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1/ Les tout premiers bijoux préhistoriques
On a longtemps cru que l'invention des bijoux dataient de 35.000 ans et était associée aux hommes de Cro-Magnon porteurs de la culture aurignacienne.
Mais cette vision a été ébranlée ces dernières années par une série de découvertes archéologiques datées de 70.000 à 135.000 ans. Selon une étude américano-croate, des serres de rapaces (retrouvées sur le site néandertalien de Krapina en Croatie) ont été travaillées, il y a 130.000 ans, pour être montées en bracelet ou collier, assemblées par des liens végétaux ou des tendons animaux.
Ce seraient les plus anciens vestiges de bijoux avérés à ce jour.Ces serres d'aigle (un pigargue à queue blanche)de 3 cm environ ont révélé des marques de coupe, abrasion et polissage d'origine humaine.
La grotte de Mandrin, dans la Drôme, abrite, comme d'autres sites en France et en Italie, des serres de rapaces sur lesquelles figurent des traces d'incisions attribuées à des Néandertaliens. La plus ancienne de ces serres (90.000 ans) a été trouvée sur le site de Combe-Grenal, en Dordogne.
Des coquillages perforés et décorés (pigments jaunes et rouges) ont été découverts dans une grotte espagnole à la Cueva de los Aviones, près de Cartagène et datés de 120.000 ans.
Ainsi plus de 20.000 ans avant l'arrivée de l'Homo Sapiens, l'homme de Néandertal enterrait ses morts, maniait les symboles, dessinait, utilisait des pigments, portait des parures de coquillages percés et teintés ainsi que des colliers de plumes, griffes ou serres.
Dès le Paléolithique on peut distinguer deux types de bijoux* :
-les parures issues de la simple collecte ( la main de l'homme ne créant que le moyen de les relier)
-les parures inventées à partir d'une modification partielle ou totale du matériau d'origine (l'os, l'ivoire, les bois de cervidés et quelques minéraux tendres:lignite,calcaire).
On peut voir que ces parures du Paléolithique supérieur étaient conçues principalement en coquillages ou en dents animales.On peut raisonnablement imaginer que d'autres matériaux, périssables, étaient utilisés: plumes, fleurs, écorces, graines, cuir ou bois.
Voilà à quoi pouvaient ressembler des Magdaléniens (-15000 à -9000 ans), parés de perles en coquillages ou rondelles percées. Voir ci-dessous les nombreuses perles et objets de parure découverts dans la sépulture de "l'enfant de La Madeleine" (sépulture -10.000ans).
De haut en bas : coquillages perforés(dentales, turriteles, cyclopes, néritines, amandes) et dents (canines de renard, craches de cerf) percées.
Les perles sont façonnées dans de nombreux matériaux et assemblées dans une grande variété de formes (coiffes, parures de bras, de jambes ou juste fixée aux vêtements). *-- Curieusement, de nos jours, on constate la même division dans l'artisanat actuel du bijou où l'enfilage de perles (simple montage) cotoie la création réelle (soudage, modelage, sculpture,etc..)-- |
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