Tiré de l article sité en réference Au matin du 22 juin 1812 Napoléon lancait une attaque fouidroyante contre la Russie La Grande Armée forte de 640.000 hommes traverse le Niemen et va s'emparer de Moscou. Ce sera une épopée grandiose mais tragique par bien des côtés : en témoignent les récentes découvertes archéologiques faites à Vilnius, en Lituanie le plus meridionnal des trois pays des rives orientales de la Baltique LA CAMPAGNE DE RUSSIE (1812) Après deux sanglantes batailles à Smolensk le 17 Août 1812 puis à la Moskova le 7 septembre, les troupes de l'Empreur font une entrée triomphale dans Moscou le 14 septembre 1812 Dans les jours suivants, un immense incendie va surgir dans cette ville dont la plupart des maisons sont en bois et la situation devient vite intenable pour les Français.. Le 19 octobre commence une Retraite qui va bientot devenirune véritable tragédie pour les soldats de la Grande Armée, Dès le début de novembrearrive le terrible hiver russe : le sol se couvre de neige, le thermomètre descend jusqu’à −22 °C, les chevaux meurent de froid ou sont abattus par les soldats affamés. Au matin du 9 décembre 1812, les survivants de la Grande Armée arrivent aux portes de Vilnius, épuisés de froid et de famine mais la moitié d'entre eux va trouver la mort. dans les jours suivants. Beaucoup de soldats, en effet, etaient victimes de graves gelures des nez, des mains ou des membres dont l'evolution se faisait souvent vers une gangrene mortelle Ceux qui n'avaient pas assez d'argent pour obtenir un abri sont morts de froid dans la neige. D'autres furent capturés par les cosaques, qui harcelaient la Grande Armée depuis les débuts de la retraite. Ainsi finit tragiquement la grande époppée de la Campagne de Russie : 200.000 morts (pour une moitié, morts au combat mais les autres de froid, de faim ou de maladie), sans compter tous les fuyards qui trouvèrent refuge chez les paysans, et bourgeois russes. Au total, c'est moins de 30.000 soldats qui pourront arriver jusqu'au Niémen, avec le Maréchal Murat. L'EPIDEMIE DE TYPHUS EXANTHEMATIQUE DE 1812 Au terme de recherches récentes, il apparaît que le plus redoutable ennemi de l'Armée impériale n'était pas, comme on l'a longtemps cru, le "Général Hiver" mais… les poux vecteurs, par leurs dejections, du redoutable typhus exenthematique provoqué par une Rickettsie (Rickettsia prowazeki) Dès l'arrivée à Smolensk, de nombreux soldats avaient été atteints de forte fièvre accompagée d'éruption de plaques rouges sur tout le corps Le typhus sévissait en Pologne et en Russie depuis de nombreuses années mais prit en 1812, des proportions dramatiques, en raison d'un été exceptionnellement chaud et aussi, des deplorables conditions d'hygiène chez les combattants,. Le soldat ne changeait pas de linge pendant plusieurs jours, c'était l’environnement idéal pour que des poux se nourrissent sur son corps et s’abritent dans les coutures de ses vêtements. Une fois les habits et la peau du soldat contaminés par les excréments de poux, la plus petite égratignure ou écorchure suffisait pour que le microbe du typhus pénètre dans le corps du soldat. Après un mois de campagne, 80.000 soldats avaient péri du typhus. Voici le récit d’un témoin oculaire direct d’une invasion de poux: "(Il) s’endormit sur un matelas de roseaux et ne tarda pas à être réveillé par l’activité des poux. Se découvrant littéralement couvert de bêtes, il enleva sa chemise et son pantalon et les jeta dans le feu. Ils explosèrent comme les tirs de deux rangées de fantassins. Il ne put s’en débarrasser pendant deux mois. Tous ses compagnons grouillaient de poux; beaucoup furent piqués et contractèrent la fièvre tachetée (typhus) Le comte Rochechouart, aristocrate français au service du tsar, raconte comment il a fait de son mieux pour empêcher les soldats russes de lancer les «vivants» des fenêtres de l'étage pour faire place à leurs propres blessés. Un autre temoin oculaire, l'écrivain allemand Ernst Moritz Arndt, arrivé en janvier 1813 voit " les cadavres gelés s'empiler sur trois étages et les entendre râler dans les rues quand des traîneaux allaient les chercher. Le nombre dez victimes s'accroissait tous les jours et il fallut creuser partout autour de Vinius d'énormes fosses communes. VILNIUS CIMETIERE DE LA GRANDE ARMEE Une gigantesque fosse commune a notamment été été découverte à Vilnius, en 2001 lors de travaux menés sur une ancienne base militaire soviétique On supposa d'abord qu'il s'agissait de victimes des holocaustes nazis ou communistes, mais à un examen plus appprofondi, il est apparu qu'il s'agissait des restes de soldats des armées Napoléoniennes venus se refugier en Lithuanie en décembre 1812. Ultérieurement ont été decouverts les restes de plus de 1700 hommes, principalement âgés de 15 à 25 ans enterrés dans des tranchée creusées en juin 1812 autour des fortifications de Vilnius alors que se rassemblait une armée de plus de 600 000 hommes destinés à envahir la Russie . Pendant la campagne de Russie, beaucoup de morts furent ensevelis dans les tranchées défensives qui avaient été creusées. C’est dans l’une de ces tranchées que, presque deux siècles plus tard, des ouvriers ont trouvé les vestiges de la Grande Armée de Napoléon. Tous ces soldats n'étaient pas français : les uniformes portent la marque de plus de 20 nationalités différentes selon les déclarations de Mr Olivier Poupard, chargé d'affaires à l'ambassade de France à Vilnius. " On sait l'importance qu'a pris, à notre époque, dans les recherches archéologiques, l'analyse des restes de pulpe dentaire, tissu mou vascularisé de la dent. Où il est possible de retrouver des fragments d'ADN spécifiques des bactéries qui ont contaminé l'individu et transité par son sang. L'équipe du Pr. Signoli a analysé les dents de 35 soldats revelant la prersence d'une rickettsie de type Rickettsia prowazekii a été retrouvée dans la pulpe dentaire de 7 soldats et des traces de Bartonella quintana sur trois corps. Ainsi a pu être confirmée la notion que l'armée napoléonienne de la retraite de Russie avaitété decimée par des infections transmises par les poux : un tiers des soldats enterrés à Vilnius en portent les traces Le Musée national de Vinius a récemment fait une exposition sur les nombreux souvenirs de l'aventure napoléonienne recueillis lors des fouilles archéologiques de 2001, ainsi :. . Bouton en alliage de cuivre et d'étain, estampillé '61', provenant d'une veste d'uniforme bleu, presque certainement celle d'un Hollandais. En effet, le 61e Régiment de ligne était en grande partie constitué de conscrits venus des Pays-Bas. . Plaque de casque, avec les restes d'une cocarde tricolore et d'un aigle impérial, . Bouton à manches, estampillé '29', probable vestige d'une recrue de la division Loison Une commémoration officielle de cette tragédie s'est tenue, le 1er juin 2003, au cimetière d'Antakalnis, près de Vinius : les restes de 3000 soldats français, décédés lors de la Retraite de 1812 ont ont été solennellement inhumés en présence d'une assistance nombreuse et des représentants des pouvoirs publics de France et de Lithuanie
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