La bourguignotte est un casque typique de la Renaissance, héritié de la « salade » créée au XVe siècle, mais dépourvue de ventail. Comme son nom l’indique, son origine est à rechercher du côté de la Bourgogne, en France. Elle va cependant connaître très vite une grande popularité et se diffuser partout en Europe, autant chez les fantassins (les piquiers notamment) que chez les cavaliers (cavalerie lourde ou cavalerie légère d’arquebusiers). Apparue au XVIe siècle, elle reste utilisée jusqu’au XVIIe siècle, et se voit parfois dotée d’une lourde bavière rapportée et mobile (maintenue par une sangle de cuir se fermant sur la nuque), comme sur notre reproduction – ce qui indique qu’il s’agit plutôt en l’occurrence d’une bourguignotte équipant une armure de plates complète pour un cavalier -, soit parfois d’un simple nasal (depuis le règne de Louis XIII). Dans ce dernier cas, cette coiffure prendra aussi souvent le nom de « polonaise ».
La bourguignotte se caractérise par une crête assez haute, servant à dévier les coups de taille, d’une visière frontale pour protéger le visage, et de garde-joues très englobants articulés sur charnières, avec un évasement prononcé sur le bas pour éviter qu’un coup d’épée ou de lance adverse ne vienne blesser le cou. Ainsi renforcé, ce casque évoluera pour donner « l’armet », dont la forme est très proche, mais dont les éléments sont mieux solidarisés entre eux. En effet, la simple lanière de cuir attachant la bavière au casque n’offre pas la meilleure stabilité et peut contraindre le champ de vision lors de certains mouvements, a fortiori à cheval.
Les larges oreillères de la bourguignotte sont généralement percées de trous pour faciliter l’audition du soldat, et décorées souvent, comme le reste du casque, de rivets et rosettes de laiton. Pour faciliter la respiration, la bavière est percée de trous, à droite, et de croix, à gauche. Remarquons aussi sa décoration de bandes de laiton. Le nom de bourguignotte sera exhumé durant la Première guerre mondiale pour appeler le casque Adrian équipant les soldats français, en raison de sa ressemblance (crête et bord évasé). Voici une autre version de la bourguignotte, plus simple et donc mieux adaptée à un fantassin, car dépourvue de bavière, et dont on voit nettement les oreillères percées. |
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