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Sur les 40 moines existant à l’origine – 5 sculptées par Jean de Cambrai, 35 par Étienne Bobillet et Paul Mosselmann qui ont terminé le tombeau vers 1450-53 –, seuls 29 ont été retrouvés à ce jour, disséminées dans les musées du monde entier. Le musée du Berry à Bourges en conserve 10 et 2 autres sont au Louvre.
La paire que s’apprête à vendre Christie’s était conservée, elle, depuis 1807, dans la famille Péan de Saint-Gilles, liée par mariage en 1876 au baron Denys Cochin.
Le 27 janvier 2013, la commission consultative des Trésors nationaux avait obtenu le classement de ces deux statuettes comme « Trésor national » ce qui interdisait leur sortie du territoire pour 30 mois. Le temps de permettre aux musées français de réunir les fonds pour les acquérir en trouvant des mécènes (qui peuvent alors déduire 90 % des dons de leur impôt).Selon la commission, il s’agissait en effet de « poursuivre la reconstitution de ce monument funéraire d’origine prestigieuse et lié à l’histoire de France ». Las, une offre aurait été faite aux propriétaires mais à un montant jugé, par eux, trop inférieur à l’estimation des œuvres, située entre 4,5 à 5,5 millions d’euros.
Il faut dire qu’en 2009, deux autres pleurants provenant du même tombeau du Duc de Berry, en albâtre ceux-là et sculptés par Étienne Bobillet, provenant du même propriétaire, avaient déjà été mis en vente. Classés également « trésor national », ils étaient au départ estimés « seulement » entre 500 000 et 800 000 euros, une somme que n’avaient pourtant pas pu réunir les musées français.Soumis au feu des enchères chez Christie’s le 8 novembre 2013, leur prix s’était finalement envolé à plus de 4 millions d’euros, et c’est un collectionneur privé qui avait emporté les œuvres. Fort de ce précédent, Christie’s a donc, cette fois, annoncé d’emblée une estimation très haute.
Le 126/06/ 2016
les Deux pleurants du tombeau du duc de Berry, préemptés par le Louvre.
Leux chefs-d'oeuvre de la sculpture médiévale, les derniers pleurants du tombeau du duc de Berry (début du XVe siècle), ont été adjugés plus de 5 millions d'euros mercredi chez Christie's à Paris et immédiatement préemptés par le Louvre, a-t-on appris auprès de la maison d'enchères. Représentés dans une attitude traditionnelle de désolation et vêtus d'un drapé, ces deux personnages en marbre ont été exécutés vers 1410-1416 par Jean de Cambrai, un des grands sculpteurs de son temps. Estimés entre 4,5 et 5,5 millions d'euros, ils ont été vendus 5,025 millions. Le produit total de la vente a atteint 6.594.338 euros.
Le musée du Louvre s'est réjoui dans un communiqué de l'acquisition de ces pleurants, "oeuvres majeures du Moyen Age". Permise par "le soutien actif du ministère de la Culture", l'arrivée au Louvre de ces deux pièces, issues d'une collection privée, complète ainsi la collection du département des Sculptures du musée, "une des plus importantes au monde". Le tombeau commandé par Jean de France, duc de Berry, pour être érigé dans la Sainte-Chapelle de Bourges, comprenait un gisant sur une dalle de marbre, avec un soubassement décoré de quarante pleurants. Mort en 1438, Jean de Cambrai n'a sculpté que le gisant et cinq pleurants (l'un est au musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg et les deux autres au musée de Bourges).
Ces statuettes viennent rejoindre au Louvre deux pleurants en albâtre, issus du même tombeau et exécutés au milieu du XVe siècle par Étienne Bobillet et Paul Mosselmann sur commande de Charles VII. Transporté dans la cathédrale de Bourges, le tombeau fut très endommagé à la Révolution. 29 pleurants ayant échappé aux destructions ont été répertoriés. Jean de France, grand mécène de son époque, est notamment le commanditaire du manuscrit enluminé des "Très riches heures du duc de Berry".
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