Malgré une utilisation généralisée d’éléments empruntés aux torpilles, le Molch devait être très différent et se rapprocher des sous-marins de poche en effet il avait un corps cylindrique robuste avec un cône de nez hémisphérique et un arrière conique. Sur la surface extérieure de la coque, une petite superstructure était pourvue de vitrages et d'un périscope. A l'extrémité arrière de la coque étaient placés les safrans de profondeur et de direction, ainsi que l'hélice. Sur les côtés de la coque, au niveau inférieur, il y avait deux ensembles de supports pour torpilles.
Sa longueur totale était de 10,73 m. Le corps cylindrique était soudé en acier de 3 mm et avait un diamètre de 1,16 m. Le rouf et la partie non amovible du périscope, ainsi que les torpilles suspendues, ont augmenté la hauteur du bateau en position de combat à environ 2 m hors tout. En position immergée, le déplacement du sous-marin était de 11 t. En remontant à la surface, il avait un déplacement de 8,4-8,5 t.
Toutes les parties intérieures de la coque du nez et du milieu du corps ont été utilisées pour loger des piles.
En effet tel que conçu par les concepteurs, le Molch ne devait utiliser qu'un moteur électrique, ce qui affectait l'équipement et la disposition des volumes internes de la coque. En raison de la technologie de l'époque, les piles occupaient environ les deux tiers de la longueur totale du volume interne
Aussi le cockpit et le moteur électrique étaient à l'arrière. De plus, des bouteilles d'oxygène pour la respiration et d'autres équipements relativement volumineux étaient situés sur les côtés du poste de conduite du conducteur. La réserve d'oxygène permettait de rester sous l'eau pendant 50 heures.
|
Le moteur électrique SSA GL231 / 7.5 d'une puissance de seulement 13 ch, emprunté aux torpilles était logé à l'arrière du sous-marin avec un décalage vers le bas. Le choix de cette motorisation électrique était dû à plusieurs facteurs. Ces moteurs étaient déjà produits en série et étaient dépourvus de toutes les "maladies infantiles" donc fiables. De plus, le rapport puissance/consommation d'énergie a permis d'assurer des performances de conduite acceptables du sous-marin.
Les torpilles équipées du moteur SSW GL231 / 7.5 pouvaient atteindre des vitesses allant jusqu'à 25-28 nœuds par contre le Molch, relativement grand et lourd, avait des performances plus modestes. Sa vitesse en surface ne peut dépassé 4,3 nœud et en plongée 5 nœuds
La grande capacité des batteries permettait de parcourir jusqu'à 100 milles nautiques à différentes vitesses. Il pouvait naviguer en surface 50 miles à 2,9e nœud puis d'accélérer jusqu'au 4,3 nœud sur 50 miles.En Plongée il pouvait parcourir les mêmes distances à des vitesses de 3, 3 et 5 nœuds.
Par contre pour plonger comme il était pas équipé de réservoirs de ballast,il ne pouvait compter que sur les gouvernails de profondeur.
Mais il était recommandé de passer la majeure partie du chemin en position immergée en raison d’une grande consommation d'énergie. La solidité de la coque permet de plonger jusqu'à 40 m de profondeur, mais cela est long car en raison du manque de ballasts, le sous-marin ne peut plonger rapidement en raison de changements de flottabilité.
Le Molch avait un équipage d’un seul homme qui faisait office de pilote. Sa cabine possédait un ensemble d'équipements de navigation et de commandes. Le moteur et les gouvernails étaient contrôlés à l'aide de plusieurs leviers. Ainsi, le levier de commande du moteur avait trois positions : "stop", "petit avant" et "plein avant" (Kleine Fahrt voraus et Alle Kraft voraus). La possibilité d'inverser le moteur et la marche arrière n'est pas possible.
|
Pour la navigation, il a été proposé d'utiliser un compas magnétique. Cependant, un tel équipement ne permettait que de déterminer la direction approximative de la cible. Pour un calcul précis pur réussir la mission il a été décider de monter un kiosque métallique
avec vitrage et dôme transparent, ainsi qu'un périscope. La conception de ce dernier permettait de surveiller le secteur sur 60° (30° à droite et à gauche de l'axe du bateau). Un tel équipement permettait au sous-marinier de naviguer en surface et à faible profondeur.
Selon certaines informations, au cours de la production en série, les sous-marins de type Molch ont reçu un nouvel élément d'équipement spécial afin de détecter les cibles,
il a été proposé d'utiliser un système hydroacoustique aussi simple que possible. A en juger par le volume de la coque, le Molch ne pouvait transporter qu’un système le plus simple possible lui permettant de déterminer qu'une direction approximative de la source sonore.
Comme 'armement le Molch transportait deux torpilles G7e suspendues à des supports de coque spéciaux. Chacune de ces torpilles avait une longueur d'environ 7,16 m et un calibre de 533 mm. Comme le vecteur les torpilles utilisaient un moteur électrique avec des batteries. Les torpilles G7e avaient un poids d'environ 1,6 t et pouvaient atteindre des vitesses allant jusqu'à 25-28 nœuds. La portée, selon les modifications peut aller de 5 à7,5 km. Le poids de l'ogive était de 260 kg, ce qui entraînait de graves dommages aux navires et garantissait la destruction de navires légers et moyens. Le Molch qui transportait deux torpilles devait avoir en théorie une forte probabilité de toucher la cible.
La conception du projet Molch a été achevée à la fin du printemps 1944. Dans la première quinzaine de juin, le premier prototype a été construit, qui a été présenté pour des tests.
Le 12 juin, cette Salamandre effectue sa première sortie en mer. Au cours des semaines suivantes, des experts allemands ont vérifié le bon fonctionnement de tous les systèmes et confirment la viabilité du projet Les points positifs et négatifs du prototype sont identifiées.
Ainsi, lors des plongées d'essai, il a été constaté que les caractéristiques de ce type de coque sont sensiblement supérieures à celles calculées. La solidité de la structure a permis au Molch de plonger à une profondeur de 60-70 m, soit plus d'une fois et demie l'estimation. En pratique, cela permettrait de se cacher plus efficacement des navires et avions de l'ennemi.
|
Dans le même temps, ils ont découvert que le complexe équipement de navigation utilisé sous la forme d'une seule boussole et de plusieurs moyens d'observation n'offre pas une grande précision dans la détermination des coordonnées et du cap. Cela va ouvrir la route en raison de l urgence de la situation à une proposition concernant l'utilisation d'un système sonar relativement simple.
Également au cours des essais il a été révélé une stabilité insuffisante du sous-marin. Des problèmes similaires se posaient avec toutes les torpilles humaines allemandes, ainsi qu'avec le sous-marin de poche Hecht.
Aussi en raison du corps cylindrique avec le placement du matériel en interne, le Molch n’était pas un engin vraiment fiable tant en surface qu’en plongée mais en prenant en compter certaines restrictions, la Salamandre était tout à fait utilisable. Aussi malgré les problèmes identifiés, le sous-marin de poche Molch est entré en production de masse.
La Kriegsmarine souhaitait recevoir plusieurs centaines d'unités de ce type d'équipement, ce qui aurait permis de doter toutes les unités qui en avaient besoin de nouveaux bateaux.
Il était prévu que ce type de sous marins de poche type Salamandre et autres puissent protéger les bases navales Allemandes et alliées en mer Méditerranée, sur la côte de l'océan Atlantique et dans d'autres régions.
Aussi conformément aux plans la répartition de la construction entre différentes entreprises a été établie.
La plupart des sous-marins Molch ont été construits par l'usine AG Wesser de Brême. Cette société, avec plusieurs autres chantiers navals, a construit un total de 393 sous-marins
La production en série de ces équipements s'est poursuivie jusqu'à la fin de 1944, après quoi elle a été orientée vers d’autres projets plus prioritaires. Tous les sous-marins de série sont transférés auprès de la Kleinkampfverbande, qui était responsable du fonctionnement de ces équipements.
La première unité opérationnelle le fut au début de l'automne 1944. Elle reçut la désignation K-Flottille 411. Elle se composait de 60 sous-marins Molch Cette flottille pouvait attaquer massives les ports ou les navires ennemis lors de raids. Elle fut basée en Italie.
La mission de cette unité eut lieu dans la nuit du 26 septembre. Sept Salamandre (selon d'autres sources, 12) ont quitté la base de San Remo et se sont dirigés vers la région de Nice
La tâche des sous-mariniers était de rechercher et de détruire les navires dont les principales cibles deux destroyers anglais qui auraient dû être attaqués alors qu'ils étaient arrêtés ou se déplaçaient à faible vitesse. En outre, la mission permettait l ‘attaque d'autres navires
Le résultat de cette mission est inconnue Sauf que du coté Alliés il est rapporté que Trois ou dix sous-marins ont été coulés par des navires britanniques Tous les pilotes ont été sauvés, mais ont été capturés.
|
Quelques jours après cette opération, l'aviation alliée a organisé un raid sur la base de la flotte à San Remo, au cours duquel les sous-marins survivants du récent raid ont été détruits.
Cependant, peu de temps après, la 411 K-Flotilla reçut de nouveaux sous-marins, ce qui lui permit de lui redonner dans une certaine mesure son potentiel de combat.
Le deuxième escadron, K-Flottille 412, a été opérationnel en décembre 44, est envoyé dans l'un des ports des Pays-Bas. À cette époque, les unités Kleinkampfverbande ont commencé à recevoir de nouveaux sous-marins type Biber. Pendant un certain temps, deux types d'équipements ont été utilisés en parallèle. Bientôt, d’autres unités ont été équipées de "Salamandres". elles étaient basées en Norvège et au Danemark - K-Flottille 413 et K-Flottille 415, respectivement. Dans ce cas, la flottille "scandinave" n'a jamais participé aux travaux de combat.
Les rapports concernant les activités militaires de la flottille 412 K ne sont pas excellents. Ainsi, de janvier à avril 1945, elle a effectué 102 raids, Pendant quatre mois, les sous-mariniers n'ont coulé que sept petits et moyens navires. Au prix de la perte de deux sous-marins.
Les sous-marins de type Molch comme touts les sous marins de poche sont des engins complexes ce qui les rendaient difficiles d’emploi
Aussi il a été décidé de les retirer progressivement pour les remplacer par une technologie plus avancée.
Les Salamandre en service ont été versées en réserve ou utilisées à des fins d'entraînement En effet les nouveaux sous-marins de poche prévus avaient besoin de pilotes et d'équipements pour leur formation. Les principaux moyens de formation des futurs sous-mariniers sont les sous-marins de type Molch disponibles à Kleinkampfverbande.
D'après les données disponibles, pas plus de 120 sous-marins de poche type Molch ont pris part aux batailles. 393 ont été construits Pendant plusieurs mois d'opération, de septembre 44 septembre à Avril 45 , plusieurs dizaines de ces sous-marins ont été perdus lors des raids.
De plus de nombreuses Salamandre n'ont pas atteint les bases où elles devaient servir ou sont restées inactives sur la rive.
|
Le sous-marin Molch au South African National Military Museum stories , Johannesburg. Photo de Wikimedia Commons
|
La construction de ces mini sous-marins du projet Molch a été l'un des programmes les plus controversés mis en œuvre dans l'intérêt de la Kriegsmarine au stade final de la Seconde Guerre mondiale.
Ingénieurs et constructeurs navals parviennent à développer et à construire en série des équipements nécessaires, en théorie capables d'influer sur le cours de la guerre sur mer. De plus, la "Salamandre" est devenue l'un des types de sous-marins de poche allemands les plus répandus, conçu pour mener des attaques secrètes. En termes de nombre, ces sous-marins seront les plus nombreux dans cette catégorie
Mais en peu plus de six mois le Molch n'a montré aucun résultat exceptionnel car sur l ‘ensemble de ses missions il n'a détruit que sept navires ennemis, et parmi eux il n'y avait pas un seul grand navire, dont la perte pourrait affecter la capacité de combat de la flotte ennemie.
Dans le même temps, les Allemands ont perdu la plupart des Salamandres qui ont pris la mer. Ainsi, le succès relatif en termes de production de masse a été égalisé par l'absence de victoires significatives en mer.
Presque tous les sous-marins Molch survivants au moment de la fin de la guerre sont devenus des prises de guerre alliés.
Ils ont fait l'objet d'une étude approfondie. Par la suite, en l'absence de perspectives, la grande majorité des sous-marins capturés sont partis à la ferraille.
Seules quelques Salamandres ont eu la chance de finir dans un musée