Comme dit précédemment, le site de Marseille était déjà occupé dès le Paléolithique supérieur. Puis les Saliens (peuplade formée de Ligures venus d'Espagne et de Celtes) s'y installèrent. La tribu était celle des Segobriges, qui s'allia avec les grecs venus de Foça en 600 avant notre ère. La première cité fut construite au nord du port naturel appelé Lacydon. Parmi les premiers sanctuaires bâtis, celui d'Apollon Delphinios (vraisemblablement sur l'emplacement de l'église Saint-Laurent) et celui de la déesse Artémis (devenue Diane d'Ephèse), sa sœur, que l'oracle de Delphes considérait comme la protectrice des premiers Phocéens.
Le soleil et la lune, le yin et le yang, saint Michel et la vierge noire, les parèdres. L’emplacement supposé de ce temple primitif se situe un peu plus au nord de la butte, sur une esplanade, près du forum. Durant les premiers siècles l’endroit fut abandonné, et c’est à partir du Ve siècle que l’on construisit un groupe cathédral comprenant le siège épiscopal, un baptistère et deux églises paléochrétiennes dont l’église primitive dédiée à la vierge Marie, celle que l’on appelle la Vieille Major. Le palais épiscopal
Il ne reste presque rien des bâtiments. C’est lors de fouilles faites en 2008 sur l’esplanade que l’ont mit au jour une mosaïque pouvant appartenir au palais et quelques éléments de maçonnerie. L’ensemble fut dégradé par un cimetière paroissial, utilisé du XIIe siècle jusqu'à l'époque moderne.
La mosaïque date du Ve siècle et fait environ 15 m2. Les motifs sont souvent des figures géométriques, accompagnés de paons affrontés, de fleurs, de cratères et de bouquets. Une vidéo très explicative est présentée par l’INRAP ici.
Le baptistère Les fouilles faites en 1852 dans la cour de l’ancienne prévôté de la cathédrale lors de la construction de la Nouvelle Major, dégagèrent les vestiges d’un baptistère paléochrétien datant du Ve siècle. Ils furent pris à l’époque pour les restes de l’ancien temple de Diane. Ils ne sont plus visibles aujourd’hui, et ne sont connus que par des plans et relevés des décors publiés en 1905 par François Roustan : « La structure du Baptistère de la Major, à part les colonnes qui provenaient d'un temple païen, n'était composée que de matériaux ordinaires pris dans la localité. Les murs étaient donc en maçonnerie ordinaire ; les arcs et les voûtes en briques et les toitures en charpentes et en tuiles romaines demi-rondes. Les marbres ont été employés comme placages dans les soubassements ; ils ont aussi concouru pour une bonne part au pavage du sol. Le pavage des bas et peut-être celui des chapelles était totalement en mosaïques. L'architecture intérieure du monument se composait de seize colonnes dont la hauteur compris base et chapiteau était de 7 m. 89. Les colonnes du plan du dôme étaient surmontées d'arcs plein cintre de 3 m. 80 de diamètre, sans doute agrémentés d'archivoltes ; au-dessus s'élevait un tambour vertical jusqu'à la corniche architrave, qui établissait le départ de la coupole en plein cintre et à pans, laquelle était arrêtée au som
met par un œil ou couronne horizontale que surmontait un campanile composé de huit colonnettes et couronné par une calotte. Les proportions donnent à la coupole sous clef une hauteur de 18 mètres environ. La hauteur totale du sol au-dessus du campanile devait être de 24 mètres. Nous supposons, d'après les fragments de murs trouvés à l'ouest que l'entrée principale de l'édifice était de ce côté. Les ouvertures sur l'axe des pans nord et sud devaient donner accès aux bâtiments qui étaient annexés au Baptistère, notamment à la Major qui existait déjà.»
Le bâtiment à plan carré extérieur de 25m de côté (ce qui en fait le plus grand de France et l’un des plus grands de la chrétienté) possédait une cuve baptismale octogonale à gradins d’environ 4,40m de diamètre sur 0,70m de profondeur, recouverte de marbre blanc, et un déambulatoire annulaire à pavement de mosaïques polychromes.
Il fut détruit par les Sarrazins qui envahirent l’endroit au moins à trois reprises, entre 725 et 923, probablement en 838. L’église De l’église paléochrétienne il ne reste que quelques fragments de mosaïques et de murs en calcaire rose. Elle fut vraisemblablement construite vers 401 par l’évêque Proculus, celui-là même qui érigea l’abbaye Saint-Victor, en même temps que le baptistère. Dédiée à saint Lazare, elle mesurait plus de 60 m de longueur, et de 26 à 34 m de largeur.Au VIIIe siècle, elle changea de dédicace et on la trouve dans les chartes sous le nom d’Eclesia Sanctae Mariae, puis de Nostroe Dominoe antique Sedis, Notre Dame de l’antique siège. Elle devint donc, à cette époque, la cathédrale des évêques de Marseille. Elle fut plusieurs fois restaurée à la suite des destructions des Sarrazins entre les IXe et XIe siècles : des décors sculptés à motifs d'entrelacs datant de cette période furent retrouvés.
Au milieu du XIe siècle, le chœur fut refait par Pons Ier en calcaire blanc, et c’est Pons II qui entreprit la reconstruction complète du bâtiment en 1073. Elle prit alors le nom de Sainte-Marie-Majeure. La cathédrale, de plan en croix latine, comptait alors cinq travées voûtées en plein cintre, un chœur à abside heptagonale avec absidioles et des bas-côtés voûtés en berceau.La coupole de la croisée du transept reposait sur 10 arcs longitudinaux en plein cintre posés en encorbellement sur les grands arcs doubleaux de la travée du chœur, passant ainsi du rectangle au carré parfait, à l’intérieur duquel quatre trompes ornées des têtes d’animaux, symboles des évangélistes, délimitaient un octogone.
Sur cette base s’élevait la coupole. De cette époque nous restent une partie de la nef romane et la coupole octogonale.
Le clocher fut édifié en 1390. Au XVIe siècle, la mer ayant fait reculer la falaise, il fallut refaire le mur d'enceinte. Pour ce faire, deux travées furent détruites, et l’entrée principale se fit au sud.
La révolution la vendit comme bien national, et pour une fois ce n’est pas elle qui fit le plus de dégâts.
Rendue au culte en 1795, elle faillit disparaître entièrement en 1852 lors de la construction de la Nouvelle Major. Heureusement, grâce à la Société française pour la conservation des monuments et aux protestations des marseillais, elle ne perdit que deux travées supplémentaires.
Elle fut alors déclassée en église paroissiale et resta affectée au culte jusque dans les années cinquante. Actuellement, attendant désespérément une restauration, elle est fermée. La chapelle Saint-Sérénus (10e évêque de Marseille, de 599 à 601) ou collatéral nord, datant du XIVe siècle, renferme l’autel-reliquaire dit de saint Sérénus, probablement l’ancien devant du maitre-autel sculpté à la fin du XIIe siècle, dans lequel les reliques de saint Victor étaient conservées. Sur la face exposée, quatre colonnes à chapiteaux délimitent trois niches à arcatures ornées de perles. Entre les arcs, au-dessus des colonnes, les symboles des évangélistes. La niche centrale montre la Vierge assise en majesté tenant sur ses genoux l’enfant qui porte l’inscription "Ego sum lux mundi" (Je suis la lumière du monde).
Les fouilles de 1852 mirent aussi au jour une statue en marbre de 71 cm de hauteur (on n’en garde que le dessin fait par François Roustan) ainsi que des fragments de table d’autel, des chapiteaux.
L’autel-reliquaire de saint Lazare est un monument de marbre construit par Francesco Laurana en 1481. Il s’agit d’une double arcade en plein cintre supporté par deux pilastres aux extrémités et une colonne au centre.
Leurs chapiteaux sculptés supportent trois personnages : saint Victor au centre, saint Lazare à droite et saint Cannat à gauche. Sous l’arcade de gauche le saint est assis sur son trône, de chaque côté de lui se tiennent sainte Madeleine et sainte Marthe.
La prédelle du retable relate des scènes de la vie du saint en sept bas reliefs.
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