Tiré de ce site Malgré tout, que peut-on quand même dire de lui ? Vercingétorix signifie en langue gauloise « le grand chef des braves ». Il est né entre 82 et 74 avant J.-C. quelque part en pays arverne, l’Auvergne actuelle, la tribu la plus puissante de la Gaule au IIe siècle avant J.-C. Son père Celtill, noble riche et influent, rêve de transformer son titre de vergobret, magistrat suprême élu pour un an, en celui de roi, mais il est mis à mort par ses compatriotes. Il passe quelques années dans l’entourage de César qui croit ainsi s’assurer son appui. Cependant, il est élu chef de la coalition à Bibracte, sur le Mont Beuvray, en 52. Fait prisonnier à Alésia en septembre 52, sa renommée n’aura finalement duré que neuf mois. Sa légende ne faisait que commencer.
Le célèbre Statère en or de Vercingétorix UNE DECOUVERTE SENSATIONNELLE : LE STATERE EN OR DE VERCINGETORIXDans le courant du mois d'août 1852, on a trouvé à Pionsat, département du Puy-de-Dôme, ancienne province d'Auvergne ou pays des Arvernes, un certain nombre de monnaies gauloises. Ces monnaies, frappées en électrum (or mêlé d'argent), sont en général des variantes curieuses de pièces arvernes déjà connues ; mais parmi ces pièces, toutes fort intéressantes, il s'en est rencontré quelques-unes portant en belles lettres latines le nom tout entier du plus célèbre des chefs gaulois qui résistèrent à César, de Vercingétorix, fils de Celtillus.*
Le célèbre statère de Vercingétorix. Cliché BNF Le cabinet des médailles a acquis vingt et une de ces pièces, vestiges si précieux des dernières heures de l'indépendance gauloise, et entre autres la belle monnaie que reproduit notre gravure. Avant la découverte de Pionsat, les numismates connaissaient déjà, dans les médaillers de deux amateurs éclairés de Clermont en Auvergne, MM. Bouillet et Mioche, deux monnaies qu'on ne pouvait attribuer qu'à Vercingétorix. Dès l'année 1837, M. de la Saussaye avait même publié l'une de ces pièces dans la Revue numismatique. Le savant membre de l'Institut avait démontré que la pièce de M. Bouillet, sur laquelle on ne lisait que la fin du mot INGETORIXS, avait été émise par le célèbre chef des Arvernes ; malgré la solidité de ses arguments, quelques personnes doutaient encore de cette assertion. La découverte de la pièce de M. Mioche vint plus tard corroborer ce qu'on appelait seulement une hypothèse; cependant il restait quelques esprits rebelles, car la pièce de M. Mioche, qui porte le nom tout entier, n'a jamais été publiée. Aujourd'hui le doute n'est plus possible ; chacun peut voir dans le Cabinet national la monnaie à laquelle est consacré ce travail. On y lit en toutes lettres VERCINGETORIXS; cette légende est placée au bas d'une tête jeune et imberbe. Au revers, on voit un type fréquent sur les monnaies gauloises, un cheval lancé au galop, et au-dessous un vase à deux anses. Doit-on voir dans cette monnaie, qui a le poids des statères de Philippe II, roi de Macédoine, père d'Alexandre, l'effigie du héros gaulois, ou simplement un souvenir peu fidèle de l'Apollon qui décorait la face de ces statères? Vercingétorix, issu d'une famille illustre de la cité des Ârvernes, peuple de l'Auvergne, était fils d'un certain Celtillus, qui avait été chef de toute la Gaule et qui, soupçonné d'aspirer à la tyrannie, avait péri sous les coups des siens. Vercingétorix hérita des richesses de son père et de son patronage sur de nombreux clients : sa générosité, son éloquence, la noblesse de ses traits, sa taille élevée et élégante, sa bravoure, lui concilièrent de bonne heure l'affection et le respect de ses compatriotes. Animé d'un ardent amour de son pays, Vercingétorix employa son influence à faire des ennemis au nom romain : aussi, l'an 52 avant Jésus-Christ, lorsque la nouvelle du soulèvement des Carnutes (peuples de Chartres et de l'Orléanais), qui avaient repris Genabum (Orléans), parvint jusque dans les montagnes de l'Auvergne, portée, selon la coutume, par les cris des peuples de bourgade en bourgade, le jeune Arverne résolut de prendre part à cette guerre sacrée. Il eut à lutter contre une opposition puissante, et Gobanitio, son oncle, chef du parti de la paix, réussit d'abord à le chasser de Gergovie (Clermont). Mais les patriotes reprirent bientôt le dessus, et Vercingétorix fut reconnu roi des Arvernes. A peine investi de l'autorité dans son pays, Vercingétorix noua des relations politiques avec les autres peuples de la Gaule, qui lui déférèrent le commandement suprême des forces de la confédération. Le jeune impérator, car telle est la traduction latine, donnée par César, du titre conféré par les Gaulois à Vercingétorix, s'occupa d'abord de former son armée à la discipline, et il y parvint en déployant la plus grande sévérité. La guerre ne tarda pas à commencer : César revint promptement de l'Italie; Vercingétorix lutta contre le plus grand capitaine de Rome et se montra digne d'un tel adversaire, non-seulement par sa valeur, mais encore par la portée et la hardiesse de ses conceptions politiques et militaires. Il comprit bien vite qu'il ne pourrait pas résister aux vieilles légions de César s'il s'obstinait à combattre en bataille rangée. Son plan, qu'il réussit à faire adopter à l'assemblée des chefs, consistait à brûler les villes, à ravager le pays, pour enfermer les Romains dans un désert. Cette conception, analogue à celle qui sauva les Russes en 1812, devait sauver la Gaule : les Romains, affamés, sans place de retraite, n'auraient pu résister aux attaques incessantes de la cavalerie gauloise ; par malheur elle ne fut exécutée qu'en partie. On brûla plus de vingt villes dans une seule journée ; mais les larmes des habitants d'Avaricum (Bourges) prévalurent contre la résolution de Vercingétorix, qui, cédant à la compassion et aux prières des autres généraux, consentit à laisser debout les murailles d'Avaricum que les Bituriges (les peuples du Berry) promettaient de défendre jusqu'à la mort. Ce qu'avait craint Vercingétorix se réalisa : les Romains s'emparèrent d'Avaricum et des provisions qu'on y avait accumulées; mais ils échouèrent devant Gergovie, défendue par Vercingétorix, qui eut la gloire de forcer César à lever le siège.
. Cette mort ne fut pas remarquée à Rome; mais nous, Français, fils de ces braves et malheureux Gaulois pour le salut desquels Vercingétorix se dévoua, nous lui devons une place d'honneur parmi les héros de la patrie. Le nom d'Arminius est populaire en Allemagne, celui de Vercingétorix devrait être encore plus familier à nos populations. Arminius défit quelques légions romaines, Vercingétorix donna sa vie pour le salut de ses concitoyens ! Aussi est-ce avec une joie véritable que nous faisons connaître ce curieux statère d'or qui a circulé parmi les assiégés d'Alise ; c'est avec une curiosité mêlée de respect que nous examinons ce petit morceau de métal qui a traversé tant de siècles pour nous faire connaître les traits de ce héros national. Si c'est une illusion, nous l'avouons, elle nous est chère, et il nous serait pénible de ne voir sur cette monnaie que la reproduction banale de je ne sais quel dieu du paganisme. Pourquoi l'Auvergne n'élèverait-elle point un jour, sur l'emplacement de l'ancienne Gergovie, une statue colossale au noble vaincu d'Alise ?[ce voeu fut exhaucé par Napoléon III] Si jamais ce vœu se réalise, il faudrait représenter Vercingétorix à cheval, revêtu de ses armes, et avec les traits nobles, réguliers et calmes que l'on admire sur ce statère découvert à Pionsat. NB. Cet article est extrait du "Magasin pittoresque", paru en 1853. Certains des voeux de son auteur, dont la statue et la constitution de Vercingétorix en héros national, ont été exhaucés. La monnaie présentée ci-dessus est probablement la monnaie gauloise la plus célèbre. PLUS D'INFOS SUR LES MONNAIES GAULOISES :Les images des Gaulois sur les monnaies romaines Le style des monnaies Gauloises Les précurseurs de la numismatique Gauloise au XIXème siècle Compte-rendu de l'Atlas des monnaies Gauloises par S. Reinach Gaule Monnaies Tribus Gaule SGL MAN Gaule Monnaies Trevires Trèves RGM
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