Rome Bataille de Cannae 20/08/216 Av JC La Bataille
1e Partie Rome Bataille de Cannae 20/08/2016 Av JC Les preliminaires
En ce début de 216 Av JC le vent semble tourner pour les Romains
En effet Hannibal Barca après avoir pris Sagonte alliée des romains rassembla 40000 hommes, 12000 cavaliers, plus quelques éléphants pour se diriger vers l’Italie car il voulait portait la guerre sur le Sol romain
Comme arriver en Italie ? Il savait qu’il était vain d’emprunter la voie maritime contrôlée par les romains aussi il décida de passer par la voie terrestre
Les territoires à traverser Pyrénées, et Languedoc étaient à l’époque grandement méconnus et peuplés de tribus celtes farouches et incontrôlables qu’il fallait se concilier En secret il espérait des alliances avec eux et aussi des défections chez certains alliés italiens.
Le trajet sera long et risqué et les troupes avec les éléphants partent donc pour un long voyage
Car il fallait franchir les Alpes avant l’hiver. Cet obstacle était terrifiant pour une armée dont la logistique dépendait d’alliés peu fiables.
Mais Hannibal animé d’une foi inébranlable en ses dieux et en ses capacités, ne doute pas et il se présente à la fin de l’automne devant les Alpes.
Hannibal avait quitté Carthagène en mai. Au-delà des Pyrénées, il était embourbé dans de durs combats avec les tribus gauloises alliées à Rome près de Massilia. À la fin du mois d'août, il était installé dans les régions à l'ouest
Pendant ce temps le Sénat pense a attaquer les troupes carthaginoises en Espagne par l’envoi d’une expédition maritime Deux légions en faisant escale à Massilia apprennent la manœuvre des Carthaginois En effet les Romains semblaient convaincus qu'ils allaient vers une victoire rapide et décisive.
La stratégie semblait solide ; la pression serait appliquée dans toutes les directions appropriées.
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in memoriam Alain Houot
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Voyons ce prélude à la bataille de Cannes
Le Sénat semble confiant devant la possibilité d'un nouveau conflit avec Carthage. Après tout, Rome avait déjà affaibli les objectifs expansionnistes puniques en triomphant dans la guerre menée quelques décennies plus tôt. Certains sénateurs ont exprimé ses craintes en proposant le recrutement extraordinaire de nouvelles légions.
Devant ce danger on trouve quatre légions sous le commandement des deux consuls désignés pour cette année-là, (218 avant JC), ou Publius Cornelius Scipio père du futur Scipion Africain et Tiberius Sempronius Longo. Le premier était membre de l'éminente gens Cornelia, issus d’une lignée célèbre d’hommes politique. Son père, Lucius Cornelius commandant la flotte romaine avait conquis la Corse lors de la première guerre punique Carthaginois. Le second est issu de la gens Sempronia, autre famille célèbre dont la branche patricienne la plus ancienne remonte au tout début de la République. Les armées consulaires se séparent. Sempronius Longo avec deux légions fut envoyé en Sicile avec l'ordre de transférer son armée en Afrique avec une flotte de 160 quinquérèmes.
En plus des quatre légions susmentionnées, une cinquième s'enrôla et s'établit en garnison en Gaule cisalpine près des nouvelles colonies de Crémone et de Plaisance, fondées à la suite de la campagne victorieuse de 225 av. J.-C. contre les Celtes locaux.
Les intentions du Sénat étaient marquées par une offensive sur deux fronts qui éloignerait le conflit de l'Italie. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées ainsi car une révolte des Celtes dans la vallée du Pô(218 av. J.-C.) contraint en effet les Romains à employer les deux légions de Scipion en Gaule. Le général fut invité à lancer immédiatement une conscription extraordinaire qui procéda, pour des raisons indéfinies, avec une lenteur inquiétante. À la fin du mois d'août de cette année-là, Scipion réussit à disposer d'une armée capable de prendre les armes. Cornelio Scipion avec les deux autres devait procéder à l'invasion du sol ibérique. La campagne d'Espagne pouvait commencer.
A la fin de 217, Publius Scipion, maintenant remis de sa blessure, avait rejoint son frère Cnaeus et ses deux légions en Espagne avec huit mille soldats frais et une petite flotte.
Les deux Scipion avaient reçu l'imperium proconsulaire cette région afin de priver Hannibal de sa base.
Scipion croyait probablement que les carthaginois étaient toujours des Pyrénées aussi il ne presse pas pour embarquer ses légions direction Massilia, Les Romains débarquent à l'embouchure occidentale du Rhône alors que l'armée carthaginoise marchait déjà vers le nord.
La nouvelle s'est répandue qu'Hannibal tentait de traverser la rivière. C'était à quelques jours de marche de l'endroit où les Romains avaient débarqué. Scipion ordonne à sa cavalerie de poursuivre les puniques, attaquant leurs arrières. Les équites romains entrent en contact avec les redoutables chevaliers numides qui forment l'arrière de l'armée d'Hannibal.
L'affrontement court et violent tourne à l’avantage des puniques et les Romains préférèrent battre en retraite pour signaler la position des adversaires à leur commandant.
Scipion réalisa sa terrible erreur tactique d'évaluation. Il comprit quels étaient les plans d'Hannibal. Une dernière possibilité restait pour conjurer une éventuelle invasion de la vallée du Pô : arrêter les Carthaginois avant le début de l'ascension des Alpes Scipion força la marche de ses légionnaires pour combler le fossé entre les deux armées
Malheureusement pour lui, il arriva trop tard Hannibal était déjà engagé dans la traversée Scipion observant de loin les sommets alpins ne pouvait espérer que seuls le terrain et les tribus montagnardes guerrières puissent arrêter Hannibal. Le général romain confie les troupes à son frère Gneus avec la tâche de les conduire en Espagne. Ce choix s’est révélé judicieux mais à long terme car ce biais Scipion jugea plus important d'essayer de priver les carthaginois de leur base Espagnole. À long terme, cette vision stratégique s'est avérée fondamentale car l'engagement en terre ibérique a constitué la première brique sur laquelle la victoire finale de armées romaines s’est bâtie
Lui rembarque pour l’Italie. Il conçoit un plan d’affronter l'envahisseur punique au pied des Alpes. Car entre-temps les troupes puniques ont réussi à déjouer la vigilance latine et ont commencé leur ascension. Mais elles se retrouvent piégée par la neige. Au passage d’un col, un énorme rocher bloquait le passage. Les hommes, habitués au climat clément de l’Afrique du Nord et fatigués par la malnutrition commencèrent à mourir ou déserter en masse. Les effectifs furent rapidement divisés par deux. Aussi Hannibal risque de perdre la guerre sans avoir livré une seule bataille. Hannibal résout le problème du blocage du passage en arrosant le bloc avec du vin et y mettant le feu
Il peut déboucher dans les plaines de l’Italie du Nord peuplées de gaulois
Mais les romains avaient une confiance limitée en ses peuplades celtiques aussi la probabilité d’une alliance entre eux les carthaginois ne pouvait être écartée Aussi le consul L. Postumius Albinus reçut deux légions et fut envoyé au nord pour briser la rébellion en Gaule cisalpine Mais l'objectif central, et la priorité était d'affronter directement Hannibal et de l'écraser en prenant en compte les paramètres du réservoir humain romain
Tout indique ce choix dans une décision de chercher une grande bataille et d'anéantir l'envahisseur une fois pour toutes. Le choix tactique était judicieux car si vous ne le battiez pas, vous ne pouviez pas vous débarrasser de lui.
De plus en cas de défaite des carthaginois en une seule bataille l’armée punique était trop éloignée de toute base pour survivre. Ainsi la victoire romaine, en une seule journée de combats victorieux mettrait fin à l'invasion.
Mais tout ne se passa pas comme prévu car une série de défaites vont se succéder. Pourquoi ces défaites Je pense qu’elles sont à mettre au crédit de commandants impulsifs, à l'impiété, au mauvais temps, à la malchance, au mauvais minutage
Il faut dire que les excuses recherchées sont infinies.
Le Sénat, informé de l'invasion, rappela Sempronius de Sicile. Abandonnant ses projets de porter la guerre en Afrique le Sénat demande à Sempronius de débarque ses troupes à Ariminum (Rimini) ce qui est fait en décembre. Entre-temps, Scipion l’ancien avait pris le commandement des légions stationnées en Gaule en proie à la rébellion locale. Ainsi l'hostilité des tribus celtiques limite son champ d'action. Il aurait aimé rencontrer les Carthaginois en direction des cols en Gaule transalpine. Au lieu de cela, il a été contraint de les attendre dans la plaine de Gaule Cisalpine.
Coté effectifs Sempronius avaient 26 000 hommes. Scipion 20 000 fantassins et 2 000 cavaliers. Selon Polybe, Hannibal avait une force de 12 000 fantassins africains, 8 000 alliés espagnols, 6 000 cavaliers, (cette armée avait été presque divisée par deux par rapport à celle qui avait affronté la traversée des Alpes).
Hannibal, éprouvé par la traversée et par les combats avec les tribus montagnardes, espérait entraîner à ses côtés les Celtes qui étaient en rébellion ouverte contre Rome. Pour y parvenir, il fallait assouplir jouer sur le respect et éveiller la peur. Ceci explique le massacre de la population de Turin les Taurini suite à la conquête de leur capitale.
Ce qu'il fallait pour les deux parties, c'était une victoire contre l’adversaire
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Mais contrairement à pronostic c’est Publius Cornelius Scipion qui l’offrit à Hannibal sur un plateau d'argent.
Après avoir traversé le Pô à Plaisance, Piacenza le consul romain s'installe sur la rive ouest du Tessin près de la ville de Lomello pour attendre les renforts de Sempronius Après avoir construit un pont flottant sur le fleuve il décida imprudemment de partir en exploration en dirigeant personnellement la cavalerie et quelques unités d'infanterie légère. Mai cote carthaginois Hannibal, qui s'était installé non loin de là, fit de même. L'affrontement, bien que considéré comme un peu plus qu'une escarmouche, fut très violent Les romains cherchent par une manœuvre à encercler les redoutables chevaliers numides. Ceux-ci facilement réussissent à prendre le dessus sur leurs homologues romains. Blessant grièvement blessé Scipion qui est sauvé par l’arrivée de la garde personnelle de son fils Publius Cornelius Scipion le futur Africain. Le détachement romain se retire en désordre vers le camp en empruntant le pont flottant sur le Tessin qui fut aussitôt détruit sur ordre de Scipion fils, empêchant les Carthaginois de faire davantage de dégâts. Ayant récupéré juste assez pour se rendre compte de la situation, Scipion l’ancien ordonna aux légions d'abandonner Plaisance pour se replier vers le sud et se repositionner au-delà de la près des Apennins, sur la rive droite de la rivière Trebbia, près des premières collines (hauteurs d'Ancarano) dans une zone vallonnée facilement défendable.
La défaite romaine, quoique mineure, fit sensation dans les contingents celtiques auxiliaires. Et durant la nuit, environ 150000 gaulois quittent le camp romain pour rejoindre Hannibal.
Les romains attendent l'arrivée de l ‘armée de Sempronius qui arrivé vers la fin décembre au moment où Hannibal installait son camp de l'autre côté de la rivière Trebbia, sur la rive gauche, probablement sur les hauteurs de Tuna di Gazzola à seulement six milles de l'autre rive du fleuve. La bataille est maintenant imminente.
Coté carthaginois Hannibal aiguillonne d’après Tite live fait une proclamation :
"Maintenant, tout l'énorme patrimoine que possèdent les Romains, conquis et accumulé en tant de triomphes, est sur le point de devenir le vôtre avec ceux qui le possèdent. Avec l'aide des dieux, c'est pour cette récompense extraordinaire que je vous exhorte à prendre les armes... Le temps est venu pour vous d'obtenir des gains riches et abondants, d'être récompensé de votre dur labeur après avoir tant voyagé une route, parmi de nombreuses montagnes, de nombreuses rivières, de nombreuses populations hostiles ". (Tite-Live, Histoire de Rome, XXI, 43).
Avec l’arrivée des troupes de Sempronius les deux armées avaient maintenant des forces numériquement équivalentes, environ 40 000 les Carthaginois, 40 000 les Romains. La différence était dans la qualité, en effet Hannibal pouvait compter sur au moins 10 000 chevaliers, tandis que di coté romains on ne pouvait compter que sur moins de 5 000 cavaliers. La cavalerie allait donc être l'élément qui pouvait être décisif.
Mais du côté romain les deux chefs n’avaient pas la même vision du combat car Tiberius Sempronius était impatient de se battre, tandis que Publius se retenait, estimant que l'attente était la meilleure solution.
La hâte de Tiberius Sempronius était également liée à son ambition : avec un Scipion blessé, lui seul serait le héros du champ de bataille.
Un matin très froid de décembre 218, Hannibal fait soigneusement préparer ses hommes, les fait manger puis leur ordonne de s'asperger le corps d'huile, pour mieux résister au froid.
Il a également envoyé son frère Magon avec 10 000 hommes se cacher dans une vallée cachée de la rivière Trebbia Il a ensuite provoqué les Romains en envoyant un groupe de cavaliers numides de l'autre côté de la rivière jusqu'au camp romain et en simulant une attaque.
Sempronius tomba aussitôt dans le piège et ordonna aux troupes (bien qu'elles n'aient pas encore mangé) de chasser les chevaliers numides qui s'enfuyant traversèrent aussitôt la rivière Trebbia.
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La traversée de la Trebbia par les Romains, qui ne s'étaient pas préparés à la bataille, fut décisive. La rivière était en pleine crue et la température était très basse.
Car, lorsqu' Hannibal donne l'ordre d'attaquer, deux armées dans des conditions physiques profondément différentes s'affrontent : les Carthaginois rafraîchis et chauds, les Romains affamés, humides et frigorifiés.
Les Romains tentèrent la percée centrale, exploitant la force de leur infanterie, tandis que les Carthaginois concentraient leur action offensive avant tout sur les ailes, exploitant au contraire la supériorité de la cavalerie.
Le déroulement de la bataille signifiait que, les Romains tentaient de faire plier le centre carthaginois alors que , les carthaginois avec la cavalerie tentent de déborder les romains par les ailes ce qu’ils vont réussir à faire
Après ayant facilement mis en déroute la cavalerie romaine ils attaquèrent l'infanterie adverse par derrière, soutenus par les hommes de Magon. qui ils avaient quitté leur cachette pour rejoindre la mêlée. Cela n ‘est ni plus ni moins d’une répétition de la manœuvre de Cannae
Pour Hannibal, ce fut une grande victoire Les Romains ont perdu au moins 15 000 hommes et les rescapés au moins 10 000 hommes menés par Sempronius qui ont réussi à échapper au massacre se réfugient dans la forteresse de Plaisance. Ainsi entre morts, blessés et prisonniers, l'armée romaine a subi une véritable défaite.et comme prévu, toutes les populations gauloises de la région se rangèrent aux cotés des carthaginois, voyant la possibilité d'obtenir leur indépendance vis-à-vis de Rome.
Mais les Romains avaient encore de bonnes raisons de croire en leur système militaire qui par ses principes fondamentaux leur assure la sécurité depuis près d'un demi-millénaire. En cas de problème ils n'avaient qu'à le surdimensionner et ne rien laisser au hasard. Pour la classe dirigeante Fabius Maximus avait tort
Mais en fait si on regarde de près les évènements la tactique de Fabius Maximus prive Hannibal d'une base sûre, et ainsi il aurait pu disparaître. Mais la victoire de Cannae va lui permettre de s’ancrer sur le sol italien, et il s'avérera beaucoup plus difficile le faire partir
Ainsi, cette bataille s'est avérée être bien plus qu'une tragédie humaine et une débâcle tactique; car elle a permis à la guerre de continuer en offrant une base stratégique pour quinze ans supplémentaires à Hannibal,
il faudra un Scipion qui deviendra l'Africain et dix mille survivants en disgrâce, qui un jour se vengeront en éloignant le Carthaginois de l’Italie puis en le battant. Mais ce jour était encore loin dans le futur.
IL faut savoir que décrypter n'importe quel environnement politique passé est difficile, d'autant plus un environnement vieux de plus de deux mille ans est jonché de contradictions trompeuses, de relations clientélistes et d'alliances familiales.
Bien que l'érudition historique moderne ait clarifié le climat d'opinion et de motivation dans une certaine mesure, nous ne saurons jamais exactement ce que les Romains pensaient en 216.
Par conséquent, s'il est possible de dire qu'au début de l'année 216 , les attitudes se sont durcies et sont devenues plus ouvertement agressives. , certaines questions restent voilées d'obscurité.
Ainsi, Tite-Live (22.33) nous apprend qu'un espion carthaginois, passé inaperçu pendant deux ans, a été pris à peu près à cette époque. Ses mains ont été coupées, puis il a été relâché.
Dans la veine Tite-Live ajoute que vingt-cinq esclaves ont été crucifiés pour avoir formé un complot dans le Campus Martius, le terrain où les troupes romaines s'entraînaient habituellement. Mais ces deux événements semblent liés. Sinon, pourquoi seraient-ils mentionnés ensemble ?
De plus, à partir de ce moment, l'avantage en matière de renseignements fournis à Hannibal commence à diminuer.
Cet espion était-il la taupe punique, et ces esclaves étaient-ils son réseau d'espions ? On peut donc le penser mais pas avec certitude. Et aussi les Romains vont éviter d'en dire trop sur ce qui aurait pu être considéré comme un point faible et une vulnérabilité.
Les écrivains anciens tels que Plutarque mais aussi Tite live vont essayer de nous faire croire que les élections consulaires de cette année-là, qui vont amener a désigner les commandants des Légions qui vont combattre Cannes, étaient essentiellement un duel entre le «peuple» impulsif, dont le choix se porte sur . Terentius Varron un personnage démagogue et impulsif et Lucius Aemilius Paulus Patricien expérimenté devant freiner son collègue impétueux et insensé.
Les historiens vont mettre en scène un Fabius Paulus calme voulant éviter la bataille et un Varron impulsif
Tite-Live insinue même que le jour de la bataille, Varron a donné l'ordre de se battre sans prendre la peine d'en informer Paulus.
Polybe, toutefois acquit à Paul Emile ne dit pas la même chose et 'absout largement de tout blâme Varron
A ce sujet il savoir qu’après Cannae, Varron survivant a reçu un certain nombre d'autres charges et même des commandements militaires alors que Paul Emile mort pendant la bataille est le grand-père du patron de l'historien, Scipion Aemilius.
On peut arriver d’après les documents en nos mains à cette explication qui Varron premier membre de sa famille à accéder au consulat, et en grande partie sans descendants illustres, a été étiqueté par les générations suivantes comme le bouc émissaire désigné de Cannae, tandis que la réputation de Paul Emile a été encensé plus tard, par la propagande de sa puissante famille.
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En fait, Varron avait servi sous le commandement de Paul Emile lors de son premier consulat trois ans auparavant, alors qu'ils avaient fait campagne en Illyrie,. Il est fort probable qu’ils soient d’accord sur la tactique a tenir afin, de combattre Hannibal. .
Cette thèse de confrontations a dont probablement été véhiculé par les puissantes familles patriciennes que sont les Aemilii et les Cornelii, en particulier la branche des Scipion, qui comprenait Minucius et Metilius, le tribun qui avait travaillé pour élever Minucius à l'égalité avec Fabius Maximus.
Ils se sont probablement aux membres plus âgés et plus conservateurs du Sénat, dont on peut supposer qu'ils sont les tenants d’une politique agressive et d'attrition de l'envahisseur.
Car la politique de patience était clairement éclipsée, peut-être même parmi certains de ses adhérents. Après tout, ils étaient tous romains, et la position par défaut des Romains était de se battre.
Une mesure de cet enthousiasme était que jusqu'à un tiers du sénat vont rejoindre l'armée à Cannes, et la plupart des autres membres du sénat avaient des parents proches dans les rangs de l’armée
Cette confrontation avec Hannibal était censée être la magna mater de toutes les batailles, et une analyse de ceux sélectionnés pour les magistratures en 216, en particulier en tant que tribuns militaires, montre qu'ils sont considérablement plus expérimentés en matière militaire que ce n'était habituellement le cas.
De toute évidence, une grande partie des dirigeants était prête à miser leur avenir et l'avenir de leurs pools génétiques respectifs sur ce gigantesque coup de dés.
Les Alliés de Rome se sont pas en reste avec une armée d'environ deux fois la taille de toute armée précédemment assemblée
Varron et Paul Emile vont commander chacun des armées qui sont le double de larmée légionnaire normale plus des unités alliées équivalentes .Ce qui fait huit Légions et huit Alae, en fait une armée consulaire multipliée par 4
. Étant donné qu'une armée romaine fonctionnait mieux en tant qu'unité de manœuvre lorsqu'elle était composée de deux légions et de deux alae, il y avait des raisons de soupçonner que ce monstre pourrait se révéler intrinsèquement peu maniable
C’était un monstre une espèce de Frankenstein lourde d’une force au mieux, et au pire un paralytique
Cela soulève la question de savoir qui sera réellement responsable de l'ensemble. Pendant ce temps, pour aggraver l'effet, chacune des légions, et vraisemblablement les alae, passa de quarante-deux cents à cinq mille hommes, ce qui équivalait à un grand total de quatre-vingt mille fantassins. Comme nous le verrons, la quantité avait une qualité qui lui était propre… mais pas celle que les Romains attendaient.
Le seul domaine où la force semble quelque peu en sous-effectif était la cavalerie - six mille, dont les deux tiers étaient alliés, alors que la composante légionnaire et alae normale aurait pu en produire près de dix mille. Apparemment, les pertes récentes, en particulier celles de Gaius Centenius au Trasimène avaient fait des ravages, et cela aussi se révélerait révélateur à Cannae.
Il faut savoir que l’armée qui allait affronter Hannibal avait deux composantes de base.
Le premier était la force laissée pour surveiller le carthaginois qui était composée d’éléments expérimentés C’était une troupe qui avait souffert avec une histoire faite de haut et de bas. Son noyau était constitué des deux légions que Publius Scipion avait réussi à sauver lors de la défaite de Trebbia,
Ces soldats avaient eu à subir les assauts et les embuscades des Gaulois.
Ces légions étaient passées sous le commandement de Publius Servilius Geminus puis transférées à Fabius Maximus pour chasser et perdre Hannibal, Mais elles avaient failli être détruites sous les ordres de Marcus Minucius Rufus.
Pour compenser les pertes et autres attritions, ils auraient dû normalement ,être renforcés à plusieurs reprises, Sans renfort nous avons toutefois des vétérans qui ont servi ensemble et sous les mêmes officiers pendant des années.
Le deuxième élément était essentiellement composé de troupes novices composée de quatre nouvelles légions toutes recrutées vers le début de l'année. Bien que ces troupes en tant qu'individus semblent avoir reçu les rudiments de l'entraînement militaire dans le cadre de leur éducation, le processus de les intégrer dans des manipules et de leur apprendre à se battre en tant qu'unités a non seulement pris du temps - vraisemblablement au printemps et au début de l'été mais n’a pas abouti
ON trouvera des troupes avec un faible esprit de corps sans expérience de combattre t ensemble,
En cas d'urgence cela peut engendre la panique
On ne sait presque rien des composants alliés, mais s'il s'agissait là aussi d'une force nouvellement recrutée, il est difficile d'imaginer qu'ils aient été plus testés que les Romains,
On ne sait pas quand les deux forces se sont rejointes.
Polybe (3.106.3) parle d'envoyer de nouvelles recrues pour des escarmouches afin de les aguerrir
Bien que Tite-Live (22.40.5) maintienne que les nouvelles légions sont arrivées avant qu'Hannibal ne quitte le camp d'hiver et ne se dirige vers Cannae, les auteurs modernes penchent pour une arrivée jusqu'à moins d'une semaine avant la bataille.
On comprend ainsi aisément que cette masse de soldats romains se présente comme deux armées distinctes qui, le jour de la bataille, seraient découpées et soudées ensemble pour attaquer
Cet amalgame était tactiquement douteux
Pourtant, certains vont vous soutenir que le système militaire romain rendait les formations de troupes intrinsèquement interchangeables, et donc plus facilement mélangées et appariées. Et il est sûr que l’arrivée de chefs expérimentés peut être considéré comme un bien.
Et par-dessus il y avait dans cette armée un Moral au plus haut
Les forces alliées en particulier étaient furieuses des dévastations faites par les troupes d'Hannibal dans la campagne italienne et étaient prêt à se venger
Du cote romains c’est différent si les troupes romaines semblent plus amorphes échaudées par les défaites précédentes elles sont farouchement déterminées à l'emporter.
Pour renforcer l’esprit de corps Tite-Live (2.38.2-5) mentionne qu'une fois les renforts alliés arrivés, les consuls ont fait jurer formellement par les tribuns militaires à toute l'infanterie et à la cavalerie qu'ils ne quitteraient leurs rangs que pour sécuriser une arme, tuer un adversaire, ou sauver un camarade.
Ainsi fuir face à l'ennemi était contraire à la loi Et comme nous le verrons, c'est ce serment qui déterminera le sort et l'avenir de ceux qui auraient pu s'estimer autrement chanceux d'avoir échappé au piège mortel de Cannes.
En tant que force de combat, cette armée consulaire était une masse difficile à manœuvrer d’autant qu’elle avait des points faibles notamment les 20000 soldats d’infanterie légère qui sont de qualité suspecte.
Ils ne sont pas les "serviteurs armés" des fantassins lourds mais ils ne sont clairement pas aussi efficaces que leurs équivalents carthaginois.
Ces soldats se sont enfuit rapidement au Tessin et à la Trebbia
Ils ont été un peu repris en main avec Fabius et Minucius. Mais leur qualité militaire n’est pas certaine
Ainsi le fidèle allié de Rome, le vieux roi Hiéron de Syracuse, en cherchant des moyens d'aider, a jugé sage de faire don de ses propres troupes légères, dont certains archers qui seront apparemment les seuls archers à Cannae.
La cavalerie était probablement encore plus faible ; elle avait déjà subi des grosses pertes et la remonte n’avait pas donnée les effets escomptés
Les rangs certes avaient été renforcés par les membres du Sénat, qui étaient par définition des cavaliers, mais beaucoup étaient âgés et se sont pas au meilleur de leur forme militaire.
Ainsi la majorité de la cavalerie était composée par des contingents alliés et comme on sait comme Hannibal est indulgent pour les troupes alliées cela pourrait avoir un impact sur leur esprit combatif à la rigueur, en mais aussi pousser à la désertion ces troupes.
La force évidente de l'armée de cette armée était son infanterie lourde. Même si elle ne pouvait pas être protégée efficacement par des troupes légères avec ses flancs protégés par la cavalerie elle semblait suffisamment puissante pour être relativement à l'abri du harcèlement, à condition qu'elle puisse manœuvrer rapidement
Pourtant, cette armée était moins forte moralement car une moitié des effectifs bien qu’expérimentée, avait été vaincue plus d'une fois par Hannibal, alors que l’autre moitié était une masse des soldats néophytes, avec tout ce que cela impliquait.
Par tempérament, c'était une armée susceptible de réagir de manière excessive, sujette à la fois à un enthousiasme excessif et à un désespoir passif. À en juger par son plan et ses résultats, c'était exactement ce que prévoyait Hannibal le Barcide.
On ne sait pas quand Hannibal a quitté Gereonium (Gerione) mais il s’est dirigé vers le sud, afin d’atteindre au début de l'été, les riches plaines agricoles lorsque les récoltes seraient mûres à point pour nourrir ses troupes
Les historiens romains ne sont pas d’accord car pour Tite-Live on a affaire à une manœuvre nocturne avec une tentative d'embuscade face à l'armée romaine réunie
Par contre Polybe décrit une manœuvre qui fut faite à la vue des légions de Geminus et Regulus, qui avaient pour ordre de ne pas s'engager jusqu'à les troupes de Varron et Paul Emile arrivent
Les historiens s'accordent sur un point : la force punique était à la recherche de nourriture
Il dirige donc vers la source d’approvisionnement qui est Cannae, à environ soixante milles au sud de Gereonium, près de la côte adriatique.
Ici, il met la main sur des céréales et des approvisionnement dans la citadelle en ruine sur les hauteurs de la ville abandonnée.
Cannae se trouvait au fond d'une immense plaine sans arbres, la plus vaste au sud du Pô
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Merci à Catherine et Claude |
C’était un terrain idéal pour les manœuvres de cavalerie et les manœuvres à grande échelle, exactement le terrain idéal pour une grande bataille
Hannibal avait compris la tactique des Romains qui avaient l'intention de se battre et rassemblaient une énorme armée Jusqu'à présent, ses efforts pour faire éclater l'alliance italienne n'avaient abouti à rien. Il avait besoin d'une victoire vraiment spectaculaire pour générer le genre d'impact politique pour commencer à détacher les alliés de Rome.
Ce lieu était l'endroit parfaits pour l'infliger. Rester ici revenait à accepter le défi. Il n'avait qu'à attendre l'arrivée de son adversaire.
Si nous acceptons la version de Polybe sur les événements qui ont conduit à la bataille, l'armée punique bivouaquera seule à Cannes pendant plusieurs semaines.
Le temps est long et cela peut être dangereux mais aussi, pour un chef comme Hannibal cela lui laisse le temps de tout analyser pour préparer la future bataille en étudiant chaque compartiment du terrain pour voir la tactique qu’il faudra adopter tant dans l’attaque que dans la retraite en tenant compte aussi de l’état de ses troupes et de celle de l’adversaire
Comme toujours le plan, lorsqu'il a finalement été élaboré, impliquait une grande confiance en son armée. Cette foi n'était pas mal placée.
L’armée qui avait franchi les Alpes un peu plus d'un an et demi plus tôt avait beaucoup changé car les vétérans avaient peu à peu disparu
Ces troupes s’étaient étoffées de nouvelles recrues
Se nourrissant sur le terrain ces troupes étaient aussi bien équipées Nous savons que les soldats les plus aguerris avaient été systématiquement réarmés avec le meilleur de l'équipement capturé, et il est probable que les autres troupes avaient aussi bénéficié du partage des dépouilles des troupes romaines vaincues
Un autre changement concernait les Gaulois.
Ils s’ étaient intégrés de manière beaucoup plus fiable dans l’armée carthaginoise et ils combattaient toujours ensemble, pour profiter de leurs caractéristiques tactiques particulières, mais à Cannes, de petites unités de Gaulois seront amalgamées parmi les Troupes Ibères ce qui prouve que leurs coutumes d’ allégeances à leurs tribus avaient été effectivement remplacées par le système de commandement qui gérait le reste de l'armée punique
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Très probablement, ce processus qui avait commencé plus tôt lorsque les carthaginois traversaient les marais de l'Arno
Ils étaient toujours de bons combattants féroces et courageux individuellement mais ils sont devenus disciplinés, bien entraînés et surtout fiables au niveau de l'unité. Et en tant que tels, ils vont jouer un rôle essentiel à Cannes.
Psychologiquement, c'était une armée qui n'avait connu que des succès importants depuis son entrée en Italie. Dans cette lutte, la confiance est cruciale, et le passé récent avait donné à ces hommes toutes les raisons de croire en leurs propres compétences de combat, ainsi qu'en la capacité de leur commandant à conduire les adversaires dans des positions de vulnérabilité totale et de quasi-impuissance.
Beaucoup avaient personnellement tués des soldats romains et doivent également les avoir observés réduits à un état de désespoir
C'était l'argument d'Hannibal lorsqu'il a rassuré un officier inquiet de la taille de la force adverse à Cannae.
Pour les Carthaginois, plus de Romains signifiait simplement plus de Romains à tuer. C'était le côté obscur d'une force de combat vraiment professionnelle, qui s'est battue
Les carthaginois étaient habitués à tuer, et aguerris. Ils tuent sans hésitation. C'était un terrible avantage que possédaient les Carthaginois et qui manquait à la plupart des Romains de Cannes.
Cet état d’esprit est surtout présent dans la cavalerie, probablement la composante de combat punique la plus meurtrière.
Comme c'était le cas depuis la Trebbia, les Espagnols et les Gaulois chevauchaient ensemble comme poing de fer même d’autant qu’ils étaient maintenant mieux entraînés et intégrés. Les Espagnols portaient deux lances légères, une épée et un bouclier rond, ou caetra.
Les Gaulois, principalement composés de nobles, étaient plus lourdement armés et cuirassés, avec une cotte de mailles, des casques en métal et une lance robuste.
Les deux groupes offraient donc une impressionnante combinaison deux en un avec une première grêle de javelots suivie d'un engagement plus rapproché et plus décisif. C'était une force plus que capable d'affronter les Alae romaines,
La cavalerie Numide était comme des abeilles tueuses, harcelant leur adversaire si on leur offrait la moindre faille
Les Numides étaient comme les cavaliers des steppes d'Asie et il ne leur manquait que l'arc composite mortel du cavalier des steppes, A la place ils savent se servir d’une paire de javelots légers et une dague tranchante.
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Les Numides font corps avec leur monture grâce à la maîtrise absolue de leurs poneys hyper-agiles,
Ils se servent de leur armes avec efficacité capables de couper les jambes des adversaires même au galop , tout comme les cavaliers des steppes,
Montant à cru et ne portant qu'un bouclier léger pour se protéger, ils évitaient le combat au corps à corps car ils étaient incapables de confrontation directe Polybe (3. 72) à ce sujet les décrit comme "facilement dispersés et battus en retraite, mais ensuite contournés et attaqués avec une grande audace - ce sont là leurs tactiques particulières". Pourtant, entre les mains d'un commandant aussi opportuniste que Maharbal, ils pouvaient détruire une force entière une fois qu'elle était même légèrement démoralisée et prête à s'enfuir.
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Au total, la cavalerie d'Hannibal était forte de d’environ 10 000 hommes soit deux tiers de plus que lorsqu'il était entré en Italie, et plus précisément, ils bénéficiaient d'un avantage quantitatif de cinq contre trois sur les Romains . Ainsi la force carthaginoise avait un ratio de 1 cavalier pour quatre fantassins
Ainsi cette l'armée punique était bien mieux adaptée au terrain plat sur lequel la bataille se déroulera
Mais , l'avantage carthaginois dans la cavalerie était presque inversé en ce qui concerne l'infanterie.
Polybe et Tite-Live conviennent tous deux qu’Hannibal pouvait compter sur 40 000 e fantassins à Cannae, un chiffre confirmé par des sources modernes
Mais si l'infanterie était deux fois plus nombreuse que la première, la qualité des soldats puniques était meilleure, et pas seulement en termes de confiance et d'expérience antérieure à tuer des Romains.
Les sources anciennes ne fournissent aucun chiffre précis pour les différents contingents, mais les historiens modernes ont fait un certain nombre d'estimations pertinentes
L’infanterie légère puniques devait être surement supérieures en nombre à celle des vélites romains que ce n'était le cas pour l’infanterie Lourde
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De plus les vélites romains étaient des hommes trop jeunes ou trop pauvres pour prendre leur place dans les manipules alors que dans les rangs Carthaginois nous avons à faire à des spécialistes
Ces hommes étaient habiles dans reconnaissance l’infiltration et le harcèlement Armés de javelots numides, les 6000 tirailleurs, se sont révélés particulièrement habiles à coopérer avec la cavalerie
Bien que moins nombreux, on trouve une autre troupes de spécialistes dans les rangs de l'infanterie légère carthaginoise - les frondeurs des Baléares
C’était une troupe redoutable à la fois craints et convoités en tant que mercenaires dans toute la Méditerranée occidentale. Très négligée par les historiens modernes, la fronde était capable de lancer un projectile vers sa cible jusqu'à 200kms/h ce qui est assez puissant pour tuer un homme à 20 mètres
Alors que les troupes légères en général jouaient un rôle secondaire à Cannae ces frondeurs ont joué un rôle majeur
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L'infanterie lourde punique comptait probablement environ 32000 hommes repartis en 3 contingents : les Gaulois, les Ibères et les Libyens. Bien que l'infanterie lourde ait subi des pertes relativement importantes à à la Trebbia et au lac Trasimène, Hannibal pouvait compter sur seize mille Gaulois, avec une puissance et une fiabilité accrue. 6000 Ibères qui est le solde du contingent d'origine qui constituait le gros de l'armée lorsqu'elle avait quitté Carthagène Ces soldats étaient les rescapés et donc aussi les plus aguerris. Néanmoins, Polybe (3.114.4) nous laisse croire qu'ils ne portaient pas d'armure, mais seulement une tunique de lin bordée de pourpre, et peut-être même pas de casque ; Mais cela est -il possible au vue des nombreux équipements romains capturés qui étaient disponibles
Ce contingent Ibère se bat comme des Romains, lançant d'abord un lourd javelot pas fondamentalement différent d'un pilum, mais plus lourd et il possède une épée courte droite ou courbe et un grand bouclier ovale.
Ils seront dispersés par groupes au milieu du contingent gaulois car ainsi ils peuvent stabiliser le front permettant ainsi aux Gaulois plus impulsifs de se précipiter vers l'avant. Ensuite les gaulois une fois le repli amorcé viennent se réfugier derrière les Ibères, laissant ceux-ci combattre les Romains poursuivants.
Enfin, il y avait les Libyens, qui sont présumés être l'élément de manœuvre le mieux formé, l’élite des troupes puniques
Pour cette bataille ils furent les premiers à recevoir l'équipement romain car ils devaient former les mâchoires de la tenaille qui doit se refermer sur les Romains à Cannae.
Jusqu'à présent, Hannibal avait utilisé cette troupe avec économie de manière à avoir peu de pertes dans leurs rangs
Ainsi, sur les douze mille qui étaient arrivés en Italie après le passage des Alpes, il en restait probablement environ dix mille.
Ainsi tout ‘armée carthaginoise formait une bête de guerre et le génie d'Hannibal en tant que commandant a été d’avoir une capacité à concevoir et à exécuter un plan qui utilisait toutes les parties de son armée pour avaler et digérer une proie beaucoup plus grande.
Nous revenons à nos légions
Les Romains pensent avoir trouver le terrain idéal plat prêt de la cote lieu où Hannibal ne pouvait rien cacher pour monter une embuscade. Il est fort probable que des reconnaissances de cavalerie romaines furent effectuer au cas où.
Selon Polybe, les grandes Unités romaines se sont probablement rejointes fin juillet,
L’une avec Geminus car Regulus, l'autre proconsul, semble avoir été renvoyé à Rome en raison de son âge avancé, pour être remplacé par Minucius qui avait suivi Hannibal vers le sud à une distance respectueuse, et Varron et Paul Emile qui se joignent à Geminus près d'Arpi, à environ deux jours de marche au nord de Cannae.
Mais cette masse de quatre-vingt-six mille soldats plus les animaux impose des défis pour le ravitaillement
La faim va imposer aux commandants de rechercher le plus rapidement possible un combat décisif car tant coté romain que carthaginois le ;manque de nourriture se fait sentir
Donc, les deux camps avaient besoin d'un combat rapide.
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Les Romains n'ont eu aucun mal à localiser Hannibal, car il se cachait à peine, et ils ont d'abord établi un camp à environ six miles à l'est sur la large plaine qui descend vers l'Adriatique Mais les deux armées se jaugent en maintenant une distance respectueuse tout en essayant d'obtenir un avantage tactique et psychologique.
Coté romain le problème de l'alternance quotidienne du commandement est un problème
Si les consuls opèrent ensemble il faut se baser sur cette alternance de commandement Sauf que Fabius avait refusé de faire l'année précédente, ce qui lui avait ainsi permis de sauver Minucius.
En raison du résultat de la bataille et des accusations ultérieures portée à l’encontre de Varron, il est difficile d y voir clair et faire la part des choses comme un désaccord réel entre les deux consuls S'il est admis que les deux consuls voulaient se battre, et la plupart des historiens modernes le concèdent, les preuves indiquent que Paul Emile était le plus prudent des deux, particulièrement inquiet du terrain favorable à la cavalerie carthaginoise.
Le site de la bataille est dominé par des hauteurs au sud-est, où se trouvaient la ville abandonnée de Cannae et le premier camp d'Hannibal, Il est coupé en deux par la rivière Aufidus, un cours d'eau étroit et peu profond coulant vers le nord-est vers la mer.
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Merci à Catherine et Claude |
Le terrain au nord-ouest, au-delà de la rive gauche de la rivière, était large et plat. La zone entre la rive droite et les hautes terres vers Cannae, bien que toujours de niveau, était plus brisée et resserrée.
Hannibal préférait presque certainement la rive gauche mais pouvait et voulait se battre du côté droit alors que les deux consuls romains voulaient éviter le côté gauche et se battre dans la zone la plus confinée possible.
Les jours précédant la bataille le 2 août 216,se joua un préambule en forme de test qui a vu Hannibal harceler sans succès les Romains avec des troupes légères lors de l’avancée initiale de Varron.
Ensuite Hannibal a déplacé son camp sur la rive gauche et il envoie ses troupes Numides harceler les porteurs d'eau Romains.
Ce geste provoque une avancée des Romains, sur la rive droit » de l'Aufidus. Mais cette avance s’est enfoncée trop en profondeur et ils s’étaient trop aventurés en avant pour pouvoir faire un retrait en toute sécurité aussi ils vont construire deux camps, laissant les deux tiers sur le côté gauche de la rivière et le reste dans une enclave plus petite sur la rive droite.
Le décor est planté les acteurs peuvent entrer en scène.
Le plan de bataille romain à Cannae peut se résumer en une attaque au centre
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Ce plan avait un objectif clair, profiter au maximum de l'avantage numérique du coté infanterie coté romain afin de minimiser l’évidente supériorité carthaginoise dans la cavalerie.
Mais il est aussi basé sur le RETEX des batailles antérieures car à la Trébie, dix mille légionnaires avaient réussi à se frayer un chemin à travers le centre de la ligne punique, et s'ils avaient pu le faire plus tôt, ils auraient pu se diviser et pivoter pour écraser les Carthaginois attaquant sur chaque flanc. De même au Trasimène malgré la surprise et de la démoralisation environ six mille Romains ont percé la ligne carthaginoise même sils ont été capturés plus tard.
On peut supposer que Varron et Paul Emile et ceux qui les conseillaient étaient confiants dans la capacité de leurs troupes à percer le cœur de la ligne punique, et avaient l'intention de le faire le plus rapidement possible.
Géométriquement, cela nécessitait une formation étroite et épaisse, exactement celle qui sera sur le terrain de batail et que nous a décrit Polybe (3.113.3),
"rapprochant les manipules plus près qu'autrefois l'usage et faisant en sorte que la profondeur de chacun dépasse plusieurs fois son front". .”
Mais enfoncer la ligna adverse n’est pas une simple question d'élan, mais plutôt une gigantesque mêlée de rugby poussant inexorablement vers l'avant. Les Romains vont se battre principalement avec des épées courtes, car il ne peuvent utiliser le pilum qui s’il est lancé depuis plusieurs rangées en arrière, dans ce cas précis aurait probablement frappé un romain à l'avant.
De plus des arguments en faveur de ce type de formation avaient à voir avec l'ordre, l'endurance et la psychologie. Les colonnes longues et étroites sont plus faciles à maintenir ensemble et, par conséquent, elles se déplacent plus rapidement et de manière plus cohérente sur le champ de bataille.
Les nombreuses lignes à l'arrière assuraient également un approvisionnement presque inépuisable de combattants frais pour prendre la place des tombés et épuisés, une sorte de tapis roulant humain qui se déverse sur la ligne de contact
Enfin, comme un grand nombre des soldats romains à Cannae manquaient d'expérience du combat; ce type de formation était pour eux un lieu sûr et psychologiquement rassurant.. ainsi normalement cet ordre manipulaire donne une formation presque impossible à vaincre par une attaque frontale, et permettrait ainsi à l'unité d'avancer régulièrement.
Mais que se passerait-il si un évènement inattendu, frappé d'une direction imprévue ?
Il est fort à parier que l’on, assisterait à un mouvement de panique d’une foule comprimée et impuissante
Les légions perdraient la capacité de remplacer les combattants de première ligne. Ce ne serait le début de la déroute Mais les Romains surs de leur tactiques n'en ont pas tenu compte.
Il est impossible de savoir si Hannibal connaissait les plans des Romains avant la bataille et à quel niveau
Tite-Live (22.41.5-6) écrit qu’Hannibal "toutes les circonstances de ses ennemis lui étaient aussi familières que les siennes", et Hannibal connaissant les romains et leurs tactiques savait que ceux-ci vont essayer de percer au centre,
De plus, en bon général avec une bonne connaissance de l’art et de l’histoire militaire il connaissait sans doute la tactique athénienne à Marathon en 490, lorsque les Grecs retinrent leur centre et écrasèrent les Perses par les ailes.
Au fur et à mesure que le jour de la bataille approchait, Hannibal va échafauder un piège mortel.
Laissant les derniers détails de côté son plan de base consistant à utiliser la plus grande force des Romains contre eux
Les romains étaient habitués aux ruses et astuces d’un Hannibal avec ses attaquants cachés et fausses redditions mais là Hannibal va sortir le grand jeu car la tromperie clé à Cannae était beaucoup plus subtile, car son piège était caché à la vue de tous , ce qui, même aujourd'hui, ne semble pas être pleinement compris.
Il prévoyait d'enchaîner une ligne de Gaulois et d'Espagnols combinés entre deux colonnes très profondes de Libyens positionnées sur l'un ou l'autre des flancs, de sorte que vue d'en haut, la formation ressemblerait à une lettre majuscule C à l'envers.
L'idée était que lorsque les légionnaires se précipitaient vers l'avant, les Gaulois et les Espagnols céderaient le pas de manière mesurée ce qui est primordiale afin de laisser les Romains s’enfoncer de plus en plus loin entre les deux colonnes de Libyens, qui seraient alors en mesure d'organiser une attaque simultanée dévastatrice vers l'intérieur de l'un ou l'autre flanc,
Quand on voit le déroulement de la bataille, surtout sur les cartes en vue aérienne on se rend compte du piège mais cela n’est visible qu’en vue aérienne vision que ne possédait les généraux romains de l’époque
Cette tromperie conçue est invisible au niveau du sol,
Alors que les Romains s'approchaient de la ligne carthaginoise, tout ce qu'ils voyaient était une ligne continue d'hommes, sans aucun moyen de connaître la profondeur variable de chaque côté. Au fur et à mesure que les Romains avançaient, leur attention sera concentrée droit devant et vers le centre, où ils faisaient les plus grands progrès.
Lorsque les flancs puniques les ont attaqué, la plupart des Romains n'ont même pas réalisé ce qui se produisait. Ils ont su seulement que leur poussée s’arrêtait et à ce moment-là, il était trop tard. Ils étaient presque morts.
En supposant qu'Hannibal n'ait pas eu une connaissance directe des plans des Romains et devait simplement anticiper ce qu'ils pourraient faire, le plan du Carthaginois faisait face à plusieurs éventualités inquiétantes.
S'attendre à ce que ses adversaires attaquent au centre ce qui implique qu’ils se déploient sur un front assez étroit, pas beaucoup plus large que le sien.
Si les Romains attaquent avec une formation plus normale, leur avantage en nombre permettrait de déborder la ligne carthaginoise des deux côtés, offrant une perspective qui non seulement trahirait la profondeur des colonnes libyennes, mais obligerait également les Carthaginois à abandonner l'embuscade en pivotant vers l'extérieur pour combler la différence.
De plus, la cavalerie romaine et alliée ne pouvait pas perdre l'initiative; s'ils étaient autorisés à attaquer des chaque côté des ailes les Carthaginois,
Les mâchoires du piège seraient ainsi révélées et leurs commandants pourraient être avertis avant qu'il ne soit trop tard.
Mais rien de tout cela n'est arrivé; au lieu de cela, les Romains ont joué la partition qu’'Hannibal avait prévue
Au lever du soleil du mardi, deuxième jour d'août, en apercevait la tunique écarlate au dessus de la tente de Terentius Varron, dont c'était le tour de commander l'armée de Cannes. les hommes ont su que la bataille allait se dérouler et ils étaient impatients de se battre,
Des ordres avaient été distribués aux tribuns dans la nuit. Et ceux-ci ont alors rassemblé les hommes et la cavalerie à temps pour sortir du camp juste après l'aube, traverser la rivière et rejoindre les troupes dans le plus petit campement sur la rive droite. Tous étaient maintenant présents, à l'exception de dix mille (probablement une légion et une alae) partis pour garder le camp principal et organiser un assaut contre le campement punique pendant la bataille.
Il est probable que les hommes qui gardaient le camp principal étaient la majeure partie de ceux qui vont survivre à la journée et devenir les fantômes vivants de Cannae.
Les autres troupes environ 76 000 hommes, vont se ranger en formation de bataille habituelle - vélites à l'avant; acies triplex, compactées au milieu; et la cavalerie sur les flancs
Mais où étaient-ils exactement du point de vue géographique ? La réponse est que nous ne connaîtrons jamais avec certitude le site précis de la bataille ; mais cela dit, la question a suscité suffisamment de controverses au fil des ans pour mériter d'être examinée.
Géographiquement, il existe essentiellement deux points de référence : l'emplacement de Cannae lui-même et la rivière Aufidus, maintenant appelée Ofanto. Il existe également deux artefacts historiques fiables : nous savons par Polybe que la bataille s'est déroulée du même côté de la rivière que le plus petit camp romain, et la ligne romaine faisait face à peu près au sud, avec son flanc droit ancré par la rivière. Il est également logique que les Romains aient voulu que leur flanc gauche repose contre les hauteurs sur lesquelles Cannae était perché, l'idée étant d'empêcher la cavalerie d'Hannibal de progresser de chaque côté pour les envelopper.
Cela a conduit donc a penser que la bataille se soit en fait déroulée sur le côté gauche de la rivière, ou sur une large plaine à l'est de Cannae.
Mais le problème avec le premier point de vue est qu'il contredit clairement Polybe, qui a rarement fait ce genre d'erreur ;
l'inconvénient du second est que la zone plate à l'est est facilement assez large pour donner à la cavalerie d'Hannibal une liberté totale, ce qui soulève la question de savoir pourquoi Varron aurait pris la peine de traverser la rivière pour y combattre.
Pourtant, toutes ces interprétations supposent que le cours de l'Ofanto d'aujourd'hui est identique à celui de l'Aufidus
Ce qui pousse certains historiens contemporains comme Peter Connolly et Adrian Goldsworthy à émettre une autre hypothèse
Pour eux le cours de la rivière a changé depuis l’Antiquité et qu’elle coulait plus au nord laissant ainsi de vastes compartiments de terrain suffisamment larges pour que l’armée romaine puisse s’y déployer
Cette hypothèse reste sujette à conjecture, mais cet emplacement alternatif semble être plausible. Car cet espace devait inspirer une grande confiance.
Pour un soldat même inexpérimenté ce compartiment de terrain permet donc à la masse de l’infanterie et à la cavalerie alliée, stationnés aux ailes, droite et gauche de se déployer en toute sécurité
Car la cavalerie n'avait qu'à garder les flancs pendant que l'infanterie faisait son travail au centre alors que les vélites qualitativement inférieurs répartis devant l'armée n'avaient pas de mission particulière une fois la force déployée, et ils pouvaient facilement se retirer entre les manipules s'ils étaient attaqués
Pendant ce temps, les acies triplex renforcées avance tel un rouleau compresseur et si quelque chose la ralentissait, la masse serait impénétrable.
Ainsi pour les consuls romans l’ordre de bataille semblait idéal face à une armée punique que ne pouvait que plier
Coté punique Hannibal a apparemment envoyé les frondeurs baléares et les fantassins numides de l'autre côté du fleuve à peu près au même moment où les Romains traversaient, mais leur mission ne semble pas avoir été de gêner les déploiements ennemis mais de mettre en place un rideau de troupes derrière lequel la cavalerie punique et l'infanterie lourde pouvait se mettre en place
Lorsque cela a été fait et qu'il était certain que les Romains étaient prêts à se battre, Hannibal a donné l ordre de commencer le combat
On peut conjecturer que la cavalerie traversa la rivière en premier pour renforcer le rideau et qu’ensuite , les fantassins gaulois et espagnols les ont rejoints, alignés au centre, suivis des deux corps de Libyens, qui ont pris leur place de chaque côté mais sont restés en colonnes pour former la lettre majuscule C.
À ce moment-là, les cavaliers ont fait mouvement pour se déplacer sur les ailes,
Aussi ordonnés qu’utiles les rituels d'avant-bataille servent à créer, avant même le début des combats, un flou chez l’adversaire
À ce stade, le champ de bataille est bruyant avec des tambours battant, instruments à vent sonnant des épées battant sur des boucliers, des cris et des cris de guerre se répercutant d'avant en arrière, d'avant en arrière
Tous ces sons que font les hommes qui s'arment pour affronter la mort servent à intimider ceux qu'ils espèrent être leurs victimes.
De plus, cette masse de plus de 125 000 hommes et 15 000 chevaux évoluant dans une zone confinée ont dû soulever d'énormes quantités de poussière,
Mais cette poussière permet aussi de camoufler les évolutions des troupes.
Enfin, comme point d’orgue et cela est probablement le plus important : Nus sommes au mois d'août dans le sud de l'Italie ; on peut compter qu'il faisait chaud, et il devait faire encore plus chaud au fur et à mesure que la journée avançait.
La plupart de l'infanterie lourde romaine et des troupes libyennes seraient lourdement équipées
Si à la Trébie il avait fait un froid glacial Cannae sera un enfer où les soldats risqueront d'être confrontés à l’épuisement dû à la chaleur, et l'accès à l'eau potable .
La bataille :Les prémices
Les sources anciennes s'accordent à dire que les troupes légères ont été les premières à s'engager, et d'après Polybe, nous apprenons qu'elles étaient égales, aucun des deux camps ne gagnant un avantage avant de se retirer, comme c'était la coutume, derrière leurs lignes respectives d'infanterie lourde.
La supériorité numérique des vélites Romains ne fut pas probante car les auxiliaires puniques ont peut-être infligé une perte très importante au départ.
Tite-Live (22.49.1) rapporte que le consul Paul Emile à la tête de la cavalerie romaine, fut gravement blessé par un frondeur juste au début de la bataille
Cette blessure suffisamment grave l’empêcha de monter à cheval et il dut commander à pied sous la protection de son garde du corps Polybe ne mentionne pas cet incident, .
Suit le premier mouvement punique décisif avec la charge de la cavalerie espagnole et gauloise sous le commandement d’Hasdrubal sur le flanc droit des Romains.
Le combat qui s'ensuivit, nous dit Polybe (3.115.3), "était vraiment barbare". En grande partie ce fut un combat d’infanterie car les cavaliers romains avaient une propension de combattre au sol, et nombre de ces cavaliers étaient inexpérimentés Mais ils ont peut-être aussi choisi de mettre pied à terre à cause de la blessure de leur chef Plutarque soutient que lorsque le consul a été forcé de descendre de son cheval et que ses serviteurs sont descendus du leur pour le protéger, la cavalerie a supposé qu'un ordre général avait été donné et a donc également mis pied à terre
Cette tactique fut désastreuse pour les Romains en infériorité numérique, qui furent décimes
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C'est également durant cette phase de la bataille que de nombreux sénateurs romains et d'autres membres de la classe équestre furent tués
On ne sait pas si Paul Emile fut tué lors de cet engagement .Lui et son état-major se sont peut-être échappés pour rejoindre le reste de l'armée - mais la version de Tite-Live donne l'impression que c'est ici qu’il fut tué Ainsi, à ce moment où la bataille venait à peine de commencer, les romains viennent d’encaisser un coup dur
Plutôt que de poursuivre les survivants qui ont réussi à remonter sur leurs chevaux et à fuir, Hasdrubal a ramené ses hommes en arrière puis il a reformer son unité pour pouvoir repartir au combat sur une autre partie du champ de bataille
Entre-temps, l'engagement de l'infanterie lourde avait commencé d’une manière inattendue. Au fur et à mesure que la ligne d'infanterie gauloise et espagnole avançait (une source estime que la formation comptait environ 840 hommes de large et 26 de profondeur46), elle s'inclinait vers l'extérieur pour former un croissant. Alors que certains soutiennent que c'était naturel pour une lignée d'hommes qui avançaient, d'autres pensent que c'était une décision de dernière minute de la part d'Hannibal. Cela rappel la tactique du Buffle des zoulous
Quoi qu'il en soit, cette formation convexe eut un effet immédiat et bénéfique pour les carthaginois. Car alors que les hastati romains chargeaient et pouvaient lancer les pila, la profondeur de cette ligne était petite ainsi le centre punique qui aurait pu être vulnérable à ce tir de pila potentiellement dévastateur, fit que les romains vont gaspiller leurs tirs sur un endroit non sensible.
Avec cette tactique l'ordre romain aurait plus ou moins automatiquement maintenu la ligne droite, mais ici on voit la génie d’ Hannibal car le clé du succès punique reposait sur la ligne intérieure qui reculait lentement et de manière contrôlée. C'est pourquoi Hannibal et son frère Mago vraisemblablement rejoints par d'autres officiers et nobles celtes se sont postés ici, immédiatement derrière le front, pour mieux gérer l'action et encourager les combattants
Et la géométrie initiale de la bataille a servi exactement son but en n'engageant que relativement peu de combattants et en gardant la masse romaine à distance
Mais il ne faut pas perdre de vue aussi que nous allons trouver des groupes de Gaulois torse nu agitant leurs épées larges ,mélangés à des Espagnols combattant accroupis derrière leurs boucliers, cherchant tous à repousser les Romains déferlants qui eux frappent en leur scuta,
Ce genre de combat, débouche sur une série de duels individuels, qui sont à la fois physiquement et émotionnellement épuisant . Il ne pouvait pas être soutenu plus de quelques minutes.
Une fois que la ligne punique n'a pas réussi à s'effondrer immédiatement, ces séquences de violence ont dû altérer avec des périodes de repos où les deux parties se sont retirées pour reprendre leur souffle collectif pendant quelques minutes.
Ensuite les cris de guerre et des insultes reprennent suivis de jets de pila et d'autres projectiles ramassés ou passés en avant, puis le combat rapproché reprend.
Mais ce rythme interrompu de violence sert les Carthaginois, leur permettant de se regrouper, de se régénérer et de reculer régulièrement dans un ordre relativement bon.
Voyant cela, les Romains naturellement avancent avec une confiance accrue et une excitation croissante, concentrés sur leur objectif de percer au centre le plus rapidement possible.
Lorsque cela s'est produit, la ligne punique en retraite a commencé à prendre une forme de plus en plus concave et un moment critique a été atteint. Polybe (3.115.6) rapporte que l'infanterie gauloise et espagnole au milieu a été forcée à une retraite si rapide que la ligne punique a commencé à se briser. Alors que la marée romaine avançait, elle a mis de côté la prudence et l'entraînement et a suivi la ligne de moindre résistance, s'entassant vers le centre.
Les intervalles séparant les trois lignes du triplex acies, et l'espacement entre les manipules, a disparu, et son organisation générale a commencé à se désintégrer. Collectivement, les légionnaires pensaient voir la victoire juste devant, mais c'était un mirage ; au lieu de cela, une défaite encore inaperçue les regarda de chaque côté sous la forme de deux blocs serrés d'infanterie lourde libyenne, les mâchoires du piège carthaginois.
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Le moment opportun est arrivé Hannibal donne les ordres et les troupes Africaines des côtés gauche et droit pivotent vers l’intérieur, compressent les flancs romains, là où surement se ,trouve les troupes romaines les moins expérimentés et les troupes alliées.
Les Romains ne peuvent pas faire grand-chose pour faire face à la menace car les formations étaient trop comprimées et désorganisées pour manœuvrer efficacement. Ils ont été réduits à une foule de solitaires essayant de combattre un moteur de destruction coordonné. Pendant ce temps, les ondes de choc émotionnelles se sont propagées vers l'intérieur, semant la paralysie dans les rangs romains et stoppant l'élan de toute l'armée. Leur destin était pratiquement scellé.
De l’autre côté du champ de bataille Varrus à la tête de la cavalerie alliée se heurte à la cavalerie numide commandée par le neveu d'Hannibal Hannon (Polybe 3.114) ou le ingénieux Maharbal (Tite-Live, 22.46.7). Les Numides contournent l’adversaire du mieux qu'ils pouvaient, gênés dans la manœuvre par la colline ou se trouvait Cannae
Ainsi ils vont être fixés dans cet endroit un genre d'impasse
Tite Live soutient que les Numides auraient organisé leur fausse reddition. Alors que, le consul romain, n’avait aucune idée du désastre qui se joue sur son flanc opposé,
Hasdrubal, qui se son côté avait anéanti la cavalerie romaine de l'autre côté de la zone de combat, ramena sa cavalerie lourde gauloise et espagnole à travers le champ de bataille derrière les lignes de légionnaires, et fonça vers l’ennemi.
Mais avant même la fin de cette charge, les romains se sont débandés Varron et son état-major sont poursuivis par les Numides, qui tuent ou capturent tous les alliés sauf trois cents,
Varron lui réussit à s’échapper vers Venusia avec soixante-dix de ses gardes du corps. Par contre Paul Emile lui a été tué sur l’aile droite
Ainsi l’armée consulaire est privée de ses deux consuls.
Mais si les ailes avaient été défaite Hannibal veut une victoire totale
Le centre l’attire aussi il reforme sa cavalerie qu’il lance surs l'arrière de l'infanterie romaine, tout à fait déterminé à fermer leur dernière voie d'évasion.
Ici, nous dit Polybe (3.116.8), Hasdrubal charge plusieurs fois à divers endroits, apparemment avec un effet dévastateur.
À première vue, cela semble bizarre car les triarii à l'arrière qui sont bien équipés pour résister, s'alignant sur un genou avec leurs boucliers appuyés contre leurs épaules et leurs longues lances dépassant pouvaient former une barrière que les chevaux ne pouvaient franchir
Mais au lieu de ce mur solide de triarii, il est bien plus probable que cette partie romaine n’était plus qu’une masse de soldats où se mélange vingt mille vélites, qui s'était retiré derrière les manipules peu de temps après le début de la bataille.
Ces vélites étaient pour la plupart d'entre eux adolescents, très peu protégés et manquaient d'espace pour lancer leurs javelots,
Ils étaient la proie parfaite pour la cavalerie lourde. Terrifiés par les chevaux et le massacre de leurs camarades, ils auraient reculé vers l'intérieur, exposant leur dos aux cavaliers numides
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La même panique a dû avoir lieu sur les flancs, alors que les Libyens de chaque côté continuaient de pousser leur attaque,
L’étau se resserre
Pendant ce temps, les Gaulois et les Espagnols presque en déroute, qui ne sont plus poursuivis par les Romains à l'avant-garde de la bataille, ont eu le temps de se regrouper et de retourner la situation en leur faveur.
La terrible dynamique se met en place. Assaillie de toutes parts, hors de contrôle de leurs officiers, l'armée romaine, en s'enfonçant dans le chaos et la paralysie devenait sinon l'instrument de sa propre destruction
Soixante-cinq mille et soixante-dix mille Romains et alliés sont maintenant encerclés.
Tactiquement, la bataille était terminée, mais le massacre venait de commencer. Il n'y avait pas d'alternative. L'armée était encore trop nombreuse pour qu’il y ait des prisonniers
De plus un état-major qui a été annihilé les soldats ne pouvaient recevoir l’ordre de se rendre.
Le seul choix offert aux carthaginois se fut une boucherie systématique presque jusqu'au coucher du soleil en ce jour terrible.
In fine cette grande victoire d'Hannibal, son chef-d'œuvre tactique célébré à travers les âges, n'a finalement produit que des cadavres. Mais il faut nuance ce propos
Nous vivons à une époque où tuer est pratiquement automatisé mais c'était loin d'être le cas à Cannes. À l'exception de ceux qui ont succombé à la chaleur, une partie des autres victimes sont mortes au combat qui a duré huit heures
Appien (Han. 25) a estimé les pertes à 100 hommes / minute
Essentiellement, tant de victimes, si peu de temps, donne à réfléchir à la cruauté et à l'horreur de cet engagement.
Mais Polybe (3.116.10-11) nous a laissé un témoignage intéressant Il écrit que les Romains, tant qu'ils pouvaient se retourner et présenter un visage de chaque côté à l'ennemi, a résisté, mais comme les rangs extérieurs ont continué à tomber, et le reste a été progressivement blotti et encerclé, ils ont finalement tous été tués là où ils se tenaient
Le massacre a était le fait de l’infanterie légère numides et les frondeurs des Baléares qui s'étaient retirés en sécurité derrière sa ligne principale, ont continué de lâcher une grêle de javelots, de pierres et même de pila sur la masse immobile, des romains infligeant ainsi de graves des blessures aux Romains qui étaient soit trop encombrés, soit trop épuisés pour lever leurs lourds boucliers pour se protéger. Mais dans le même temps, l'infanterie lourde composée de Libyens, des Gaulois et des Espagnols continué son travail sinistre sur les ailes avec une efficacité redoutable car les soldats d'Hannibal étaient des tueurs aguerris ;
Coup de lance ou d’épée dans le dos qui paralyse instantanément et tue en quelques secondes par une hémorragie interne massive ,ou si l’adversaire se présente vers l'avant, un coup de poignard dans le bas-ventre produit les mêmes résultats presque aussi rapidement. .
Le combat a dut être acharné les sources anciennes – dont de Polybe (3.117.1-2), mentionnent "une bataille dans laquelle les vainqueurs et les vaincus ont fait preuve d'une bravoure remarquable", une bataille dans laquelle les Romains se sont battus obstinément jusqu'à la fin
Mais cela est surement de la pure propagande car même parmi les unités d'élite, lorsque suffisamment de pertes ont été subies, l'ensemble du groupe glisse dans un état d'apathie et de dépression extrême incapable de fuir et incapable de surmonter les "les corps des soldats
On peut donc concevoir l'enfer sur terre, en ce lieu avec des milliers et des milliers de soldats entassés, incapables de bouger, assaillis par les cris de ceux qui sont blessés vêtus d’armures désormais inutiles et de casques en bronze qui deviennent des marmite sous le soleil brûlant, sans ravitaillement en eau,
Seule la mort pouvait offrir un quelconque soulagement.
Au fil du temps, de plus en plus d'hommes vont s’évanouir à cause de la chaleur, glissant au sol et finissant piétinés sous les pieds de leurs camarades, leurs corps et leurs boucliers jetés faisant trébucher d'autres encore qui seraient alors tombés de la même manière jusqu'à leur mort. Le sol devient gluant de sang .
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On sait que des quarante-huit tribuns militaires de Cannes, vingt-neuf n'ont pas survécu. La plupart seraient morts au combat puisque c'était leur travail de diriger les légions. Les deux questeurs, Lucius Atilius et L. Furius Bibaculus, étaient probablement ici aussi, tout comme Geminus et Minucius - tous morts.
Si Paul Emile 'avait pas été tué plus tôt sur l'aile, comme le suggère Tite-Live, alors lui aussi a rencontré sa fin ici - selon Polybe (3.116.15), "au cœur du combat".
Cela rappelle le sort du gendre de Paul Emile Publius Cornelius Scipio, dix-neuf ans, était jeune pour un tribun militaire, mais il avait déjà beaucoup vu. Il avait sauvé la vie de son père au Tessin et avait probablement combattu à la Trebbia, et peut-être même de Trasimène.
A Cannes, on sait qu'il était attaché à la Legio II et, compte tenu de son statut social et de sa relation avec Paul Emile, il semble peu probable que le jeune Scipion ait été affecté à la réserve de 10000 légionnaires devant garder le camp.
Il a du se retrouver au milieu des combats mais il va survivre contrairement à toutes les attentes, et il échappera à la capture,
Nous sommes arrivés à la scène finale
L'accumulation de corps est tel qui va devenir le problème central des carthaginois
Les soldats débandés fuient le champs de bataille vers un terrain moins encombré. Ce mouvement de troupes non contrôlée des groupes de légionnaires aurait pu ouvrir une fenêtre de tir pour les Romains, qui auraient pu s'organiser capables de se défendre jusqu'à ce qu'ils puissent atteindre l'un des deux camps Mais rien de cela arriva et peu vont réussir malgré l'épuisement à s’en sortit .Le jeune Scipion, semble-t-il, était l'un d'entre eux.
Polybe soutient qu'Hannibal a capturé environ deux mille Romains qui s’étaient réfugiés dans les ruines de Cannae, puis il a également capturé les deux camps romains immédiatement après la bataille.
Pour Tite-Live (22.50.4-12) Les légionnaires en façon dans les camps étaient frais mais sous le choc.
Ces hommes étaient toujours organisés et dirigés par leurs officiers, qui étaient sans doute conscients que leur position actuelle était intenable.
Ils envoyèrent une estafette au petit camp pour leur dire de faire mouvement vers eux et de se retirer sous le couvert de l'obscurité vers Canusium, une ville fortifiée à environ vingt-cinq milles au sud-ouest.
4000 légionnaires et 200 cavaliers arrivés sains et saufs à Canusium, rejoints par plusieurs milliers d'autres survivants
450 légionnaires trouvèrent le chemin de Venusia, où Varron s'était réfugié.
Tous ces hommes étaient destinés à être réorganisés et marqués du titre stigmatisant de légions Cannenses, les fantômes vivants de cette terrible bataille
Les lendemains
A L 'aube du lendemain 45 500 légionnaires et 2700 cavaliers sont mort sur un espace restreint. Tite-Live, a écrit :
Ici et là, au milieu des morts, surgit une silhouette sanglante dont les blessures avaient commencé à palpiter avec le froid de l'aube et qui fut abattue par ses ennemis; certains ont été découverts gisant là vivants, les cuisses et les tendons lacérés, découvrant le cou et la gorge et demandant à leurs vainqueurs de drainer le reste de leur sang. D'autres ont été retrouvés la tête enfouie dans des trous creusés dans le sol. Ils avaient apparemment fait ces fosses pour eux-mêmes, et entasser la terre sur leurs visages leur coupait le souffle. Mais ce qui attira le plus l'attention de tous les spectateurs fut un Numide qui fut tiré vivant de dessous un Romain mort, mais avec un nez et des oreilles mutilés ; car le Romain, incapable de tenir une arme dans ses mains, avait expiré dans un accès de rage en déchirant l'autre avec ses dents.
Cette masse de cadavres va poser des problème d’hygiène et de salubrité
Car nous sommes au mois d’aout et il va falloir rapidement nettoyer le champ de bataille de ces morts
Les fosses communes seront creusée et les buchers seront actifs
Selon Tite-Live, Hannibal, après avoir accordé à ses troupes une grande partie de la journée pour le pillage, a ensuite fait rassembler près de 13000 prisonniers.
En ajoutant les troupes capturées dans la cité de Cannae cela va donner un peu plus de 19000 prisonniers. Beaucoup de Romains vont finir comme esclaves en Grèce et en Crète,
Coté pertes carthaginoises. Le combat lui avait coûté entre 5000 et 8000e hommes, dont la moitié d'entre eux étaient probablement des Celtes,
Son armée était pratiquement intacte.
Quelle tactique adopter car en un seul jour, Hannibal avait décimé une proportion substantielle de la direction de Rome, un coup que certains auraient bien pu considérer comme mortel.
Maharbal, le commandant de cavalerie d’Hannibal, d’après Tite-Live dit (22.51.1–4) que quelque temps après la bataille, au milieu des félicitations des hommes de main du Barcide, Maharbal a averti qu'il ne fallait pas perdre de temps, et offrait plutôt la perspective de dîner dans la capitale ennemie dans les cinq jours. "Suivez-moi : j'irai d'abord avec la cavalerie, afin que les Romains sachent que vous êtes là, avant de savoir que vous venez !" C'était la plus audacieuse des propositions. Marche sur Rome ! Terminez-le maintenant ! Quand Hannibal hésita et refusa de prendre une décision immédiate, la réponse de Maharbal fut tout aussi impulsive : « Alors les dieux n'ont pas tout donné à un seul homme ; tu sais comment remporter une victoire, Hannibal, mais tu ne sais pas comment t'en servir.
Cette retenue d’Hannibal vient qu’il manquait de bêtes de somme et du soutien logistique nécessaire pour déplacer son armée jusqu'à Rome avec la rapidité nécessaire.
D'autres soutiennent que même s'il était arrivé devant Rome il lui aurait manqué d'équipement de siège
D'autres soutienne qu'Hannibal penser briser l'alliance romaine, gagner sur une base solide de soutien, puis négocier. En fait, il y avait plusieurs bonnes raisons de ne pas marcher sur Rome, et une seule bonne raison d'y aller.
La seule chance d'Hannibal de gagner la plus grande guerre était de commencer à faire marcher son armée vers Rome. Même s'il lui avait fallu un mois pour s'y rendre, la tension dans la ville n'aurait augmenté qu'avec les rumeurs de son arrivée Et finalement, son apparition hors des murs aurait pu briser l'esprit de résistance, ou aurait pu conduire Rome à envoyer une force mal préparée vers une autre défaite catastrophique et une capitulation ultime.
Pourtant, si Rome n'était pas sur le point de s'effondrer, il y avait certainement des fissures… et pas seulement dans la façade. À Canusium, il semble que les choses aient presque atteint le point de s'effondrer. Les survivants ont été traités avec gentillesse par les habitants, en particulier une femme riche nommée Busa, qui leur a donné de la nourriture et des vêtements frais. Parmi les survivants se trouvaient quatre tribuns militaires
Lucius Bibulus ; Quintus, le fils de l'ancien dictateur Fabius Maximus ; Appius Claudius; et Publius Scipio, qui, bien qu'il soit le plus jeune du groupe, est devenu sa personnalité dominante dans ce qui allait bientôt devenir une situation de crise.
Une mutinerie menace d’éclater par une cabale de jeunes nobles dirigée par M. Caecilius Metellus et P. Furius Philus, dont le père avait partagé le consulat avec Flaminius en 224, était prête à renoncer à Rome, abandonnez l'Italie et devenez mercenaires à l'étranger. Lorsque les autres tribuns ont accepté de former un conseil pour discuter de cette stupéfiante information, Scipion n'en a rien voulu, exigeant une action immédiate. Menant quelques partisans, il fait irruption sur les conspirateurs l'épée nue et les met en garde à vue, mais pas avant d'exiger sous peine de mort qu'ils prêtent serment d'allégeance à l'État.
La mutinerie naissante réprimée, Scipion et Appius apprirent la présence de Varron à Venusia et lui envoyèrent un message demandant si le consul voulait qu'ils lui livrent leurs forces ou s'ils voulaient qu'ils restent à Canusium. Varron a rapidement mouvement vers eux. Cela peut être important.
De retour à Rome, la population de la ville était au bord de la panique, "s'attendant à ce qu'Hannibal apparaisse à chaque instant", t Polybe (3.118) .
Le sénat s'est réuni pour prendre la mesure de la situation, Fabius Maximus plaidant pour la collecte de plus de renseignements, l'envoi des femmes à l'intérieur et l'interdiction à quiconque de quitter la ville.
Ce n'est qu'après l'arrivée d'une lettre de Varron confirmant la catastrophe - mais ajoutant qu'il était avec dix mille survivants à Canusium et qu'Hannibal était toujours à Cannae sans faire grand-chose que les mouvements de panique commencent à se dissiper
Le sénat peut donc recommencer à travailler sereinement mais un atmosphère bizarre fait d’une combinaison de superstition, de sens pratique et d'entêtement adamantin.
On se rendit compte que pour concilier les dieux cela exigeait des mesures extraordinaires,
Après enquête il est apparu que deux vestales se sont avérées ne pas être vierge
L'une des deux femmes s'est suicidée avant de pouvoir être enterrée vivante avec l'autre,
L’amant de la seconde a été battu à mort par le pontifex maximus, le grand prêtre.
Pendant ce temps, les collègues du prêtre consultaient les livres sibyllins pour d'autres mesures apaisantes pour les déesses et trouvèrent la réponse dans d'autres inhumations en direct - cette fois deux couples, grecs et celtiques, hommes et femmes. Et si le sacrifice humain ne s'avérait pas suffisant, les pères de la ville pensaient envoyer leur collègue sénateur et historien Fabius Pictor en Grèce pour consulter l'oracle de Delphes pour plus d'idées sur l'expiation.
Mais rapidement, le sénat reprend la main et, prend les décisions nécessaires pour faire face à la crise immédiate et pour restaurer la capacité de Rome à se défendre.
Marcellus, de retour de Sicile, est envoyé à Canusium, où il réorganise les Cannenses tandis que Varron reçoit ordre de rentrer chez lui, On pense aussi éventuellement de à nommer un dictateur.
A son arrivée, il est accueilli avec honneur « pour ne pas avoir désespéré de la République ». Tite-Live rappelle qu'un Carthaginois revenant à Carthage dans des circonstances similaires aurait été puni avec la plus grande rigueur, c'est-à-dire qu'il aurait été crucifié.
) L'homme choisi comme dictateur était très expérimenté, M. Junius Pera, ancien consul et censeur, avec le très capable Tiberius Sempronius Gracchus agissant en tant que maître de cheval. Ensemble, ils entreprirent de reconstruire la structure des forces de Rome.
Malgré les perte il y avait une énorme réserve de soldats disponibles,
Il ne faut pas oublier qu’ne deux ans de guerre, Hannibal avait tué au moins 100 000 soldats
Pour faire face à ce problème de pertes ion créa deux nouvelles légions urbaines, en abaissant l'âge du recrutement des garçons à dix-sept ans et en demandant des renforts aux alliés latins.
Plus révélateur encore était l'enrôlement de six mille criminels ( voir la Guerre en Ukraine en 2022 )et débiteurs, qui devaient être équipés des armes gauloises prises par Flaminius pour son triomphe en 223.
Enfin, et le plus significatif, les esclaves de la ville en âge de combattre se voyaient promettre la liberté à leur libération s'ils étaient prêts à se joindre à l'effort de guerre, un appel auquel ont répondu huit mille d'entre eux, appelés par la suite volones ou volontaires.
Leurs propriétaires ont été indemnisés par des fonds publics, dont le coût, note Tite-Live (22.57.11-12) de manière inquiétante, dépassait le montant qui aurait été nécessaire pour racheter les prisonniers détenus par Hannibal.
De retour dans les Pouilles,Hannibal comme il l'avait fait après Trébie et Trasimène, laissa partir les alliés qu'il détenait, professant une fois de plus sa bonne volonté. Il se tourna alors vers les captifs romains et chercha à s'expliquer, ce qui était quelque chose de nouveau. Il ne poursuivait pas une guerre à mort avec Rome, expliqua-t-il ; il combattait « pour l'honneur et l'empire ». Tout comme ses prédécesseurs carthaginois avaient cédé au succès des armes romaines, il était maintenant temps pour Rome d'accepter la défaite face à sa propre compétence et à sa bonne fortune.
C'était un discours qui aurait pu être prononcé par Pyrrhus ou n'importe quel autre monarque hellénistique, un discours parfaitement raisonnable. Les règles de la guerre telles qu'il les voyait dictaient qu'après une telle série de coups, les vaincus, présumant qu'ils étaient sains d'esprit, s'avouent vaincus. C'est ainsi que s'est joué le « grand jeu » du bassin méditerranéen ; il était temps que Rome s'y habitue. Il était prêt à être généreux. Les captifs devaient être rachetés pour un prix raisonnable ; dix des leurs seraient envoyés à Rome pour régler les détails. Carthalo, un officier de cavalerie carthaginois, les accompagnerait pour présenter les conditions de paix puniques. Il est impossible de savoir si Hannibal s'attendait vraiment à ce que son initiative fonctionne, mais il semble peu probable qu'il ait anticipé l'accueil que la délégation a réellement reçu.
Alors que le groupe s'approchait de la ville, le sénat demanda au dictateur, Pera, d'envoyer un licteur à leur rencontre et d'informer Carthalo qu'il ne serait pas reçu et qu'il devait quitter le territoire romain à la tombée de la nuit. Voilà pour une paix négociée
Il y avait une certaine sympathie pour les captifs, mais pas assez. Dans le discours que le chef des prisonniers a prononcé devant le sénat, Tite-Live (22.59) lui fait valoir que rançonner leur nombre serait moins cher que d'acheter les esclaves volontaires précédemment mentionnés, et se comparer favorablement à ceux qui se sont réfugiés à Venusia et Canusium, " hommes qui ont laissé leurs épées sur le terrain et se sont enfuis.
Ces plaidoyers sont tombés dans l'oreille d'un sourd, car les sénateurs vont décréter les captifs, se sont enfuis vers le camp alors qu'il était de leur devoir de tenir bon et de se battre », et deuxièmement, ils ont rendu le camp.
En conséquence pour tous ceux qui avaient quitté le champ de bataille, captifs et évadés, ont violé le serment prononcé avant la bataille de ne jamais rompre le rang, sauf dans la poursuite du devoir.
Aussi les captifs ne devaient pas être rachetés. Le sénat est même allé jusqu'à interdire à leurs familles de lever des fonds en privé pour les libérer.
Les dirigeants romains voulaient envoyer un message non seulement à leurs propres soldats, mais à Hannibal C’était donc un combat à mort .
Lorsque la délégation est revenue avec la mauvaise nouvelle, l'humeur d'Hannibal s'est durcie. Appien (Han.28) soutient qu'Hannibal a fait combattre ceux de rang sénatorial comme gladiateurs pour l'amusement des Africains; certains ont été abattus; les autres ont été vendus comme esclaves.
Polybe dans un fragment (6.58.13) rapporte qu'Hannibal a perdu sa joie de la victoire à Cannae ; il savait maintenant qu'il était parti pour un long combat.
Après Cannae, une grande partie du sud de l'Italie penchait vers Hannibal, et Rome avait besoin d'une présence militaire et politique pour combattre cette sympathie pro-punique.
Les nouvelles légions urbaines et les unités ayant enrôlées des esclaves et des criminels n'étaient pas encore aguerries Les seuls hommes entraînés étaient les Cannenses.
Une guerre d’escarmouches a lieu entre Hannibal et Marcellus qui à l'automne 216, d'abord à Casilinum, puis à Nola, pare les attaques d'Hannibal avec son armée de rescapés.
Les Cannenses, désormais répartis en deux légions, se sont montrés une fois de plus une force de combat efficace et prête à lutter sur le terrain contre son ennemi juré. Au moins, les hommes avaient amplement démontré leur loyauté envers l'État. Pourtant, ils n'ont pas été pardonnés,
Alors que cet annus horribilis de 216 touchait à sa fin mais vient s’ajouter une nouvelle épreuve Rome à décidé de lancer une offensive contre la Gaule Cisalpine
Le consul L. Postumius Albinus est envoyé au printemps en Gaule cisalpine avec deux légions et des alliés pour mater une rébellion des Celtes avant devait être réélu pour la 3 fois consul en 2015
Mais cette expédition tourne à la catastrophe. L’armée consulaire l tombe dans un embuscade où elle est anéantie ; E t pour clore le tout les Gaulois Boïens victorieux décapitent le consul se serve de son crane comme gobelet. Rome venait de perdre encore 25000 hommes
Mais cela n'avait pas d'importance; en décembre les nouvelles légions urbaines étaient prêtes et furent données à Marcellus.
N'étant plus nécessaires, les Cannenses seront rendus à la vie civile
Les impôts furent doublés afin que tous les soldats puissent être payés en espèces immédiatement, à l'exception de ceux qui avaient combattu à Cannes qui n'ont rien obtenu.
Ils furent ensuite envoyés en Sicile. Où Ils y resteront jusqu'en 204, éloignés de leurs familles et de leurs moyens de subsistance,
C'était une punition terrible, infligée à eux parce qu'ils étaient considérés comme ayant rompu un serment jamais exigé auparavant, qui en avait fait des déserteurs.
Rome avait perdu une grande bataille et avait besoin d'un bouc émissaire et plutôt que de blâmer les stratèges et les commandants qui l'avaient planifié, les pouvoirs ont été tournés vers les survivants. La logique, la même que pour la décimation
Ces fantômes de Cannes vivraient pour hanter la république. Mais un jour, les légionnaires se tourneront vers leurs généraux et non vers Rome pour un avenir, et cette perspective serait synonyme de guerre civile et de règne absolu.
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Les batailles décisives de la 2e Guerre Punique en Italie |