.Tiré de ce site Comme celle de tous les tombeaux des enfants et des petits-enfants de Saint Louis enterrés à Royaumont, l’histoire du tombeau de Louis et Philippe d’Alençon, tous deux morts en bas âge, est relativement bien connue depuis l’époque moderne : représenté par Gaignières (il se trouvait alors sous un dais au nord de l’autel majeur) puis par Millin, il fut transféré au musée des Monuments français le 25 pluviôse an III. Alexandre Lenoir le présenta dans son jardin Élysée (musée du Louvre, département des Arts graphiques, album Lenoir, RF 5281, fol. 102). Sur ce dernier dessin, les enfants semblent avoir encore leur tête, mais il n’est pas impossible que cela relève en fait d’un projet de restitution de Lenoir. Transférés aux Chantiers de Saint-Denis, ils y firent, selon le témoignage de Guilhermy, l’objet d’une restauration au cours de laquelle leur polychromie fut retirée (mais là encore, il s’agissait probablement de la polychromie ajoutée sous la direction d’Alexandre Lenoir).
Le tombeau se compose de deux dalles de pierre, une par enfant, toutes deux ayant perdu leur partie inférieure. Les deux enfants sont représentés priant, la tête sur un coussin épais dont le travail des angles montre encore la richesse du tissu, sous des gâbles trilobés et sur un fond semé de fleurs de lys. Au-dessus de la tête de Louis se trouve également une fleur de lys tandis qu’au-dessus de celle de Philippe s’aperçoivent aujourd’hui encore les restes d’un ange qui soutenait le coussin ; cet ange est absent de la gravure de Millin et avait donc probablement partiellement disparu dès avant la Révolution, de même que l’animal aux pieds de Louis, que l’on devine encore sur le dessin de Gaignières. Aux pieds de Philippe se trouvait un chien, encore présent sur le dessin d’Alexandre Lenoir, mais aujourd’hui disparu. De part et d’autre de chacun des gâbles se trouvent deux écus, celui de dextre aux armes de Philippe d’Alençon (d’azur semé de fleurs de lys d’or à la bordure de gueules), celui de senestre, en revanche, illisible au moins depuis l’époque de Gaignières (il était probablement simplement peint). Les deux figures ont perdu leur visage et leurs mains. S’agissant d’un tombeau d’enfants morts en bas âge, respectivement en 1277 et en 1279, et manifestement conçus dès l’époque comme un ensemble, il est assez facile d’établir leur datation, qui ne saurait être postérieure à la mort des parents, Pierre d’Alençon en 1284 et Jeanne de Châtillon (dont c’était probablement les armes que l’on trouvait à dextre de chaque gâble) en 1291. Pour des sculptures du dernier quart du xiiie siècle, elles frappent par le caractère extrêmement calme, fluide et organisé de leur drapé, proche de celui des apôtres de la Sainte-Chapelle ou des gisants de la commande de Saint Louis, et apparaissent très conservatrices. Cela ne doit cependant pas surprendre, étant donné leur nature particulière. |
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