Rome Pincio Fonte di Anna Perenna
Pinciano
Regiones Quattuordecim Regio VII Via Lata
Photographies tirées de ce blog
À Rome , à deux pas de la Piazza Euclide, un site très spécial d’un grand intérêt pour l’histoire de la ville a été découvert. Ce lieu est encore presque totalement inconnu des habitants de la capitale. E n 1999, lors des travaux d’excavation effectués dans la Via Guidobaldo Del Monte pour la construction d’un parking souterrain, une source ancienne et une citerne ont été mises à jour La citerne, contenant des centaines de pièces de monnaie , des lampes à huile, un chaudron en cuivre et des conteneurs en plomb, contenant des figures anthropomorphes utilisées pour pratiquer la magie noire.
Les archéologues se sont demané à quel type de monument ils avaient à faire et à qui l attribuer
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En fait grace à 'une inscription apposée sur la surce ils ont pu lever le voile La source d'Anna Perenna est une fontaine votive datant du 4ème siècleAv JC dédiée au culte de la divinité romaine du même nom , découverte à Rome en 1999 et utilisée jusqu'au VIème siècle de notre ère Ceci a pu être etablit avec sureté grace à la dédicace faite par un affranchi en l'honneur des nymphes consacrées à Anna Perenna . A cela s'ajoute une autre inscription laissée par Suetonius Germanicus et son épouse Licinia pour remercier Anna Perenna pour leur deuxième victoire à un certamen, un concours probablement de prose ou de poésie.La découverte a permis de situer avec certitude l'emplacement d'origine du bois sacré d'Anna Perenna, déjà mentionné par Ovidio dans son ouvrage Fasti,et les archéologues ont pu admirer pour la première fois, un lieu de culte réalisé pour une divinité archaïque,Anna Perenna était une jeune nymphe dont les historiens connaissaient l’existence d'après les calendriers romains mais qui, jusqu'à cette année-là,aucun site qui lui fut dédié.
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La source d’Anna Perenna se trouvait dans les monts Parioli qui, à l’époque des Romains, étaient parsemés de chênes, une zone boisée qui s'étendait du Tibre sur plusieurs hectares et qui, tous les 15 mars, étaient littéralement envahis par des rangs les femmes qui vont à la source pour célébrer le culte de cette divinité féminine.
La fontaine, de forme rectangulaire et construite en blocs de tuf et de briques, a été découverte à la suite de fouilles effectuées à une profondeur comprise entre 6,2 m et 10,3 m en dessous du niveau de la rue. Un autel ornait le frontispice et l’inscription en latin trouvée sur celui-ci permettait d’attribuer l’œuvre au culte de la déesse: "NYMPHIS SACRATIS ANNAE PERENNAE".
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À l'arrière de la fontaine se trouve un réservoir rectangulaire dans lequel coulait une eau de source dont les dimensions d'origine sont inconnues car endommagé lors des travaux peparatoire à la construction du parking souterrain. Dans la citerne, de nombreux objets ont été trouvés, témoignant des rituels magiques liés au culte de la déesse
Dans la citerne accolée à la fontaine, de nombreux objets de nature différente ont été retrouvés, préservés par la couche de limon déposée au fond au fil des siècles. Les objets trouvés sont nombreux et de toutes sortes:
549 pièces de monnaie, 74 lampes à huile, 9 récipients en plomb, contenant des figurines anthropomorphes, 3 cruches en céramique, un pot en cuivre (caccabus), des tablettes gravées de malédictions (defixiones). La découverte de cônes de pin et de coquilles d’œufs a été interprétée comme une bonne pratique. Bien qu'il soit difficile de procéder à une datation exacte de toutes les découvertes, elles témoignent à la fois de l'usage religieux du site mais surtout des rites magiques qui se sont déroulés au nom de la divinité, en particulier à la fin de l'age antique et qui se sont poursuivis jusqu'à l'abandon de la fontaine, qui a eu lieu autour du VIe siècle de notre ère .
Le fait que parmi les nombreuses pièces découvertes, il n’y en ait pas de daté avant l’époque d’Auguste, ce qui pourrait se justifer par l’entretien et le nettoyage périodique de la citerne ou par une restauration effectuée à l’époque impériale .
Mais qui était cette Anna Perenna ? C’était sûrement une divinité païenne d’un culte de l’époque pré-républicaine et nous connaissons son histoire grâce aux Epigrammes de Martial et aux Fasti d’Ovide .
Et c'est l'auteur de La metamorphose qui nous informe que la jeune Anna n'était rien de plus que la soeur de Dido . Après le suicide de la reine désespérément amoureuse d’Enée, Anna décide de fuir la ville de Carthage et, après avoir salué la dépouille de sa sœur, embarque à bord d’un navire.qui d'abord arrive à à Malte, puis sur les côtes du Latium qui avait accueilli Énée. Mais la jalousie de Lavinia, la jeune épouse du héros troyen, a poussé Anna à fuir, la faisant mourir en se noyant dans la rivière. Son départ a favorisé le culte de la jeune vierge en tant que nymphe du fleuve Numicio qui, courant sans relâche , a donné le nom de Perenne, puis de Perenna, à la nymphe.
La découverte de la source d'Anna Perenna a été un événement important pour l'histoire de l'archéologie. Nous savons en effet que ce site, situé à 10 mètres au-dessous du niveau du sol , a été honoré et célébré à Rome et était si célèbre qu'il a été visité par la population locale pendant dix siècles consécutifs, du IVe siècle avant J.-C. au VIe siècle après JC.L Le terme Anna, qui provient de Ann en sanskrit signifie «nourriture», en dit long sur la figure de la déesse liée à la régénération, au printemps et au culte de la terre.
CULTE D'ANNA PERENNA: LA MAGIE NOIRE DANS L'ANCIENNE ROME
Le jour des festivités en son honneur , le 15 mars , l'ancien Nouvel An romain et le début du printemps, jour important pour une civilisation comme la civilisation romaine, toujours aussi attachée à l'agriculture et à la mère terre. Ce jour-là, les gens ont quitté Rome et se sont rendus à la source sacrée, alimentée par une source souterraine , pour la célébration du culte.
Des groupes d'hommes et de femmes ont offert à la déesse des pommes de pin, symbole de la fertilité, et des coquilles d'oeufs, un symbole de la fertilité . Nous le savons parce que, lors de la découverte du site, des restes de coquilles d’œufs et de pommes de pin ont été retrouvés dans la citerne, ainsi que des pièces de monnaie de l’ère augustine, qui ont été jetées dans la fontaine en signe de bon augure. Après les célébrations à la divinité, hommes et femmes chantent et dansent au cours d'une fete licencieuse Ovide parle de "filles habillées avec les cheveux dans le vent" et, à la fin, à la pratique de l'amour libre. .
La fontaine est en usage depuis des siècles et cela représente une rareté pour le monde romain qui a accueilli sans problème les nouvelles divinités, également orientales, reléguant les dieux les plus archaïques au monde de l'oubli. Cela s’explique notamment par le fait qu’Anna Perenna était un lieu de pratique de la magie noire , un art tellement utilisé à Rome que le même Silla l’a interdit en 81 av. J.-C. en y introduisant le Lex Cornelia Sullæ de sicariis et veneficis. Nous savons que cette coutume existait à cet endroit car dans la source, des lampes jamais utilisées ont été trouvées, contenant des tablettes de plomb dans lesquelles 24 défixions ont été transcrites. , malédictions lancées sur des amants, des maris, des parents et même un arbitre. On a également trouvé un cylindre contenant une figure anthropomorphique (mélange d’eau, de farine et de miel) tête en bas. Tous les objets récupérés lors des fouilles sont aujourd'hui exposés au Museo Nazionle .