En France, le recrutement des soldats se fait par tirage au sort à partir de 1818, et le résultat décide du devenir des jeunes hommes sur plusieurs années.La conscription était un rite de passage important puisqu'elle marquait une transition entre la jeunesse et l'âge adulte. Les fêtes se déroulent selon des rites préétablis qui se développent dès la moitié du XIXe siècle. Ces festivités liées à la conscription finissent par s’intégrer au cycle annuel de la vie de la communauté. La convocation pour le tirage à la préfecture ou à la sous-préfecture était l'occasion d'un voyage au sein d'un groupe d'égaux. Ce déplacement était pour beaucoup la première occasion de sortir des localités qui leur étaient familière.La conscription est empreint d’un rituel profane spécifiquement masculin, s’inscrivant dans un rite de passage marquant le moment où un jeune homme passe de l’enfance à l’âge adulte. En effet, un homme ne pouvait ni se marier ni commencer sa vie professionnelle avant d’avoir franchi cette étape décisive de sa vie d’homme.Avant la cérémonie publique, l’année de leur vingt ans, les jeunes gens forment la classe des conscrits et se transforment en un véritable comité des fêtes de la commune. Ils sont durant toute une année les organisateurs des fêtes dans leur village. À ces occasions, ils défilent, agitant leur drapeau inscrit du nom de leur classe, puis collectent de la nourriture, de l’argent, de la boisson qu’ils consommeront lors de banquets abondamment arrosés d’alcool.
Le service militaire obligatoire avec la notion de soldat-citoyen au service de la nation apparait autour de la Révolution Française. Il sera régularisé en 1798 avec la loi Jourdan qui institue la conscription universelle et obligatoire de tous les Français âgés de vingt à vingt-cinq ans. Auparavant, l’armée est essentiellement composée de volontaires qui s’engagent pour la solde perçue. La loi est basée sur un principe simple « Tout Français est soldat et se doit de défendre sa patrie ». Mais cette levée massive des jeunes gens pour partir à l’armée mécontente la population. Un grand nombre d’appelés désertent. Les conscrits essaient d’échapper à leur sort en se mariant ou en se mutilant. Cette loi jugée trop exclusive aboutit en 1804 à la mise en place du système du tirage au sort. Aboli avec la chute de l’Empire en 1815, ce dispositif est réintroduit en 1818 avec quelques variantes par la loi Gouvion Saint-Cyr. Celle-ci instaure le recrutement sous engagements volontaires. S’ils ne suffisent pas à fournir le contingent, on recourt au tirage au sort, et donc à la conscription, avec le droit, pour celui qui est appelé, de « s’acheter » un remplaçant. En Alsace, ce système disparaît suite à l’annexion par l’Empire allemand, qui supprime le tirage au sort et instaure une sélection suivant laquelle le conscrit intègre l’armée active ou bien la réserve. e fonctionnement de la conscription par tirage au sort est basé sur un contingent d’hommes à appeler fixé par canton. Tous les jeunes gens âgés de vingt ans sont convoqués au chef-lieu de leur canton. Chacun va tirer d’une urne un billet portant un numéro imprimé. Le nombre de soldats requis pour le contingent étant fixé à l’avance et toujours inférieur au nombre de conscrits, les numéros les plus élevés sont dispensés de toute obligation militaire. Ceux qui ont été retenus seront convoqués au conseil de révision qui déclare les jeunes gens aptes ou inaptes au service militaire. Ce conseil se tient au chef-lieu de canton, en présence de tous les notables locaux, et l’on s’y rend en grande pompe. Là, les orphelins de guerre, soutiens de famille, frères de militaires, instituteurs, séminaristes seront exemptés sur présentation de justificatifs, les autres passeront un examen médical. Parmi ces derniers, un certain nombre est dispensé pour cause de petite taille ou d’infirmités diverses, parfois simulées ou provoquées. Si le jeune homme est malgré tout déclaré « bon pour le service », il lui reste la possibilité, s’il en a les moyens, de se faire remplacer en payant quelqu’un pour effectuer le service militaire à sa place. Tout ceci explique que ce sont finalement moins de la moitié des conscrits qui vont effectivement effectuer leur service militaire. Il faut savoir qu’à partir de 1832, le service militaire durait sept ans.. Le tirage lui-même était un moment de doute et d'espoir, le système permettant certains aménagements tel le remplacement, toléré puis autorisé de 1818 à 1872. |
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