Secteur Fortifié de Savoie SFS
Le Secteur Fortifié de Savoie fait partie de la ligne dite Maginot qui fut ainsi appelé en hommage à André Maginot Ministre de la Guerre (et ancien combattant ) entre le 3/11/1929 et le 17/02/1930
le réseau de Barbelés est large de 12,5 mètres, soit six rangs de piquets en forme de queues de cochon d'un mètre de haut qui soutiennent les fils en formant des vagues, avec des ardillons plantés dans le sol et dépassant de 20 cm. Son rôle : freiner l'infanterie assaillante pour que les mitrailleuses puissent la faucher.
Contrairement aux ouvrages, les casemates ne sont pas reliées entre elles par galerie, et ne sont armées d'aucune tourelle. Leur équipement, bien que restreint, est à peu près le même que les ouvrages (petite usine, petite salle des filtres, etc.).Il s'agit en fait de casernes souterraines équipées uniquement pour le combat rapproché.
L ouvrage Saint Gobain L'ouvrage tire son nom d'une usine du groupe Saint Gobain au dessus du site de laquelle il a été construit.
L'ouvrage comporte au total :
La cloche GFM du bloc 3 était équipée d'un périscope type J2. Cet observatoire d'artillerie était codé O5 et rattaché à l'ouvrage de PAS du ROC. Initialement prévu pour être une cloche VDP, celle-ci a été remplacée par une GFM/J2 par souci d'économie compte tenu du faible champ de vue de l'ouvrage.Ce même bloc comporte un créneau optique orienté vers l'ouvrage de SAINT ANTOINE. Bloc 1 (ex-casemate C1 du projet initial) :
HISTORIQUE, Construction
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Les débats concernant ce bloc portent donc surtout sur le créneau optique car c'est le premier de ce type traité par la Direction de Grenoble. La Direction du Matériel de la Télégraphie Militaire fait donc une longue liste de commentaires et corrections en demandant à ce que celles-ci soient appliquées sur les projets locaux futurs (voir à ce propos la fiche wikimaginot sur la communication optique). L'observatoire se voit au passage confirmé sa fonction primaire d'observation au profit des 81mm du bloc C1 (B1) de l'ouvrage. Le projet du bloc est validé le 10 Novembre 1932 (DM 5120 2/4 S) mais ne sera coulé qu'à la belle saison de 1933, en même temps que le bloc 2.
Les travaux de 1932 permettent de réaliser le déroctage de l'ensemble des galeries et locaux à section finale, à l'exception de la galerie menant à l'observatoire. Les revêtements et maçonneries intérieures ont débuté avec ceux des galeries menant aux blocs C1 et C3, ainsi qu'un certain nombre de locaux du casernement.
En fin d'année, les blocs C1 (B1) et C3 (B4) sont coulés et leurs enduits internes sont en cours, ainsi que le rocaillage externe et le raccordement au terrain.
Du côté conception, c'est le bloc C2 (bloc 2 ultérieur) qui est examiné ensuite. Là encore le besoin est prioritaire car les substructions sont déjà en grande parties percées, ainsi que le puits vertical d'accès. Sa coulée est d'ailleurs prévue dés que les températures le permettront, en Mars ou Avril 1933. Le projet du bloc est présenté le 17 Décembre 1932 (projet 1393/S de la Direction de Grenoble). Il génère les demandes de modifications les plus importantes suivantes :
- pour une raison non élucidée, le puits du bloc - déjà réalisé - n'a pas été percé exactement parallèle à l'orientation prévue pour la chambre de tir des mortiers de 81mm Mle 1932. Cette erreur nécessite un ajustement du plan du bloc pour corriger ce désaxage de quelques degrés. en conséquence la chambre de tir des 81mm ne sera pas exactement rectangulaire.
- le type de monte-charge et le puits nécessaire à la manutention des mortiers ne sont pas encore finalisés, en attente d'essais et d'ajustements réalisés sur la casemate de 81mm du METRICH. Ces éléments du projet sont "réservés" et seront traités plus tard.
- la chambre de tir JM/AC est jugée trop vaste. Présentée en protection 3 car justiciable de tirs frontaux, la façade est très épaisse et nécessite la mise en place d'une niche intérieure pour permettre une épaisseur de paroi au droit des créneaux de 1,75 mètres, affaiblissant du coup le mur et rendant la protection 3 peu utile. La façade de la chambre de tir JM/AC sera donc ramenée à la protection 2. Celle des mortiers de 81mm reste en protection 3. Des économies sont ainsi réalisées. A contrario les besoins en stockage munitions dans le bloc ont été sous-estimés.
- le projet prévoit une cloche GFM, qui n'était pas prévue au départ, en sus de la cloche JM. La CORF approuve cette décision, améliorant la défense périmétrique de l'ouvrage grace à son Mo50.
- il est demandé de rehausser la cloche JM car sa position initiale demandait un déroctage important du champ de tir.
1933 :
Ces nombreux commentaires et l'arrivée des nouvelles informations manquantes nécessitent le renvoi d'un correctif du bloc C2 qui prenne tout cela en compte, pour approbation. Ceci est fait le 19 Janvier 1933 (projet corrigé 92/S). L'approbation finale intervient le 21 Février 1933 (DM 786 2/4 S).
Le printemps 1933 voit la reprise du chantier extérieur et le début de coulée des blocs C2 et C'2 (B2 et B3). Sans attendre cela, dés le 13 Janvier la question du bloc d'entrée mixte est examinée (projet 47/S de la DG Grenoble). La Direction des Matériels du Génie soulève un désaccord concernant la situation initiale du local TSF, jugée trop proche de l'aéro-refroidisseur, appareil très bruyant nécessité par la pauvreté de l'approvisionnement en eau de l'ouvrage. L'objection est jugée recevable par le Général Inspecteur Technique des Travaux de Fortification (ITTF), qui demande début Février à la Direction de Grenoble de regarder une alternative avec local TSF dans l'aile opposée (aile Nord) du bloc. La CORF, si elle est techniquement d'accord avec le projet, fait remarquer que celui-ci ressort maintenant à 894.000 F pour une estimation initiale de 800.000 F, ce qui est inacceptable en l'état et doit être compensé d'une façon ou d'une autre. L'ITTF propose donc un schéma de bloc d'entrée plus compact, avec façade reculée d'un bon mètre et dalle de toiture d'une surface moindre pour regagner en cubage de béton. Les chambres de tir se trouvent amoindries mais cet "inconfort" est jugé acceptable par le ministère et la CORF, qui précise au passage que les deux créneaux FM de façade et la cloche GFM offrent une protection d'infanterie très acceptable. Le projet est approuvé selon ces directives le 17 Mars 1933 (DM 1278 2/4 S), juste à temps pour le début de la campagne de travaux 1933.
Au 1er Avril 1933, l'avancement du chantier est le suivant :
- Terrassements intérieurs et extérieurs : 55%
- Bétonnage : 39%
- Route d'accès achevée.
La période estivale et automnale de 1933 permet la coulée de l'ensemble des blocs restants (dans l'ordre, B1 en été puis B4 et enfin l'entrée en Novembre) ainsi que les radiers de galeries et la pose de la voie de 0,60m. Courant de l'été, le torrent est détourné et canalisé au niveau de l'entrée et une aire de retournement pour camions est terrassée.
Fin 1933, le gros oeuvre de la construction peut être considéré comme pratiquement achevé, hors galerie d'amenée d'eau qui reste à définir. Le bloc C3 (futur bloc 4) reçoit ses jumelages en Novembre, mais sans évacuation des douilles.
Le marché de la centrale électrique est approuvé fin 1933, pour réalisation au printemps 1934 (marché adjugé à la société "La Chaléassière").
1934 :
L'approbation des projets de ventilation, chauffage, et alimentation en eau sont préparées à leur tour courant 1934.
Le cas de l'alimentation en eau est particulier car l'ouvrage était dés le départ prévu en 1931 pour être pourvue par prise d'eau sur le ruisseau adjacent. Le projet d'adduction d'eau finalisé est soumis pour approbation le 26 Mai 1934 (dossier 1011/S de la DG de Grenoble). Celui-ci soulève un tollé (poli...) de la part de l'ITTF, la STG et la CORF au motif que la prise d'eau prévue est trop proche de l'ouvrage (sous la route, à quelques dizaines de mètres du B1), fragile, exposé à une éventuelle contamination malveillante et justiciable d'une destruction immédiate en cas de bombardement du B1. La STG va jusqu'à considérer cela comme juste bon pour le temps de paix et suggère de prévoir une alimentation de l'ouvrage "en temps de guerre" par camion citerne... Ce mode d'alimentation nécessite aussi une installation de traitement et de décontamination complexe et couteuse : l'ensemble du dispositif revient à 200.000 F. Un premier rectificatif, avec bassin de décantation supérieur protégé par un bloc bétonné, est proposé. Il est lui-même retoqué et suivi d'un 2e rectificatif déplaçant ce bloc bétonné 50 mètres plus haut, au-dessus de la route, protégé par les GFM de l'ouvrage et entouré d'un réseau de fil de fer barbelé particulier. Cela sera finalement approuvé début 1935 et construit en l'état. Le percement de la galerie de liaison entre la prise d'eau et l'ouvrage est néanmoins entamée dés l'automne 1934, avec revêtement intérieur en Décembre de l'année.
Les cuirassements, réceptionnés durant l'année 1933, font l'objet d'un marché de pose spécifique passé à la Société Dauphinoise d'Etudes et de Montage et sont installés progressivement durant l'hiver 1933-1934, avec scellement bétonné au printemps 1934 dés le retour de bonnes températures. La pose des cloches est terminée en Avril 1934, celle du pont-levis de l'entrée et des monte-charges à l'automne 1934.
Début 1934 deux jumelages sont déjà en place. L'ouvrage est le premier de Maurienne à recevoir l'ensemble de l'armement lourd d'infanterie (mortiers de 81mm), installé courant 1934. L'installation de la centrale électrogène intervient à l'été 1934 avec un peu de retard. Ce chantier particulier est achevé fin Aout et réceptionné fin Septembre. Cette installation est suivie du lancement de celles des réseaux électriques et de ventilation/chauffage en fin d'année (marché ventilation adjugé à la société "Guint & Flamand"). Parallèlement, le montage du plan incliné du bloc C3 (Bloc 4) est finalisé le 10 Octobre.
Parallèlement, le marché d'aménagement et de rectification des dessus de l'ouvrage (champs de tir, réseau barbelé…) est passé le 12 Février à la société Bringer & Tondut. Les travaux avancent durant toute l'année 1934. En fin d'année, 85% des roctages sont réalisés et le réseau est posé à 40%.
En Novembre 1934, le rapport d'avancement des travaux donne un taux de réalisation de 80%, ce qui en fait l'ouvrage le plus avancé du sous-secteur.
Fin d'année, le plan incliné du B4 et le pont-levis de l'entrée sont installés. La mise en place des monte-charges est planifiée début 1935. La centrale électrique a été installée par la société la Chaléassière et les premiers essais effectués. A ce stade, 6,9 Millions de F ont été dépensés et 1,4 restent à passer. Enfin l'étude des zones de servitude est en cours, en vue du classement en place de guerre.
1935 :
L'année 1935 est partiellement perdue du fait de la détente politique avec l'Italie. L'ouvrage, qui devait être terminé en cours de l'année, prend du retard même si les travaux ne s'arrêtent pas complètement. Le mot d'ordre est d'achever prioritairement ce qui a été commencé et de ne pas lancer si possible des nouveaux travaux. Dernier bloc à être coulé, le bloc de prise d'eau du torrent, au-dessus de la route d'Aussois, est construit au printemps 1935 juste avant clôture du contrat Bringer & Tondut.
Moment important, le pont-levis de l'entrée mixte est testé avec succès le 7 Juin 1935, le même jour que celui du SAINT ANTOINE. L'installation des réseaux d'éclairage et de force de l'ouvrage s'achève à la fin du même mois.
En Juin 1935, dans le cadre plus général de la question de l'équipement des ouvrages des Alpes en armes mixtes, la décision d'équiper en 1e urgence l'ouvrage d'une arme mixte dans la cloche JM du bloc 2 est prise (Note 35/ORF de la CORF). Celle-ci, du fait du retard en approvisionnement de ce type d'armement sur les Alpes ne sera jamais installée.
Le marché d'installation de la distribution d'eau et des égouts dans l'ouvrage est attribué en Septembre 1935 à la société SCARAMIGLIA de Modane pour un montant de 96.000 F. Sur les 27 sociétés consultées, seules 3 ont répondu à l'appel d'offre.
Les choses avancent plus lentement et les coupures se font sentir. L'avant-projet d' "amélioration des conditions d'habitabilité" dans l'ouvrage, consistant principalement à créer - à la demande des services centraux de santé - des douches pour le traitement des gazés et une morgue, est demandé et produit en Novembre 1935. Il subit dés début février 1936 un report sine-die comme pour tous les autres ouvrages du secteur car les maigres budgets sont à utiliser sur l'achèvement de ce qui est en cours plutôt que dans la création de nouveaux locaux (Note 30 F/S du 24/01/1936 du Gal BELHAGUE, alors inspecteur général du Génie et des fortifications). L'étude technique détaillée est malgré tout demandée pour des jours meilleurs et produite en Mai 1936, sans suites.
1936 et ultérieurement :
Si le réseau électrique est relativement opérationnel fin 1935, il faut attendre Mars 1936 pour l'achèvement de l'installation de la ventilation - hors mise en place des filtres - parallèlement à la mise en place des sas. En Mars, les derniers jumelages et supports FM sont mis en place, hors armement qui reste stocké à Modane car l'ouvrage est encore plein d'ouvriers civils. Les travaux de peinture intérieure débutent dans la foulée alors que s'achèvent l'installation du réseau de distribution d'eau. Le Génie de Chambéry considère alors - avec quelque optimisme - pouvoir transférer l'ouvrage à ses utilisateurs (71° BAF) vers la fin de l'été 1936. En réalité, la coupure quasi totale des budgets sur 1936 va reporter cette échéance d'un an.
Au 1er Octobre 1937, il est considéré comme utilisable - il l'est même techniquement dés fin 1936 - et attend encore quelques petits aménagements. C'est le premier gros ouvrage Maginot de Maurienne à être mis en service.
Un état des lieux effectué par la Chefferie de Chambéry en Novembre 1938 donne l'ouvrage réalisé à 99% :
- Gros oeuvre, usine et cuirassements achevés à 100%
- Aménagement intérieur finalisé à 100%.
- Armement installé à 100%.
- Transmissions : 80%
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