En 1129, sur l’ordre de Guilhem VI, seigneur de Montpellier, fils aîné de Guilhem V et de Ermessende de Melgueil, fut construite une petite chapelle. Il s’agissait, pour le Seigneur du Clapas, de retour de Palestine, de pouvoir déposer quelque part ici un morceau de la vraie Croix et plusieurs autres reliques qu’il avait ramenés de Terre Sainte. Cet oratoire disparut en 1562, au cours des guerres de religion. Le 30 novembre 1601, on posa une grande croix sur la place où s’élevait autrefois l’église de la Canourgue (nom issu de l’occitan Canorga, chanoine). La confrérie des Pénitents blancs (laïcs réguliers catholiques) achetèrent le sol et les ruines le 18 novembre 1604. Ils entreprirent la reconstruction d’un nouveau sanctuaire qui fut béni en 1609. L’édifice était de style roman, orienté à l’est, vers la lumière du soleil levant. Il avait un clocher très aigu, le chœur, ainsi que ses deux chapelles, étaient en cul-de-four (une voûte en quart de sphère, de la forme d’un four à pain). Une tribune s’élevait sur la porte d’entrée. Sous l’église se trouvait une sorte de crypte où reposaient de nobles personnages montpelliérains que nous n’avons pu identifier. Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1621, la chapelle fut à nouveau détruite. Les Pénitents blancs renoncèrent à relever les ruines et s’établirent en la Chapelle Sainte-Foy, rue Jacques-Cœur, à gauche de l’actuelle Esplanade Charles-de-Gaulle. Néanmoins, pour conserver le souvenir de l’oratoire de Guilhem VI, ils érigèrent le 31 octobre 1626, devant la maison de la Coquille, une croix fleurdelisée qu’ils transférèrent en 1789 sur l’emplacement occupé par la fontaine des Licornes. Elle fut détruite en 1791, mais les Pénitents blancs en firent élever une nouvelle au même endroit, le 13 septembre 1818. Une nouvelle cathédralePierre de Fenouillet, évêque de Montpellier, conçut alors le projet d’ériger sur cette place, après l’avoir agrandie, une nouvelle cathédrale. Mais les travaux commencés vers 1623, furent interrompus en 1629 sur l’ordre du Cardinal de Richelieu, qui, de retour du siège de Privas, ordonna la restauration de la Cathédrale Saint-Pierre. A côté de la porte d’entrée de l’hôtel Richer de Belleval (qui fut le siège de la mairie de 1816 à 1975), on avait élevé une fontaine de pierre, surmontée d’une urne, qui disparut en 1830. De nombreux projets faillirent voir le jour sur cette place.
En 1715, il fut question d’y placer la première statue de Louis XIV, puis, lorsqu’en 1795 on érigea la fontaine des Trois Grâces, on avait envisagé d’abord de la dresser place de la Canourgue. Enfin, en 1859, c’est la statue de l’archichancelier Cambacérès qui devait y être placée, mais, en raison de son homosexualité qui lui valait alors des attaques virulentes, sa sculpture fut reléguée sous le péristyle du Palais de Justice.
La fontaine des Licornes et le futur square La ville acheta, en 1855 et 1859, trois maisons pour les démolir afin d’agrandir la place et d’y créer un square. L’élargissement et le redressement de la rue de la Loge, nécessita en 1862 le reculement de certaine maisons. Le maire, David-Jules Pagézy, craignant la détérioration de la fontaine des Licornes trônant place des Etats du Languedoc (aujourd’hui place Jean-Jaurés) depuis 1770, demanda son transfert place de la Canourgue. Ce monument était l’œuvre d’un duo, l’architecte Jacques Donnat (1742-1827) et le sculpteur Etienne Dantoine (1737-1809) l’auteur des fameuses Trois Grâces de la place de la Comédie. La fontaine des Licornes représente des « chevaux marins » ou « licornes dressées », en l’honneur de Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries (1727-1801), au-dessus d’un bas-relief où est rappelée la bataille de Kloster Kampen. En effet, durant cette bataille (16 octobre 1760), le marquis de Castries sauva par son sang-froid une situation qui semblait perdue. Il sera à ce titre fait chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit le 30 mai 1762. Le 31 janvier 1867, le Conseil municipal votait le budget nécessaire à la création du square. Au nord de la place, devant la fontaine des Licornes, on plaça un bassin avec jet d’eau. Le 3 janvier 1868, le maire demanda à son Conseil de placer des bornes en pierre froide, hautes de un mètre dix et réunies entre elles par une forte chaîne de fer. Celles-ci ont longtemps servi de balançoire aux enfants du quartier. En 1964, ces bornes seront supprimées ou déplacées. Au cours des fouilles pratiquées devant la mairie lors de la création du square on découvrit une base de pilier hexagonal, un tambour de colonne couché, creusé en forme d’auge, ayant probablement servi de bénitier à la chapelle Sainte Croix. On trouva aussi des substructions, des pierres tombales ainsi que des ossements humains. Le square de la Canourgue ainsi décrit, fut remplacé, le 20 janvier 1905, par une place entourée de platanes et de micocouliers
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