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1815 Royal Horse Artillery Waterloo Hougomont
1800 Fusée Congreve
1800 Fusée Congreve
1800 Fusée Congreve Paris
1860 Fisher gun Mark II 24 pounder rocket gun Londres Wolwich
Cette arme incendiaire a été probablement inspirée par les fusées de feux d’artifice connues en Orient depuis fort longtemps. Son utilisation à des fins de guerre a été rapportée dès le XIVè Siècle, en Vénétie lors de l’attaque de la tour « delle Bebbe » à Mestre en 1380 et aux Indes lors du siège de Delhi par le conquérant turc Tamerlan en 1399. Occultées pendant quatre cents ans par la suprématie du canon, les fusées de guerre furent oubliées en Europe.Alors que les les Anglais s’implantent en Inde à la fin du XVIIIe ils redécouvrent cette arme alors utilisée contre eux par le sultan Tippo Dahib en 1784 pendant la guerre des Mahrattes. Ce sont les fusées de Mysore
Se font en effet les premières roquettes à enveloppe de fer utilisées à des fins militaires. L'armée mysoréenne, sous le commandemant de Hyder Ali et de son fils Tipu Sultan, a utilisé efficacement ces roquettes contre la British East India Company dans les années 1780 et 1790.
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Aussi les anglais vont étudier cette arme qu’ils ont saisis et en 1801 les engins arrivent à Londres où ils étudiés et améliorées par Sir William Congrève colonel d’artillerie, qui crée un corps spécialisé pour mettre en ouvre cette arme,
Les Ballistic Warfare-Congreve Rockets-Développés par William Congreve en 1804, sont des projectiles automoteurs portant une charge incendiaire ou explosive sur une distance pouvant atteindre 3 kms
Un tube en tôle contenant la charge propulsive était attaché à un long manche en bois qui servait de stabilisateur pendant le vol.Le "rockets red glare" dans la chanson "The Star-Spangled Banner" fait référence à ces roquettes, qui ont été utilisées à la fois à la bataille de Baltimore et ici aux batailles de St. Leonard Creek.En raison du vol imprévisible des roquettes, elles ont terrorisé à la fois les militaires et les civils, mais ont fait relativement peu de dégâts aux cibles visées
Les fusées dite Congrève seront utilisées contre Boulogne en 1806 et Copenhague,en1807,Elles pesaient entre 6 et 32 livres et avaient des portées de 1800 à 2700 mètres.
Mais les français vont mettre le main sur cette armé car en 1809
Cette arme fut aussi utilisé en Amérique lors de la guerre de 1812
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En effet pendant les batailles de St. Leonard Creek , la flottille américaine de Chesapeake se composait du sloop Scorpion armé de quatre canons, de 13 barges avec deux canons chacune, d'un bateau de surveillance et de deux canonnières, chacun armé de un seul canon.
Les canons américains allaient du calibre 12 livres à 41 livres, les 18 et 24 livres étant les plus nombreux.
Le commodore américain Barney à lutter à 4 contre 1 mêmeLes navires britanniques stationnés à l'embouchure de St. Leonard Creek étaient la frégate de 38 canons HMS Loire, la frégate HMS St. Lawrence de 18 canons et le sloop de 18 canons HMS Jaseur.
Heureusement, ces navires étaient trop grands pour s’engager trop en avant dans le fleuve. Aussi pour engager la flottille américaine de Chesapeake les Britanniques comptaient sur 21 barges et deux petites goélettes, chacune transportant un seul canon. Mais , les Britanniques avaient un petit bateau armé de leur toute nouvelle arme la fusée Congreve.
Après la première bataille de St. Leonard Creek, les Britanniques ont été renforcés par la frégate de 32 canons HMS Narcissus et plusieurs bateaux plus petits. Malgré la force écrasante des forces alignées contre lui, le commodore Joshua Barney, avec l'aide de
batteries côtières, a pu s'échapper par le Patuxent à la fin juin 1814
entre temps un brûlot anglais s’échoue à l’île d’Aix devant Toulon.Il est équipé avec ces fusées
Les Français vont à leur tour étudier ce matériel Ces engins recevront dans l »’armée française le noms de Rochettes »ou fusées à la Congrève.
Pendant ce temps,en Angleterre Congrève n’arrive pas à convaincre le commandement de l’utilité de son système qui pourrait être utilisé engrosses unités capable de fournir une puissance de feu énorme pour le poids du fusil Une orgue de Staline avant la lettre
Ces armes vont donc être utilisées par des petits détachements sur la ligne de front lors de batailles, et en 1827, Congrève constate avec amertume «que son invention n’ pas susciter un grand intérêt et aucune mesure pour établir un de ces modes d’employer les fusées ».
Comment se présente cette arme
Une fusée se compose de 4 éléments
Le cartouche qui contient un mélange propulsif fortement tassé et composé de 50% de soufre, 17% de salpêtre, 25% de pulvérin et 8% de poudre en grain. Lors de la mise à feu, la pression des gaz atteignait jusqu’à 30 atmosphères donnant des poussées de 225, 600 ou 1300 Kg selon le calibre de la fusée.
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L’Armature ou tête militaire, constituée par le projectile lui-même qui était soit un boulet creux explosif ou à balle, soit un chapiteau incendiaire situé à l’avant de la fusée.
La baguette Directrice fixée à l’armature qui assure l’équilibre et l’orientation (pointe en avant) de l’ensemble. D’abord très longue elle a pu être raccourcie dès qu’il a été possible de la fixer dans l’axe du cartouche. Elle est passée ainsi de 5 mètres environ à 1 mètre.
L’espolette qui est le système de mise à feu de la charge d’éclatement de l’armature à partir de la combustion du mélange propulsif.
Les français de leur coté vont mettre au point 4 générations de fusées en presque50 ans entre 1816 et 1866
1810-1826
Rapidement après la capture du brûlot en 1810, des copies des fusées anglaises sont fabriquées à Toulon.
Sous la restauration en 1818, le capitaine de Bruslard obtient des informations sur les fusées saisies et améliorées par les Danois après l’attaque de Copenhague. L’établissement militaire de Toulouse en construit mais ces fusées restent médiocres.
1827-1845
Il est bon de savoir que, l'inspecteur général de l'artillerie Vallée, futur maréchal de France et gouverneur général de l'Algérie, manifestait beaucoup d'intérêt pour cette arme encore peu connue.
En 1827, un britannique, Bedford collaborateur de Congrève après avoir offert ses services à la Russie, qui les déclina offre à la France ses services et les plans de fusées de sa conception. Il aide les spécialistes français à les mettre au point et à les produire à l’école de pyrotechnie de Metz.
Ces essais furent pratiqués à Vincennes avec 50 fusées, les 6 et 16 octobre 1827, en présence d'une commission présidée par le général Valée.
Ce sont les fusées de 5, de 7 et de 9 caractérisées par une longue baguette de direction axiale facilement démontable grâce à un système de pas de vis.
Bien que les tests n’aient pas été totalement satisfaites, Valée obtient du ministre le détachement de Bedford à l’École de Metz, en vue de la réalisation d'une seconde série d'essais, avec des fusées fabriquées à l’École.
Une commission des fusées fut instituée à Metz, afin de contrôler les essais et orienter les recherches ; elle était présidée par le maréchal de camp lui même.
Les essais effectués avec les fusées fabriquées à l’École, selon les instructions de Bedford, eurent lieu durant six semaines, à la mi-mai 1828, sur le polygone de Metz. Les résultats, quoique meilleurs qu'à Vincennes, n'étaient pas encore tout à fait conformes au cahier des charges.
Le résultat est mitigé
On peut mettre en œuvre ce type d’ arme mais sous le contrôle d ‘un corps spécialement exercé à ce genre de tir afin de pouvoir être efficace et encore il faut compter sur la météo et le vent Ainsi, les fusées de guerre recevaient l'aval, mais sous une double réserve :
utilisation par des fusées en exercice et faible vent.
1845-1855
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Malgré le départ de Bedford l’École de pyrotechnie de Metz s’attelle à ce projet et améliorer cette fusée sous la conduite du Capitaine Rouge qui met au point un système de guidage de la fusée par le biais d’une baguette de direction en bois recouverte de métal et de section cannelée beaucoup plus courte que la précédente. aboutirent à améliorer notoirement les performances des fusées Congrève, en portée et en justesse, malgré une réduction de la longueur du cartouche et de la baguette, grâce à une meilleure conception des divers éléments de la fusée et à un perfectionnement de la composition fusante et la tête de l'engin fut aménagée pour permettre le lancement de boulets à balles.
En 1831, l’École fabrique trois types de fusées dont le poids varie de3 à 15 kilos, et la portée de 1 600 à 2 400 m,en fonction du calibre.
Un tir comparatif effectué à la Fère, en 1834, démontre l'avantage des fusées de Metz sur les fusées anglaises.
Mais les officiers de l’École étaient très conscients des imperfections de leurs engins dans un rapport de 1837, ils soulignent l'irrégularité des effets très restreints des fusées et estiment que leur utilisation n'est justifiée que dans de rares circonstances, pour suppléer l'artillerie.
Par contre les artilleurs,faisant fi de la mobilité et de la portée des fusées, ils faisaient preuve de solides préjugés à leur égard, leur reprochant notamment leurs défauts de justesse, et les accidents qu'elles provoquaient.
Mais, en corollaire à cette époque, les explosions de canons en fonte n'étaient pas rares, et leurs conséquences beaucoup plus meurtrières
En 1842, le général Schouller avait enfin obtenu qu'une batterie à pied soit rattachée à l’École, pour s'occuper de la conception des fusées et en maîtriser l'usage.
En 1845, la localisation de l’École de pyrotechnie fut remise en cause dans le cadre d'une réorganisation des établissements de l'artillerie et son transfert à Vincennes fut envisagé.
Une des raisons était l'exiguïté du polygone de Metz. Ce projet ne se réalisa finalement pas
Tout est remis à plat et on met en place un programme d'expériences très complet, élaboré par l’École, accepté par la commission des fusées et approuvé par le ministre en 1846. Il répartissait les essais en 4 séries :
1. Eudes des éléments internes de la fusée (composition de la matière fulminante, forme et dimensions de l'âme et des évents).
2. Étude des moyens de guidage.
3. Étude des meilleurs procédés de fabrication, notamment du mode de chargement des cartouches ; doit-il se faire au mouton ou à la presse
4. Application des principes ainsi dégagés à la construction de fusées adaptées aux effets recherches.
Le capitaine Rougé, commandant la batterie des fusées, fit aussi adopter un trépied de lancement, plus léger que l'ancien. Il joua un rôle important dans l'avancement des recherches, mais un accident au cours des essais devait lui coûter la vie, le 5 août 1848
Ainsi Va naître ainsi la Fusée système 1849 » qui est composé soit d’une fusée de 5 (54mm) pouvant tirer un chapiteau incendiaire ou un boulet creux soit d’une fusée de 7 (68mm)pouvant recevoir au choix des pots incendiaires ou des chapiteaux explosifs.
l’ intervention Française en Crimée demande un développement en urgence de ce type d’arme . Aussi sous la direction du colonel Susane on fabrique à partir de 1852, des fusées portant jusqu’à 7000 mètres qui furent utilisées en Crimée.
1856-1866
Les leçons de cette guerre font naître le « système 1856 qui seront les derniers perfectionnements apportés aux fusées avant leur disparition par décision ministérielle du 27 juillet 1872
Utilisation en Campagne
jusqu’en 1842, les fusées étaient très mal utilisées car seuls les spécialistes de l’École de pyrotechnie de Metz étaient capable de mettre en œuvre ce type de matériel.
Ainsi ce type d’arme sera tout de même utilisé lors des expéditions de Morée (1828), ou , plusieurs caisses de fusées sont expédiées en Morée, devant Patras, mais l'artificier qui, seul, savait au juste ce que c'était,s'enivra au point de ne pouvoir servir ces engins
Nous en trouvons en suite en Algérie (1830), Pendant la campagne d'Algérie, en 1830 et 1836, des fusées furent parfois tirées avec bonheur, notamment dans les régions accidentées, difficilement accessibles, même aux mortiers de montagne.
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Lors de la prise d’Anvers en 1832 l’École envoie 1 000 fusées à Anvers qui arrivent le lendemain de la prise de la citadelle ) et de Constantine (1837).
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Pourquoi ce manque d’efficacité
Diverses raisons peuvent être invoquées pour expliquer ce manque de réussite des fusées
Le général Valée se plaint auprès de Cailly de l'absence de stocks de fusées utilisables, lors de l'expédition d'Algérie. Selon lui, les essais sont réalisés sans méthode, et des conclusions sont tirées d'un nombre restreint d'expériences, alors que "l'on a acheté fort cher le secret de Bedford pour être à même de fabriquer de suite et sans hésitation".-
Ainsi les fusées sont envoyées aux unités d'artillerie, accompagnées seulement d'un sous-officier de l’École, voire d'un simple mode d'emploi,bien que la commission des fusées ait proposé, dès 1831, la création, auprès de l’École, d'une batterie de fusées
Il faut attendre 1842,pour qu’une unité d’artillerie, la 6ème batterie du 5° Régiment d’artillerie soit affectée à Metz pour aider à la mise au point des fusées et à leur fabrication.
Elle sera suivi en 1854, par la 5ème Batterie du 11°R.A., la 1ère Batterie du 2°R.A. alors que la 6ème Batterie change de nom pour devenir la 4ème Batterie du 12°R.A..
Ce fut cette Batterie qui tira 4800 fusées à Sébastopol en 1855. Composée de 4 officiers, 154 sous-officiers et canonniers, 34 chevaux et 72 mulets, elle sera par la suite envoyée en Afrique comme réserve d’artillerie.