Fort des Ayvelles (1877-1878) - Batterie des Ayvelles (1878)
Système Séré de Rivières
F08000 Charleville-Mézières - Département des Ardennes France
Par Jean-Marie Brams
La sous-commission de défense, en 1876, avait émis des projets pour l’aménagement de la place forte de Charleville-Mézières. L’un d’eux prévoyait la construction d’une ceinture de forts détachés alors qu’un autre proposait la construction du fort de Lumes, à l’est de Charleville. Ce fort aurait été construit seul ou en complément du fort des Ayvelles. Seul l’ensemble fort et batterie des Ayvelles verra le jour.
Le fort (Coordonnées : 49°43’31.65’’N. 04°44’19.18’’E. – Altitude : 226 m)
Fort d’arrêt à massif central au rôle dissuasif dominant la Meuse depuis sa rive gauche couvrait, avec sa batterie annexe, les passages de la Meuse. Le fort, de forme carrée, présentait des côtés de 250 mètres de long. Les caponnières doubles des saillants 1 et 3 défendaient les fossés. Elles étaient pourvues d’échauguettes : 2 à S1 et 4 à S3.
Une cour rectangulaire occupait le centre de la caserne à 2 niveaux et 7 travées aussi qu’une cour d’entrée.
La caserne et les magasins étaient entourés. La galerie enveloppe de contrescarpe reliaient les traverses-abris, les caponnières, la casemate cuirassée et les poudrières.
En 1883, l’armement se composait de 20 pièces sur parapet, de 8 mortiers et d’une pièce sous casemate cuirassée.
Un effectif de 880 hommes formait son équipage.
Un chemin de liaison couvert de 600 m de long relie le fort à sa batterie annexe. Le chemin couvert devait être pourvu de part et d’autre de 6 batteries à deux pièces jamais construites. Des travaux de terrassement assez importants ont toutefois été réalisés.
Le fort était aussi dénommé fort Dubois-Crancé.
La batterie (Coordonnées : 49°43’28.27’’N. 04°44’48.15’’E. – Altitude : 220 m)
L’ouvrage présente une forme pentagonale. Le fossé de gorge non défendu a 160 m de long. Les fossés latéraux et du front de tête sont défendus par des caponnières doubles situées aux saillants 2 et 4. La caponnière S2 s’est partiellement effondrée et la S4 a été rasée.
En 1883, l’armement se composait de 5 pièces de rempart, de 2 mortiers et d’une pièce sous casemate cuirassée. En 1944, le génie américain détruisait cette dernière lors de l’occupation de la batterie.
Un chemin de rempart communiquait avec les 7 traverses-abris dont 4 étaient enracinées.
La troupe occupait 4 chambrées.
L’équipage comportait un effectif de 160 hommes.
Le magasin sous roc
Un magasin sous roc a été construit entre 1888 et 1890 devant corps de garde de contrescarpe. L’accès se fait par 2 monte-charges et une galerie joignant, par un escalier, la galerie de contrescarpe et le corps de garde de contrescarpe. Le magasin s’étend sur une longueur de 50 mètres à 17 mètres sous le niveau du sol.
Les 3 accès ont été détruits par les Allemands avant la fin de la guerre 1914-1918. Le magasin reste inaccessible.
Petite histoire de l’ensemble fortifié en 1914
Le 25 août 1914, après avoir tirés quelques salves sur les Allemands en approche, le commandant du fort fait saborder l’armement et se replier ses troupes. Le 26, le fort est réoccupé mais abandonné en soirée.
Les Allemands ne se risqueront dans le fort que le 29. Ils n’y découvriront que le corps suicidé du commandant de l’ouvrage.
Le casernement fut détruit par les Allemands à l’approche de la fin de la guerre 1914-1918. Vers 1960, la caponnière S3 était partiellement détruite par le génie lors d’essais d’explosifs préalablement au nivellement de l’enceinte urbaine de Charleville-Mézières. La pièce de la casemate cuirassée et son affût ont disparu au début des années 60.
Crédit photos
Plans
- JMBrams (d’après les documents présentés au fort par l’AFBA).
Bibliographie :
Visite du fort (la batterie n’est accessible qu’occasionnellement)
- Pour plus d’informations, contacter : «domaine.ayvelles@orange.fr».
|