La conception du Dassault Mirage F1 résulte d’une demande formulée dès 1963 par l’Armée de l’Air française de disposer d’un avion de combat – à la fois intercepteur et avion de pénétration basse altitude- permettant d’utiliser des pistes plus courtes que celles requises pour les Mirage III dont la formule aérodynamique (ailes delta) s’accompagne de vitesses de décollage et d’atterrissage élevées. La fiche-programme demande également un rayon d’action supérieur à celui des Mirage III en service.
Le Mirage F1 conçu autour de cette demande présente une configuration nouvelle : aile en flèche en position haute. C’est un monoplace, mono-réacteur. Le premier vol est réalisé en décembre 1966 et le F1 dépasse Mach 1 dès les premiers vols. Sa vitesse maximale en altitude est supérieure à Mach 2. L’entrée en service de la première version se fait à la 30ème escadre de Chasse. On constate un rayon d’action de combat de plus de 700 km, une vitesse ascensionnelle accrue par rapport au Mirage III. En version défense aérienne, il emporte deux missiles air-air Matra 530.
Du F1 initial vont dériver plusieurs versions : le F1-200 est ainsi équipé d’une perche de ravitaillement en vol, cette capacité devenant de plus en plus courante au sein des Forces aériennes. Il équipe alors les 5ème et 12ème Escadres de Chasse. Dassault développe aussi une version de reconnaissance F1-CR dotée d’un ensemble de caméras et de capteurs ainsi que d’une centrale de navigation à inertie, version qui équipe la 33ème Escadre de Reconnaissance. Enfin, alors que l’Armée de l’Air commence à se séparer de ses Mirage IIIE et 5F, 55 F1-200 sont modifiés pour l’assaut tactique : ces F1-CT reçoivent de nouveaux équipements propres à leur nouvelle mission : une électronique modifiée, un télémètre laser pour la précision des attaques, un nouveau détecteur d’alerte radar pour leur propre défense, deux caméras installées en place d’un des deux canons de 30mm. Enfin un nouveau siège éjectable plus performant permettant l’éjection à grande vitesse et basse altitude, le domaine de vol du F1-CT. Son armement consistait en un canon de 30mm ainsi que des charges externes grâce à cinq points d’attache (sous le fuselage et sous les ailes : missiles air-air Magic et bombes lisses, non-guidées ) Cette version entra en service en 1992 et servira jusqu’en 2012 au sein des escadrons Alsace, Artois, Auvergne et Normandie-Niemen.
Dernières versions à quitter le service, les F1-CT sont retirés en 2012 et les F1-CR en 2014 (le 14 juillet). Les uns et les autres sont remplacés par le Dassault Rafale. Au total, l’Armée de l’Air française aura reçu 246 Mirage F1 dans les versions F1-C, -200, F1-B, F1-CR et F1-CT. 470 exemplaires seront en outre exportés dans 11 pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient).
En 2017, les États-Unis acquièrent en France une soixantaine de Mirage F1, les font remettre en état de vol afin de les utiliser comme des ‘plastrons agresseurs’ lors d’exercices de combat au service de l’entraînement des Unités de l’USAF. Ainsi, le Mirage F1 se voit redonner une nouvelle vie.
Notre appareil
Il s’agit d’une version F1-CT qui a donc fait partie des 55 avions convertis à partir de la version interception F1-200. Immatriculé 30-QY , il porte le N°261 et a servi au sein du prestigieux ‘Normandie-Niemen’. Cette Unité, rattachée à la 30ème Escadre de Chasse, a opéré sur F1-CT de 1993 à 2008, notamment sur la base de Mont-de-Marsan. Retiré su service, il fut stocké sur la base de Châteaudun où une équipe des Ailes Anciennes Toulouse est allée le démonter en 2018 après qu’il fut affecté à notre Association.
Caractéristiques
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