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Cette couronne a été trouvée à Erythrées, Asie Mineure, où elle a peut-être été fabriquée au IVe siècle av. J.-C. Elle est garnie de feuilles de laurier et ponctuée de petites baies, aujourd'hui détachées. L'exactitude des détails du feuillage montre le goût des orfèvres grecs pour le naturalisme. Ce type de parure, répandu à l'époque classique, était utilisé en des circonstances variées ; on en offrait au souverain protecteur de la cité, aux magistrats, aux statues des dieux et aux défunts.
Un témoin de l'orfèvrerie de l'époque classique
Cette couronne a rejoint les collections du Louvre en 1900, grâce à la générosité de Paul Gaudin. Elle a été découverte à Erythrées, une cité du centre de la côte d'Asie Mineure (actuelle Turquie). C'est vraisemblablement dans cette région de l'Orient hellénisé qu'elle a été fabriquée par moulage et martelage d'une tôle d'or, au IVe siècle av. J.-C. L'orfèvrerie grecque connaît alors un nouvel essor : les artistes font preuve d'une grande inventivité, les formes se diversifient et le répertoire décoratif s'enrichit.
Une parure funéraire, votive ou cérémonielle
Ce type de parure semble avoir été abondamment produit dans le monde grec durant la période classique, remplaçant progressivement les bandeaux en or fabriqués à l'époque archaïque. La mode de ces couronnes est attestée par de nombreux exemplaires mis au jour au cours des XIXe et XXe siècles, en particulier dans des sépultures. Elles étaient utilisées en des circonstances variées : à l'occasion de cérémonies civiques, de fêtes religieuses ou de funérailles. On les offrait au souverain protecteur de la cité (à l'exemple des citoyens de Délos vis-à-vis d'Eumène II de Pergame), aux magistrats, aux divinités dont les statues en étaient parfois parées, et aux défunts de haut rang.
Un grand sens du naturalisme
Ces prestigieux ornements sont toujours inspirés de l'observation scrupuleuse de la nature. A cette époque, les orfèvres manifestent en effet un grand souci de naturalisme, en imitant avec force exactitude divers fruits et feuillages : chêne, myrte, olivier, laurier, lierre, etc. L'armature de cet exemplaire, qui est constituée d'une tige en or fourrée de bronze, est ici garnie de fines feuilles de laurier et de petites baies groupées par cinq, aujourd'hui détachées de la couronne. Ce sens du naturalisme s'explique notamment par l'habitude d'offrir des couronnes réalisées en vrai feuillage, une tradition qui a longtemps prévalu et qui s'est maintenue au-delà de l'époque classique.