Histoire de l'Indochine .
In Memoriam Charles Balmefrezol dit le Tonkinois
Mon arrière grand père 1861 1946
La péninsule indochinoise a connu des royaumes et a subi des influences tout à fait différentes selon leur position géographique
Le terme Indochine n'est pas ancien La création de cette entité date de 1887 sous le nom d'Union Indochinoise. Elle regroupe le Laos et le Cambodge et trois provinces l Annam (Sud tranquille) le Tonkin (Dong King ou capitale de l'est) et la Cochinchine (Giao Chi).
Ces 5 pays ont tous un régime politique différent
Protectorat sous tutelle française Cambodge et Laos
Régime Mixte Tonkin
Colonie Cochinchine et Annam
Elle était peuplée de populations d'origine Viet,Khmer,et Lao avec des minorités Muong et Tay.95 % de la population vit à la campagne . Contrairement à l Algérie, la Cochinchine n'est pas destinée à être une colonie de peuplement. Elle ne possède à la veille de la 2° Guerre Mondiale que 34000 Européens
La péninsule géographiquement parlant se situe à un carrefour proche à la fois de la Chine de l'Inde et de la Thaïlande (Siam) Pays qui ont cherché à étendre leurs influences selon les époques en Indochine. Elle a eu aussi en faire face aux invasions mongoles. Pour simplifier l histoire et ne pas perdre le lecteur dans le dédale des civilisations qui se sont succédées Je vais traiter a tour de rôle des civilisations qui se sont succéder au Nord fortement influencé par la Chine et celles du Sud plus hindouisées.
L'Indochine Présentation Géophysique
A plus de quinze mille kilomètres de la métropole, aux frontières de la Chine a proximité de l'Inde l'Indochine Française est un territoire assez vaste qui est composé de Montagnes recouvertes par de la jungle deux grande plaines occupée par 2 grands Fleuve Le Delta du Mékong au Sud et le Fleuve Rouge au nord Celui du Nord est un exemple frappant du mélange des éléments naturels et de plaines côtières
Si son delta est bien délimité par les montagnes environnantes, sa frontière nord est située à l'intérieur du bassin du Song Ky-Cong, affluent du Si-Kiang chinois qui se jette à Canton dans la mer de Chine.
Les précipitations très importantes engendrent une végétation luxuriante et envahissante. Les lianes, les fougères arborescentes le disputent aux banians, bananiers, camphriers, pamplemoussiers, champs d'ananas et badiane. L'hydrographie est importante, les fleuves, les rivières non navigables, les sources sont nombreuses. L'eau permet la culture de rizières inondées dans toutes les cuvettes. Le climat est tropical sauf dans les montagnes ou il n'est pas rare de voir de la neige sur les montagnes et une légère couche de glace en haute région .
Le Vietnam.
Le Vietnam a d'abord été peuplé de Négritos (qui vient du portugais et qui désigne des pygmées d'Asie du Sud-est) d'australoïdes et de Mélanésoïdes. La partie septentrionale du Vietnam a connu au IIe millénaire avant Jésus-Christ les civilisations paléolithiques de Bac Son et Hoa Binh.
Dans les derniers siècles avant Jésus-Christ la capitale de la civilisation du bronze de la péninsule fut Dong Son à la frontière de l'Annam et du Tonkin près de l'actuel Ninh Binh Ces souverains de race Mongoloïde crée un état qui parvient à une extension importante rayonnant sur cette région de l'Asie au Laos et au Siam et jusqu'à l'Indonésie. C'est vers cette époque que se constitua le premier état tonkinois avec les souverains de la dynastie des Hong Bang.
Mais il n'est eu une existence éphémère car les Chinois commencèrent à envahir l'Indochine et un « condottiere »venu de Canton après s'être emparé de la Cochinchine conquiert le Tonkin en 208 avant Jésus-Christ. Les Han règnent sur le Chine
Vers 110 avant Jésus-Christ l'empereur Wou Ti conquiert le Vietnam Dès lors la domination chinoise s'installe pour près d'un millénaire ce qui entraîna une profonde modification de la civilisation de ce pays
Le Tonkin assimile les institutions chinoise comme le mandarinat et la religion est influencée par le Tao confucianisme C'est de cette époque que proviennent les différences considérables qui opposèrent par la suite constamment le Tonkin au Nord et le sud avec l' Annam et la Cochinchine ce dernier mot découle d'ailleurs du portugais Gauchichina
Dans le sud dans les premiers heures de l'ère chrétienne des principautés indhouïstes voit le jour dont la plus importante fut le Champa qui eut pour centre historique de la ville de Hué. Mais cette prospérité excite les convoitises de ses voisins du Nord
Les Chinois sont battus en 347 après Jésus-Christ puis c'est au tout des Tonkinois. Ces Les tonkinois de leur coté après de nombreuses révoltes réussirent à secouer le joug des Chinois en 939 et sous l'impulsion de Ngô Qûyen fondent le nouvel État vietnamien indépendant .Au commencement de la capitale du jeune pays fut établie à Tha Long qui correspond au site actuel de Hanoi. Sous la dynastie des Ly (1009/1225) et sous celle des Trân(1225 / 1413 ), les souverains mènent une politique fortement influencée par les traditions héritées de leurs anciens maîtres chinois
Tout en s'opposant au Nord aux poussées chinoises et même mongoles (XI° et XIIIe siècle) les Viets se lancent à l'assaut du Champa qu'ils finissent de conquérir complètement à la fin du XIVe siècle
Il est d'ailleurs à noter que la volonté conquérante des Viets vers le sud a été tout au long de l'histoire une constante et qu'elle n'a pas disparue (cf. les conflits du XX° siècle ). Au début du XVe siècle cependant profitant du déclin de la dynastie des Tran les Chinois parviennent à reconquérir le Nord Vietnam mais ils en furent délogés par Lê Loi fondateur de la dynastie de Lê qui se maintint au pouvoir jusqu'en 1788. Le monarque le plus marquant de cette dynastie fut Lê Thanh Tôn qui régna de 1460à 1497. Par la suite ses successeurs plus faibles et mal conseillés laissent le pouvoir à des grandes familles féodales se déchiraient entre elles Les Mac et les Trinh au Nord et les Nguyên dans la région de Hué . Dès 1600 le delta du Mékong et toute la Cochinchine passa sous la domination du clan des Nguyên qui se rendirent maîtres de Saigon en 1698. Pendant cette période à Hanoi les Trinh avaient pris la place des Mac à la cour et contrôlent les rouages du pouvoir Le souverain étant devenu un Souverain fantoche
le Cambodge
Du I au VI° siècle après Jésus-Christ le Cambodge fit partie du royaume hindouisé Fou Nan. Celui-ci déclina et fut supplanté par le peuple khmer issu de peuplade d'origine mongole matinée d'éléments indiens. Autour de la principauté de Kambujas les Khmers connurent une prospérité qui vit un développement rapide et la fondation d'une civilisation originale toutefois imprégnée d'indianisme. Le sanskrit resta la langue officielle et la religion resta celle de Civa. La notion du dieu roi (Devajara) caractérise la vie politico spirituelle du pays ordonnée autour de temple montagne, lieu de l'osmose entre la divinité et le souverain entre l'ordre surnaturel et l'ordre temporel.
À la fin du VIIIe siècle cependant le bouddhisme fit son apparition dans le pays où il coexiste pacifiquement avec le çivaïsme durant plusieurs siècles. Les monarques portent des noms indiens. À la fin du IXe siècle Yaçovarmam I° transporte sa capitale à Angkor. Les ruines de ces monuments forment aujourd'hui un témoignage éclatant du degré de perfection atteint par l'art khmer. Cette civilisation raffinée suscite bien des convoitises et le Cambodge eut à soutenir de nombre de guerres contre ses voisins notamment le Siam et le Champa Sa position géographique en faisait un élément incontournable des échanges commerciaux dans cette région. Le royaume est à son apogée à la fin du XIIe siècle sous le règne de Jayavarnam VII (1180 ? 1200) lequel finit d'ailleurs par annexer purement et simplement le Champa.
C'est d'ailleurs ce roi qui orienta son royaume vers le bouddhisme en modifiant les coutumes du pays. Mais après sa mort l'empire khmer se désagrège rapidement suite à des révoltes des Champs des siamois des malais et des attaques chinoises. L'empereur mongol Koubelai imposa sa souveraineté et au jeune Jayavarnam VIII (1243 1296)
Vers 1430 la lutte contre les Siamois devient la plus urgente occupation des khmers
Ils provoquent même l'occupation d'Angkor et le transfert de la capitale à Phnom Penh
À partir son moment le royaume ne cessa de décliner constamment menacé sur ses frontières par les Siamois et les Viets.
Le Laos
Le Laos a eu lui aussi une histoire extrêmement confuse. Divisé en principautés rivales il fut dominé par les Siamois au XIIIe siècle et ne connut une indépendance qu'à partir de 1353 grâces Fa Ngoum qui fonda le royaume de Lan Chan avec pour capitale Louang Prabang. Ce roi remarquable fit du Laos un État khmer en fait très proche du Cambodge.
Ce pays atteignit son apogée au XVI° siècle et c'est à cette époque que la capitale fut transférée en 1563 à Ventiane
A la mort du souverain Souligna Vongsa en 1694 le Laos eut à subir les attaques birmanes qui entraînèrent une nouvelle division géographique le royaume éclate en trois états ; Louang Prabang, Ventiane et Champassak. Jusqu'à l'arrivée des Français les laotiens des différentes principautés eurent à lutter contre les prétentions chinoises et siamoises
L'arrivée des Européens en Indochine
Nous avons vu que ces peules sont des combattants .Ces paysans volontiers guerriers et dominés au Vietnam par une élite de mandarins lettrés (héritage chinois) sont toujours à la recherches de terres cultivables dans un pays ou celles-ci sont rares et donc chères. Il n'est pas donc étonnant de voir les peuples se battre les uns contre les autres.
Les tentatives de pénétration des grandes puissances commerciales remontent au XVe siècle et connurent leur âge d'or au XVIe siècle après la découverte de l'exploration du Continent Américain. À cette époque de l'Europe était avide d'échange. L'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, la Hollande , les républiques marchandes d'Italie Venise en tête et bien sûr la France parcourent les mers à la recherche de nouvelles ressources. Ce furent surtout les Portugais et les Hollandais qui les premiers tentèrent de s'implanter le long des rivages de la péninsule indochinoise mais sans grand succès car leur sphère d'influence se situent plutôt en Chine (Macao) ou en Indonésie. Si la France se montre peu entreprenante dans le domaine économique elle joua un très grand rôle dans l'évangélisation.N''est elle pas la fille aînée de l Eglise !. À la suite de Saint-François Xavier qui créa les florissantes missions en Indes au Japon de nombreuses sociétés et congrégations religieuses virent le jour au XVIIe siècle et s'employèrent catholiciser de part le Monde les peuples. Aussi en Asie ce furent surtout des prêtres français qui répandirent le message du Christ.
L'un des personnages les plus connus est le jésuite Alexandre de Rhodes qui resta en Cochinchine et au Tonkin de 1627 à 1645 Les populations locales se montrèrent très réceptives à la doctrine chrétienne
Il est vrai que le confucianisme avait un peu préparé le terrain puisque cette philosophie admettait le principe de l'immortalité de l'âme, croyait à la rétribution de la vertu et que son culte des ancêtres pouvait faire bon ménage avec la communion des saints. De plus ce peuple très épris de cérémonial et de solennité fut séduit d'emblée par la pompe de l'église romaine à tel point que dès 1658 on compte 300 000 baptisés dans le pays et que les deux premiers prêtres autochtones furent ordonnés en 1668.
À la chute de la dynastie des Lê à la fin du XVIIIe siècle l'évêque titulaire d'Adran et vicaire apostolique de la Cochinchine soutient les prétentions au trône de Nguyên Anh la famille de Nguyên de Hué. Pour l'imposer il lui faut obtenir l'aide du roi Louis XVI qui monte un corps de volontaire français qui passa à son service.Bien lui en prit car Nguyên Anh devenu empereur sous le non de Gia Long fit toute l'unité du Vietnam du Tonkin de la Cochinchine ; Cette dynastie sous des fortunes diverses resta au pouvoir jusqu'à la déposition de Bao Dai en 1955
Gia Long organise le pays de façon admirable et le transforme en monarchie absolue centralisée avec Hué comme capitale impériale.Il mourut en 1820 mais il avait permis aux missions d'avoir un essor considérable.Mais cette bonne entente entre le pouvoir et les prêtres catholiques ne survécut pas à Gia long et ses successeurs ont inauguré une politique de persécutions contre les chrétiens qui dura de 1820 à 1883 et entraîna plusieurs interventions de la France jusqu'à ce qu'elle ne se décide à conquérir le Vietnam.
Pendant ce temps pour des raisons cette fois politiques le roi du Cambodge menacé de plus en plus gravement par ces voisins Siamois demande et obtient le protectorat de la France en 1854 protectorat officialisé en 1863 lors de la signature du traité de Oudong.
Le Laos quant à lui inquiet des prétentions du même Siam à son encontre et conforté par l'efficacité de la défense françaises sollicite à son tour le protectorat qui fut accordé en 1893
L'intervention française
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C'est sous couvert religieux que la France est intervenue militairement au Vietnam.
Voici le texte du discours prononcé par Napoléon III
« Ouvrir aux confins de la Chine une voie nouvelle à la civilisation et au commerce de 1'Occident, faire respecter les missionnaires chrétiens et leurs disciples. »
Le deuxième successeur de Gia long l'empereur Tu Duc refusait de mettre fin à la persécution des catholiques. Pour protéger les prêtres français dont certains ont été massacrés Napoléon III décida d'envoyer une expédition militaire en 1858 commandées par l'amiral Rigault de Genouillère. Après avoir bombardé Tourane ajourd h'ui Danang il occupa Saïgon dès 1859 et contraignit Tu Duc a composer. Celui-ci dut céder une partie de la Cochinchine et trois ports du littoral donc Tourane.Il doit aussi garantir la liberté aux catholiques indigènes et le droit de poursuivre leurs actions au missionnaires européens (traité de Saïgon du 5 juin 1862.) Après les accords de protectorat avec de Cambodge la France annexe à la totalité de la Cochinchine en 1867
A partir de ces nouvelles possessions et des ports qui avaient été ainsi octroyés elle voulu pousser son avantage dans le domaine purement commercial .Car contrairement aux autres colonies la Cochinchine ne fut jamais considérée comme une colonie de peuplement mais comme une colonie dont il faut exploiter les richesses Les francais se sont tes vite rendus compte que les ports les plus intéressants sont situés au nord à la porte de la Chine avec le fleuve Rouge et la Rivière Noire
Elle accentua donc ses efforts dans cette direction. Par une habile politique diplomatique elle réussit à imposer à l'ancien empire de Gia long le protectorat de la France. Plusieurs expéditions françaises sur le fleuve Rouge dont celle de Francis Garnier qui trouva la mort en 1873 en luttant contre les Pavillons Noirs doivent ouvrir la route à de nouvelles expéditions.
Humiliée par la défaite de 1870 contre la Prusse, la conquête d'un empire Colonial apparait comme une nécessite pour la Frnace qui retrouve sa puissance malmenné en europe suite à ses déboires avec son voisin.La conquête du Tonkin apparait donc comme une nécessité d'autant que Tu Duc ne respectait pas les traités successifs ,
De plus en 1882 la situation des commerçants français devenait intenable ;Aussi une nouvelle expédition fut envoyée par le gouvernement de la IIIe République . Elle s'empare rapidement d'Haiphong et d'Hanoi Pendant ce temps l'amiral Courbet bombarde le port alors que son infanterie de marine débarque (y compris mon arrière Grand pere )
Par les traités du 25 août 1883 et 6 juin 1884 les parties en présence se mettent d'accord pour arrêter le conflit Mais les troupes françaises sont attaquées malgré les accords signés à Hué par les chinois à Bac Le. La France bloque alors les ports de Keelung et Tamsui sur l'île de Taiwan. En août 1884 à la bataille de Fuzhou la marine chinoise est entièrement détruite. Mais sur le terrain au Vietnam la mousson permet aux chinois de lancer une offensive sur Tuyen Quang qui résiste durant 36 jours défendu par un bataillon de la Légion Etrangère Il s'ensuit la capture par un corps expéditionnaire francais de Lang Son en février 1885 qui doit être bondonné le 28/03/01885 suite à une offensive chinoise d'envergure. Ce désastre entraîne la chute du gouvernement Jules ferry Malgré cette retraite les opérations terrestres vont continuer. La destruction de l'escadre chinoise et la poursuite de l'offensive terrestre firent que les autorités chinoises reconnaissent leur défaite et signe le 9 juin 1885 le Traité de Hué qui prevoit l'abandon de la souveraineté chinoise sur l'Annam et le Tonkin
L'oeuvre de la France en Indochine.
Contrairement à ce qui s'est passé en Cochinchine et au Annam la pacification du Tonkin fut une opération de longue haleine .Mais Sans d'attendre que celle-ci soit achevée la France s'engagea dans une politique d'organisation qui aboutit en 1887 à la création de l'Union indochinoise comprenant le Cambodge la Cochinchine l'Annam et le Tonkin bientôt rejoint 1893 par le Laos. Tous ces pays furent placés sous l'autorité d'un gouverneur général unique. L'Indochine fut alors pourvue d'un budget commun ainsi qu'un département de travaux publics propres à l'ensemble de ces pays en 1899. Politiquement un Conseil supérieur devenu de gouvernement en 1914 fut mis en place auquel fut adjoint un conseil des affaires économiques et financières 1928.
Paradoxalement tout cet effort d'unification fut contrecarré par l'évolution du statut de chaque État : C'est ainsi que la Cochinchine devint une simple colonie directement administrée par les fonctionnaires français alors que Tonkin put conserver une partie du système mandarinal d'avant la conquête que l'Annam deviendra un empire souverain surtout à partir des mandats des gouverneurs généraux. Doumer (1896 1902) et Albert Sarrault (1911 1919) mais la fonction d'empereur étant purement honorifique alors que le Laos et le Cambodge jouiront enfin d'une réelle autonomie. À compter de 1922 des notables indigènes furent même intronisés au conseil du gouvernement mais les Français y gardèrent à la majorité
La mise en valeur de l'économie de l'Indochine reçut une impulsion décisive de la part de Paul Doumer En effet pendant les années de l'entre-deux-guerres, la « mise en valeur » de l'Indochine s'accéléra, grâce à l'afflux des capitaux privés (3 160 millions de francs de 1924 à 1932). Les emprunts coloniaux (1 400 millions) permirent le développement de l'équipement ferroviaire ( 3 372 km en 1938, dont les 1 738 km du Transindochinois) et du réseau routier ( 27 441 km )Grâce à la construction de nouvelles digues au Tonkin de canaux d'irrigation en Cochinchine les rizières s'étendirent de 4 millions d'hectares en 1913 à 5 590 000 en 1938
C'est aussi à cette époque que toute la jeune école française d'Extrême-Orient entrepris l'étude de l'histoire des civilisation khmères et vietnamiennes pendant que l'université d'Hanoi était fondée à 1907
Des villes à l'Européenne sortent de terre
Conclusion
L'Indochine est dès le début une colonie d'exploitation. Elle doit être rentable ; Le général Pasquier le décrit en phrase qui est restée célèbre ; »il faut que les profits de l Indochine reviennent aux Français »L'administration française y est omni présente et puissante. La Banque d'Indochine fondée en 1875 est prospère. Elle a le monopole de la frappe de la monnaie locale : La Piastre vietnamienne ;Comme on peut le voir le pays a été mis en coupe réglé ce qui assurent de confortables revenus aux colons locaux et aux administrateurs blancs, mais aussi aux élites locales qui y trouvent leur bénéfice. Mais Quid du reste de la population La crise des années 30 montra que le nombre des consommateurs économiques se limitait à 1 800 000 personnes, tandis que plus de 17 millions vivaient dans le dénuement total
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La «prospérité de 1929», celle de l' «Indochine heureuse», ne profitait qu'à moins de 10% de la population, et d'abord à la population française civile ou, militaire (36 000 en, 1937) ainsi qu'à une étroite classe riche parmi les autochtones
Les germes de l insurrection des années cinquante sont déjà présents. Si un réel effort d'alphabétisation est entrepris il donnera néanmoins insuffisant à 1940 80 % de la population est illettrée ce qui engendre un sentiment de frustration. Les anciens notables et fonctionnaires impériaux ont toujours conservé une influence, les grandes propriétés foncières d'avant la conquête n'ont pas été démantelées et les échanges commerciaux ont permis l'apparition de fortunes nouvelles et d'une bourgeoisie d'affaires indigène
Dans l'ensemble et jusqu'au lendemain de la première guerre mondiale la Haute Bourgeoisie se montre favorable à la présence française qui leur garantit la tranquillité de l'ordre établi gage de prospérité.
Par la suite au fur et à mesure que les jeunes gens de famille vont en France pour faire des d'études supérieures une partie d'entre eux sont touchés par la propagande communiste
C'est d'ailleurs à Paris que Nguyên Ai Quota qui deviendra par la suite Ho Chi Minh se convertit à ces idées
Enfin la montée en puissance du Japon pays qui sous le règne réformateur de l'empereur Mutsu Hito (1852 1912) devient une puissance mondiale sur laquelle il faut désormais compter et le réveil de la Chine sous l'impulsion de Sun Yat Sun et du Kuomintang laisse présager des réveils difficiles