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Bataille 1941 Force Z son destin 10/12/1941
Article écrit par :
Claude Balmefrezol
Mis en ligne le
23/03/2023 à 22:45:52
La Force Z et son destin
Ou comment les HMS Repulse et Prince of Wales ont été coulés
Juste après Pearl Harbor, le Prince Of Wales et le Repulse ont tous deux étaient envoyés pour arrêter les Japonais
Au cours des années 1920 et 1930, la Grande-Bretagne a construit une ligne de défense en Extrême-Orient très méthodiquement et lentement avec comme pièce maîtresse Singapour qui sera la principale base navale dans la région du Pacifique. Mais en cette période de dépression les finances étaient en berne et les forces armées ont été obligées de gratter chaque centime. Finalement, les travaux ont été achevés et on trouvera sur place les deux plus grandes cales sèches du Pacifique en dehors de la base américaine de Pearl Harbor .
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Mais la Grande-Bretagne ne disposait pas de suffisamment de navires modernes pour stationner une flotte à plein temps à des milliers de kilomètres de chez elle, en particulier lorsque la lutte à mort avec l'Allemagne a commencé en 1939. Quelques navires de moindre taille, de la taille d'un croiseur et d'un destroyer, y étaient stationnés afin de faire acte de présence de montrer le drapeau, mais les précieux cuirassés et porte-avions restaient stationnés dans l’hémisphère nord près des îles britanniques. L'idée était qu'en cas de guerre dans le Pacifique Sud , il serait temps d'envoyer des navires à l'autre bout du monde pour faire face à toute situation qui se présenterait. En effet, Singapour pouvait tenir seul pendant au moins cent jours sans aucune aide extérieure
Mais avec la fin de la bataille de France et la capitulation de celle-ci les Choses vont changer en extrême Orient . Le Japon allié de L’Allemagne et l’Italie au sein de l ‘Axe se montre entreprenant et occupe l'Indochine française en juillet 1940, les Japonais se rapprochaient de façon dangereuse des possessions britanniques en Extrême-Orient et de l'Australie, et la montée des tensions avec les États-Unis indiquait clairement qu'un conflit armé était inévitable.
Churchill a commencé à faire pression sur l'Amirauté pour mettre en œuvre son projet préféré, à savoir envoyer une escadre de trois cuirassés modernes en Malaisie pour agir comme un moyen de dissuasion contre le Japon. C'était censé leur délivrer un message ou tout du moins donner du temps à au Royaume Uni pour envoyer d'autres renforts et fournitures afin qu'ils puissent avoir une chance de rencontrer le Japon sur un pied d'égalité.
Mais l'Amirauté hésite retarde et même ignore les demandes écrites du premier ministre.
La Royal Navy était dans une situation délicate à la limité de ces capacités , devant protéger les convois de l'Atlantique approvisionnant la Grande-Bretagne et également déployer une flotte pour affronter les marines allemande et italienne
. Lors d'une réunion le 20 octobre 1941, Churchill de nouveau soulevé la question, menaçant à un moment donné de prendre lui-même les mesures si ses opinions étaient ignorées par les officiers de l'Amirauté. Le premier Lord de la mer, Sir Dudley Pound, a répliqué en proposant d'envoyer deux anciens navire datant de la Première Guerre mondiale qui de toute façon sont peu utile en Europe dans la cas d’une rencontre avec les navires modernes allemands et italiens,
Même si ces navires sont anciens cela serait perçu comme un avertissement pour le Japon
Churchill l'a compris mais il insiste pour qu'au moins un nouveau cuirassé soit envoyé dans le Pacifique. Avec beaucoup de réticence, Pound accepte et un compromis est trouvé
L'Amirauté a accepté d'envoyer un navire jusqu'en Afrique du Sud pour attendre une décision finale sur l'opportunité d'aller plus loin, en fonction des événements se déroulant dans le Pacifique.
Le choix se porte sur le croiseur de bataille HMS Repulse qui est déjà en service dans l'océan Indien
Long, élégant et gracieux, il peut avec ses 36 000 tonnes atteindre une vitesse rapide de 32 nœuds au détriment de la protection blindée En effet il a un blindage faible et il est vulnérable aux canons navals modernes, même s’il peut se prévaloir d’un armement puissant avec six canons de BL 15-inch Mark I(381 mm)
C'était à tous égards un navire puissant avec son équipage de 69 officiers et 1 240 matelots bien entraînés et fier des notes constamment élevées que le navire obtenait toujours lors des exercices.
Commandée par le capitaine WG (Bill) Tennant, il détenait le record d'avoir parcouru 30 000 milles depuis 1939 et de ne pas perdu un seul navire durant ses missions d’escorte des convois qu’il protégeait.
On va lui adjoindre un partenaire, qui jouissait d'une réputation radicalement différente. Le cuirassé HMS Prince Of Wales était le dernier des cuirassés britanniques de la classe King George V.
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Il avait été lancée en mai 1939 et en plein période de mise au point il a été envoyée à la rencontre du Bismarck lors de raid de ce dernier dans l'Atlantique en mai 1941. Elle a participé à bataille qui a vu le duel rare d’un cuirassé contre un autre cuirassé.
Durant ce duel avec des ouvriers du chantier naval encore à bord qui n'ont pas eu le temps de débarquer dans la hâte de prendre la mer il rencontre l ‘escadre allemande composée du Bismarck et du Prinz-Eugen
Toujours aux prises avec des problèmes de mise au point le HMS Prince of Wales assiste à la destruction du Hood coulé en moins de cinq minutes d'action avec le cuirassé allemand, subissant lui-même des dommages modérés.
Avec lune tourelle endommagée et d'autres problèmes mécaniques qui l'affligeaient toujours, il a été forcée de rompre l'engagement et de se retirer, et n'a donc pas participé à l'action finale lorsque la Royal Navy a pris sa revanche trois jours plus tard.
Avec ses dégâts cachés au public, l'impression lors de son retour au port était qu'il avait fuit le combat et avait laissé tomber le Hood .
Le HMS Prince of Wales ayant acquis la réputation d'un navire malchanceux, et comme il était un navire neuf d’une conception compliquée et qu’il a eu une durée de vie très courte son potentiel n'a jamais pu être exploité entièrement .
Durant sa courte vie il a fait plus de séjours dans les chantiers pour réparation pour une raison ou une autre,
Après l’affaire du Bismarck , il fut constamment en service en mer, et son équipage n'a jamais eu le temps nécessaire pour se regrouper en tant qu'unité ou acquérir la confiance nécessaire en eux-mêmes et en leur navire.
D’un déplacement de 35 000 tonnes, armé de dix canons de BL 14-inch Mk VII naval gun plus puissants et précis que l'armement désuet du Repulse- et un
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armement antiaérien légèrement renforcé il embarquait.110 officiers et 1 502 hommes sous le commandement du capitaine John C. Leach
Sa seule heure de gloire survint en août 1941 lorsqu'il transporta Winston Churchill de l'autre côté de l'Atlantique pour une rencontre au large de Terre-Neuve avec le président américain Franklin Roosevelt lors de la conférence de l'Atlantique
Ce sont les souvenirs de son voyage à son bord et la chaleur de son équipage qui ont conduit Churchill à le choisir comme vaisseau amiral autour duquel serait construit la nouvelle Escadre d'Extrême-Orient, et il lui a été ordonné de rejoindre le Repulse le plus rapidement possible .
Moins d'une semaine après la rencontre de First Sea Lord Pound avec Churchill, le HSM Prince of Wales prend la mer sous les ordres du vice-amiral Tom Phillips, 53 ans, connu sous le nom de "Tom Thumb" en raison de sa petite taille, qui avait été choisi pour commander la Force Z.
Mais le dernier commandement en mer du VA remontait à plus de deux décennies, pendant la Première Guerre mondiale. Compétent, intelligent et apprécié, il possédait néanmoins un défaut qui fut fatal:
Pour lui il réfléchissait comme un tacticien du Début du XXe avec une idée fermement enraciné de la puissance des «gros canon» qui font la décision et pensait en termes de lignes de bataille et de tactiques datant de la guerre précédente. Il a mainte fois et les témoignages sont nombreux (lettres privées ou des conversations avec des collègues ) rejeté la menace de l’ aviation et il a pensé qu'il était impossible que le Japon possède un avion capable de couler un cuirassé moderne et bien équipé possédant un armement antiaérien adéquat et toutes les dernières fonctionnalités de sécurité. En effet, après près de deux ans de guerre, aucun cuirassé n'avait encore été coulé par les seuls avions,
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On a pensé à fournir une couverture aérienne à cette escadre d’Extrême-Orient sous la forme du dernier porte-avions Indomitable, tout droit sorti du chantier. Mais lors d'exercices de préparation dans les Caraïbes, le porte-avions s'est échoué sur un récif au large de la Jamaïque et a endommagé sa coque.
Aussi il n’a pas été donné suite au remplacement par une autre porte-avions, et l’HMS Prince Of Wales a navigué seul.
On peut poser la question qui restera à jamais sans réponse
L’ HMS Prince Of Wales , escorté par un destroyer, arriva à Capetown, en Afrique du Sud, le 16 novembre 1941, où il resta deux jours.
Or aux chantiers navals de Simonstown, distant d’à peine 30 miles, le porte-avions Hermès était en carénage après avoir effectué une période de service dans l'océan Indien. Bien qu’il soit le plus petit des porte-avions de la Royal Navy, avec 15 avions, il n'avait pas de mission vitale dans l'océan Indien et aurait facilement pu être nommé pour accompagner le cuirassé afin de remplacer l' HMS Indomptable Étonnamment, cela n'est jamais venu à l'esprit de personne.
L’HMS Prince Of Wales arrive à Ceylan 10 jours plus tard, rejoignant l’HMS Repulse . A son arrivée, l’HMS Prince of Wales devient Navire amiral de l'escadre et lors qu’il arrive à Singapour, son arrivée a été largement rapportée dans les journaux locaux alors que, conformément aux ordres de l'Amirauté, l’'identité de l HMS Repulse était gardée secrète, n'étant désignée que comme "un grand navire de guerre" dans un effort pour empêcher les Japonais de deviner et d'apprendre à quel point l'escadre était vraiment faible.
Mais dans l’esprit des Britanniques les deux navires étaient considérés comme pratiquement invincibles. Ils étaient les descendants d'une lignée distinguée de cuirassés remontant à près d'un siècle par laquelle la Grande-Bretagne régnait sur les vagues et donc sur un empire mondial.
Ce traitement de l’information fit qu’il y eu une rivalité instantanée et amère entre les deux navires. L'équipage du Repulse n'aimait pas devoir servir sous le commandement d'un amiral inexpérimenté dirigeant un cuirassé neuf et apparemment malchanceux.
Mais l’équipage du Prince of Wales avait une confiance envers leur capitaine qui avait durant deux ans combattus et avait une expérience dans le combat et l'artillerie considéré parmi les meilleurs de la Royal Navy, son équipage attendait avec impatience la mission à venir avec beaucoup moins d'enthousiasme. Pearl Harbor .
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In Memoriam Alain Houot |
Le 2 décembre , l’escadre composée du Prince Of Wales , Repulse et une escorte de quatre destroyers remonte le Johore Straight et fait son entrée dans la grande base navale de Singapour,
le. Prince Of Wales a obtenu la meilleure place, avec Repulse amarré au milieu du fleuve comme un parent pauvre.
À son arrivée à Singapour, Phillips a été promu amiral à part entière conformément à son statut de commandant de la flotte naissante d'Extrême-Orient. Phillips s'est immédiatement familiarisé avec la situation et la crise croissante avec le Japon.
Dans un effort pour empêcher les deux navires d'être pris la cible simultanée d’une attaque surprise, le Repulse a été envoyé montré le drapeau dans une croisière en Australie tandis que Phillips lui-même s'est envolé pour les Philippines pour rencontrer son homologue américain et planifier une stratégie coordonnée à suivre
L'amiral Hart, commandant de la marine américaine aux Philippines, a immédiatement accepté d'envoyer quatre destroyers américains pour renforcer la flotte britannique à Singapour. De plus, d'autres navires britanniques étaient en route.
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Mais les événements se précipitent car au milieu de ces réunions à Manille, on apprend les attaques Japonaises sur Pearl Harbor et dans de nombreux autres endroits du Pacifique. L'amiral Phillips retourne à Singapour, le 7 décembre et le HSM. Repulse revient précipitamment à Singapour
Des vols de reconnaissance sont envoyés dans toutes les directions pour rechercher n convoi japonais dont les services de renseignement avaient signalé qu'il naviguait depuis l'Indochine française et était supposé la flotte d'invasion se dirigeant vers la Malaisie,
Mais le mauvais temps, est de la partie et gène les observation
Le 8 décembre a lieu le tout premier raid aérien contre Singapour effectué par 17 bombardiers Mitsubishi Nell, en provenance d'Indochine,
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Les attaques ne cause que des dommages négligeables à la ville et aux installations de l'aérodrome à proximité. Le chantier naval n'a pas été touché, mais les canons antiaériens des deux navires se sont joints à la défense de la ville alors que les projecteurs recherchaient l’ennemi
Cela a impressionné l’Amiral Phillips et a renforcé son désir de ne pas voir son escadre se faire piéger comme les cuirassés américains l'avaient fait à Pearl Harbor quelques heures auparavant.
Le lendemain matin 8 décembre arrive les nouvelles de plusieurs débarquements japonais en divers point de la côte malaisienne. Le 8 à midi, une réunion à bord du vaisseau amiral pour consultation de l’ état-major et des commandants des navires, mais la décision était déjà prise car pour l’amiral chaque heure de retard permettait aux Japonais de consolider leur emprise en Malaisie, et bien que sa flotte soit petite, elle pouvait encore faire des dégâts considérables si elle parvenait à prendre la flotte d'invasion japonaise au dépourvu car en, frappant des transports faiblement blindés, il pouvait faire de gros ravages .
Il a ordonné à sa flotte de se préparer après la tombée de la nuit pour éviter d'éventuels espions japonais à terre. Il convient avec le commandant de la RAF malaisienne, le vice-maréchal de l'air CWH Pulford, d’effectuer des vols de reconnaissance le lendemain matin et pour qu'un escadron de chasseurs Buffalo, désigné «escadron de défense de la flotte», fournisse une couverture aérienne si nécessaire.
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En effet Phillips était bien conscient qu'en entrant dans le golfe de Siam, il se plaçait à portée des forces aériennes japonaises basées en Indochine française, mais il a fait un pari osé qu'il n'y avait pas d'avion stationné là-bas avec une autonomie suffisante pour d'attaquer ses navires et, que surtout, qu'il n'y avait pas d'avion torpilleurs
L’étude du raid aérien de la veille le conforte dans cette idée tant il était sûr de la suprématie de son escadre
La Force Z était accompagnée d'une escorte de quatre destroyers : le HMS Electra , l'Express , le Tenedos et un australien, le HMAS Vampire . Le cap et la vitesse ont été fixés pour que la flotte arrive au large de Kota Bahru, les principales plages d'invasion, aux premières heures du 10 décembre Par cette action Phillips prévoyait faire un carnage parmi les navires mouillés dans la baie.
À 7 h 13, la Force Z avait dépassé un champ de mines japonais au large d'Anambas sans incident, et les équipages sont autorisés à prendre le petit déjeuner,
L’’équipage n’est pas en alerte maximale mais tous les canons chargés mais partiellement armés par leur équipage
La journée continue sous un ciel bleu clair mais de plus en plus de nuages épars, et à 13 heures, la Force Z a franchi la moitié du chemin vers la zone de combat prévue.
Mais les Japonais se trouvent à moins de 360 miles basés sur des aérodromes japonais autour de Saigon. Chaque heure de navigation rapprochait les ennemis l’un de l’autre, mais jusqu'à présent, les navires britanniques n'avaient toujours pas été repérés car. Une couverture nuageuse épaisse cache les navires des regards indiscrets toute la journée du 9.
Mais la chance commence é à les abandonner car les japonais s'attendent à ce que l’escadre basée à Singapour prenne la mer dès que la nouvelle des débarquement aura été connue et ils ont intensifié la reconnaissance aérienne et stationné deux lignes de sous-marins en attente au nord de la base mais la Force Z franchit sans le savoir la première de ces lignes de sous-marins sans se faire repérer
Elle avait atteint la seconde, ligne et était sur le point de leur échapper, lorsque le dernier sous-marin, stationné tout au bout de cette ligne aperçoive l’Escadre en extrême limite de visibilité. D'abord considérés comme des destroyers, il ne fallut pas longtemps avant que le capitaine de l'I-65 les identifie correctement comme un cuirassé de classe King George V et un croiseur de bataille
Le sous-marin japonais suit le plus longtemps possible la Force Z mais il ne détecte pas l’escorte des destroyers qui reste invisible pour l'instant.
L'I-65 avait immédiatement signalé cette présence, mais en raison d'une organisation des alertes très compliquée coté japonais, il a fallu près de quatre heures avant que les commandants japonais concernés ne reçoivent la nouvelle. Les équipes au sol vont travailler pour armer 126 avions qui sont tous les avions qui n'étaient pas nécessaire pour soutenir les opérations au sol avec des torpilles et des bombes,
Quatre avions de reconnaissance prennent immédiatement leur envol à partir de Saigon et six hydravions lancés à partir de sept croiseurs japonais dans la région.
Les transports au large de Kota Bharu ont été immédiatement renvoyés vers l'est, hors de portée des navires, de sorte qu'à l'aube, les Britanniques ne trouveraient qu’un port vide s'ils devaient se présenter Au coucher du soleil, les navires britanniques naviguent avec pour but la destruction de la flottes d’invasion ignorant qu'à ce moment-là leur proie avait fui,
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Peu après le coucher du soleil, la Force Z se séparer de l’ HMS Tenedos.qui se renvoyé sur Singapour suite à des problèmes mécaniques
Phillips ne ralentit pas son allure en n’effectuant pas un ravitaillement en mer.
Mais à leur l'insu les Britanniques, sont aperçus une fois de plus, cette fois par un hydravion du croiseur Kinu qui signale leur cap et vitesse confirmés par deux autres rapports provenant des autres hydravions.
À ce moment-là, Phillips s'est rendu compte qu'il avait été aperçu, mais il continue sa route ne sachant que faire
Coté japonais tous les avions vont commencer à converger vers la position signalée par la Force Z, malgré l’arrivée de la nuit Quatre avions vont d’ailleurs être perdus lors de la recherche À un moment donné, un avion de reconnaissance, piloté par le lieutenant H. Takeda, a survolé le sillage des navires sans être vu pour obtenir un rapport d'observation.
Alors que l’avion de Takeda continue de survoler la cible une vague de 53 bombardiers se précipitaient vers cette position Mais alors que les avions commencent à se positionner en vue de lancer une attaque, Takeda largue une fusée éclairante conçue pour éclairer la cible Le lancement de cette fusée a permis de voir que la présumée cible n’était en fait qu e le croiseur japonais Chokai , transportant le vice-amiral Ozawa lui-même, commandant de la flotte d'invasion.
L'équipage d'Ozawa a immédiatement repéré trois avions se préparant à l’attaque et a signalé son identité à Saigon. Conscient de l’imminence d’une méprise le IJN Chokai a immédiatement viré vers le nord, et tous les avions ont été rappelés
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Mais il faut savoir qu’ aucune des deux parties ne savait qu'un engagement naval nocturne majeur avait été évité de justesse. La force de six croiseurs du vice-amiral Ozawa se dirigeait vers le sud jusqu'à la dernière position signalée de la Force Z, qui à ce moment-là se dirigeait vers le nord droit sur la flotte ennemie. Ozawa n'avait aucune idée que les Britanniques étaient aussi proches et Phillips n'avait également aucune idée que des navires japonais se trouvaient dans la région.
A 6h30, une demi-heure après le départ de l’HMS Tenedos , une vigie à bord d'Electra aperçoit une fusée à l'horizon. Surpris, Phillips a ordonné à tous les navires de faire un virage d'urgence vers bâbord pour passer bien à l'écart de la position de la fusée éclairante, pendant qu'il réfléchissait à ce qu'il fallait faire.
À ce stade, les deux flottes étaient à peine distantes de cinq milles et en calculant selon les vitesses respectives elles se seraient heurtées l'une à l'autre en moins de 10 minutes.
Avec leur puissance de feu supérieure, les cuirassés britanniques auraient très probablement coulé les navires japonais et changé le cours des événements futurs.
Pendant près de deux heures, la Force Z a navigué vers le nord tandis que l'amiral Phillips devait prendre l'une des décisions les plus difficiles de sa carrière. Sachant que sa force avait été aperçue, il comprit que tout espoir de surprise était perdu
Il était encore à 12 heures de son objectif à savoir les plages d'invasion, mais il savait que la flotte d’invasion aurait déjà levé l’ancre à son arrivée.
Aussi à 22h55, il a signalé à contrecœur au Repulse que l'opération était annulée et qu'ils changeaient de cap pour retourner à Singapour.
Mais un temps précieux avait été perdu A ce moment-là vers minuit, Phillips a été averti qu’un nouveau débarquement japonais avait lieu près du port de Kuantan, à 300 kms1 de Singapour.
Avec ce débarquement les Japonais pouvaient potentiellement couper la Malaisie en deux, piégeant les forces britanniques combattant dans le nord de celles du sud. Phillips savait que sa flotte devrait passer près du lieu de débarquement sur son chemin de retour vers Singapour Aussi il décide que peut-être il pouvait remporter une victoire modeste et ne pas rentrer chez lui les mains vides. Il a ordonné une augmentation de la vitesse à 25 nœuds et a mis le cap sur Kuantan, s'attendant à y arriver en milieu de matinée.
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Mais le rapport était faux. En fait un troupeau de bovins s’est égaré dans un champ de mines local et a déclenché une série d'explosions
Les défenseurs nerveux qui occupaient les plages ont immédiatement supposé qu'ils étaient attaqués et avaient rapidement lancé des appels à l'aide.
Aucun Japonais ne se trouvait à moins de 300 kms de la zone, mais Phillips ne pouvait pas le savoir.
De plus, lors de son changement de cap Phillips n'a pas rompu le silence radio pour le signaler
Depuis son départ de Singapour près de deux jours auparavant, il avait maintenu le silence radio le plus strict alors même que toute surprise était manifestement perdue et que les Japonais avaient maintenant une assez bonne idée de l'endroit où se trouvaient les navires britanniques. Les seuls, semble-t-il, qui ne savaient pas où se trouvait la Force Z étaient les forces britanniques qui auraient pu leur venir en aide et les sauver. En effet, personne à Singapour ne savait où se trouvait Phillips ni ce qu'il faisait.
Au cours de la nuit, la Force Z a de nouveau été aperçue, par un autre sous-marin japonais, le I-58. Le sous-marin a rapidement perdu sa trace en raison de la vitesse supérieure des navires britanniques, mais il avait prévenu le quartier général japonais à Saigon
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Sur les bateaux le petit déjeuner matinal a été servi aux hommes justes avant l'aube, vers à 5 heures ce 10 décembre. Comme d'habitude, les postes de combats étaient prêts. À 6 h 30, un autre avion japonais a été aperçu bas sur l'horizon prouvant que les Japonais vont tenter une action contre la Force Z.
Même ce moment-là, Phillips refusa toujours de rompre le silence radio afin de demander une couverture aérienne. Il continuait sa route vers Kuantan; en recherchant la flotte d'invasion japonaise.
À 7h18 m l’ HMS Prince of Wales catapulté l'un de ses Walrus pour repérer la zone à la recherche de navires ennemis
40 minutes plus tard, la Force Z sur zone qu’elle explore pendant encore une heure, mais toujours rien.
Le temps s'écoulait la Force Z s'est détourne de la zone et reprend sa route vers Singapour.
Trente minutes plus tard, la tranquillité de Phillips a été ébranlée par des signaux indiquant que le HMS Tenedos est attaqué.
Après s'être dirigé vers le port d’attache durant la nuit, au matin alors qu’il n'était qu'à 200 km de Singapour il a été aperçu par un avion japonais parti à la recherche de la Force Z et a immédiatement attaqué à 10h20.
Neuf Mitsubishi G3M Nell le bombardent à haute altitude sans effet. Cela aurait dû alerter l'amiral que les Japonais étaient à sa recherche et ils étaient en effet plus au sud qu'il ne l'avait prévu, mais Phillips reste impassible et ne tente rien
À 10 h 45, une importante formation d'avions a été repérée en approche de la Force Z, C’est l'avant-garde de ce qui allait finalement totaliser 94 avions d'attaque. Branlebas de combat Quinze minutes plus tard, les Mitsubishi G3M Nell japonais se positionnent pour l’attaque, mais Phillips garda le silence radio.
Cette attaque initiale prend tout le monde au dépourvu car elle vient de la direction la moins probable : le sud. Les avions revenaient en fait vers leur base située au nord après avoir cherché presque jusqu'à Singapour.
La première attaque fut faite par huit Mitsubishi G3M Nell survola à haute altitude le Prince Of Wales et se dirigea vers le Repulse. Une bombe de 500 kg percuté le hangar de l'avion et a pénétré avant d'exploser contre le pont blindé juste au-dessus d'une des chaufferies ; les dégâts étaient légers et le Repulse maintient sa vitesse avec seulement une trace de fumée montrant qu'il avait été touché.
Aucun dommage n'avait été causé aux attaquants japonais non plus, et Phillips a commis ici sa première erreur tactique. Il décide de mettre ses navires en ligne comme lors d’une confrontation en ligne de bataille
Cette tactique désuète empêcha la moitié des canons AA de chaque navire de pouvoir tirer efficacement lorsque les cibles se présentaient.
Mais Phillips s'est rapidement rendu compte de son erreur et a ordonné des manœuvres indépendantes à la discrétion du capitaine à partir de ce moment.
Dix minutes plus tard, le radar du prince of Wales détecté une formation encore plus important d'avions venant du sud-est. Il s'agissait de trois escadrons de Mitsubishi G3M Nell qui comprenait dans ses rangs les bombardiers qui avait attaqués vainement le HMS Tenedos
Ces bombardiers étaient aussi accompagnés de deux escadrons de bombardiers torpilleurs
Ils prévoyaient de lancer des attaques simultanées sur les deux navires britanniques dans le but de diviser leurs tirs défensifs et ont commencé à perdre de la hauteur pour lancer leurs torpilles,
Les témoignages anglais disent qu'il lui semblait qu'ils faisaient la queue pour une attaque à la torpille,
L'amiral Phillips, persistant dans sa conviction répondit: "Non, ils ne le font pas, il n'y a pas d'avion torpilleur dans les environs."
Mais les bombardiers japonais ont largué leurs torpilles à des distances de 1 500 à 600 mètres. Leur vitesse d’approche berne l'artillerie britannique, dont l'expérience se base sur le Swordfish avion torpilleur qui effectue ses approches à des vitesses inférieures à 160 kms/h soit près de la moitié de celle des Nell.
Les bombardiers descendent à moins de30 mètres de la surface de la mer et ils heurtent au rideau défensif britannique. En effet en théorie les navires le classe King Georges V dont fait partie le Prince Of Wales possèdent un armement AA puissante avec des canons AA à double usage QF 5.25-inch naval gun lançant une grêle d'acier "comme du sable projeté sur toute la surface de la mer", se souvient un pilote japonais.
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Mais de nombreuses armes à feu ce jour-là ont été gênées par des problème d’alimentation. Les obus se détachaient leurs douilles lors de l’introduction bloquant ainsi les armes. La moitié de la puissance de feu britannique était hors de combat.
Si un Nell japonais est abattu huit autres ont lancé leurs torpilles et l’une d’entre. Elle touche le milieu du navire à bâbord, projetant une gerbe d'eau. Le navire entier "a sauté dans les airs et a tremblé comme s'il était entré en collision avec un objet solide".
Une vibration anormale traverse le navire pendant quelques minutes et après le Prince Of Wales prend une gite de 13 degrés et perdu la moitié de sa vitesse. L'alimentation électrique de la moitié du navire est perdue, et avec elle l'alimentation pour faire fonctionner les lumières, les canons et la ventilation forcée. Les équipes de contrôle des avaries sont gênées par leur incapacité à coordonner correctement leurs efforts
Phillips et son état-major semblent "quelque peu abasourdis". Le navire vient d’embarquer 2 400 tonnes d'eau en seulement quatre minutes,
Mais en 1966 lors de la découverte de l’épave ion a découvert ce que l’on ignorait jusque-là un impact d’une deuxième torpille qui est venue frapper immédiatement sous l'arbre d'hélice bâbord, arrachant son support de la coque et ouvrant une brèche de 4 m dans le fond du navire. L'arbre plié et déformé, toujours entraîné à pleine puissance, a continué à tourner, provoquant une vibration particulière dans tout le navire jusqu'à ce que le moteur bâbord soit arrêté. C’est la fameuse vibration ressentie
Cette violente vibration de l'arbre avait déchiré les cloisons et brisé les conduites d'huile et de carburant sur sa longueur de 80metres déchirant le passage de l'arbre d'hélice laissant entrer une énorme masse d'eau qui a inondé les compartiments endommagés au-dessus,
Tout cela a provoqué la défaillance de la moitié de la turbine, de la dynamo et des salles des machines du navire à cause d'inondations massives, coupant l'alimentation électrique des lumières, des tourelles de canon, des palans à munitions et d'autres besoins vitaux. Ainsi, quelques instants seulement après avoir été touché pour la première fois, une des cuirassés le plus puissant du monde avait perdu la moitié de sa puissance principale et trois de ses sept salles des machines qui fournissaient l'électricité. Trois des huit magasin de munitions des 5,25 pouces ont été inondés et le navire dans son ensemble commençait à gîter et à couler vers l'arrière.
Dans le ciel, l'attaque se poursuit et les japonais se dirige vers le Repulse .Mais suite à la confusion nocturne qui avait vu le croiseur Chokai avoir failli être bombardé par ses propres avions Le responsable japonais s’approche puis s'éloigne pour une deuxième approche afin d'identifier correctement le navire.
Ainsi huit Nell se précipitèrent sur le vieux croiseur de bataille au moment précis où une autre formation de sept bombardiers Nell arrive et larguent leurs bombes.
Mais le capitaine Tennant, manœuvre son navire si habilement qu'il évite toutes les bombes et torpilles lancées sur lui. En conséquence, le Repulse sort Il est alors à 5kms du Prince of Wales qui navigue à vitesse réduite.
Les Japonais se retirent et un silence étrange les équipages reprennent leur souffle et vérifièrent les dommages, réapprovisionnant leurs armes et s'occupant des blessés, principalement à cause des mitraillages des bombardiers torpilleurs. Au cours de cette accalmie qui dure environ 20 minutes, le Repulse se dirige vers le prince de Galles blessé pour voir si elle pouvait être d'une quelconque aide, mais le vaisseau amiral ignoré tous les appels qui lui étaient adressés.
A cette heure bien qu'il ait été attaqué depuis plus d'une heure, l'amiral Phillips n'a toujours pas rompu le silence radio ni appelé une couverture aérienne. Il a été laissé au capitaine Tennant, de sa propre initiative, de diffuser le premier signal à Singapour indiquant qu'ils étaient attaqués.
Dans les 15 minutes suivant la réception de ce signal, un escadron de 11 chasseurs Buffalo sous le commandement du Flight-Lt. Tim Vigors décolle de l'aérodrome de Sembawang près de Singapour à près de 250 kms et se dirige vers les lieux de la bataille signalée.
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Mais les Japonais arriveraient les premiers. À 12 h 20, toute la force du Kanoya Kaigun Kōkūtai de Saigon soit 26 bombardiers bimoteurs Mitsubishi Betty - fonce sur les navires britanniques.
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Branlebas de combat tous équipages se sont précipités vers leurs postes d'action, Mais le prince de Galles étant à peine capable de se défendre seules 4 tourelles AA pouvaient encore ouvrir le feu sur les Japonais qui approchaient. A bord du Repulse, le Capitaine Tennant se prépare une fois de plus à tenter de réaliser une autre manœuvre héroïque.
Les quelques canons qui pouvaient ouvrir le feu à bord du Prince Of Wales font feu t, mais les bombardiers attaquants sont arrivés à des hauteurs différentes et sous des angles différents, tous visant le côté tribord. Ils larguaient leurs torpilles si près qu'ils pouvaient à peine les rater. Quatre torpilles ont percuté le flanc du cuirassé. La masse d’eau qui s’engouffre vient aggraver la situation cars avec un seul des quatre moteurs tournant encore, le Prince Of Wales pouvait à peine faire huit nœuds et commence à s’enfoncer plus profondément dans l'eau.
Comme seulement six des avions avaient largué leurs torpilles et voyant que le navire était condamné le reste se retourne vers le Repulse qui est à ce stade encore relativement intact. Mais son armement AA plus faible avec des canons 4 pouces, désuet et qui devait être remplacé lors de son prochain radoub, a tout simplement été submergé par la mêlée.
La superbe compétence du capitaine Tennant fut encore mise en valeur car il a réussi à esquiver les huit premières torpilles lancées sur lui; à ce moment-là,
IL avait en deux vagues d'attaque, réussi à éviter 16 torpilles et au moins huit bombes, mais dans un virage soudain à tribord, les Japonais ont divisé leur attaque et ont attaqué des deux côtés simultanément.
Il ne pouvait rien faire pour éviter cet assaut et cinq torpilles ont frappé Repulse en une succession rapide, Les canons AA ont réussi quand même à abattre deux de ses agresseurs.
Son gouvernail coincé, le vieux cuirassé avait été grièvement blessé. Sa gîte est passée à 12 degrés en deux minutes et il est vite devenu évident qu’il était mortellement touché
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Le Repulse signale qu'il n'était plus sous contrôle et avait perdu toute capacité de direction; Le capitaine Tennant a ordonné que tout le monde soit sur le pont et que les canots de sauvetage soient descendus, libérant ses hommes de leur devoir avec les mots : « Bonne chance et que Dieu soit avec vous.
À 3 kms à l'est, Prince Of Wales menait sa propre bataille pour sa survie; incapable de barrer, avec une gîte à bâbord croissante.
L'amiral Phillips a finalement rompu le silence radio lorsqu'il a signalé avoir été touché par une torpille et a demandé à Singapour d'envoyer des destroyers pour aider à remorquer le navire en lieu sûr. Incroyablement, même à ce stade, il n'a toujours pas demandé de couverture aérienne et a persisté dans la conviction que son navire pouvait encore être sauvé.
À 12 h 41, huit autres bombardiers Nell arrivent sur les lieux ce sont les derniers des attaquants japonais qui foncent sur le Prince de Galles blessé à mort mais, seulement une bombe sur les sept lancées touche et pénètre dans le pont de la catapulte, passa près de la dernière chaufferie encore occupée et éclata dans un grand compartiment connu sous le nom de Cinema Flat.
Les dommages réels au navire étaient minimes, mais les résultats furent catastrophiques en termes humains car ce compartiment servait de poste de secours pendant les attaques et de lieu de repos pour les hommes souffrant d'épuisement par la chaleur. En une seconde, la chaleur de l'éclair et les fragments de bombe de l'explosion elle-même ont tué la plupart des trois cents hommes qui s'y étaient réfugiés. Le sang coulait sur les ponts et des parties de corps gisaient partout.
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Et puis tout était fini. L'attaque proprement dite avait duré à peine cinq minutes ;
Seulement 90 minutes se sont écoulées entre le début de l’action et la fin de l’attaque
Après le départ des avions japonais régna un calme assourdissant. Des hommes étourdis et blessés chancelaient sur les navires en perdition, essayant de garder l'équilibre.
À 13h:15 le Capitaine Leach du Prince of Wales a finalement ordonné « Abandonnez le navire ! » mais le mot ne parvint partout
De nombreux hommes sont piégés sous les ponts sans communication, dans l'obscurité totale ou bloqués par des passages endommagés; de nombreux hommes, toujours à leurs postes d'action, se sont noyés dans les compartiments inférieurs.
Phillips n'avait pas pris la peine de s'adresser aux hommes une seule fois pendant l'action et n'envisageait même plus de transférer son drapeau sur un autre navire. Peut-être souffrait-il d'un choc ou d'un stress mental extrême à ce stade. Il se contenta d'envoyer un membre de son état-major dans sa cabine chercher sa casquette, et resta, étourdi et sans voix, sur la passerelle.
Les destroyers de l’escorte vont déployer tous leurs efforts et sauver de nombreuses vies
Les HMS Electra et Vampire ont récupéré les survivants de Repulse ,L’HMS Express porte secours au Prince of Wales Son capitaine accoste le cuirassé et avec tout ce qui pouvait être trouvé - portes, planches, passerelles de toutes sortes - a été jeté comme des ponts entre les deux navires de sorte que bientôt une masse d'hommes a commencé à traverser
Au fur et à mesure que la gite du prince de Galles augmentait, sa quille commençait à remonter sous la quille du destroyer, menaçant de les faire chavirer tous les deux.
Le lieutenant-commandant Cartwright a continué à attendre aussi longtemps qu'il le pouvait, sachant que chaque minute où il restait à un risque extrême pour son propre navire permettait à plus d'hommes de traverser.
Son timing était critique ; bientôt, les deux navires ont commencé à se séparer et tous les ponts se sont effondrés, les hommes continuant à sauter alors même que l'écart s'ouvrait. Certains hommes qui n'ont pas pu traverser sont tombés et ont été écrasés entre les deux coques ou se sont noyés dans les eaux imbibées d'huile. À la dernière seconde, Cartwright ordonna "All back!" et avec un grincement de métal , Express a reculé, ses côtés se sont bosselés et ont glissé de la coque du Prince Of Wales .
Le HMS Repulse a été le premier à couler, La rapidité avec laquelle il a coulé entraina des pertes proportionnellement plus élevées. Ceux qui ne s'échappaient pas dans les premières minutes n'avaient aucune chance. La plupart des hommes qui sont morts en se débattant dans l'eau en attendant d'être secourus l'ont fait en ingérant ou en s'étouffant avec l'épaisse huile diesel noire qui recouvrait chaque partie de leur corps.
Les hommes furent aussi aspirés dans les trous béants provoqués par les torpilles
L’agonie du prince of Wales a duré un peu plus longtemps. Sa gite a augmenté à 70 degrés, puis il s'est retourné certains survivants marchant sur son fond plat et glissant sur la coque pour tomber à l’eau Certains hommes ont été aspirés dans les trous béants des torpilles et se sont perdus profondément dans les entrailles du navire; d'autres hommes, imbibés d'huile et incapables d'arrêter leur vitesse, ont glissé sur les côtés vers la masse humaine composée de centaines de compagnons de bord en difficulté pataugeant dans l'eau. Un groupe plongea de la poupe parce que le navire y était plus bas, mais ils furent aspirés par les pales des hélices qui tournaient encore. Personne n'a vu les derniers instants de l'amiral Phillips ou du capitaine Leach ; leurs corps, n'ont jamais été retrouvés. Le Prince of Wales coule sa proue dressée vers le ciel ; dans ces eaux peu profondes, sa poupe a heurté le fond boueux et elle s’est enfoncé
A 13h20, après une agonie d’une heure il avait disparu sous les flots
Grâce à ce temps supplémentaire et au travail de l HMS Express, plus d'hommes ont réussi à descendre qu'il n'en a été secouru de l'équipage du Repulse .
Des corps et des débris flottaient partout. Heureusement pour les hommes, aucun requin n'a été vu; Quelques derniers avions de reconnaissance japonais ont survolé bas, rapportant la disparition des deux grands navires à leur quartier général, et ont effectué des passages répétés au-dessus des hommes dans l'eau. Ces avions auraient pu causer des pertes effrayantes parmi les hommes sans défense dans l'eau, mais dans une démonstration inhabituelle de retenue rarement vue pendant la guerre du Pacifique, ils n'ont pas ouvert le feu ni interféré de quelque manière que ce soit avec le travail de sauvetage.
Un pilote a même été vu saluer l'endroit où les navires ont coulé ; Les équipages Japonais quittèrent bientôt la scène. Beaucoup avaient volé depuis l'aube ce jour-là à la recherche des deux navires et étaient maintenant à la limite de leur carburant ; peut-être deux douzaines ont été gravement endommagés suite à l’action britannique
À peine les Mitsubishi japonais parti arrive sur les lieux le squadron des 11 Buffalo du lieutenant Vigors
Dommage car les bombardiers japonais n'avaient pas de couverture de chasse et avait un armement défensif faible;
Si Phillips avait demandé le soutien aérien au lieu de maintenir le silence radio jusqu'à la toute fin, les Buffalos auraient pu facilement briser l'attaque et causer des ravages parmi les bombardiers ennemis.
Mais maintenant, le lieutenant Vigors ne pouvait rien faire pour aider. Ses avions ont continué à tourner au-dessus de leur tête au cas où d'autres avions japonais apparaissaient, mais faute de carburant, ils ont été contraints de s'interrompre au bout d'une heure et de retourner à Singapour, laissant les trois destroyers vaquer à leurs occupations. Beaucoup d'hommes ont maudit les avions au-dessus de leurs têtes,
La flottille revient vers Singapour avec trois destroyers surchargés Les conditions étaient exiguës car de plus en plus d'hommes étaient transportés à bord sur des filets de chargement ou des flotteurs Carley; les hommes encombraient les ponts, la superstructure et tout espace disponible, beaucoup n'ayant de place que pour se tenir debout.
Si les attaques avaient continué, il n'y aurait eu aucun moyen pour ces navires de se défendre
Après 90 minutes de récupération des survivants, ils étaient tous dangereusement surchargés
A 15 heures, les HMS Vampire et Express ont quitté les lieux du naufrage pour retourner à Singapour, avec respectivement 223 et 1 000 hommes à bord.
Le HMS Electre est resté encore deux heures, effectuant les derniers balayages pour rechercher des survivants, avant de finalement repartir avec plus de 900 survivants à bord. Le capitaine Tennant de Repulse a survécu au naufrage et a été l'un des derniers à être récupéré.
Les trois navires sont tous revenus à Singapour vers minuit. Le lendemain, le croiseur lourd Exeter, qui était un des renforts promis par Phillips mais qu'il avait refusé d'attendre, arrive à Singapour. Avec la perte de la flotte américaine du Pacifique à Pearl Harbor trois jours auparavant, ce seul croiseur britannique représentait désormais le seul grand navire de tout le Pacifique à affronter la puissance de la marine impériale japonaise.
La nouvelle parvint à Churchill à Londres alors même que les survivants de la Force Z débarquaient sur les quais de Singapour. Refusant d'abord de croire la nouvelle, Churchill écrivit plus tard dans ses mémoires qu'il "s'est retourné et s'est tordu dans son lit alors que toute l'horreur de la nouvelle s'abattait sur moi". Jamais auparavant la Grande-Bretagne n'avait perdu deux cuirassés en une seule journée ; c'est Churchill lui-même qui a insisté pour qu'ils soient envoyés à Singapour, maintenant clairement comme des "agneaux à l'abattoir". "J'étais reconnaissant d'être seul. De toute la guerre, je n'ai jamais reçu de choc plus direct. Sur toute cette vaste étendu d'eaux, le Japon était puissants et nous étions partout faibles et nus.
Une enquête a été menée plus tard, mais tous les détails sur la raison pour laquelle les deux navires avaient été perdus si rapidement ont dû attendre la fin de la guerre, ce qui a permis d'examiner les archives japonaises et d'effectuer une enquête appropriée sur les épaves. Personne n'a jamais été tenu pour responsable de la catastrophe ; aucun blâme n'a jamais été attribué.
Le matin suivant les naufrages, un Nell japonais solitaire a de nouveau survolé l'endroit où tant d'hommes avaient péri quelques heures auparavant et a déposé une couronne, un hommage à la bravoure de ceux qui sont morts, des deux côtés. C'était un acte de chevalerie rarement vu dans la guerre du Pacifique. Au cours des deux années suivantes, les Japonais ont localisé les épaves et ont même envisagé pendant une courte période de les récupérer, mais c'était au-delà de leurs moyens.
Alors que s'était-il passé exactement ? L'histoire n'avait jamais rien vu de tel. En à peine 90 minutes, le règne séculaire du cuirassé a pris fin.
Jamais auparavant il n'y avait eu une telle bataille deux navires puissants capital ship ont perdu, emportant avec eux plus de 840 hommes, pour la perte de seulement quatre avions japonais. Personne ne croyait que cela ne pourrait jamais arriver, et le choc pour les Britanniques était donc encore plus grand que celui causé aux Américains par l'attaque de Pearl Harbor.
Les Américains pouvaient au moins justifier que leur flotte avait été prise au port, piégée et non préparée, plutôt qu'en haute mer dans un combat ouvert. Pourtant, après Prince Of Wales et Repulse, la Grande-Bretagne n'a plus jamais perdu de cuirassé.
Aujourd'hui, les deux navires reposent sur le fond, considéré comme une tombe de guerre de 840 hommes par le gouvernement britannique.
Le Repulse se trouve dans des eaux moins profondes à seulement 54 mètres ; le cuirassé Prince Of Wales à deux milles et demi de distance 220 mètres sous l’eau
. Les deux navires peuvent être vus du ciel dans des conditions favorables.
Sur les quatre destroyers qui ont accompagné la Force Z lors de sa dernière sortie, trois ont été coulés dans les semaines à venir lors de la campagne japonaise en Malaisie ; seul le HSM t Express survécut à la guerre, étant transféré à la Marine canadienne en 1943.
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