Sur ce reportage je sers de protection au PAN Charles de Gaulle Il a accompagné et ravitaillé le Clémenceau, le Foch, le Charles-de-Gaulle et même l’USS Carl Vinson. Après avoir assuré plus de 3.000 ravitaillements en mer, le pétrolier-ravitailleur « Meuse » a connu, le 16 décembre, sa dernière cérémonie des couleurs après 35 ans de bons et loyaux services.
Au cours de sa carrière, et comme l’a rappelé le vice-amiral d’escadre Denis Béraud, amiral commandant la Force d’Action Navale, qui présidait cette ultime cérémonie, la Meuse a été énormément sollicité, avec des participations aux opérations Olifant (Liban), Daguet (Irak), Trident (Balkans), Héraclès, Agapanthe, Harmattan (Libye), Atalante (lutte contre la piraterie), Bois-Belleau ou encore Chammal, qui aura été sa dernière.
En effet, au début de cette année, la Meuse a été le pétrolier-ravitailleur du groupe aéronaval (GAN) du porte-avions Charles de Gaulle dans le cadre de la mission Arromanches, au cours de laquelle ce dernier a été engagé dans l’opération Chammal pendant quelques semaines avant de rejoindre l’Inde pour prendre part à l’exercice Varuna.
En juin, de retour à Toulon, la Meuse a été mise en « réserve », son équipage devant démonter et débarquer tout le matériel susceptible d’être réutilisé. Autant dire que, après la participation à des missions opérationnelles, ce type d’activité n’est pas la plus prisée. « C’est un travail minutieux, répétitif, parfois mené dans l’ombre et dans les moindres recoins du bâtiment. Il est pourtant très utile, voire indispensable, notamment pour les trois ravitailleurs restants », peut-on lire dans un billet de son journal de bord.
Dans le même temps, il a fallu réaliser une « cartographie de l’ensemble des locaux » de la Meuse afin d’identifier, compartiment après compartiment, les matériaux potentiellement dangereux. Il s’agit d’une étape nécessaire avant de passer à la phase « déconstruction ».
Et ce qui fut le pétrolier-ravitailleur « Meuse » porte désormais le matricule Q878. Fin de l’histoire…
Après le désarmement de la Meuse, la Marine nationale ne dispose plus que de trois navires en mesure d’effectuer les mêmes missions, à savoir les bâtiments de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne, Somme et Var.
Leur remplacement se fera dans le cadre du programme FLOTLOG (Flotte Logistique) dès qu’il sera lancée. D’après la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 actualisée, la commande devrait être passée d’ici 2019. En attendant, un contrat d’études amont de 10 millions d’euros a été confié en 2012 à DCNS, qui a déjà imaginé un concept de navire ravitailleur à double coque appelé BRAVE (Batiment RAvitailleur d’Escadre).
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