Secteur Fortifié d'Altkirch (SFAL)
Le secteur défensif puis fortifié d'ALTKIRCH (SFAL) couvre un front d'environ 40 kilomètres le long du Rhin et de la frontière Suisse, entre Kembs (exclus) et Winkel à l'Ouest du Glaserberg. Il est encadré au Nord par le SF du MULHOUSE , et au sud-ouest par le SD de MONTBELIARD .
Le Vote de la loi permettant le financement des régions fortifiées eut lieu en décembre 1929 Pour l’Armée française la désignation officielle est la « fortification permanente » ou les « régions fortifiées ». Le terme de « ligne Maginot » provient de la presse, où il commence à être employé à partir de 1935, repris par le ministre de la Guerre Jean Fabry en août 1935 lors de l'inauguration du monument Maginot près de Verdun.
le réseau de Barbelés est large de 12,5 mètres, soit six rangs de piquets en forme de queues de cochon d'un mètre de haut qui soutiennent les fils en formant des vagues, avec des ardillons plantés dans le sol et dépassant de 20 cm. Son rôle : freiner l'infanterie assaillante pour que les mitrailleuses puissent la faucher.
Contrairement aux ouvrages, les casemates ne sont pas reliées entre elles par galerie, et ne sont armées d'aucune tourelle. Leur équipement, bien que restreint, est à peu près le même que les ouvrages (petite usine, petite salle des filtres, etc.).Il s'agit en fait de casernes souterraines équipées uniquement pour le combat rapproché.
kilomètres en arrière des blockhaus de berge. Organisation
Le secteur a connu une organisation stable durant la période allant de Septembre 1939 au 23 Mai 1940. Dés la mobilisation, il est constitué de deux sous-secteurs attribués au 171° RIF de temps de guerre et au 12° RIF, issu du 171° RIF de temps de paix. Ces régiments sont de type forteresse N-E à deux et trois bataillons respectivement.
- Commandement du secteur : Colonel GARD jusqu'au 29 Octobre 1939, puis le Gal Henri-Aimé BOUTIGNON jusqu'au 30 Novembre 1939, puis le Gal GIROL en interim durant 15 jours, et enfin le Gal Joseph-Etienne SALVAN du 15 Décembre 1939 au 25 Juin 1940. - Chef d'Etat-Major : Cne LAMBELIN, puis Lt-Col PERRIN à partir d'Avril 1940. - Commandant de l'Artillerie : CE DESHAIES. - Commandant du Génie : Cne CHEOUX-DAMAS Infanterie
Le secteur est composé de deux sous-secteurs. Cette structure est identique, à des détails prés, au 3 Septembre 1939 et au 10 Mai 1940.
* 171° RIF - Sous-Secteur de FRANKEN (ou ALTKIRCH pendant un cours laps de temps)
- Commandement : Lt-Col Marcel CALLAUDAUX puis au 30 Aout 1939, Lt-Col Henri DEMANGE. Le PC régimentaire est à FRANKEN.
- Quartier Magstatt
- Quartier Berentzwiller - Quartier Neuehaeuser (du nom du hameau qui surplombe Muespach au nord). Limite Nord : Loechlé-Sierentz-Geispitzen (excl)-Steinbrunn le Ht
Limite Sud-Ouest : cours de l'Ill jusqu'au saillant frontalier de Rodersdorf. Le 171° RIF comprend aussi un bataillon d'instruction, le XXI/171° RIF, qui est placé en avant de la LPR le long du Rhin. * 12° RIF - Sous-Secteur de l'ILL (ou DURMENACH selon les sources)
- Commandement : Lt-Col FRANÇON. Le PC régimentaire est à DURMENACH .
- Quartier Fislis
- Quartier Sondersdorf - Quartier Ligsdorf (I/76° RRP). Limite Nord-Est identique à la limite S-O du sous-secteur de FRANKEN.
Limite Sud-Ouest : ligne Pfetterhouse-Grandvillars (excl). Le 12° RIF est renforcé d'éléments du 76° Régiment Régional de Protection (RRP) et d'effectifs de la 6° Légion GRM le long de la frontière Suisse. En avant des deux sous-secteurs décrits ci-dessus, le secteur gère deux positions avancées spécifiques à sa géographie particulière :
- La Position du Rhin Amont (anciennement Position avancée du Rhin ou Groupement de Sureté Rapprochée de Hésingue). Cette position comprend toutes les fortifications construites en trois lignes successives entre le Rhin et la position de la Falaise (Sierentz-Hegenheim). Elle est tenue par des éléments de troupes de renforcement du SD/SF et par les XXI/171° RIF, ainsi que le 61° BCP détaché du SD de MONTBELIARD. - Le Groupement de Sureté Rapprochée de Hagenthal-Leymen. Cette position située dans un saillant de la frontière Suisse est tenu par des troupes GRM, le I/76° RRP, puis par le 9° GRCA de Corps d'Armée et un GRDI de division de renforcement. Ces positions avancées finissent par être entièrement sous le contrôle des divisions de renforcement. Artillerie
L'artillerie organique du secteur est composée des III et IV groupes du 159° RAP sous le commandement du CE DESHAIES.
- Le III/159° RAP, formé des 4° et 5° batteries administratives, couvre le sous-secteur de FRANKEN. Il est équipé de 3 sections de deux 75mm Mle 1897/33 équipant les casemates d'artillerie STG de Sierentz, 2 batteries de quatre 75mm Mle 1897 de campagne, une batterie de quatre 155mm C St Chamond et enfin une batterie de quatre 155mm L Mle 1877. - Le IV/159° RAP, formé des 6° et 21° batteries administrative, couvre lui la partie Ouest du sous-secteur de FRANKEN et le sous-secteur de l'ILL. Il est équipé de 4 sections de deux 75mm Mle 1897/33 équipant les casemates d'artillerie STG de Bettlach à Raedersdorf et de deux batteries de quatre 155mm L Mle 1877. Génie et support
- Génie : 205/1 Cie de Génie
- Train : 239/7 Détachement auto lors de la transformation en SF. Grandes unités de renforcement.
Le Secteur Défensif d'ALTKIRCH dépend initialement de la RF de BELFORT, puis du 13° CA à partir de la dissolution de la RF. Au moment de la réorganisation de Mars 1940 et de sa transformation en Secteur Fortifié, il est rattaché au 44° CAF issu de la RF de BELFORT. L'ensemble de ces structures de rattachement dépendent de la 8° Armée.
Les unités de renforcement sont donc issues successivement de ces différentes structures. Une grande unité aura cependant un rôle prépondérant et quasiment permanent, la 67° DI, qui prendra même durant quelques mois (début Novembre 1939- mi-Mars 1940) le contrôle des deux RIF constitutifs du secteur. Manifestation organisationnelle du lien fort entre la 67° DI et le SD d'ALTKIRCH, c'est le Gal BOUTIGNON, commandant du SD, qui devient commandant de la 67° DI lors de l'arrivée de celle-ci en Alsace courant octobre 1939. La 67° DI , avec PC à Altkirch, est composée des :
Historique
La question de la fortification de la trouée de Belfort est envisagée dés les travaux de la Commission de Défense du Territoire (1922-23). Sans surprise compte tenu du passé historique, la Haute-Alsace est identifiée comme l'une des 4 grandes voies possibles d'invasion à protéger. Dans son rapport final en 1923, la CDT préconise donc la création là d'une "Région Fortifiée de Belfort", à l'instar des deux autres RF envisagées : Metz et la Lauter.
La Commission de Défense des Frontières (CDF) reprend très exactement ce concept en 1926 et son rapport final de Novembre 1926 prévoit, en 3e priorité derrière Metz et la Lauter, une première position à 25 kilomètre à l'Est de Belfort avec des ouvrages au Nord du canal du Rhone au Rhin et au Sud deux ouvrages séparés de "fortins". Une deuxième ligne, à 12 kilomètres de Belfort, est à construire à la mobilisation. A ceci se rajoute la transformation en forts de barrage des forts Séré de Rivières de Giromagny, Mt Bart et Lachaux. Le cours du Rhin n'est plus défendu à moins de 12 kilomètres de Bâle en respect du Traité de Paris de 1815. Dans le débat animé qui s'en suit entre la CDF, le Conseil Supérieur de la Guerre et le Mal Pétain, celui-ci vient visiter la future zone fortifiée, avec un séjour sur Belfort du 18 au 21 Juillet 1927. A l'inverse d'autres endroits, la Région Fortifiée de Haute-Alsace n'appelle pas de commentaires majeurs de sa part. La CORF commence fin 1927 les études de détail. Dés Mars 1928, il est entériné que la Région Fortifiée de Haute-Alsace est reportée en 2° Urgence, donc après le 2e cycle de la première urgence, ce qui revient à la reporter aux calendes... Ce report aux calendes est aggravé ensuite par les difficultés financières rencontrées lors de la réalisation des deux premiers cycles. La question de la RF de Haute-Alsace se repose lors de la conception des nouveaux fronts en 1934. Un nouveau projet de fortifications CORF est considéré, relativement ambitieux avec quatre gros ouvrages à Stetten, Trois-Maisons, Ranspach-le-Haut, et Glaserberg et quatre PO (Uffheim, Helfrantzkirch, Bettlach, Oltingue) et 68 casemates. Il est à nouveau abandonné compte tenu de la moindre priorité de ce front et du coût encouru. L'évolution de la situation internationale, avec la déclaration de neutralité Belge et le retour de la Sarre à l'Allemagne amène cependant à se reposer la question des points faibles ou susceptibles de voir leur neutralité violée. La question du prolongement de la ligne jusqu'au Jura est donc envisagée en 1936, avec cette fois-ci décision formelle de construire une ligne de 32 blockhaus et 7 casemates d'artillerie STG le long d'un arc respectant les termes du traité de 1815 et reprenant presque exactement la ligne envisagée en 1934. C'est à cette même période 1936-37 que sont construites quatre grandes batteries d'artillerie lourde et huit batteries de 155mm préparées dans la forêt de l'Eichwald.
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