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13SFR SF Rohrbach SS Legeret Simserhof O 300 Ouvrage d'artillerie SIERSTHAL 57410
13SFR SF Rohrbach SS Legeret Simserhof O 300 Ouvrage d'artillerie SIERSTHAL 57410
Je remercie Jean Marie Brams Christian Adam Wikimaginot Wikipedia Maginot Moselle pour leur aide
Secteur Fortifié de Rohrbach SFR
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il n 'existe pas d'insigne J ai mis arbitrairement les armes de la ville de Rohrbach SFR |
C 'est l 'un des plus importants ouvrages de la Ligne Maginot situé dans le Pays de Bitche. Sa construction dura 9 ans, entre 1929 et 1938. Il défendit les troupes françaises ainsi que les forts voisins, notamment le Fort Casso en 1940. Il capitule et se rend sur ordres supérioeurs sans avolir été vaincu les allemands l'occupent jusqu''à la fin 1944 et ils l 'abondonnent après l’assaut des allié s Il est constitué de 8 blocs bétonnés, de tourelles et de rails antichars.
L'ouvrage d'artillerie du Simserhof est constitué de huit blocs de combat et de deux blocs d'entrée.Les blocs de combat sont regroupés en deux demi-ouvrages , blocs 1, 2 et 5 à l'ouest, blocs 7 et 8 au milieu, blocs 3, 4 et 6 à l'est Son coût de construction s'est élevé à 118 Mio de Francs 1935
Le numéro d'abonné du central principal de l'ouvrage d'artillerie du Simserhof au réseau téléphonique de la fortification Maginot était O 300 Le central de tir du PC artillerie avait pour numéro d'abonné CT 310 alors que les observatoires avaient pour l'artillerie les indicatifs suivants
Bloc 2 : Observatoire d'artillerie O 2
Bloc 5 : Observatoire d'artillerie O 3
Bloc 6 : Observatoire d'artillerie O 1
La numérotation allemande de l'ouvrage du Simserhof était Werke 401, les blocs étant numérotés de a à h puis m et k
EQUIPEMENT
Electrique
L'ouvrage du Simserhof requiert pour son fonctionnement une puissance maximale de 500 KW.
Elle est fournie par le réseau électrique civil auquel l'ouvrage est relié par une alimentation souterraine.
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En cas de coupure du réseau électrique civil, ce qui fut le cas lors du retrait des troupes d'intervalle, une usine électrique équipée de quatre groupes électrogènes à moteur diesel SULZER 6 DD 22 à 6 cylindres développant (à priori) 240 chevaux chacun (175KW par groupe) fournissait l'énergie nécessaire.
Dans la cas du fonctionnement sur groupe, le chauffage électrique de l'ouvrage était coupé, la centrale n'étant pas en mesure de reprendre ce gros consommateur.
L'alimentation électrique par l'arrière devait comporter une interconnexion HTA avec l'ouvrage voisin du Schiesseck dont le câble n'a jamais été posé.
2 groupes ont été prélevés par les allemands durant la guerre. Destination des plus probable : mur de l’atlantique.
Deux nouveaux groupes de remplacement ont été installés après guerre (1953).
Il s’agit de type 6DF22, 600tr/mn, 265 CH (plaque moteur en pièce jointe)
Les DF seraient donc plus puissant que la séries DD du Hochwald Ouest.
Les Sulzer se déclineraient donc en 3 sous groupes :
Les DD 22, les KD 22 et les DF 22.
Description
Bloc 1 : Bloc tourelle de mitrailleuses - Créneau d'artillerie
- 1 Tourelle de Mitrailleuses
- 1 cloche GFM
- 1 créneau obusier de 135 mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 2 : Bloc tourelle de mortiers et observatoire d'artillerie (O6)
- 1 Tourelle de mortiers de 81mm
- 1 cloche GFM
- 1 cloche observatoire VDP
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 3 : Bloc tourelle de mortier
- 1 1 Tourelle de mortiers de 81mm
- 2 cloches GFM
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 37 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 4 : Bloc tourelle de mitrailleuses et créneau d'artillerie
- 1 Tourelle de Mitrailleuses
- 1 cloche GFM
- 1 créneau pour obusier de 135mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 5 : Casemate d'artillerie et observatoire d'artillerie (O7)
- 2 cloches GFM
- 1 cloche LG
- 1 cloche observatoire VDP
- 3 créneaux pour canons obusiers de 75 mle 32
Bloc 6 : Casemate d'artillerie et observatoire d'artillerie
- 2 cloches GFM
- 1 cloche LG
- 1 cloche VDP
- 3 créneaux pour canons obusiers de 75 mle 32
Bloc 7 : Bloc tourelle 135 mm
- 1 Tourelle de canons obusiers de 135mm
- 2 cloches GFM
Bloc 8 : Bloc tourelle de 75 mm
- 1 Tourelle pour canons de 75 mle 33
- 2 cloches GFM
E.M. (Entrée des Munitions de plain-pied)
- 2 cloches GFM
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
E.H. : (Entrée des Hommes en puits)
- 2 cloches GFM
- 1 cloche lance grenades
- 2 créneaux pour jumelages de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeables avec un canon antichar de 47 mm sur birail
Il faut savoir que cet ouvrage aurait du comporter six blocs supplémentaires et des fossés anti-char selon ses plans initiaux. Les dépassement de crédit amenèrent ici comme dans de nombreux autres ouvrages à reporter leur construction en 2° cycle, ce qui explique qu'ils n'aient jamais vu le jour.
EFFECTIF, Commandement et/ou unité
L'équipage théorique du Simserhof est composé de 28 officiers et 792 hommes, principalement issus le la 4° CEO du 3e bataillon du 153e régiment d'infanterie de forteresse (RIF), du 7e bataillon du 155° régiment d'artillerie de position (RAP) et des éléments des 1er, 15e et 18e régiments du génie.
L'effectif présent le 2 septembre 1939 était de 31 officiers et 849 hommes, dont 16 officiers et environ 400 hommes dépendant du 155° RAP (Artillerie).
Cdt de l'ouvrage :
* Lt-Col AUMOITTE, du 10 avril 1938 au 12 février 1940,
* Lt-Col Jean MAUVIN jusqu'au 25 avril 1940 (en réalité, il quitte l'ouvrage en permission le 7 Avril. L'intérim est assuré par la CE BOURVON pendant près de 3 semaines).
* CB puis Lt-Col Paul BONLARRON, à partir du 26 avril 1940. Sa promotion au grade de Lt-Col date du 16 Mai 1940.
Cdt en second : CE BOURVON (par ailleurs, commandant de l'Artillerie d'ouvrage du SF de Rohrbach et la 7° Bie/III/155° RAP du temps de paix)
Cdt l'artillerie : Cne URBÉRO, adjoint : Cne André RATEAU
Cdt l'infanterie : Cne EVENOU, puis Cne MOSSER puis Cne MAGNAT à partir du 15 avril 1940
Cdt le Génie : Cne Robert ALGRAIN puis Lt BORDET à partir du 5 novembre 1939. Chef du service Electromécanique : Lt Eric BOUSCH, assisté du S-Lt Antoine CLAUSTRE et S-Lt COLLODIN. Officier Sapeur : Lt Pierre TARDIEU, Officier Chemin de fer : S-Lt Georges STRASSER
Medecin : Dr Éric HURTER
Bloc 1 : Lt Simon
Bloc 2 : Lt Lehmann
Bloc 3 : Lt Schmitt
Bloc 4 ?
Bloc 5 : Lt Charles COLONNA
Bloc 6 : Lt Mercef ?
Bloc 7 : Lt Guitard Kiener ?
Bloc 8 Lt Simon
EH : Sgt Thiery
EM : AC Legrand, dit' la Libellule'
1 section de chars FT17 de la 3ème compagnie du 31ème Bataillon de Chars de Combats est détachée à l’ouvrage du 10 mai jusqu’au 13 juin.
Les sections de chars stationnées près des ouvrages sont chargées de la défense des dessus et des entrées contre les attaques par parachutistes.
La première mise en œuvre de l'ouvrage est effectuée lors d'un exercice conjoint de l'artillerie de l'ouest de la RFL à mi-Avril 1935. Le général DUFIEUX, du CSG et observateur de l'exercice, écrit à l'EMA un rapport alarmiste sur ce qu'il a pu observer lors de ce premier exercice :
- l'ouvrage, même si son gros-œuvre est achevé, n'est pas habitable du fait d'infiltrations massives et d'humidité généralisée, et souffre de nombreux défauts de détail (éclairage et transmissions déficients, PC non équipés,...)
- l'échelon A estimé pour occuper l'ouvrage en 1ere urgence de tension politique est notoirement insuffisant.
- méconnaissance de l'ouvrage par ses occupants,
- l'organisation de l'ouvrage et plus largement de l'artillerie de forteresse est inopérante,
- manque criant de spécialistes techniques (électromécaniciens, etc...) et d'encadrement.- ...
Même si ces constations peuvent être comprises dans un contexte de fin de construction, la conclusion lapidaire de DUFIEUX "... Un effort important, à réaliser d'urgence (ndr : pour résoudre tous ces points), s'impose sinon nous risquons la catastrophe" jette un certain émoi qui nécessitera une réponse circonstancié de l'EMA et de la CORF.
Les études et la construction de l'ouvrage du Simserhof s'étaleront sur 9 ans , de 1929 à 1938.
Chronologie
Un premier avant-projet, daté du 7 Juin 1929, utilise de façon quasi textuelle un plan-type CDF de fort concentré n°2 repris à son compte par la CORF, avec additionnellement une tourelle pour obusier de 145mm pour l'action frontale lointaine, le tout pour un budget de 40 millions de francs.
L'examen de la proposition initiale du plan de masse de l'ouvrage du SIMSERHOF, présentées par le Col FROSSARD de la DTF de Strasbourg, est fait lors de la 27° réunion de la CORF, le 1er juillet 1929.
L'ouvrage puissant du SIMSERHOF est entouré au nord et à l'est de pentes très raides difficiles à battre et nécessitant le positionnement de l'ouvrage sur le plateau en retrait de sorte à ce qu'il ait un glacis suffisant. L'ouvrage concentré type CDF "quasi théorique" présente en défense rapprochée une tourelle LB, une tourelle mitrailleuses côté Ouest, 4 mortiers de 81mm et 7 cloches FM. Pas de tourelle mitrailleuse côté Est car on est trop proche de l'escarpement. Le flanquement d'artillerie est assuré par 6 canons-obusiers de 75mm (trois par côté) dans une casemate double centrale à la gorge. Les trois CO de droite ont leur champ limité à 22 grades pour permettre le défilement, ceci ayant pour conséquence de peu couvrir les avants de l'OTTERBIEL. L'action lointaine est réalisée par une tourelle d'obusier de 145mm (portée 15 km). L'ensemble de l'armement est réparti dans cinq blocs distants de quelques dizaines de mètres, le tout entouré d'un fossé flanqué. La sortie unique est 500 mètres en arrière dans un vallon accessible par voie de 0,60m.
Les zones ne pouvant être atteintes côté est par les CO de 75mm de l'ouvrage du fait de leur déclivité peuvent être battues par les mortiers de 81mm de l'ouvrage ou les mortiers de 75mm du SCHIESSECK et de l'OTTERBIEL.
Le manque de possibilités de défense rapprochée côté Est va largement soulever la critique, au point que cet aspect est considéré comme rédhibitoire. La CORF préférant le canon-obusier de 75mm pour ses qualités de cadence de tir, la tourelle de 145mm est remplacée par une tourelle de ce type, arguant au passage de l'absence d'objectifs frontaux à grande distance. Plusieurs options sont considérées, dont la séparation en deux demi-ouvrages, celui de l'Ouest assurant une meilleure couverture de la partie Est.
Une reconnaissance sur le terrain est programmée pour 8 Juillet pour rediscuter les propositions du Col FROSSARD et les options envisagées sur place.
La 29° réunion de la CORF, le 31 du même mois, à trait à l'examen du 2e projet de l'ouvrage du SIMSERHOF (dossier 306/S du 12 Juillet) suite à la reconnaissance effectuée.
L'ouvrage du SIMSERHOF est dorénavant composé de deux demi-ouvrages type CDF similaires (fort articulé type 2 repris dans la note 120/ORF) reliés à une communication commune et entrée arrière. L'ouvrage de droite présente trois blocs avec au centre la casemate avec 3 CO de 75mm flanquant à l'Est et tourelle mitrailleuses, à droite un bloc avec tourelle de 81mm, et à gauche une casemate d'infanterie avec tourelle LB. L'ouvrage de gauche comporte une casemate pour trois CO de 75mm à flanquement Ouest et tourelle mitrailleuses, deux casemates d'infanterie (gauche et droite), un bloc tourelle de CO de 75mm et un bloc tourelle de 81mm. Le tout est desservi par une seule entrée et une communication en Y. Chaque demi-ouvrage dispose d'un fossé flanqué. L'ensemble voit son budget augmenter de 10 millions de francs à 50 millions. La discussion porte essentiellement sur le demi-ouvrage Est dont le flanquement vers le sud-est est jugé insuffisant.
Elle se conclut par le rajout d'une casemate de flanquement dans le bloc central du demi-ouvrage Est (Droit) - pour couvrir le plateau vers FREUDENBERG - et le déplacement de sa tourelle mitrailleuse dans le bloc de gauche de ce même demi-ouvrage. Le projet est proposé par la CORF le 20 Aout 1929 pour validation à l'EMA en l'état (note 306/ORF).
Le maréchal PETAIN, consulté sur ce projet, préconise une communication souterraine séparée pour chaque demi-ouvrage aboutissant à l'entrée, avec rocade de liaison entre elles, et un éloignement de la caserne et du magasin de l'ouvrage. Notons au passage que l'entrée unique de l'ouvrage avec plan incliné à tapis roulant et puits pour monte-charge desservant le magasin central et le casernement, non modifiée entre les deux plans de masse successifs, est d'un type précoce identique à celle envisagée pour l'ouvrage du HOCHWALD Est. Ce schéma d'entrée - complexe et qui semble propre à la DTF de Strasbourg - ne sera en fin de compte pas réalisé.
Il y a finalement approbation de ce plan de masse sous réserve de ces modifications par DM 2048 3/11-1 du 24 Septembre 1929, suscitant la rédaction d'un nouveau plan de masse corrigé le 8 Octobre (dossier 503/S), avec inflation du budget à 53 millions. La conception de détail de l'ouvrage peut débuter.
Un premier plan d'implantation général de l'avant de l'ouvrage est émis par la DTF le 5 Mars 1930. Il diffère sensiblement du plan de masse précédemment approuvé :
- Exit les demi-ouvrages "théoriques" façon CDF, qui laissent place à deux demi-ouvrages palmés faits de blocs indépendants, dont les fossés flanqués sont renvoyés en 2° cycle d'emblée.
- les blocs sont quasiment alignés selon des diagonales parfaites dans les deux demi-ouvrages,
- l'ouvrage intègre deux casemates pour lance-bombes de 135mm, non prévues au plan de masse.
Ce plan d'implantation général des avants, bien que soulevant de nombreuses critiques, notamment quant à l'alignement géométrique des blocs, est validé sous réserve de modifications par DM le 27 Mai 1930, et celui de l'arrière de l'ouvrage, comportant maintenant deux entrées reportées davantage en arrière, par DM 1913 2/4-S du 6 Aout 1930.
Un projet amendé et précisé des avants, diffusé le 16 Septembre 1930 (dossier 352/S), est examiné lors de la 43° réunion CORF, le 9 octobre 1930. L'ouvrage comporte toujours les deux demi-ouvrages, mais ceux-ci sont simplifiés, les blocs sont désalignés et symétrisés tel que demandé lors de l'examen du premier plan d'implantation. L'intervalle entre les deux demi-ouvrages se voit équipé d'un groupe de 2 blocs pour tourelles de 75mm et 135mm, réminiscence de '"l'ouvrage à tourelles" des débuts des réflexions de la CDF.
Le Gal BELHAGUE s'inquiète du coût de l'ensemble, qui se monte alors à 62 MF de construction simplement pour un budget alloué en Novembre 1929 de 38 MF... Tout en notant qu'on a été moins chiche avec d'autres ouvrages, le Gal BELHAGUE estime que ce dépassement est inacceptable. 12 MF du dépassement sont liés aux demandes précédentes (ajout d'obusiers de 135mm sous casemate en flanquement, d'une entrée pour les hommes, augmentation du nombre de blocs de 6 à 8) et des exigences en terme de dimensionnement des locaux souterrains issues des notices de la STG. L'autre 12 MF de dépassement est lié à l'augmentation du coût du travail civil et du volume de fouilles, ainsi que les demandes de l'ITTF concernant les stockages M2 et PC.
La conclusion logique s'impose : si on ne veut pas toucher au SIMSERHOF, alors il convient de trouver des économies correspondantes dans les ouvrages et organes mitoyens. Une liste de reports en 2e cycle sur les ouvrages de SCHIESSECK, OTTERBIEL et GRAND-HOHEKIRKEL - dont les dépeçages débutent de fait - ainsi que sur les abris cavernes mitoyens est proposée. Comme ce n'est pas suffisant pour rentrer dans les 99 MF prévus pour le secteur, le groupe de deux tourelles centrales du SIMSERHOF est lui aussi ajourné et les 3 observatoires périscopiques prévus dans les blocs avant sont convertis en simples cloches observatoires VDP (note 635/ORF du 14/10/1930 et DM 2072 3/11-1 du 20/10/1930). Un quatrième observatoire prévu dans le bloc 3 est purement et simplement supprimé.
Le gros-œuvre est réalisé de fin 1929 (début du percement des galeries et puits de service) à 1933. Une partie de l'équipement est mise en place (tourelle : blocs 3, 4 et 8) cette même année. L'examen des plans de détails des composantes de l'ouvrage amène quelques modifications complémentaires. Début 1931, il s'avère nécessaire de faire rajouter deux cloches GFM (une dans chacun des blocs 7 et 8, toujours en 2e cycle) pour améliorer la couverture du réseau de protection périphérique, ainsi qu'une autre dans le bloc 3 en lieu et place de la cloche VDP précédemment jugée redondante.
En 1932, les deux blocs tourelles centraux sont finalement réintroduits en premier cycle moyennant des économies complémentaires sur le secteur.
Une étude des feux d'infanterie tendus de la RFL réalisée en octobre 1933 par la DTF de la 20° Région Militaire montre la grande fragilité du front SIMSERHOF-JUDENHOF. Deux casemates prévues mais rejetées en 2e cycle (WASENBERG et Est de JUDENHOF), ainsi que l'observatoire isolé de HOLBACH (n°27) - lui aussi ajourné début 1933 - manquent pour compléter le plan de feu. Les entrées du SIMSERHOF sont donc potentiellement vulnérables à une attaque par ce point faible, au point que le général BELHAGUE demande en décembre 1933 à la DTF (note 655/ORF) d'étudier prioritairement la construction des deux casemates manquantes de sorte à les construire dés l'attribution de nouveaux crédits. Ce projet reste cependant lettre morte.
En 1934, l'usine électrique, les monte-charges et les réseaux de câbles sont mis en place, ainsi que le réseau ferroviaire intérieur. Le classement de l'ouvrage comme place de guerre est prononcé le 15 Mars 1935.
Au 30 Juin 1935 : il reste à finaliser l'alimentation en eau de certains blocs et certains équipements en mobilier. Le PC reste cependant à aménager presque entièrement. Le magasin M1 est quasiment opérationnel, mais seulement 5% de la dotation en munitions de l'ouvrage a été livré. 1730 coups de 75mm et 576 fusées RYG sont stockés provisoirement dans le magasin aux artifices.
Durant l'été 1935, un essai en grandeur réelle de la tourelle de 75/33 du B8 est effectué durant plusieurs jours dans le cadre du programme général des "tirs techniques" préparé par la Délégation Permanente des Sections Techniques pour qualifier les équipements de forteresse. L'objectif en est de mesure les vitesses d'échauffement à cadence maximale, le temps de refroidissement, l'évaluation des problèmes mécaniques ou de manutention, etc... A cette date, l'établissement du réseau barbelé périphérique est bien avancé (85%) et il ne reste plus que quelques finitions à réaliser dans l'aménagement intérieur de l'ouvrage. Plus en retard, seul 50% de l'armement et des munitions a été installé ou approvisionné. A ce stade de mi-1935, 74,4 millions ont été dépensé et l'estimé du reste à payer est de 3,75 MF.
Fin 1936, 90% de l'armement et des munitions est approvisionné. L'ouvrage est considéré opérationnel.
En 1937, le réseau de rail antichar continu est implanté. L'alimentation électrique par l'arrière est mise en place en 1938
En mars 1936, l'ouvrage du Simserhof sera occupé une nouvelle fois. Cette occupation se fera dans des conditions parfois difficiles, l'ouvrage présentant encore de sérieux défauts de jeunesse.
Le 20 septembre 1938, la mobilisation est lancée suite à l'affaire des Sudètes et l'ouvrage sera occupé jusqu'à la signature des accords de Munich en octobre 1938.
En mars 1939, les Allemands entrent en Tchécoslovaquie et l'ouvrage est de nouveau occupé pendant un mois.
Le 21 août 1939, la mesure n°10 est décrétée (occupation des ouvrages). Vers 23 heures, la portion d'active est à son poste et l'ouvrage est opérationnel. Les réservistes frontaliers rejoindront l'ouvrage à partir du 24 aout.
Le 25 août 1939, le 153° RIF donne naissance aux régiments de guerre: 133°RIF, 166° RIF et 153°RIF.
En temps de paix les troupes d'active affectées à l'ouvrage du Simserhof étaient cantonnées dans le casernement du Légeret construit specifiquement.
Les 2 et 3 septembre 1939, la mobilisation générale est lancée et la guerre déclarée par la France à l'Allemagne. Le 2 septembre 1939, mobilisation des troupes de forteresse affectées au Simserhof: 153° RIF, 155° RAP, 1°RG, 15° RG, 18° RG. Soit 812 hommes.
Pendant la campagne de 1940, l'ouvrage ne sera jamais attaqué directement par les troupes allemandes, mais il assurera un soutien d'artillerie au profit des AP et de ses voisins directs.
Le 12 octobre, le Simserhof effectue ses premiers tirs d'artillerie. La tourelle de 75 (B8) intervient au profit des avant-postes situés à une dizaine de kilomètres sur l'avant de la ligne fortifiée. Durant toute cette période entre l'automne 1939 et Mai 1940, seule cette tourelle tirera sporadiquement pour soutenir des actions de contre-batterie et pour appuyer des patrouilles et coups de main des corps francs dans les avancées, l'ennemi étant hors de portée et hors champ des autres pièces d'artillerie.
Le 12 mai 1940, les avancées sont violemment bombardées et le Simserhof riposte pour appuyer les troupes françaises.
Le 10 juin 1940, l'alimentation électrique des ouvrages Maginot et des casemates est coupée. Le commandement de l'Artillerie décide du rapatriement dans l'ouvrage de toutes les munitions disponibles stockées à l'extérieur. Du 10 au 12 Juin, l'ouvrage ouvre enfin réellement le feu de façon intense par ses tourelles pour couvrir le repli progressif des avant-postes et des troupes de couverture en avant de la LPR. Ces tourelles (81mm, 75mm, 135mm) participent en particulier à la défense de l'AP du Bitcherberg, à 1500m en avant de l'ouvrage.
Le 13 juin 1940, le 153°RIF reçoit l'ordre de repli et seuls restent en place les équipages des casemates, des ouvrages et des avant-postes. Au 14 juin 1940, le SIMSERHOF dispose d'un stock de munitions très supérieur à la dotation réglementaire de 8000 coups par pièces de 75 (64000 coups au total, répartis entre les M1, M2 et M3), 2000 par pièces de 135 (8000 au total) et 4000 par mortier de 81 (16000 au total).
15 Juin 1940 : perte de toutes liaisons avec le commandement. Dans ces conditions, décision est prise de résister sur place. Les avant-postes encore occupés pour faire "volume" sont évacués alors qu'ils sont au contact de l'ennemi. Celui-ci fait l'objet d'un traitement de faveur de l'ensemble de l'artillerie de secteur car maintenant il est à portée... Les AP de Guising et Bitcherberg sont particulièrement pris à partie par l'ennemi.
En prévision de l'ordre de destruction et d'évacuation de l'ouvrage le 17 ou le 18 (ordre annoncé par le 43° CAF) les DMP internes de l'ouvrage sont chargés et préparés. Heureusement cet ordre n'arrivera jamais.
16 Juin 1940 : l'encerclement de l'ouvrage est effectif. Le commandement d'artillerie détache des observateurs dans certaines cloches GFM orientées Sud pour permettre un minimum d'observation dans cette direction avec les périscopes F1/F2 en dotation.
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A partir du 18, l'ouvrage intervient de nombreuses fois en soutien des ouvrages à l'Ouest qui sont à portée de ses 75 : ROHRBACH et WELSCHOFF, qui sont approchés ou bombardés par l'arrière.
Le 19 juin 1940 l'ouvrage de ROHRBACH repère une infiltration de l'ennemi le long de la voie ferrée vers la casemate de BINING et le SIMSERHOF intervient. L'abri de Rohrbach signale à son tour la présente d'un important convoi de camions ennemis qui envahit le casernement de Rohrbach, l'artillerie du SIMSERHOF les en déloge.
Ne pouvant empêcher la chute de l'ouvrage du HAUT-POIRIER, hors de portée, à partir du 21 juin l'artillerie du SIMSERHOF est constamment en action pour couvrir les ouvrages du WELSCHOFF et de ROHRBACH.
Le 22 juin 1940, l'artillerie de l'ouvrage du SIMSERHOF mettra fin à une attaque allemande lancée contre le bloc 2 de l'ouvrage de ROHRBACH.
Le même jour, "Au Bloc 7 du SCHIESSECK, le lieutenant Raymond Bernolle est informé le 22 au soir « qu’une voiture allemande, venant de Lemberg, se dirige vers Bitche par le Sud ». Bernolle transmet l’information à l’adjudant Saillant, chef de la tourelle de 75 et les deux hommes repèrent le véhicule qui, sans doute égaré, s’arrête dans un virage. Le tir est déclenché à vue. Trois obus. La voiture brûle. Le Major von Bloh est tué et le Hauptmann Franz Blessé. Ils appartenaient à l’état-major du Génie de forteresse, de Wiesbaden." (R. Bruge)
23 Juin 1940 : poursuite du soutien en limite de portée à l'ouvrage du WELSCHOFF, attaqué depuis le 21. Dans la nuit du 23 au 24, le vent devient défavorable et contrarie les tirs du SIMSERHOF.
24 juin 1940 : Chute du WELSCHHOF et de la casemate de BINING à 9h. Après avoir pris possession de l'ouvrage, les Allemands concentrent leurs efforts sur celui de ROHRBACH, suivant sur la liste. Celui ci aura le soutien des tubes de 75 sous tourelle et sous casemate du Simserhof qui tirent pratiquement en continu jusqu'à 22h30 et interdiront toute tentative sérieuse d'attaque.
A minuit trente, l'ouvrage cesse le feu, conformément aux clauses de l'armistice. Selon le CE BOURVON, il aura tiré quelques 14000 obus de 75mm, 2000 bombes de 81mm et 1000 obus de 135mm durant la campagne.
Le 25 juin, les combats cessent en application de l'armistice signé le 22 . Les Allemands tenteront alors de négocier avec les ouvrages mais essuieront à chaque fois une fin de non-recevoir, les commandants d'ouvrages attendant un ordre formel de l'état major français. Cet ordre ne sera apporté que le 30 juin 1940 par le lieutenant-colonel SIMON, mandaté par la commission d'armistice, et l'ouvrage du SIMSERHOF déposera alors les armes, un détachement allemand rendant les honneurs à l'équipage invaincu . L'ouvrage sera remis intact aux allemands et l'équipage se rendra au camp de Bitche, première étape vers le chemin de la captivité en Allemagne.
Une information intéressante sera partagée par les Allemands avec l'encadrement du SIMSERHOF et du ROHRBACH à la reddition. En cas de continuation du conflit, il était prévu une attaque en force de l'ouvrage de ROHRBACH avec neutralisation simultanée de l'artillerie du SIMSERHOF par attaque aérienne...
Une petite partie des personnels du Génie français faisant partie de l'équipage de l'ouvrage restera sur place pour assurer la maintenance des installations, l'ouvrage étant utilisé comme stock de torpilles par l'armée allemande.
Deux des groupes électrogènes de l'usine seront démontés pour être remployés par l'occupant. L'ouvrage est utilisé comme dépôt.
En novembre 1944, les troupes alliées approchent du secteur fortifié des vosges et le génie allemand met en état de fonctionnement l'artillerie des quatre ouvrages d'artillerie du secteur : le SIMSERHOF, le Schiesseck, l'Otterbiel et le Grand Hohekirkel.
Les équipages de ces ouvrages seront formés à partir du groupement du major Klikhart et du corps des pionniers de forteresse, les quatres ouvrages étant placés sous commandement du lieutenant Zupka de la 25e Panzer-Division. L'équipage de l'ouvrage du SIMSERHOF est alors composé de 8 officiers, 70 sous-officiers et hommes de troupe allemands.
Les combats pour la libération du Pays de Bitche débutèrent le 6 décembre 1944. Ils furent menés coté alliés par le XV US Corps, constitué des 44°, 45° et 100° Divisions d'infanterie avec l'appui de la 12° Armored Division, l'ouvrage du SIMSERHOF étant assigné à la 44° Division d'infanterie.
Le SIMSERHOF fit tirer la première fois sa tourelle de 75 le 7 décembre. Le lendemain, celle-ci dut cesser ses tirs, un des deux canons de 75 ayant éclaté tandis que l'autre devenait inutilisable du fait de la distorsion de l'affût.
Le pillonage de l'ouvrage par l'artillerie américaine continua sans pour autant lui occasionner de sérieux dommages jusqu'au 14 décembre lorsque l'artillerie américaine réussit à percer les façades arrières et les embrasures des blocs 1, 5 et 6, mettant du coup ces blocs hors d'usage.
Le 15, les obusiers de 135 cessent le tir faute de munitions
Le 16, l'infanterie américaine prend possession des entrées et les liaisons téléphoniques entre le SIMSERHOF et le Schiessek sont interrompues, empêchant ainsi les deux ouvrages de se couvrir mutuellement.
Le 17 les conditions météo permettent aux chasseurs-bombardiers de la 12e force aérienne tactique US de reprendre le pilonnage de l'ouvrage.
Le 19 décembre à 1h30 du matin, les occupants du SIMSERHOF abandonnèrent l'ouvrage par la sortie de secours du bloc 4 sans avoir à déplorer de pertes.
Le 1 janvier 1945, le Haut commandement allemand déclencha l'opération Nordwind et l'ouvrage sera attaqué par les Allemands à 6 heures du matin, sans succès.
A partir de 1950, le Génie français entreprend les réparations nécessaires de l'ouvrage. Le SIMSERHOF fait partie d'un projet général piloté par le Cne Philippe Truttmann de remise en état de l'ensemble qu'il constituait avec le SCHIESSECK, servant ainsi de conservatoire de la fortification à l'usage des troupes du Génie. L'armée continuera d'assurer son entretien en état de marche jusqu'à la fin des années 1990. Durant cette période, l'ouvrage comme celui voisin du Schiesseck serviront à entreposer du matériel récupéré dans nombre d'autres ouvrages par le Génie. L'ouvrage sera ponctuellement ouvert à la visite au public dés le milieu des années 70.
Au début des années 2000, une convention signée entre l'état propriétaire de l'ouvrage et la Région Lorraine permet la modernisation de l'ouvrage à grand frais et son ouverture au public selon des modalités avant-gardistes (son et lumière intérieur, déplacement en navettes filoguidées...).
L'ouvrage sera acquis le 12 janvier 2012 par la Communauté de communes du Pays de Bitche.
Etat en 2021 : le système de visite automatique en navette a été désaffecté, mais la partie arrière de l'ouvrage peut être visitée normalement selon des modalités propres liées à la crise sanitaire après une année blanche due à cette crise. Le projet de remise en état des blocs avants existe toujours, ainsi que l'Association des Amis du Simserhof.
Informations sur la tourelle de 135 :
Bloc 7 : tourelle de 135 n° 105
Construite par Châtillon-Commentry. Montage effectué en 1932-33.
Révision après guerre effectuée en 1953-54 par Batignolles-Chatillon. Deuxième réception effectuée le 10 juin 1954.
Source(s) :
SHD - 3V113 - Carnet de tourelle
Informations sur les tourelles de mitrailleuses :
Bloc 1 : tourelle mitrailleuse n° 18
Construite par Batignolles-Châtillon. Montage effectué en 1932. Réception primitive le 12 mai 1933.
Révision après guerre effectuée en 1953. Deuxième réception effectuée le 30 septembre 1953.
Bloc 4 : tourelle mitrailleuse n° 17
Construite par Batignolles-Châtillon. Montage effectué en 1932. Réception primitive le 13 mai 1933.
Révision après guerre effectuée en 1953-54 par Batignolles-Châtillon. Deuxième réception effectuée le 28 juillet 1954.
Source(s) :
SHD - 3V113 - Carnet de tourelles
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