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Article cité en référence
Premier Âge du Fer – IXe au IVe siècle avant J.C.Premières découvertesEn 1846, le tumulus de la Garenne est observé archéologiquement par J. B. H. Bourée, qui met en évidence une sépulture à char de la fin du VIe siècle avant J.C. La sépulture ne sera pas totalement comprise à cette époque. D’autres tumuli seront fouillés sous Napoléon III, cherchant vainement à mettre en évidence des tombes de gaulois, dernières victimes de la Guerre des Gaules avant le siège d’Alésia ! Le tumulus de la Butte à Sainte Colombe est étudié en 1863. Les premiers éléments mobiliers en or y sont découverts et les premières observations mettant en évidence l’existence des vestiges d’un char à quatre roues y sont réalisées. Formation d’une première théorie : concept des résidences princières En 1930 les archéologues allemands tentent de mettre en évidence des résidences princières associées aux sites fortifiés contemporains des riches tumuli (cas du Heuneburg). Les fouilles abandonnées en 1942 reprennent à partir de 1951 sous la direction de Kimmig et Dehn. La découverte de la tombe de Vix en 1953 permet de souligner que le phénomène observé dans l’Allemagne du Sud n’est pas si étroitement localisé et que ce dernier s’étend en fait a monde Hallstattien. Dans tous les cas alors observés, les riches tumuli “princiers” sont systématiquement associés à des sites fortifiés du Premier Âge du Fer, qui les désignent presque automatiquement comme le lieu de résidence d’aristocrates. Le concept des “Fürstensitze” ainsi bâti va perdurer jusque dans les années 80. Les recherches récentes, qui s’intensifient de 1970 à 1990 permettent d’identifier de nouveaux sites (Chatillon-sur-Glane, Fribourg ; Münsterberg, Bavière…). Les premières synthèses permettent d’affirmer que le phénomène hallstattien est donc de dimension européenne, de la Bourgogne à la Bavière. Mais les différentes théories s’affrontent : si pour l’école historiciste allemande il s’agit d’une forme primitive de féodalité, l’école anglo-saxonne privilégie un fonctionnement centralisateur de ces “résidences princières” qui serait le lieu de concentration de biens et de marchandises locales destinées à être échangées avec le monde méditerranéen, associés à une redistribution locale. Ce système serait organisé autour d’un maillage hiérarchisé mettant en relation différents sites d’importances variables. Kimmig (Kimmig, 1969) propose trois critères de reconnaissance des Fürstensitze : 1. Leur situation géographique privilégiée, très souvent fortifiée et propice aux communications ; 2. La présence de tumuli riches en objets funéraires se trouvant plus ou moins éloignés du site et pouvant sans peine être qualifiées de tombes seigneuriales ; 3. La présence inattendue d’objets d’autres cultures souvent d’origine méditerranéenne et se trouvant à l’emplacement même de l’habitat.
Synthèse récente et thèses actuelles
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Char de prestige à usage funéraire du Hallstatt. Il est composé de quatre roues, d’un long timon et d’éléments de décoration en fer ou en bronze |
La tombe de Vix (Châtillon sur Seine)
Cratère géant en bronze d’origine méditerranéenne découverte dans la tombe de la « Dame de Vix ». Hallstatt. |
A Vix, la chambre funéraire était carrée, creusée à même le sol sur 3 mètres. Un coffrage en bois assurait le maintien de l’édifice recouvert d’un important tumulus de pierre. Un char à quatre roues accueillait le squelette d’une femme d’une quarantaine d’années, accompagnée d’un cratère en bronze gigantesque ainsi que de mobilier en bronze et de vaisselle d’importation méditerranéenne.
Les sépultures du Hallstatt moyen contiennent encore la grande épée qui disparaît au Hallstatt final, parfois remplacée par un poignard. Ce sont principalement les symboles du pouvoir qui sont alors représentés : parure de qualités exceptionnelle (diadème, bracelet, collier en ambre, or, corail et bronze), vaisselle métallique indigène ou importée (bassins, chaudrons, situles, lébés, puisoirs, phiales, oenochoés à la phase finale notamment, cratères monumentaux…) ; la céramique importée (coupes, canthares) est plus rare. Le passage aux chefferies laténiennes se caractérisent par un appauvrissement du mobilier et au recours au char de guerre à deux roues.
Parmi le mobilier caractéristique, notons la grande épée en fer associée au rasoir dans les riches tombes masculines. On observe également des perles d’ambre, des bracelets en lignite, des bracelets en bronze à relief, des cistes à cordon (seau en tôle de bronze chaudronnée et rivetée qui renforce la solidité du récipient l’aide de martelage créant des renflements horizontaux appelés cordons).Le mobilier funéraire. Le mobilier caractéristique se compose de brassards tonnelets, de plaques de ceinture, de pectoraux ajourés avec pendeloques-rouelles et de disques de bronze (élément de parure féminin cousu sur les vêtements au niveau de l’abdomen).
Les bracelets. Les gros bracelets à oves, les torques tubulaires et les bracelets en schiste sont caractéristiques.
• Hallstatt Ancien
Parmi le mobilier caractéristique, citons les épées en bronze, les grandes épées en fer à soie plate ou poignée en os (épée de cavalier), les rasoirs en bronze à tranchant incurvé ainsi que les fibules renflées et massives à décor gravé (fibules à sanguisuga).
Grande épée en bronze et grande épée en fer, typique des tombes du Hallstatt. Bourgogne. |
• Hallstatt Moyen
Citons les poignards en fer à “antennes”, éléments de parures (bracelets, armilles – bracelets filiformes portés en nombre), les plaques de ceinture en bronze décorées, pendeloques (rouelles), les anneaux de bras en schiste ou en bronze (brassards tonnelets) décorés par gravure, et les fibules (serpentiformes à arc et disque d’arrêt)…
• Hallstatt Final
Remarquons notamment les bijoux en bronze (bracelets, anneaux de bras et de chevilles, torques) ou les fibules (à long ressort enroulé autour d’un axe et ornée de timbales et de cupules, parfois rehaussées d’une perle de corail).
Presque toujours les habitats de hauteur de l’Âge du fer se superposent à des enceintes antérieures, sans pour autant que la continuité de l’occupation soit assurée. L’alliance de la terre et de la pierre, associé au bois est caractéristique de l’Âge du Bronze et du Premier Âge du Fer. Il s’agit souvent de citadelles destinées à être vues de loin et à afficher la puissance d’un groupe.
Dans le cas d’Etaules en Côte d’Or, un rempart en pierre sèche rehausse les défenses de l’âge du Bronze. Son effondrement a nécessité le renforcement du barrage de défense et la construction d’un deuxième rehaussement en pierre associé à un poutrage en bois. Notons que beaucoup de ces sites sont abandonnés au Ve siècle.
Au Deuxième Âge du Fer, l’oppidum, qui répond à d’autres besoins, supplante les fortifications hallstattiennes.
Le monde Hallstattien et sa relation avec la Méditerranée
Depuis la fin de l’Âge du Bronze, des récipients de bronze issus de la Méditerranée sont déposés dans les tombes des élites. Ces objets ont des provenances diverses et leur exportation les a fait passer par différents intermédiaires. Parmi les mobiliers les plus représentés, les vases de bronze dominent au début, puis sont suivis au VIIe siècle par les situles et les cistes à cordons. Ils sont déposés dans les tombes princières du VIIe siècle, associés à une grande épée en fer, marque de la caste guerrière.
Parmi les innovations importées, l’adoption de la fibule qui prend la place de l’épingle pour la fixation des vêtements s’impose. la forme la plus ancienne est à arc serpentiforme à disque d’arrêt et provient en général d’Italie du Nord. Le type est très rapidement imité.
Du IXe au VIe siècle, la fracture sociale s’accroît. Les tumuli sont d’abord réservés à une caste de guerriers, cavaliers possédant des épées. Au VIe siècle, une classe particulièrement riche de guerrier se démarque, enterrée dans des chars à quatre roues accompagnés de mobilier exceptionnellement riche. A la fin du VIe siècle, c’est alors l’époque des tumuli monumentaux, qui abritent les dépouilles d’une classe supérieure très différenciée, et qui concentre le pouvoir et la richesse. Cependant, dans le début du Ve siècle, la société s’écroule hiérarchiquement.
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