Introduction
Dans l’imaginaire collectif le grand heaume est certainement un des symboles les plus emblématiques du chevalier et de son armure, en effet celui-ci est omniprésent dans les œuvres cinématographiques ou littéraires qui traitent du Moyen-Âge qu’elles soient fantaisistes ou réalistes, on le retrouve également largement représenté dans l’univers des jeux vidéos.
Cet article traite de son évolution et de son utilisation tout au long du XIVe siècle.
Le grand heaume apparaît au début du XIIIe siècle et sera utilisé jusqu’au XVIe siècle environ, il dérive de l’évolution des différents casques coniques à nasal et autres cervelières (sorte de calotte de métal) qui se fera de plus en plus enveloppant et protecteur en commençant tout d’abord par une protection complète du visage pour finir par envelopper complètement la tête du combattant.
Evolution
1300 – 1330
Durant le premier quart du XIVe siècle le grand heaume est encore majoritairement équipé d’un timbre plat comme pour les modèles de la fin du XIIIe siècle (le timbre désigne le sommet du casque).
Le fait que celui-ci soit plat pourrait être vu comme une régression par rapport aux modèles de casques ronds ou coniques utilisés depuis plusieurs siècles et connus pour mieux dévier les coups verticaux au lieu de transmettre la puissance dans les cervicales du porteur, mais en réalité il en découle probablement d’une limitation des connaissances en métallurgie pour l’époque, ou d’un choix délibéré de fabrication pour accélérer et faciliter le montage des multiples plaques de métal rivetées entre elles et au timbre du casque.
Ce choix ou cette limitation a probablement été largement accepté par les utilisateurs de ces types de casques car ceux-ci étaient majoritairement utilisés à cheval et donc les coups étaient susceptibles de venir en grande partie de face et non d’en haut.
1330 – 1380
Durant le second quart du XIVe siècle le timbre du grand heaume va s’arrondir et on verra également apparaître une protection du torse, faite à base plaques de métal rivetées sur du cuir ou du tissu qu’on appellera cotte de plates (ou cotte de plaques), celles-ci sont équipées de chaînes de rétention sur le torse qui permettent de rattacher la dague et l’épée du combattant mais aussi de suspendre le grand heaume (souvent dans le dos) quand celui-ci n’est pas utilisé lors de combat à pied par exemple, cette mode perdura pendant le troisième quart du XIVe siècle.
1380 – 1400
Lors du dernier quart du XIVe, le grand heaume évoluera encore une fois vers une forme beaucoup plus fluide présentant de belles courbes grâce à l’évolution de la métallurgie qui permettra de mettre en forme de grandes plaques de métal et donc de réduire le nombre d’éléments à assembler par rivetage.
Cette dernière évolution sera appelée “heaume à tête de crapaud » à cause son esthétique générale qui fait penser au batracien.
À la toute fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle le heaume à tête de crapaud semble devenir une option viable pour le combat à pied, son utilisation perdurera jusqu’au XVIe siècle grâce à son utilisation massive dans les joutes équestres.
Usage
Le grand heaume reste un casque majoritairement utilisé à cheval, depuis la fin du XIIIème siècle et durant tout le XIVème celui-ci est quasi exclusivement porté au-dessus d’un autre casque plus léger comme un bassinet sans mézail (le mézail est une visière mobile), une cervelière ou encore une cagoule de mailles.
Lors des phases de combat à pied, le grand heaume est alors retiré pour être suspendu dans le dos avec l’aide de chaînes de rétention confié à un valet d’armes (servant du chevalier).
L’ensemble n’est pas aussi lourd à porter contrairement à ce que l’on pourrait croire, certains casques présentaient même une épaisseur variable en fonction de la zone à protéger, de manière générale ceux-ci étaient beaucoup moins épais que ceux que l’on retrouve en reconstitution de nos jours.
Le grand heaume pouvait être décoré d’une sorte de capuche en étoffe, le « mantel » et également surmonté d’une décoration souvent spectaculaire appelée le « cimier ».
|
|
Droit d’auteur La plupart des photographies publiées sur ce site sont la propriété exclusive de © Claude Balmefrezol Elles peuvent être reproduites pour une utilisation personnelle, mais l’autorisation préalable de leur auteur est nécessaire pour être exploitées dans un autre cadre (site web publications etc) Les sources des autres documents et illustrations sont mentionnées quand elles sont connues. Si une de ces pièces est protégée et que sa présence dans ces pages pose problème, elle sera retirée sur simple demande. Principaux Collaborateurs:
Nb
de visiteurs:7470437 Nb
de visiteurs aujourd'hui:1545 Nb
de connectés:88 |