Les 77 jours de KHE SANH
MAJ 04/01/2009
(merci Pierre)
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Medal of Honnour |
English Version here
S'il est des guerres qui ont engendré des traumatismes dans les sociétés dites civilisées, celle du Vietnam engendra un traumatisme profond à travers les États-Unis. Autant la guerre d'Algérie pour la France que celle d'Afghanistan pour la Russie, celle du Vietnam engendra un profond traumatisme dans ce pays qui, depuis plusieurs décennies, occupait le leadership du monde.
GENESE DE LA GUERRE DU VIETNAM
La péninsule du Vietnam fut conquise par les Français à la fin du XIXème siècle.
Vaincus par la Prusse en Europe, les Français sous la IIIème République vont créer un empire colonial qui sera le rival de celui des anglais, prenant une revanche sur les événements de 1870. Cette expansion permit de forger les hommes et les troupes qui allaient donner à la France la Victoire (avec ses alliés) sur l'Allemagne. En effet, les futurs chefs de guerre de 14-18 firent leurs classes dans les colonies. Galliéni et Joffre à Madagascar, Lyautey et Mangin en Afrique, entre autres.
Pour en revenir au Vietnam, ce territoire fut conquis de haute lutte dans les dernières années du XIXème siècle.
En 1940, profitant de notre défaite en Europe, les Japonais s'installent dans le pays et tentent de rallier les peuples d'Asie sous leur bannière au cri de "l'Asie aux Asiatiques".
En 1945, après la défaite de l'Allemagne et du Japon, des troupes françaises sont envoyées dans le pays pour rétablir l'autorité de la métropole. Ce fut l'intervention de la 2ème D.B., de Leclerc. Cette intervention cristallisa les rancœurs et entraînera une partition du pays. Si le Sud du pays, avec Saïgon était plutôt favorable au maintien de la puissance colonisatrice, le Nord, au pouvoir des communistes dirigés par Ho Chi Min, proclama son indépendance en septembre 1945. Les élections qui suivirent furent gagnées par les communistes qui demandèrent le retrait immédiat des troupes françaises. La guerre d'Indochine, qui allait durer jusqu'en 1953, commençait pour la France. Elle s'achève par la défaite de Dien Bien Phu. Les troupes françaises se retirent du pays laissant les deux rivaux face à face. Les accords de Genève de 1954 prévoient la partition du pays en deux, au niveau du 54ème parallèle. Si le Sud fut soutenu et armé par l'Occident, la situation politique fut des plus déplorables. Cherchant à contrôler cette région, les Etats Unis vont se trouver entraînés dans cette Guerre.
Les accords de Genève l'avaient prévu. Ils étaient clairs : il ne pouvait plus avoir dans cette région de nouveau conflit. D'ailleurs une commission internationale comprenant l'Inde, le Canada et la Pologne fut crée pour surveiller l'application des accords.
Suite à la «démission» de cette commission, nous assistons à une ingérence de plus en plus forte des États-Unis. Sur place, la situation est confuse. Suite à l'accord, les Français se sont retirés de Indochine. Toutefois, suite à un ordre de Ho Chi Min qui craignait un maintien des troupes françaises, un nombre substantiel de partisans du régime communiste resta sur place. Ces «partisans» formèrent l'ossature des troupes du futur Viet Cong.
Dans le Sud, l'influence de l'empereur Bao Dai, condamné à l'exil, était battu en brèche par le général Diem.
Au Laos, les luttes d'influence entre les partisans de chaque camp entraînèrent, en 1960, le début de la guerre civile entre le gouvernement en place et le Pathet Lao.
A cette époque, la situation au Cambodge n'était pas la même que dans les autres pays de la péninsule. Le prince Norodom Sihanouk prit le titre de roi chef du parti et de l'État. Vingt ans plus tard, la situation dans ce pays allait virer au cauchemar
L INTERVENTION AMERICAINE
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1917 1963 |
Période JFK
Dans un contexte de Guerre Froide qui était arrivé un point de tension extrême, cette situation explosive dans la péninsule indochinoise vit la confrontation des États-Unis et de leurs Alliés avec les Nord Vietnamiens, soutenus par les Chinois et les Soviétiques.
L'élection de Kennedy à la présidence des USA entraîna ceux-ci dans la spirale de l'intervention. En 1961, le vice-président Lyndon Johnson fut envoyé en voyage dans le sud-est asiatique avec pour mission de réaffirmer le soutien américain au président Diem, de faire une évaluation des besoins des gouvernements en place, et de faire un rapport précis pour aider le président à se faire une idée claire de la situation.
L idée du vice-président était très claire : l'envoi de troupes américaines était nécessaire. Mais en face lui, le président Diem ne voulait entendre que de fournitures et d'équipements militaires. Il fut ainsi décidé de fournir le matériel, rendant possible la croissance de l'armée vietnamienne à 30 000 hommes, et la création d'une garde civile de 60 000 hommes. Des instructeurs américains furent envoyés dans le but de former et encadrer cette armée. Sur les questions des droits de l'homme et des libertés, le président Diem se refusa à tout compromis. La caste mandarine devait être maintenue au pouvoir envers et contre tous. En lisant le rapport du vice président, JFK en arriva -en accord avec ses conseillers- au constat qu'il fallait envoyer des troupes américaines au Vietnam. Pour plusieurs raisons :
- dissiper les doutes quant à l'engagement américain en Extrême-Orient, suite au problème du Laos.
- soutenir l'armée vietnamienne dans la lutte contre les troupes communistes.
Dans un premier temps, des troupes spéciales ainsi que des unités aériennes et des groupes de reconnaissance et de renseignement furent envoyées sur place, dans le cadre du MACV (Military Assistance Command Vietnam) qui avait pris la suite du MAAG (Military Assistance Advisory Group).
Pour JKF, champion du Monde Libre, ces forces spéciales devaient être à même de lutter et de vaincre les troupes communistes infiltrées dans le Sud. Les plus connus étaient les Bérets Verts, dont la devise est "libérer les opprimés". Plus de 5000 hommes devaient servir dans ces troupes un peu spéciales. Toutefois, le caractère particulier de leur missions les a coupé des autres troupes américaines et surtout sud-vietnamiennes. En 1962, Robert Mac-Namara informe JFK que tout se passe bien, et que l'ARVN (armée de la République du Vietnam) va de succès en succès. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que, durant cette époque, le régime mis en place par Diem ne parvenait pas à susciter la confiance des Sud-Vietnamiens. En effet, les réformes promises par le régime ne venaient toujours pas. Dans un climat de corruption généralisée, le moral des populations oscillait de la colère à l'apathie, avec très peu de satisfaits.
En Amérique, les médias prirent parti contre le régime en montrant les faces sales du régime de Diem. Sur place, l'affaire de la bataille d'Ap Loc, qui fit trois morts chez les Américains, acheva de discréditer le régime Diem aux yeux des dirigeants américains. Diem devait être chassé du pouvoir pour éviter que la presse ne dresse le Congrès contre tout prolongement de l'aide à ce pays.
Le prétexte fut vite trouvé. Il y avait dans ce pays une lutte d influence entre la minorité catholique soutenue par Diem et la majorité Bouddhique. Un incident à Hué dégénéra. L'armée intervint et l'affaire se solda par une dizaine de morts.
Durant tout l'été 63, les incidents se multiplièrent entre les deux communautés. Des Bonzes s'immolant en signe de protestation. La Maison Blanche décida d'intervenir. Après l'échec d'une dernière tentative pour faire changer le président Diem, il fut décidé d'utiliser la manière forte, à savoir le coup d'État.
Le 1er novembre 1963, le président Diem est renversé par des militaires dirigés par Duong Van Minh, plus connu sous le nom de Gros Minh. Diem ainsi que son frère se sont suicidés ... "d'une façon accidentelle".
Mais JFK n'allait pas profiter longtemps de cette nouvelle situation, car il fut assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas.
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1908 1973 |
Période Lyndon Johnson
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Général Westmorland (à droite)Source Internet |
Une nouvelle période allait s'ouvrir durant la présidence de Johnson : celle de l intervention massive des américains. Le nouvel homme fort du Vietnam, le «gros Minh» se heurta rapidement à l'hostilité de ses concitoyens. En effet, rien ne changea, la corruption se développa de plus belle, tant est si bien que, le 30/01/1964, un nouveau coup d'État porta au pouvoir Nguyen Kanh. La situation sur le plan militaire empira rapidement. Les incursions des troupes communistes se firent plus nombreuses, tant et si bien qu'une aide de 60 millions de dollars supplémentaires fut allouée au pays. En juillet, la situation devint critique. Il fut donc décidé de procéder à des bombardements aériens du Nord Vietnam. Le général Cao Khy, responsable de l'aviation sud-vietnamienne en était le plus farouche partisan. Toutefois, le 2/08/1964 eut lieu un événement qui allait fournit aux USA le prétexte pour intervenir directement dans le conflit.
Ce jour là, le Maddox, un navire de guerre américain, est attaqué dans les eaux internationales du Tonkin par des vedettes nord-vietnamiennes qui réagissent à un raid que les forces du Sud Vietnam ont lancé à 300 Kms au nord de la zone démilitarisée. Le 4 août, nouveau combat naval. Le 5, en représailles, les avions de la Navy bombardent les ports du Nord Vietnam; et le 7 août, les forces communistes commencent à faire mouvement vers la zone démilitarisée. Le 11 août, une Résolution est adoptée par le Congrès américain qui accorde son total soutien au Sud Vietnam, soutien incluant l'utilisation de troupes combattantes américaines. Ce document avait été rédigé de façon à ne pas constituer une déclaration de guerre, ce qui aurait eu pour conséquence l'entrée de l URSS et de la Chine dans le conflit. Dans cette période pré-électorale, le président en exercice se montra très prudent. Une fois les élections gagnées, les affaires prirent une autre tournure.
Entre l'incident du golfe du Tonkin de 1964 et l'offensive du Tet de 1968, le conflit allait exiger un engagement américain de plus en plus important. Les faits majeurs de cette période furent :
- Sur le plan politique intérieure du Sud Viêt-nam : en février 1965, un nouveau coup d'état qui porta au pouvoir Nguyen Cao Khy; et un échec de la politique de reforme profondes du pays
- Sur le plan militaire : un accroissement des forces militaires du Sud, une intensification des bombardements américains sur le Nord Vietnam; et un engagement de plus en plus important des forces terrestres américaines au sol.
Venons maintenant au sujet qui nous intéresse à savoir le siège de KHE SANH.
Cet épisode se situe durant l offensive du Tet qui eut lieu en janvier février 1968 et il se prolongea jusqu’en mars 1968
L ‘offensive du Tet
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drapeau du Viet Cong |
Le siège de Khe Sanh se situe dans le cadre de "l'offensive du Tet" qui eut lieu de janvier-février jusqu'en mars 1968
Le but principal de cette offensive était d'attaquer d'une façon résolue les principaux centres urbains et militaires du Sud Vietnam. Les forces communistes escomptaient la destruction des forces militaires du sud-vietnam et le ralliement de la population locale à leur cause. Les assaillants étaient environ 100 000 hommes; qui devaient attaquer 36 des 44 capitales régionales, 23 bases, et 5 des 6 cites autonomes.
Les opérations peuvent être divisées en trois axes d'effort majeurs entre le 31 janvier et le 23 février : l'attaque de Hué -qui se solda par des pertes énormes dans la population civile-; les attaques des bases de Hoa, et de Tan Son Nhut
Les communistes portèrent aussi la guerre en plein centre de Saigon avec l'attaque de l'ambassade des USA, lieu hautement symbolique. Les résultats de cette attaque furent mitigés : ce fut d abord un échec militaire certain des communistes. Passé le premier effet de surprise, les forces sud-vietnamiennes reprirent rapidement l'offensive. Les populations ne se rallièrent pas aux idées révolutionnaires. Les forces du sud prouvèrent leur efficacité et renforcèrent l'idée de la «vietnamisation» de cette guerre, c'est-à-dire à le désengagement progressif des américains.
Le siège
La base de Khe-Sanh se trouvait au nord-ouest de l'ancien Sud-Vietnam, à 10 kilomètres de la frontière du Laos. Par sa position, à 23 kilomètres au sud de la zone démilitarisée, elle menaçait le flanc droit de la piste Ho Chi Minh. Un camp des bérets verts avait été établi dés 1962. Entre cette date et 1966, ce camp avait régulièrement subi des pilonnages d'artillerie. En janvier 1967, le 3ème Marines arriva pour prendre la relève des forces spéciales. Cette unité déplaça le camp et construisit une piste d'atterrissage. Une fois les travaux finis, le 26ème Marines prit possession des lieux.
La nouvelle garnison entreprit aussitôt l'amélioration des fortifications du camp. Ils se heurtèrent toutefois rapidement à un problème grave : l'impossibilité des avions gros porteurs d'atterrir sur cette piste. Il fut décidé de parachuter le matériel. Mais la nature du terrain faisait que beaucoup de matériel parachuté se perdait dans les mares de boue.
Pour résoudre ce problème, les américains utilisèrent deux systèmes de livraison du matériel par extraction de palettes, toujours utilisés de nos jours : le LAPES (Low Altitude Parachute Extraction System) et le GPES (Ground Proximity Extraction System).
Cette technique a été depuis améliorée et les troupes françaises l'utilisent couramment avec brio. Mes périodes de réserve m'ont permit de voir l'efficacité des «gars de la BOMAP de Toulouse ou du RLA (anciennement à Metz actuellement à Toulouse).Les colis à livrer sont palettisés. Avec le système LAPES, la dernière palette (entrée en soute, donc la première extraite) est équipée d'un parachute. Arrivé sur zone, l'appareil s'approche de la piste à basse altitude, soute arrière ouverte, puis le soutier libère le parachute qui en s'ouvrant entraine la première palette, et les autres palettes avec elle, tandis que le pilote «met la gomme» et cabre l'appareil. Les autres palettes sont entrainées par la première et par l'inclinaison de l'appareil. Des charges lourdes (allant parfois jusqu'à des blindés légers peuvent être livre presque à domicile). Ce système utilisé 52 fois à Keh-Sanh.
Avec le système GPES -une variante du précédent- le système d'extraction se compose d'un cable muni d'un crochet trainant à l'extérieur de soute. Le crochet doit s'accrocher à un cable tendu à 1.5 m au travers de la piste. Ce système fut mis en oeuvre pour la première fois à Khe-Sanh. Faute de matériel adéquat, il fut ne utilisé que pour 15 largages, pendant 4 jours à partir du 30 avril.
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Low Altitude parachutisme extraction systém |
Ainsi à Khe Sanh, grâce à ces tactiques, la piste de l'aéroport devint accessible aux largages des gros porteurs C123 et C-130. La base, par sa configuration dominée par des collines avec une rivière coulant en son centre, n'était pas sans rappeler Diem Bien Phu. Les conditions climatiques compliquaient la tâche des défenseurs, plongeant la bases dans le brouillard une bonne partie de la matinée durant les premiers mois de l'année.
Fin 1967, les renseignements militaires firent état de la concentration de deux divisions communistes autour de Khe Sanh. Un officier communiste prisonnier fit état d'une attaque imminente sur la base.
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Base de Khe San
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La bataille commence le 21/01/1968 par l'attaque d'un avant poste. A la fin de l'action au sol, l'artillerie communiste commença à entrer en action détruisant entre autres le dépôt de 1360 tonnes de munitions et endommageant sévèrement la piste d'atterrage. Le 26ème Marines se replia à l'intérieur du périmètre du camp retranché, tandis que les civils étaient évacués par hélicoptère vers Da Nang.
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Restes d'une CH 53 |
C130 ravitaillants la Base |
Les Sea bees se mirent au travail mais ne parvinrent pas à réparer la piste pour permettre l'atterrissage de gros porteurs en toute sécurité. Entre temps l'offensive du Têt se généralisa sur tout le territoire, mais l'étau sur Khe Sanh ne se relâcha pas.
Devant faire face à d'autre problèmes, le commandement américain décida que la base devait être ravitaillée et défendue par air.
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Parachutage |
Face aux 5000 GI et alliés se trouvaient deux divisions communistes, les 320ème et 325ème, fortes de 18000 hommes. Mais les communistes firent les frais d'une nouvelle arme, les capteurs électroniques, que les américains avaient lancés sur tous les axes d'efforts et de communication ainsi qu'autour de la base.
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Ces «armes» étaient au stade des essais juste avant l'offensive du Têt. Elle furent testées en vraie grandeur durant cette bataille. L'hélicoptère fut d'un grand secours, car les troupes chargées de cette tâche ne pouvaient pénétrer profondément en territoire adverse. L'hélicoptère permit d'acheminer des équipes profondément et de créer des véritables ceintures de sécurité autour du périmètre défensif. A titre d'exemple, les capteurs signalèrent une activité anormale aux alentours d'une montagne qui surplombe la base. Forts de cette information, les services de renseignements américains déduisent qu'une attaque doit avoir lieu dans ce secteur (colline 881). A l'aube du 5 février, les abords de cette colline sont noyés sous un déluge de feu. L'attaque n'aura jamais lieu. Le 7 Février, les communistes attaquent le camp des forces spéciales, situé à l'ouest de Khe Sanh, avec des blindés PT-76. Devant l'importance des forces ennemies, le camp est abandonné et les survivants se replient sur Khe Sanh. Tout l'effort des troupes nord vietnamiennes se reporta donc sur le camp retranché lui-même.
Le 9 février, le périmètre défensif fut attaqué
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Malgré un pilonnage intense des abords du camp (54000 tonnes de napalm furent utilisées), les forces communistes réussirent à installer nombre de pièces d'artillerie antiaérienne et de campagne autour du camp. Ces pièces entraînèrent la perte d'appareils de ravitaillement et d'hélicoptères (6 avions et 17 hélicoptères furent ainsi perdus). Pour faire face à cette menace, les équipages des appareils mirent au point une tactique simple, utilisant le fait que les appareils cargo possèdent un plancher roulant. Ils décidèrent de procéder de la façon suivante : dès que l'appareil touchait le sol et roulait à vitesse réduite, le soutier libérait les palettes, le pilote remettant les gaz, les palettes étaient propulsées à l'extérieur de la carlingue et l'avion pouvait reprendre l'air dans les 30 secondes suivants son atterrissage.
Durant tout le mois de février, les Marines subirent des bombardements intenses de la part des forces communistes (1000 obus en moyenne). A ces bombardements, il faut ajouter les attaques terrestres sur les avants postes. Pour pouvoir lutter efficacement contre l'ennemi, le colonel Lownds eut l'idée de faire croire à ses hommes que les communistes creusaient des tunnels dans le but de surgir à un moment donné au milieu de la base. Pour lutter contre ce danger, il organisa des équipes anti-furets qui plantaient des pieux équipés des stéthoscopes tout autour de la base. Toutefois, la topographie du site (plateau entouré de profonds talwegs) ne permettait pas aux forces communistes de creuser des tunnels, mais seulement des galeries d'approche bien camouflées.
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Colline 881 |
Rock Pile de nos jours |
Parallèlement à cette guerre des tranchées, il fallut faire face à une guerre des tireurs d'élite. En effet, dans les deux camps, les tireurs d'élite s'en donnèrent à cœur joie. Une anecdote : un tireur communiste réussit à blesser quinze américains avant d'être trahi par un éclat de soleil. Le problème fut réglé par un coup de 106 sans recul.
Le 29 février, un assaut massif fut lancé contre le camp retranché. Trahi par les capteurs électroniques, il fut brisé net par l'intervention massive de l'aviation tactique (il faut savoir qu'un bombardement aérien permet de «nettoyer» 50 hectares de terrain en une seule frappe) et un barrage d'artillerie. Vers le 15 mars, les services de renseignements américains eurent la confirmation que les troupes communistes se retirer de Khe Sanh. Le 1er avril, il fut décidé de mettre en œuvre le plan Pegasus qui prévoyait la relève de la garnison. Le 5 avril, une nouvelle attaque fut brisée. Le 12 avril, l'axe routier était dégagé. Le 14 avril, le siège était officiellement terminé et les troupes communistes battaient en retraite.
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CONSEQUENCES
Le général Giap et son état major reconnurent que les progrès technologiques rendaient un nouveau Dien Bien Phu impossible. Aussi longtemps que les Américains soutiendraient massivement les forces sud-vietnamiennes aucune bataille décisive ne pourrait être gagnée. Du coté américain, on se rendit compte que le moral et l'agressivité des troupes communistes ne pourraient être entamés. La seule solution ne pouvait être que la négociation.
CONCLUSIONS
Cette guerre provoqua un grave traumatisme dans la société américaine et fit douter un temps le peuple américain de son destin. Il fallut attendre l'ère Reagan pour que l'Amérique retrouve confiance en elle, lui permettant ainsi de retrouver (pour le bien ou le malheur des autres) son rôle de Leadership mondial ; rôle accentué par la désagrégation du bloc soviétique.
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FORCES EN PRESENCE
USA/ ARVN AVN/ VIET-CONG
9 ° Rgt Marines à 1 btn 304 ° Division
26° Rgt Marines à 3 btns 325 ° Division
37° Rgt Rangers ARVN
TOTAL 6000 HOMMES TOTAL 20 000 HOMMES
3 batteries de 105 mm Pièces de 152mm et 130mm
1 batterie de 155 mm Chars PT 76
1 batterie de mortier de 107 mm Mortiers et LRM
18 pièces de 175 mm
TOTAL 46 Pièces
10 canons SR 106 mm
6 canons de char de 90 MM
2 M42 Chars anti-aérien avec 2 X40 MM
2 M 55 (quadruples calibre 50)
SOUTIEN AERIEN
300 Sorties aériennes / jour
BILAN
11276 Tonnes de ravitaillement larguées
99700 Tonnes de Bombes larguées
Pertes Matérielles
6 avions et 17 hélicoptères détruits 2 canons AA
207 armes lourdes
557 armes
17 véhicules (y compris chars PT76)
Pertes Humaines
199 morts 1500/10000 morts
1600 Bléssés
2 MIA
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Green Berets |