Photoscopes Autun
Saône et Loire Autun Remparts Saône et Loire Autun Remparts Porte St André Saône et Loire Autun Remparts Porte St André Maquette Saône et Loire Autun Remparts Porte St Jean aône et Loire Autun Remparts Tour St Ursuline Saône et Loire Autun Temple de Janus Saône et Loire Autun Pyramide de Couhard Saône et Loire Autun Theatre Maison Caves Joyaux Stèles Funeraires Saône et Loire Autun Théatre Romain La capitale gauloise des Éduens, Bibracte, est implantée, semble-t-il, à l’extrême fin du IIe s. av. J.-C. au sommet du mont Beuvray. Ceinte d’un double rempart, les formes d’occupation de l’agglomération restent relativement obscures pour les phases les plus anciennes. Les choses sont en revanche bien plus claires en ce qui concerne l’autre extrémité du spectre de l’occupation. Ainsi, dès la Conquête, Bibracte adopte l’aspect d’une véritable ville romaine avec une organisation spatiale complexe (axe principal monumentalisé, voies secondaires, lotissements), la présence d’un centre monumental et l’intégration de nombreuses maisons de l’aristocratie qui se déploient sur une quarantaine d’hectares. On voit se succéder de classiques petites domus mais aussi de grandes maisons de tradition méditerranéenne à la chronologie précoce.
5Au début du règne d’Auguste, l’agglomération est abandonnée au profit d’une zone de vallée plus facile d’accès située à une vingtaine de kilomètres (un plateau losangique entouré par des cours d’eau sur quatre côtés), sur le tracé de la voie dite d’Agrippa menant de Lyon à Boulogne-sur-Mer (fig. 1). Ce processus de transfert, dont les modalités précises restent inconnues, et la création du nouveau réseau routier font partie d’un projet concerté. On rappellera que l’itinéraire choisi entre Chalon-sur-Saône et Sens n’est pas le plus direct mais qu’il opère un détour pour atteindre spécifiquement le plateau accueillant Autun (Kasprzyk, Nouvel 2011 ; Nouvel 2012), malgré les difficultés techniques qu’offraient un tel tracé (fig. 2). À l’époque julio-claudienne le schéma urbain de l’agglomération s’appuiera fortement sur cet axe viaire : bornée par les portes d’Arroux et de Rome, cette voie forme en effet son cardo principal et constitue en quelque sorte son « épine dorsale », pour reprendre l’expression d’A. Rebourg.
Les hypothèses d’une agglomération (Rebourg 1991, p. 106, et 1996, p. 13) ou d’un lieu de culte (Rebourg 1998, p. 160) antérieurs à la Conquête à l’emplacement du complexe périurbain de la Genetoye, au confluent de l’Arroux et du Ternin, ont autrefois été convoquées pour expliquer la fondation d’Autun à proximité, sans arguments archéologiques (fig. 3). Avec prudence, l’auteur proposait alors de « réserver l’avenir ». Des sondages récents sur ce quartier périphérique ont effectivement mis en évidence l’existence d’un substrat d’occupation laténien. Il s’agit en premier lieu d’un ensemble d’indices diversifiés de LT C-D découverts au sommet d’un paléosol, à quelques mètres du temple dit de Janus (série de micro-vases, instrumentum, monnaies). Mais pour l’instant, aucune structure ne peut être associée à cette première utilisation cultuelle du site, ce qui est en grande partie lié à l’exiguïté des fenêtres d’observation de ces niveaux précoces (Barral dir. à paraître). Un second ensemble céramique de LT D2b et du début du règne d’Auguste, qui tranche avec les lots plus tardifs mis en évidence dans la ville ou les nécropoles (Labaune dir. 2013), a été découvert au voisinage du théâtre du Haut du Verger. Ce corpus précoce se caractérise par la présence d’éclats d’amphores Dressel 1 (type de mobilier présent de manière extrêmement rare intra muros) mêlés à de la vaisselle céramique piégée dans des niveaux de sédiment. Ceux-ci sont scellés par des paléosols, mais pour l’heure aucune construction contemporaine n’a été détectée. La poursuite de fouilles extensives au sein du complexe sera à même de préciser la nature de ces occupations antérieures à l’implantation de la ville et le rôle éventuel joué par ce secteur dans le choix de sa localisation.
La présence de minerai d’étain, une ressource naturelle rare, a peut-être également joué un rôle dans l’implantation de la nouvelle capitale. Il entre en effet dans la composition des alliages à base de cuivre (bronze, laiton), largement utilisés durant l’Antiquité dans les ateliers de Bibracte puis d’Autun, et son exploitation intensive s’observe sur des centaines d’hectares autour d’Autun. Pour l’heure, seule l’extraction à l’époque antique est avérée par une fouille ponctuelle (Cauuet, Tamas 2007). D’autres recherches sont nécessaires afin de préciser la période de démarrage de l’exploitation, peut-être dès la protohistoire.
La date de la fondation de la nouvelle capitale reste imprécise, en l’absence de données épigraphiques.
Au XIXe s., H. de Fontenay proposait de la situer dans les années 15-10 av. J.-C. sur la base de l’étude conjointe du corpus monétaire de Bibracte et d’Autun, en prenant uniquement en considération les dates d’émission (Fontenay 1889, p. 9-10). Cette datation a été maintenue par A. Rebourg. Celui-ci pensait que la fondation était à la fois contemporaine de la réorganisation administrative de la Gaule par Auguste dans les années 16-13 av. J.-C., sans argument archéologique (Rebourg 2002, p. 36), mais aussi de l’édification du rempart. La datation de l’enceinte (et donc de la ville) étant fondée sur celle de la porte d’Arroux, à partir uniquement de critères d’ordre stylistique, elle a successivement été fixée vers 20-15 av. J.-C. (Rebourg 2002, p. 59) puis aux alentours de 15 av. J.-C. (Rebourg 1998, p. 148).La date de la fondation d’Augstodunum par Lucius Munatius Plancus en 43 av. J.-C. est connue par une inscription sur son mausolée
. Les fouilles montrent toutefois que les premières constructions ne sont pas antérieures à la période médio-augustéenn Ces propositions doivent à l’évidence être révisées à la lumière des éléments archéologiques recueillis depuis lors. Mais plutôt que de tenter de déterminer la date de la fondation en l’absence de sources écrites, il semble plus raisonnable de réfléchir à la mise en place du chantier de construction de la ville nouvelle sachant qu’un hiatus peut séparer ces deux épisodes2.
L’étude des mutations du réseau routier après la Conquête est en mesure de fournir de premiers repères chronologiques (Kasprzyk, Nouvel 2011).
Plusieurs interventions archéologiques récentes sur le tronçon compris entre Chalon-sur-Saône et Sens suggèrent une mise en place assez tardive, au plus tard à la fin du règne d’Auguste. Le tracé de l’axe viaire étant lui-même légèrement antérieur ou contemporain de l’édification de la nouvelle capitale, il n’est pas possible d’envisager un transfert de Bibracte à Autun avant la mise en œuvre du schéma routier dit d’Agrippa vers 20 av. J.-C.
L’hypothèse d’H. de Fontenay est désormais contredite par les études numismatiques récentes qui tiennent compte de l’usure et des durées de circulation, souvent longues. La publication des monnaies de Bibracte montre ainsi que le dernier effectif important perdu sur l’oppidum date de la fin du règne d’Auguste (Gruel, Popovitch 2007, p. 107), période durant laquelle, à Bibracte, se met en place un grand programme d’urbanisme avec la construction de gigantesques plateformes, cherchant à rationaliser sinon régulariser le plan de la ville et destinées à des opérations de lotissement. On pense tout particulièrement à la grande terrasse PC14 dont le terminus post quem peut être situé vers 10 av. J.-C. Le fait que ces aménagements n’aient jamais été lotis (Guichard 2013, p. 19) indique que ces projets ont été probablement stoppés à la fondation de la ville d’Autun. À lire les synthèses récentes (Barrier 2014b, repris dans Ayache 2014, p. 51), les faciès numismatiques et céramiques permettent de confirmer une déprise globale de l’oppidum dans la dernière décennie av. J.-C., alors que les grandes domus continuent à être fréquentées, plus ponctuellement, jusqu’au début du règne de Tibère. Enfin, l’agglomération satellite des Sources de l’Yonne, dont la vigueur est directement liée à l’activité économique de Bibracte, cesse d’être occupée entre les années 15 et 5 av. J.-C. (Moore, Braun et al. 2013).
Ainsi, plus qu’un abandon rapide, le transfert de Bibracte à Augustodunum semble avoir pris la forme d’un glissement par étapes, qui concerne en premier lieu les bâtiments publics et les quartiers artisanaux, dans la dernière décennie avant Jésus-Christ, puis à une date ultérieure l’habitat aristocratique. Il ne subsiste cependant plus qu’une occupation ponctuelle sur l’ancien oppidum au-delà des années 15 av. J.-C. (Barrier 2014b). Dans ce contexte particulier de transfert du chef-lieu de cité, se pose également la question du statut juridique de la cité des Éduens, simple cité fédérée ou, peut-être, colonie de droit latin (Hostein 2012, p. 65-73).
Le corpus monétaire recueilli lors de la fouille du Lycée militaire montre quant à lui que les monnaies les plus anciennes, républicaines et augustéennes, n’ont pas été perdues avant la fin du règne d’Auguste (Chardron-Picault, Pernot 1999, p. 275).
On verra également que les recherches récentes tendent à abaisser la datation de l’enceinte mais aussi des portes d’une vingtaine d’année, de l’époque tardo-augustéenne à l’époque augusto-tibérienne. Cette nouvelle proposition, sans contredire celles d’A. Rebourg du point de vue de la chronologie relative, pourrait abaisser d’autant la date de fondation de la nouvelle capitale.
En parallèle et assez logiquement, la découverte de vestiges pleinement augustéens reste extrêmement rare à Autun, tant à l’intérieur de la ville qu’au sein des espaces funéraires. Comme nous le verrons, les plus anciens indices récoltés à Autun ne sont jamais bien antérieurs au changement d’ère et l’occupation de la ville ne démarre franchement qu’à partir du règne de Tibère (fig. 4 et 5). Cela coïncide avec le passage de Tacite qui évoque clairement l’enseignement dispensé à Autun lors de la révolte de C. Iulius Sacrovir en 21 apr. J.-C. (Tacite, Annales, III, 40).
Structuration de la ville julio-claudienne Des aménagements précoces divergents et antérieurs à la mise en place de la trame urbaine
La première phase d’occupation repérée sur le site du faubourg d’Arroux (fig. 6), au nord de la ville et à proximité de la porte d’Arroux, obéit à une orientation générale nord-sud, clairement discordante avec la trame urbaine du Haut-Empire, qui se met en place à l’époque julio-claudienne (Alix 2011). Dans cette phase précoce, l’espace est structuré par un empierrement rectiligne, peut-être une voie d’une douzaine de mètres de largeur, qui a été suivie sur plus d’une cinquantaine de mètres. Sa chaussée serait composée d’une couche de graviers compactés scellant le substrat. Un enclos quadrangulaire, limité par un fossé à palissade, parallèle à la voie, a été retrouvé à proximité de cette dernière. Un fossé d’orientation légèrement différente, qui évoque une limite parcellaire, a également été repéré. L’occupation semble peu dense, mais on ne peut exclure la disparition d’une partie des vestiges, fortement tronqués par les aménagements postérieurs.
Un terminus post quem est fourni par une monnaie augustéenne émise en 17-16 av. J.-C. retrouvée dans le remblai constituant le niveau de circulation de la probable voie. Toutes ces structures sont scellées par des constructions tibériennes. Pour ces infrastructures précoces et divergentes la stratigraphie relative permet de proposer un intervalle chronologique d’occupation compris entre 10 av. J.-C. et 10 apr. J.-C. (Alix 2014, p. 316). Dans l’état actuel de la documentation, seule la fouille du faubourg d’Arroux a livré ce type d’aménagement. Cela ne signifie pas que ce soit le seul secteur concerné sur l’assiette de la ville, puisque cette fouille est l’une des rares à avoir permis de dégager de manière extensive et sur une superficie importante les indices d’occupation les plus précoces.
Une étude récente fait le point sur le réseau viaire d’Augustodunum à partir des données recueillies depuis le xixe s. (Labaune, Kasprzyk 2008). Elle propose notamment une numérotation des rues : C1 à C12 pour les rues cardinales, D1 à D16 pour les rues décumanes. Il en ressort que les travaux d’arpentage et de bornage préalables à la mise en place des rues et au découpage des îlots selon une trame parfaitement orthonormée (33° ouest pour les cardines, 57° est pour les decumani) ne sont pas antérieurs à l’extrême fin du règne d’Auguste, soit vers 10-15 av. J.-C.
Cette trame régulière a su s’affranchir des contraintes topographiques. La documentation en cours d’informatisation ne permet pas d’études métrologiques approfondies, mais il semblerait que la division de la grille soit basée sur l’actus. Ainsi il ressort que la plupart des îlots (environ 160) adopte une forme approximativement carrée de 100 m à 110 m de côté (soit 3 actus). Seule la rangée d’îlots située immédiatement à l’ouest du cardo maximus est plus large, avec 160 m d’est en ouest (soit 4,5 actus). Le projet urbain semble ici avoir prévu l’existence d’îlots plus vastes pour accueillir des infrastructures monumentales, en façade de la principale rue qui marque le passage de la voie d’Agrippa à l’intérieur de la ville. C’est dans cette rangée d’îlots que nous proposons de localiser les principaux monuments attestés pour la fin du Haut-Empire (fig. 3) : forum, thermes, temple d’Apollon, monument de la place de Charmasse (Labaune, Louis dir. 2013).
Les dimensions des rues sont standardisées et leur mode de construction est homogène. Elles possèdent ainsi une chaussée d’une largeur moyenne de 8 m composée la plupart du temps d’une succession de recharges de graviers issus de la plaine alluviale, reposant sur un hérisson de blocs de granite grossièrement équarris, installés après décaissement préalable du substrat.
le cardo maximus C7 constitue une exception avec une largeur de chaussée très importante d’une douzaine de mètres, mais aussi à cause de la présence d’aménagements remarquables. Dès le ier s. apr. J.-C., elle aboutit en effet à une place pavée de calcaire dans le centre monumental, assimilable à une platea (Labaune, Kasprzyk 2008). C’est également la seule rue à bénéficier de la présence d’un collecteur (dont la mise en place n’est pas datée), enterré dans l’axe de la chaussée. En revanche, et contrairement à ce qui a pu être affirmé par le passé (Rebourg 1996), aucun indice ne plaide en faveur d’une monumentalisation des deux rues décumanes menant aux portes Saint-Andoche ou Saint-André. Toutefois un decumanus (D9) aussi large que le cardo maximus (C7) a été découvert entre ces deux rues, il semble séparer la ville en deux parties égales (deux tronçons ont été reconnus à proximité de l’enceinte, l’un à l’est et le second à l’ouest de la ville). Il paraît rapidement abandonné, du moins en ce qui concerne le tronçon occidental fouillé à proximité de l’enceinte. Nous avons proposé d’y voir un véritable « decumanus maximus », au sens étymologique du terme, qui n’aurait pas eu, suite peut-être à un repentir dans le plan d’urbanisme, l’importance ni la fonction qu’on lui destinait initialement (Labaune, Meylan 2011, p. 119-121).
Du point de vue chronologique, les indices les plus anciens concernent le cardo maximus C7 qui aurait été édifié à l’époque augusto-tibérienne, peut-être au tournant de notre ère3. L’édification du grand decumanus D9 remonte à l’époque tibéro-claudienne4 et il semble abandonné à la fin du iie s. apr. J.-C. La période de construction des autres axes viaires est également postérieure au règne d’Auguste. Intenses sous le règne de Tibère, ces travaux s’achèvent sous celui de Claude vers le milieu du ier s. apr. J.-C. Une fois mises en place, les limites de l’espace public furent dès lors respectées5 (Labaune, Kasprzyk 2008).
Les rues sont souvent bordées par des portiques, dont on retrouve très fréquemment le mur bahut accueillant de loin en loin des piles de fondation en grès d’arkose supportant des colonnes en bois. La limite entre le trottoir et la chaussée est plus souvent marquée par le passage de caniveaux maçonnés ou planchéiés à ciel ouvert (ou bien couverts par des planches de bois ou des dalles en pierre), plus rarement il s’agit d’un égout enterré. Les espaces correctement documentés suggèrent que la mise en place des dispositifs connexes aux axes viaires (portiques, caniveaux) est contemporaine de l’installation de la chaussée (Stephenson 2005).
Le dossier concernant les aqueducs d’Autun et la question de leur datation a été récemment repris (Borau 2010). L. Borau propose un scénario que la documentation archéologique n’est pas encore en mesure de valider. Selon elle, un premier aqueduc serait construit avant l’époque claudienne : il s’agirait de l’aqueduc de Montdru (construction simple de faible longueur, dimensions modestes, présence de regards en bois). Puis, à l’époque flavienne, l’aqueduc de Montjeu viendrait se raccorder au premier conduit juste avant la ville (structure plus complexe et plus coûteuse, avec l’édification de puits de rupture de pente). Cela résout le problème fréquemment évoqué par les chercheurs du franchissement du rempart ou d’un passage sous le quartier méridional de la ville, vraisemblablement occupé à cette époque.
Les chercheurs, malgré l’absence de données archéologiques, considèrent généralement que la mise en place des grands égouts collecteurs divergents par rapport à la trame orthonormée, remonte au chantier de construction de la ville, du moins à une époque sans contraintes urbanistiques6. Ce raisonnement ne peut plus être acté depuis qu’une fouille préventive menée en 2014, à proximité de l’amphithéâtre, a montré qu’une conduite de ce type jusque-là inédite pouvait avoir été édifiée tardivement et recouper une première phase d’urbanisation (ici vers le milieu du ier s. apr. J.-C.) en profitant de travaux de restructuration à l’échelle d’un îlot7 ou d’une de ses parties.
27L’assiette de la ville présentant une déclivité générale du sud vers le nord, la pente a été rachetée par la création de terrasses successives. Les paliers coïncident avec le tracé de certaines rues ou bien structurent l’intérieur même d’un îlot.
28Pour ce deuxième cas de figure, le site du Lycée militaire est l’un des rares qui soit en mesure de fournir des éclaircissements sur leurs principes de mise en place. Les premiers aménagements repérés sur ce site respectent, semble-t-il, l’assiette naturelle du terrain, mais également le bornage préalable à la mise en place des axes viaires. Il s’agit de quelques bâtiments en matériaux périssables (mise en évidence de trous de poteau mais pas forcément de plans cohérents), d’un ensemble de fosses dépotoirs domestiques et de niveaux de circulation en graviers scellant le substrat. Des déchets artisanaux liés à une activité métallurgique (fonderie, travail de la tôle, sidérurgie) sont attestés en position secondaire, mais aucune structure de production n’a été mise en évidence. Ces infrastructures datées de l’époque augusto-tibérienne sont détruites par la construction d’un réseau complexe de terrasses qui accueillent les premiers ateliers métallurgiques à la fin du règne de Tibère, vers 30-40 apr. J.-C. (Chardron-Picault, Pernot 1999).
29La fouille de l’hôpital (fig. 7), moins précise sur ce point, suggère que la construction des murs de terrasse au sein de cet îlot d’habitation est contemporaine des premiers habitats de la première moitié du ier s. apr. J.-C. (Bet 2004).
On doit également mentionner l’hypothèse proposée par A. Rebourg qui considère que le tracé de l’enceinte tardive d’Autun, dont seule une phase de construction postérieure au iiie s. a été détectée (Labaune 2008), située à la pointe méridionale de la ville antique, reprendrait le tracé d’un système de terrasses monumentales du début du Haut-Empire (Rebourg 1998, p. 170-171). Selon A. Rebourg, ce secteur aurait pu être monumentalisé dès la construction de la ville pour accueillir des « bâtiments importants ». Ces conjectures ne sont pas validées par les interventions archéologiques récentes qui montrent uniquement, pour la période julio-claudienne, la présence d’ateliers artisanaux, notamment en différents points du complexe cathédral (sous le cloître Saint-Nazaire, aux abords et dans la cathédrale Saint-Lazare).
L’assiette de la ville, un plateau entouré par des cours d’eau sur ses quatre côtés, a dicté à l’enceinte du Haut-Empire sa forme losangique. Longue de 6 km à l’origine, elle enserre une superficie d’environ 200 ha (fig. 3).
Quatre kilomètres sont conservés sur les six de l’origine.
La fortification a bénéficié en 2007 d’une étude exhaustive des élévations conservées8 (Fort 2007 et 2009). Elle suggère une grande homogénéité du mode de construction (alternance de tronçons de courtines et de tours circulaires) qui trahit, semble-t-il, une construction d’un seul jet. La documentation actuelle montre également que les tours sont édifiées à l’aboutissement des rues (Labaune, Kasprzyk 2008).
En 2001, dans le cadre de la fouille réalisée sur le site du nouvel Hôpital, une couche d’argile hy (...) La datation augustéenne communément admise ayant été mise en doute par une fouille réalisée en 2019 l’auteur a tenté de préciser sa datation en comparant les techniques de construction mises en œuvre à Autun avec celles des enceintes augustéennes et julio-claudiennes de Narbonnaise, en particulier celles de Nîmes, Vienne et Toulouse. L’auteur considère à l’issue de son travail que la fortification d’Autun semble postérieure à celle de Nîmes et contemporaine de celles de Vienne et de Toulouse. Ceci incite A. Fort à proposer une date d’achèvement sous Tibère, entre 10 et 30 apr. J.-C., par ailleurs compatible avec les données chronologiques obtenues lors de la fouille de certaines tours (par exemple au Lycée militaire) (Chardron-Picault, Pernot 1999, p. 29). Le rempart d’origine augustéenne est percé de quatre portes monumentales qui paraissent avoir été prévues dans le projet initial. Les portes sont presque similaires à celles de Treves et Rome entre autres
La tehcnique deconstruction des portes et du remparts est différente de celle utilisée pr les Gaulois
Les portes dites d’Arroux et de Rome, sur le tracé de la voie d’Agrippa, délimitent au nord et au sud le cardo maximus. Les portes dites de Saint-Andoche, à l’ouest, et de Saint-André, à l’est, sont, quant à elles, situées à l’aboutissement de deux rues décumanes différentes qui encadrent le centre monumental.
La porte de St Andoche Cette porte a disparu sauf une des tours de flanquement. Les sources nous permettent de dire qu’elle se trouvait à l’emplacement de l’actuelle école du Saint-Sacrement, un couvent ayant été bâti à cet endroit au VIe siècle et s’étant spécialisé notamment dans l’accueil des pèlerins et des voyageurs malades (xenodochium), dont on sait qu’il était construit autour de la porte en réutilisant peut-être les bâtiments d’un temple attribué à Diane. La seule preuve manifeste de l’emplacement de la porte est une des tours de cette abbaye qui conserve visible la maçonnerie en petit appareil ainsi que des arcs de fenêtre qui formaient la tour sud de la porte à l’extrémité ouest du second decumanus maximus (la géographie de la ville fait que les deux decumani ne sont pas dans la continuité l’un de l’autre mais légèrement décalés, même s’ils se rejoignaient à l’emplacement vraisemblable du forum). La Porte de Rome Celle-ci a été complètement démantelée et il n’en reste rien. En effet, elle a été recouverte dans la seconde moitié du XVIe siècle par un tronçon de rempart d’époque moderne au contact du bastion de la Jambe de Bois. Cependant pour l’œil averti on peut voir que les pierres ont été réutilisées au moins en partie pour l’édification des murs voisins, visibles depuis la ruelle Sainte-Anne et de la rue de la Jambe de Bois en aventurant son regard dans les jardins de particuliers. lles ont fait l’objet d’un réexamen complet en 2012 (Barrière 2013), mais il n’a pas été possible de préciser leur datation. L’analyse stylistique du décor de la porte d’Arroux et les nombreux parallèles contemporains de Gaule Narbonnaise et d’Italie renvoient au règne d’Auguste. Toutefois, les chercheurs restent partagés entre une datation médio-augustéenne (Olivier 2010) et tardo-augustéenne (Maligorne 2011). On remarquera que cette dernière hypothèse, que nous privilégions, tend à conforter la proposition de datation de l’enceinte par A. Fort (voir supra, § 32). On présume l’existence de plusieurs accès secondaires qui, contrairement aux accès monumentalisés, ne paraissent pas prévus à l’origine.
Par un curieux paradoxe, le forum d’Autun est l’un des seuls à être évoqué dans un texte antique10 mais aucun vestige significatif n’en est réellement conservé et son emplacement reste incertain (Kasprzyk 2012).
La localisation proposée par A. Rebourg, sous l’hôpital Latouche (Rebourg 1998), doit être abandonnée, et il semble plus vraisemblable de le placer à nouveau au centre de la ville antique, sous le quartier médiéval de Marchaux, selon l’hypothèse déjà émise au xixe s. (fig. 3). À cet endroit se croisent le cardo maximus et les deux rues décumanes menant aux portes orientale (Saint-André) et occidentale (Saint-Andoche). Cette position centrale au carrefour des principales rues de la ville, la présence de vestiges monumentaux (grand massif de fondation de plus de 1 000 m2 en centre d’îlot : fondation d’un temple ?), vestiges évoquant des cryptoportiques, membra disjecta montrant, par leurs proportions, leur appartenance à un ou plusieurs monuments de très grandes dimensions mais aussi découverte de plusieurs textes à caractère public du ier s. apr. J.-C.11 qui généralement sont affichés sur le forum, militent en ce sens12.
Si on accepte la validité de ces hypothèses, on peut supposer que le forum s’étendait d’est en ouest sur deux îlots, qu’il était séparé par le tracé du cardo maximus et qu’il mesurait 240 m par 160 m, pour une surface de 3,84 ha. En l’absence d’investigations, la nature et la datation des phases précoces au sein de ces îlots demeurent inconnues.
Augustodunum, souvent présentée comme exemple de la cité gauloise « romanisée », possède pourtant à l’époque julio-claudienne des cultes et des sanctuaires intra muros qui revêtent des caractères très locaux. Dans la première moitié du ier s. apr. J.-C., grâce à l’épigraphie, on suspecte la présence de deux sanctuaires de divinités gallo-romaines (Bibracte et Anvallos) aux prêtrises spécifiques (gutuater d’Anvallos) et d’un sanctuaire à Apollon. Les temples connus ou présumés (temple d’Apollon, temple de Bibracte) offrent un plan nettement gallo-romain (plan centré), en dépit d’un décor architectural parfois très romanisé (décor du temple d’Apollon en marbre de Carrare).
Trois documents épigraphiques mentionnant Bibracte, une divinité éponyme de l’ancien oppidum des Éduens, ont été découverts à la fin du xviie s. au sud de la ville, dans les jardins de l’actuel Lycée militaire. L’authenticité des vestiges épigraphiques ne fait pas consensus, mais le dossier repris récemment doit être mentionné (Kasprzyk 2005 ; Kasprzyk, Méniel et al. 2010). Il s’agit en premier lieu d’un médaillon en bronze circulaire mis découvert l’intérieur d’un puits antique, en association avec un dépôt monétaire dont le terminus post quem est fourni par une monnaie de Valentinien. Les deux autres inscriptions, découvertes à proximité, sont en pierre. Elles n’ont pas été conservées et on ne les connaît que par des relevés anciens (fig. 3, no 1).
Dans l’absolu, rien ne permet de douter de l’authenticité de la découverte comme l’ont fait certains commentateurs dès le xviiie s. En 1987, C. Rolley a même avancé que le bronze était un faux du XVIIxviie s. (Rolley 1987). D’autres chercheurs pensent effectivement que les inscriptions sur pierre étaient authentiques et qu’elles étaient sans doute la source d’inspiration de la plaque en bronze, s’il s’agit bien d’un faux (Lejeune 1990). M. Lejeune ajoute même que l’étude de la graphie du texte sur bronze trouve des parallèles convaincants du ier s. apr. J.-C., notamment à l’époque flavienne (Lejeune 1990, p. 94) et cela renvoie ainsi à une hypothèse de datation julio-claudienne pour les deux inscriptions sur pierre. Il propose d’y voir un exemple d’homonymie entre toponyme et théonyme, qui s’inscrit dans un corpus épigraphique bien connu attesté par exemple à Nîmes (Nemausus) et à Vaison-la-Romaine (Vasio) (Lejeune 1990, p. 79). En revanche l’auteur n’est pas en mesure de déterminer lequel des deux noms (le toponyme ou le théonyme) est à l’origine du second, même s’il remet clairement en cause l’hypothèse des commentateurs du xviiie s. d’avoir affaire à un cas de ville divinisée au même titre que Rome (Dea Roma).
42La valeur de ces témoignages semble renforcée par la découverte dans l’îlot voisin, également à la fin du xviie s., d’un bâtiment dont les descriptions évoquent un temple de plan gallo-romain comparable par ses dimensions au temple dit de Janus (Kasprzyk, Méniel et al. 2010, p. 642-643). On notera qu’une simple prospection géophysique dans cet espace ouvert permettrait de confirmer la présence de ce type de construction au plan facilement identifiable, qui s’élèverait dans un îlot excentré par rapport au centre monumental jouxtant le quartier artisanal du Lycée militaire.
43Trois inscriptions trouvées au xixe s., au nord-ouest de la ville antique, suggèrent la présence d’un sanctuaire du dieu Anvallos, qui n’est connu qu’à Autun. La plus ancienne, peut-être de la première moitié du ier s. apr. J.-C., est une dédicace en langue gauloise découverte en 1844, rue de la Grange-Vertue (fig. 3, no 2), et qui indique que « Contextos a offert/construit un canecosedlon à Anvallos » (CIL XIII, 2733 = RIG L-10).
44Deux autres inscriptions latines, découvertes ensemble lors des travaux de la gare en 1900, sont des ex-voto à l’Empereur et au dieu Anvallos, effectués par des prêtres portant le titre de gutuater (CIL XIII, 11225 et 11226). Les descriptions du contexte de découverte par J.-G. Bulliot indiquent que les inscriptions ont été mises au jour à proximité immédiate d’un bâtiment construit en grand appareil dont quatre assises ont été observées (fig. 3, no 3). Sa couche de démolition comportait de nombreux fragments de marbre et de colonnes de 50 cm à 60 cm de diamètre (Bulliot 1890, p. 357-358).
45Sur la foi des observations de J.-G. Bulliot (découvertes des deux inscriptions dans les niveaux d’abandon d’un édifice visiblement monumental), A. Rebourg a logiquement proposé de situer le sanctuaire d’Anvallos à proximité de la gare. En revanche, lorsque l’auteur ajoute que les constructions « ne s’inscrivent pas dans la trame viaire – ce qui est un hapax – et semblent même antérieure à celle-ci si l’on en croit l’unique relevé » (Rebourg 1998, p. 193), on ne peut plus le suivre. En effet, cette dernière remarque semble reposer sur une mauvaise interprétation du plan de la fouille (Kasprzyk, Méniel et al. 2010, p. 644).
46Le corpus lapidaire recueilli en 1986 lors de la fouille du Pavillon Saint-Louis dans un dépôt de chaufournier tardo-antique était considéré par A. Rebourg comme issu du démantèlement d’un temple augustéen du forum que l’auteur situait sous l’hôpital Latouche (Rebourg 1998).
47Une nouvelle étude architecturale et l’analyse fine de l’environnement archéologique contredisent désormais cette hypothèse (Louis, Kasprzyk et al. 2012). Ces travaux permettent de poser l’hypothèse d’un sanctuaire possédant un grand temple circulaire à plan centré (comparable en type et en dimensions à la tour de Vésone à Périgueux) bordant le cardo maximus, dont la ruine est restée visible jusqu’au xixe s. (fig. 3). La comparaison des registres décoratifs des fragments lapidaires autorise une datation comprise entre le début du règne de Claude et la fin de celui de Néron.
48Il pourrait s’agir du temple d’Apollon mentionné en 298 apr. J.-C. par le rhéteur Eumène (Kasprzyk 2012 ; Kasprzyk, Méniel et al. 2014, p. 644-646). Les dimensions considérables du monument et la nature du matériau employé, du marbre issu des carrières impériales de Carrare, pose la question du financement de ce programme. Une initiative ou un fort soutien du pouvoir impérial dans ce chantier semblent envisageables.
49L’image de la panoplie monumentale d’Autun sous les julio-claudiens peut désormais être complétée en convoquant les dossiers lapidaires et épigraphiques, et en prenant en compte les découvertes archéologiques de ces dernières années.
50L’étude exhaustive du mobilier lapidaire autunois par V. Brunet-Gaston montre l’existence de rares, mais significatifs, vestiges précoces. C’est le cas d’un chapiteau corinthien semi épannelé en arkose (haut de 0,55 m) découvert en 2001, en position secondaire, rue Bernard-Renault (Brunet-Gaston 2011, p. 267-269). Son traitement est proche de celui observé à l’arc de Langres et permet d’envisager une datation tardo-augustéenne. Sa présence témoigne d’une phase de monumentalisation précoce, contemporaine de la création de la ville.
51Une seule inscription est en mesure de nous renseigner sur les actes d’évergétisme des notables éduens à l’époque julio-claudienne. Il s’agit d’une plaque calcaire aux bords moulurés qui porte l’inscription suivante « C(aius) Iul(ius) Proculus fils de C(aius), (Iulius) Magnus, petit fils de C(aius Iulius) Eporedirix a fait (ce monument) à ses frais » (CIL XIII, 2728). C. Iulius Proculus est ainsi dédicataire et donateur d’un monument public à une date indéterminée, quelque part entre les règnes de Tibère et de Néron (Hostein 2010, p. 57). La découverte de cette dédicace au xixe s. s’est faite en deux fois : un premier fragment a été mis au jour au no 21 puis un second, à peu de distance, au no 24 de la rue de l’Arquebuse (fig. 3, no 4). Si on admet que ces éléments ont été découverts non loin de leur position initiale, l’édifice auquel ils se réfèrent pourrait se situer dans la rangée d’îlots de grande taille bordant à l’ouest le cardo maximus, entre l’îlot accueillant le monument de la place de Charmasse13 et celui où est édifié le temple d’Apollon.
52L’étude de cette inscription par A. Hostein nous apprend que le dédicant fait partie d’une famille de notables gallo-romains dont l’aïeul, Eporedirix, pourrait être un chef gaulois mentionné dans la Guerre des Gaules (VII, 39, 1). Son frère L. Iulius Calenus, connu par une inscription découverte à Bourbon-Lancy (Aquae Bormonis ? ; CIL XIII, 2805 = ILS 4659), pourrait quant à lui être un tribun de l’ordre équestre cité par Tacite (Histoires, III, 35). Ces individus, ainsi que C. Iulius Vercondaridubnus, premier sacerdos à l’autel des Trois Gaules (Tite-Live, Periochae, 139), sont tous contemporains des premières décennies du développement urbain d’Autun. On ajoutera à titre informatif que les frères Iulii mentionnés précédemment avaient pour praenomen l’un Caius (Iulius Proculus), l’autre Lucius (Iulius Calenus). Ils reçurent donc les mêmes prénoms que ceux de Gaius et Lucius César, princes de la jeunesse. Il s’agit d’un autre indice, à côté des formes architecturales des portes, de l’importance du modèle impérial, mais aussi du lien des élites éduennes à la domus Augusta dans les années 10 av. J.-C.-10 apr. J.-C., correspondant à la première phase d’urbanisation d’Autun.
53Le récit de Tacite sur la révolte de Sacrovir évoque les jeunes gens issus de la noblesse gallo-romaine venus faire l’apprentissage de la paideia à Autun dès les premières phases d’occupation de la ville. Les mots employés dans ce texte renvoient clairement au phénomène « associatif ». S’agissant d’enseignement, il est vraisemblablement question du collège des iuuvenes, un type d’association créé par Auguste dont la vocation était d’assurer « la formation paramilitaire et particulièrement équestre des jeunes hommes des classes dirigeantes » (Gros 1996, p. 378). Toujours selon Tacite (Histoires, II, 61), cette association est cette fois-ci clairement mentionnée pour sa participation comme milice paramilitaire à la répression de Vitellius contre les 8 000 insurgés commandés par le Boïen Marriccus.
Dans l’état actuel de notre documentation, la nature et la localisation de ce lieu d’enseignement pour l’époque julio-claudienne restent inconnues14.
En l’absence de fouilles récentes, il n’est pas possible de préciser la chronologie du quartier dédié aux divertissements en périphérie orientale de la ville, accueillant à un moment donné deux vastes édifices de spectacles, un amphithéâtre et un théâtre (Olivier, Rebourg 1991) encore conservé en élévation (fig. 3). Les auteurs envisagent pourtant la réservation de l’espace de ces deux monuments dès l’origine et son intégration au projet d’urbanisme, en prenant en considération leur insertion à la trame viaire (Rebourg 1998, p. 188) mais aussi également leur localisation au sein d’une curieuse excroissance de l’enceinte qui ne montre à cet endroit aucune trace de reprises (Fort 2007, p. 108).
56Tacite rapporte qu’une école de gladiateurs existait à Autun dès le règne de Tibère, mais les fouilles archéologiques réalisées jusqu’à présent n’ont pas permis de localiser une telle infrastructure ni celles d’ailleurs d’un amphithéâtre construit à une date si haute.
La localisation des thermes publics à Autun, ainsi que la datation de leur mise en place, sont incertaines compte tenu de l’indigence des données archéologiques actuellement disponibles (Kasprzyk 2012).
La localisation des thermes publics à Autun, ainsi que la datation de leur mise en place, sont incertaines compte tenu de l’indigence des données archéologiques actuellement disponibles (Kasprzyk 2012). 58Certains secteurs périphériques, comme le Lycée militaire ou le faubourg d’Arroux, connaissent une activité artisanale pérenne depuis l’époque augusto-tibérienne jusqu’à la fin du Haut-Empire. Ces véritables quartiers artisanaux dégagés sur une superficie importante s’inscrivent à l’époque tibérienne au sein d’un réseau parcellaire standardisé, en lanière, plutôt caractéristique des agglomérations secondaires. Les bâtiments de taille modeste sont initialement construits en matériaux périssables et édifiés sur un système de sablières basses et de poteaux porteurs (fig. 8). L’usage de la pierre apparaît à la fin de l’époque julio-claudienne, probablement dans le cadre d’une architecture mixte. Dans le cas du faubourg d’Arroux, on observe que l’occupation se densifie en cœur d’îlot sous Claude et Néron, et les bâtiments sont de plus grande ampleur sans pour autant encore présenter de signes nets d’enrichissement.
Ailleurs dans la ville, toutes les zones résidentielles semblent elles aussi abriter à l’origine une composante artisanale qui disparaît au plus tôt sous les Flaviens ou bien dans le courant du iie s. apr. J.-C. Ce phénomène est désormais systématiquement mis en évidence, du moins chaque fois qu’il est permis d’atteindre le substrat. Il a été récemment observé à proximité du rempart au 11 avenue du Deuxième-Dragon (ateliers de bronziers et forgerons fonctionnant durant tout le ier s. apr. J.-C.) (Silvino, Dubreucq 2012), mais également au cœur de la ville, que ce soit dans l’école du Clos-Jovet (ateliers métallurgiques du ier s. apr. J.-C.) ou bien encore boulevard Latouche, le long du cardo maximus (sols d’ateliers de la première moitié du ier s. apr. J.-C.) (Labaune, Louis dir. 2013). L’emplacement des futurs cryptoportiques supportant le sanctuaire d’Apollon paraît même, lui aussi, réservé à des ateliers de bronziers au cours de l’époque augusto-tibérienne.
60Seuls certains secteurs périphériques ont bénéficié d’une reconnaissance suffisante pour préciser le plan de ces premières occupations. Sur le site du nouvel hôpital (fig. 7), à la fin du règne d’Auguste, puis sur le site de l’Institution Saint-Lazare, peu avant le milieu du ier s. apr. J.-C., on observe ainsi les traces d’un habitat modeste caractérisé par une architecture en matériaux périssables (poteaux porteurs et sablières, murs en bois et torchis) et la présence d’une cave dont le mode de construction rappelle les techniques mises en œuvre à la période augustéenne au mont Beuvray (Labaune, Meylan 2011). La plupart des sols sont en terre battue, à l’exception de quelques pièces munies d’un sol en béton et de murs couverts d’enduits. Sur le site du nouvel hôpital, la production de céramique commune semble attestée à la fin de la période augustéenne par la présence de ratés dans la couche d’incendie du premier état. Elle cède la place à des activités métallurgiques (ateliers de bronziers et forgerons) à la fin de la période julio-claudienne. Sur l’Institution Saint-Lazare, une pièce annexe à l’habitat accueille un modeste atelier de bronzier dont la période de fonctionnement au cours du ier s. apr. J.-C. ne peut être précisée.
61Ainsi, aussi bien dans les quartiers artisanaux que résidentiels julio-claudiens, seules les formes modestes d’habitat munies d’ateliers sont à ce jour attestées. Pour les quelques exemples documentés, cette catégorie n’est pas sans rappeler celle des « maisons d’artisans » de Bibracte.
Tout comme sur l’ancien oppidum, l’omniprésence des activités métallurgiques est notable à Autun intra muros sous les julio-claudiens. Une partie des ateliers est intégrée à l’intérieur de l’enceinte urbaine. Un vaste quartier artisanal se développe également hors les murs. Ses vestiges ont été récemment détectés par la prospection géophysique sur plusieurs hectares à l’ouest du complexe périurbain de la Genetoye (Labaune dir. 2013). Une fenêtre d’investigation ouverte en 2014 montre que ce quartier semble s’implanter dès la première moitié du ier s. apr. J.-C. et qu’il ne se développe réellement que dans le courant du iie s., pour être abandonné au milieu du iiie s. apr. J.-C. Si l’artisanat de la céramique semble être dominant, la présence d’indices de métallurgie et de tabletterie laisse entrevoir un quartier aux activités diversifiées (Thivet, Saggese et al. à paraître).
63Aucune innovation technique n’a été décelée et les procédés technologiques utilisés par les premiers bronziers d’Autun existaient déjà à Bibracte. En revanche, certains ateliers comme ceux du Lycée militaire, mettent désormais en œuvre des techniques simples mais efficaces permettant la production spécialisée d’objets en grandes séries, notamment les fibules (Guillaumet, Labaune 2011). Ce n’est toutefois pas le cas de tous les quartiers artisanaux puisqu’au faubourg d’Arroux, on relève plutôt la présence de petits ateliers polyvalents. L’activité artisanale démarre à l’époque tibérienne par la boucherie (zones de stabulation, abattage et découpe) mais également la métallurgie (alliage cuivreux, fer) dont on rencontre les vestiges tout au long du Haut-Empire. Certains domaines d’activités peu communs en contexte urbain ont été détectés comme la finition de meules au milieu du ier s. apr. J.-C.
Contrairement à Bibracte où l’on dénombre de nombreuses maisons de tradition méditerranéenne construites sous le règne d’Auguste (maisons à plan standardisé mis en œuvre dans les colonies comme Lyon ou Orange, mais aussi vastes domus de prestige) (Labaune, Meylan 2011), aucune construction aristocratique antérieure à l’époque flavienne n’a été détectée à ce jour à Autun. Les indices indirects témoignant de la présence de riches maisons vont également dans ce sens. Aucune mosaïque retrouvée depuis le xixe s. ne semble antérieure au iie s. apr. J.-C. Les travaux d’adduction d’eau sous pression à destination des fontaines privées précèdent de peu les années 70 apr. J.-C. (Labaune, Louis dir. 2013) et le corpus de vasques de jardins de tradition méditerranéenne relève pour l’essentiel de l’époque antonine (Gaston 2007).
On rappellera cependant que les îlots monumentaux du centre de la ville sont mal connus. Or c’est à cet endroit que l’on peut découvrir des témoignages de l’autoreprésentation des élites dirigeantes et de leurs goûts (comme par exemple à Saintes). Les rares documents mis au jour à Autun, comme l’inscription de Iulius Proculus mentionnée précédemment, l’attestent.
La situation est toutefois différente dans les nécropoles où plusieurs grands mausolées funéraires a priori précoces sont attestés. Malheureusement, ils n’ont pas bénéficié de fouilles récentes et aucun document épigraphique ne permet de préciser quels membres de la société y étaient enterrés. L’un d’eux, pyramidal (« pierre de Couhard »), domine la nécropole méridionale du « Champs des Urnes ». La forme du monument ne trouve pas de parallèle convaincant en Gaule. Une comparaison peut toutefois être établie avec le monument funéraire construit vers 12 av. J.-C. à la mémoire du préteur Caius Cestius à la périphérie de Rome, au sud de l’Aventin (Coarelli 1994, p. 251). Les trois autres, turriformes, s’élèvent au nord d’Autun et adoptent le plan des grands tombeaux circulaires de tradition républicaine, s’inspirant du modèle d’Alexandre le Grand.
Le premier se situe près du complexe antique de la Genetoye, à l’intérieur de l’espace délimité par le chenal reliant l’Arroux au Ternin (appelé, au xixe s., « temple de Proserpine » ou mausolée de « La Gironette », démantelé depuis). Deux autres s’élèvent dans la nécropole du « Breuil d’Arroux » (l’un appelé, au xixe s., « temple de Pluton » lui aussi démantelé, le second révélé par un cliché aérien en 2003). Le diamètre important de ces monuments, qui eurent tendance à être plus modestes par la suite, renvoie semble-t-il au début de la dynastie julio-claudienne (Balty 2006, p. 52). On remarquera que tous ces tombeaux se situent en bordure de la voie d’Agrippa ou qu’ils sont clairement visibles depuis cette route, ce qui montre toute l’importance de cet axe viaire aux yeux des élites locales.
Dès lors, on peut se demander où résidaient ces membres de l’aristocratie. À Augustodunum dans des secteurs qui n’ont pas bénéficié d’opérations archéologiques ? Peut-être à Bibracte dans l’une des grandes domus telle que PC1 à l’époque augusto-tibérienne ?
Les récentes études des militaria d’Autun (Fort, Labaune 2008) indiquent que la présence militaire dans la nouvelle ville se montre relativement discrète. Elle n’a pas laissé de témoins antérieurs à la fin de la période augustéenne. On les rencontre ainsi à partir du règne de Tibère, ils sont assez nombreux au milieu du ier s. apr. J.-C. pour finalement disparaître sous les Flaviens.
70Le réexamen des gisements funéraires du suburbium permet de distinguer neuf nécropoles le long des principaux axes et de certaines voies secondaires (fig. 9), à l’exception de la voie sortant par la porte Saint-Andoche et se dirigeant vers Feurs – dans ce dernier cas on ne sait pas s’il s’agit d’une réalité ou bien d’une déformation liée à la documentation (Labaune 2009). Six d’entre elles datent du Haut-Empire, trois autres, concentrées en périphérie orientale, semblent des créations de l’Antiquité tardive. Seule la nécropole de Pont-l’Évêque a pu bénéficier d’une fenêtre de fouille récente sur une superficie très importante (3,5 ha). Elle a livré les plus anciennes tombes d’époque romaine aux abords d’Augustodunum. L’indigence de la documentation concernant les autres secteurs funéraires empêche de cerner globalement les modalités de mise en place des nécropoles autunoises.
Fig. 9 – Plan général des nécropoles d’Autun/Augustodunum, localisation de la nécropole de Pont-l’Évêque
Sur la nécropole de Pont-l’Évêque, ces tombes anciennes correspondent à des dépôts de crémation augusto-tibériens. Exceptées quelques structures qui sont apparues en position isolée, la plupart ont été découvertes groupées au sein d’un enclos fossoyé mesurant une centaine de mètres carrés, ouvert à l’est (fig. 10). Il occupe une position centrale au sein de la nécropole.
L’enclos, récemment publié, a révélé une trentaine de structures dont treize tombes attestées (Venault, Labaune et al. 2011). L’utilisation assez systématique du vase balustre comme ossuaire, qui s’inscrit dans un répertoire de tradition laténienne, semble trahir l’origine gauloise des individus (fig. 11 à 13). Cet espace paraît réservé à un groupe familial restreint. Deux inhumations découvertes dans les tronçons de fossés situés de part et d’autre de l’entrée suggèrent l’existence de strictes conditions d’admission.
Le développement d’un programme de prospection systématique permet aujourd’hui d’avoir une idée plus précise de la structure du peuplement rural entre Bibracte et Autun (Moore, Braun et al. 2013 ; Nouvel 2013).
L’épisode de la Conquête, le déplacement de la capitale des Éduens et la mise en place d’axes routiers nouveaux liés au programme d’Agrippa ne semblent pas avoir eu d’impact majeur sur le réseau d’occupation rural. Il ne brise ni ne perturbe une tendance longue à la densification des réseaux de peuplement. Toutefois, l’examen de ces données permet d’observer que la densification est plus forte avant le changement d’ère à l’époque de Bibracte, qu’après, lorsque la capitale éduenne est déplacée à Autun. C’est alors le val d’Arroux qui connaît une augmentation des points de peuplement (fig. 14). La présence de Bibracte puis sa disparition ont donc un impact mineur mais réel dans le dynamisme des campagnes alentours. Cependant, le développement d’Autun va rapidement contribuer au développement d’une couronne d’établissements de fort statut. Plus d’une dizaine sont actuellement assez bien connus. Le mieux documenté, celui des Mazilles à Monthelon (fig. 15), a livré par exemple des ensembles mobiliers caractéristiques de l’époque augustéenne.
À l’inverse, le changement de capitale et la mise en place de la grande voie de Lyon à Boulogne a des conséquences beaucoup plus importantes sur le réseau d’agglomérations secondaires. Le phénomène est particulièrement visible autour de Bibracte, puisque les agglomérations satellites de l’oppidum (les Sources de l’Yonne en premier lieu) sont abandonnées, alors que d’autres groupements, sans antécédent celtique, prennent le relais sur les nouveaux axes quittant la nouvelle capitale, Autun. Dans la plaine d’Arroux, le percement ou le recalibrage des grands axes rayonnant autour de la capitale, contribue partout à un phénomène similaire. Trois ont été plus particulièrement étudiés. Le premier, portion de la voie de l’Océan (Kasprzyk, Nouvel 2011 ; Nouvel 2012), correspond à la voie de Sens. Deux groupements de bord de voie (Saint-Forgeot et Reclesnes), sans antécédent celtique, y ont été reconnus. Sur la route d’Orléans par le Morvan, deux agglomérations (les Arbonnes à Roussillon-en-Morvan, et les Bardiaux à Arleuf) apparaissent également, de part et d’autre du col des Pasquelins (fig. 16). Sur la voie de Roanne, enfin, un chapelet de cinq groupements de bord de voie a été repéré sur une portion de moins de 10 km.
Les Monuments visibles
Le theatre
Au Haut-Empire, la ville d’Augustodunum est délimitée par vaste enceinte, longue de près de six kilomètres8. L’entrée dans la ville se fait par quatre portes monumentales situées à l’intersection du cardo maximus, des deux decumani principaux et de l’enceinte. Par la porte dite de Rome aujourd’hui disparue, entre dans la ville la voie de Lyon à Boulogne par Chalon-sur-Saône ; elle est généralement considérée comme un axe d’époque augustéenne attribué aux travaux routiers d’Agrippa. Lors de sa traversée de la ville, elle se confond avec le cardo maximus sur une longueur de 1570 m, puis en sort par la porte nord, dite d’Arroux et s’éloigne en direction d’Auxerre puis Sens. La porte est, ou porte Saint-André laisse entrer dans la ville une voie réunissant deux tronçons provenant de Langres et Besançon. Elle se confond ensuite avec le tracé du decumanus maximus qui rejoint le cardo maximus dans l’actuel quartier de Marchaux, au centre de la ville antique. Le decumanus maximus se poursuit en direction de l’Ouest et sort de la ville par la porte dite de Saint-Andoche, donnant naissance aux voies d’Autun à Feurs et Clermont. La chronologie de cette enceinte est encore très discutée. Les portes sont traditionnellement datées de l’époque augustéenne ancienne9, mais la construction de la courtine pourrait s’étaler durant une bonne partie du Ier siècle.
Les portes
le temple de Janus Les Monuments disparus
Cet amphithéâtre était encore visible à la fin du XVIIIe siècle. Il a été démoli pour permettre le passage de la route en direction de Beaune et Chalon. Il se trouvait sur l’avenue du 2e Dragons à une centaine de mètres du théâtre romain avec lequel ils formaient un grand ensemble monumental. De par ses dimensions c’était certainement le plus grand amphithéâtre de la partie occidentale de l’Empire romain, son diamètre oscillant entre 188m et 158m.
Les Thermes
Les thermes, lieux de mixité sociale, faisaient partie intégrante de la vie urbaine romaine.Si les romains se sont implanté cic il y a plusiers raisons La situatioin géographique mais aussi la qualité des eaux venant du plateau de Planoise,et ressort via des sources qui toutes portent le nom de “fontaines chaudes”,
Il faut savoir qu'un ruisseau le Meung,arrive et coule le long des remparts côté Faubourg Talus Ce russeau était apprécié par les anciens pour ses eaux chaudes, dont la température en hiver se maintenait à plus de 10 degrés.
Aussi cela premettait d'aoir une eau permettant à la population d'avoir de bonnes conditions d’hygiène En plus ces eaux avaient des vertus médicinales Les Romains étaient des adeptes des bains publics, ou privés, qui participaient au maintien de la santé publique en permettant à la population de se laver dans de bonnes conditions d’hygiène. Le thermalisme faisait partie de la culture romaine. Il était à la fois un luxe et une nécessité. Aussi ils se rendaient aux bains ou aux thermes pour soigner leur hygiène corporelle grâce à des soins complets du corps. Soit les thermes étaient gratuits soit on demandait une participation Mais la gestion était peu rentable et ils enrichissaient les riches tenanciers Les thermes, lieux de mixité sociale, faisaient partie intégrante de la vie urbaine romaine. Toutefois les thermes pouvaient être aussi le lieu de transmission et propagation de nombreuses maladies de l’époque, typhoïde, lèpre, malaria… Ces lieux de mixité sociale n’étaient pas mixtes. Les horaires d'ouverure variaient selon le sexe. Le matin était réservé aux femmes et les hommes en profitaient tout l’après-midi et même en soirée.On ne sait pas avec précision où se sont trouvés les thermes de la ville. Actuellement tout laisse penser que le bâtiment se trouvait à la jonction sud-ouest du cardo et du decumanus sur le boulevard Mazagran. Des sources plus anciennes le plaçaient mais sans preuve en dehors des murs de la ville dans le quartier Saint-Andoche. Cependant des fouilles de 2015 ont mis à jour d’autres thermes aux abords du temple de Janus, en dehors de la ville. Ce sont des thermes à plan symétrique ce qui est assez exceptionnel car jusque-là on n’en avait retrouvés qu’à Rome et en Afrique du Nord.
Le Temple d’Apollon
Ce temple se trouvait sur le cardo à l’emplacement du centre hospitalier Frédéric Latouche. Du peu que l’on en sait, c’est qu’il disposait d’une cella circulaire au milieu d’une cour fermée dont on a retrouvé quelques fondements lors de travaux d’aménagement. Il faisait face aux écoles méniennes et était peut-être attenant au forum, mais les fouilles n’ont pas permis jusque-là d’avoir beaucoup plus de détails. On a longtemps cru par erreur que le pan de mur du probable nympheum sur la place de Charmasse était une partie de ce temple, la recherche des vestiges s’étant fondée essentiellement sur les discours du rhéteur Eumène.
Le sanctuaire de la Genetoye
Le sanctuaire de la Genetoye, situé extra muros au nord de la ville antique, de part et d’autre de la voie d’Augustodunum à Auaricum/Bourges, est un vaste complexe qui s’étend sur une surface d’au moins 13 hectares (figs. 1 et 4). Il a fait l’objet de nombreuses interventions archéologiques depuis la renaissance, mais seules celles de J.-G. Bulliot dans les années 1870 ont donné lieu à un compte rendu détaill é0. Des découvertes ponctuelles et une vaste campagne de prospections géophysiques ont fondamentalement renouvelé la perception du site ces dernières années. Il apparaît qu’il comprend plusieurs temples (deux à plan centré de type fanum ; un temple à portiques latéraux), un vaste théâtre de plan « galloromain » de près de 100 m de diamètre et plusieurs aménagements annexes de nature inconnue, pour la plupart révélés par les prospections géomagnétiques (fig. 3). Ces recherches récentes confirment l’interprétation du lieu comme étant un sanctuaire périurbain de type civique, comparable à de nombreux autres exemples dans les provinces des Gaules. L’ancienneté des recherches ou le mode d’acquisition des données récentes interdisent toute approche chronologique de son développement. Il semble cependant assuré que le temple dit « de Janus » doit être daté entre les années 130 et 230. Le temple à portiques latéraux évoque celui du sanctuaire du Vieil-Évreux (Eure), daté de l’époque sévérienne. L’épigraphie de cet ensemble est très lacunaire. Dans son rapport des fouilles de 1871, Bulliot mentionne la découverte de fragments d’inscriptions dans un bâtiment situé au sud du théâtre, l’une d’elle mentionnant peut-être Trajan Le Forum
Un réexamen récent de la documentation incite à localiser le forum d’Augustodunum au centre de la ville antique, dans les îlots VIII-IX 8 et VIII-IX 9 ou VIII-IX 8 et IX-X 8 (fig. 1, D) Son organisation de détail et la chronologie de ses aménagements sont très mal connues. Un imposant massif de caementicium observé au XIXe siècle au cœur de l’îlot VIII-IX 8 (fig. 2, îlot VIII-IX 8, n° 2) pourrait être le podium d’un temple. Le discours d’Eumène Pro Instaurandis Scholis prononcé dans l’enceinte du forum en 298 indique que le complexe comprend une basilique et probablement un capitolium L’îlot VIII-IX 8 a livré près de 1200 fragments d’inscriptions sur plaques de marbre pentélique et de marbre local qui sont peut-être les restes des archives municipales des Éduens
Ces écoles ont la réputation d’être à tort ou à raison la plus ancienne université de France. Elles sont mentionnées par Tacite et Eumène en particulier, elles attiraient lors du Ier siècle la noble jeunesse de Gaule et à l’époque d’Eumène de nombreux Romains d’Italie y envoyaient leurs enfants loin des tumultes politiques qui agitaient la Cité Eternelle, l’art de la rhétorique s’étant apparemment mieux conservé en Gaule que dans le reste de l’ouest de l’Empire. On pense aujourd’hui les avoir retrouvées sous le parking de la maison de la petite enfance en face du centre hospitalier Frédéric Latouche, l’étude des débris retrouvés est en cours à l’heure actuelle
Une opération archéologique effectuée en 2011 dans l’îlot XI 9 (fig. 2) a permis d’observer un vaste ensemble constitué, à l’ouest d’une importante construction dont seul un mur de plus de 2 m d’épaisseur a été observé, à l’est d’une vaste cour de plus de 50 m de côté entourée de portiques, construit dans le courant du IIe siècle sur un ancien îlot d’habitation. Situé à proximité du forum et du templum d’Apollon, le complexe correspond très probablement aux scholae maenianae décrites par Eumène dans son discours de 298. L’ensemble, qui doit être interprété comme un conuentus iuuentis et non comme des « écoles », relève plus du phénomène associatif que du domaine civique à proprement parler Néanmoins, son importance dans l’histoire locale et l’attention portée par Eumène à sa restauration en 298 indique à l’évidence qu’il faisait partie des ornamenta ciuitatis. Le Temple de Minerve
On sait peu de choses sur ce temple. Des sources de l’époque mérovingienne nous rapportent que le xenodochium fondé par la reine Brunehaut à la porte Saint-Andoche, actuel lycée du Saint-Sacrement, était à l’emplacement d’un temple de Minerve mais les traces retrouvées les plus anciennes ne remontent qu’à l’époque carolingienne. Cependant cela pose la question de l’emplacement du Capitole, qui est attesté par Eumène, où Minerve était vénérée aux côtés de Jupiter et Junon. Le Capitole se situerait le long du decumanus, mais l’emplacement réel n’est pas connu.
Temple de Pluton – Mémoires de la société éduenne 1848
Ces deux bâtiments, qui n’étaient sans doute pas des temples (les noms de dieux sont donnés uniquement par convenance), étaient situés sur la rive nord de l’Arroux, celui de Pluton étant dans le pré juste en dessous de la porte d’Arroux sur les bords de la via Agrippa et celui de Proserpine en dessous du pont Saint-Andoche. Le temple dit de Pluton était apparemment un mausolée de forme circulaire comme la zone était une des quatre nécropoles de la ville. Le temple dit de Proserpine, connu aussi sous le nom de tour de la Gironette, a quant à lui un emploi inconnu. Ces édifices ont servi de redoute et de tour de guet au moment des guerres de religion et ont fini par disparaître en particulier à cause des crues régulières de l’Arroux et par suite de leur démolition au XVIIIe siècle.
Temple de Proserpine – Mémoires de la société éduenne 1848
Lors de travaux pour installer un bassin au bout de la place d’arme du lycée militaire d’Autun, on a retrouvé des fondations qui pourraient être celles d’un sanctuaire. Au fond d’un puits tout proche on a retrouvé un ex-voto en forme de disque avec la mention Dea Bibracta. Cependant un quartier d’artisan était tout proche et on a pensé que des artisans venus de Bibracte lors de la construction de la ville auraient pu amener avec eux le culte de la déesse, sans qu’il y ait de temple forcément.
Lors des travaux de percement de la voie de chemin de fer au niveau des voies de garage on a retrouvé l’emplacement d’un sanctuaire avec une colonne votive dédiée à Anvallos (ou Anvalus) qui est sans doute un dieu autochtone gaulois comme il n’est attesté nulle part ailleurs. La colonne est visible au musée Rolin.
Trois dédicaces trouvées intra-muros suggèrent l’existence d’un sanctuaire du dieu Anvallos dans le quart nord-occidental de la ville. Ce dieu n’est connu qu’à Augustodunum. La plus ancienne est une inscription gallo-latine, trouvée dans l’îlot VIII-IX, 6 (fig. 1, n° 9), qui indique que Licnos Contextos a offert ou construit un canecosedlon à Anvallos. Les inscriptions CIL, XIII, 11225 et 11226, trouvées en 1900 dans l’îlot V 7 (fig. 1, nos 5-6), sont des ex-voto dédiés à l’Empereur et au dieu Anvallos, effectués par C. Secundus Vitalis et Norbaneius Thallus, des magistrats portant le titre de Gutuater. Leur formulaire épigraphique suggère de les dater au plus tôt du règne d’Hadrien. La localisation du sanctuaire lui-même est inconnue, la dernière proposition en date résultant d’une incompréhension de plans de fouille du XIXe siècle Le Temple de Cybèle
La déesse Cybèle était adorée à Augustodunum sous le nom de Bérécinthe. Tout pousse à croire que son sanctuaire se trouvait à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Jean, plus précisément dans le clos de l’actuel centre social. Son emplacement est attesté d’après d’anciens cartulaires et les fouilles ont montré des objets qui semblent en rapport avec la déesse à cet endroit.
La Tour de Jouère
Cette tour de forme cylindrique remonterait à l’époque romaine, elle est attestée par des gravures du XVIe siècle et des fouilles du XIXe siècle, et il a été raconté abusivement qu’elle était un temple de Jupiter du fait de son nom (Jouère se rapprochant de Jovis). Elle se trouvait entre la rue Eumène et la rue Bernard Renaud.
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