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La Russie était un allié de la France dans le cadre de la triple entente ayant pour origine une convention militaire signée entre la France et la Russie le 17 août 1892, puis une alliance franco-russe le 27 décembre 1893. Quelques années plus tard, le 8 avril 1904, la France et le Royaume-Uni signent l'Entente cordiale, traité de portée surtout symbolique qui marque un rapprochement diplomatique entre les deux pays. Mais surtout le Royaume-Uni, après l'entrevue de Guillaume II et de Nicolas II en juillet 1905, s'était inquiété d'une tentative de rapprochement de la part de l'Allemagne vis-à-vis de la Russie. Il se décide donc à sortir de son "splendide isolement" et à régler ses différends avec la Russie. Cela aboutit à l'accord du 31 août 1907 avec la convention anglo-russe où les deux puissances délimitent leurs zones d'influence en Afghanistan, en Perse et au Tibet. Ce rapprochement ne comportait aucune alliance proprement dite mais, ajouté à l'alliance franco-russe et à l'Entente cordiale, cet accord, à propos de litiges asiatiques, ébauche une Triple-Entente face à la Triplice (ou Triple Alliance de l'Allemagne, empire Austro-hongrois et l'Italie). A la veille de la première guerre mondiale, l'armée impériale russe du tsar Nicolas II alignait 353 régiments dont 16 de la garde, totalisant environ 4 100 000 hommes. Munie une force colossale, la Russie ne réussit pas à obtenir l'avantage lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, mais consolida fortement son armée à la suite de cet échec au point de se tailler une solide réputation en Occident en termes de cohésion et de préparation de ses armées. Au déclenchement de la première guerre mondiale, les armées russes ne sont pas préparées à la guerre moderne, en sous-effectif du fait du manque d'armes, malgré 14 millions d'hommes mobilisés. Elle souffre de problèmes logistiques et son artillerie et son aviation sont insuffisantes. Les détroits turcs étant fermés, les alliés ne peuvent lui livrer de l'armement et des munitions qu'au compte-gouttes par Mourmansk et Vladivostok. Conformément aux engagements pris envers la France, l'armée russe attaque début août 1914 en Prusse-Orientale et en Galicie. Face à l'Allemagne, dont les forces principales attaquent la France et la Belgique et ne laissent que quelques corps d'armées en Prusse orientale, les armées russes sont battues à la bataille de Stalluponen, mais remportent celle de Gumbinnen. La riposte allemande, fin août, commandée par Paul von Hindenburg et Ludendorff à la bataille de Tannenberg et à la bataille des lacs de Mazurie, est foudroyante. Les Allemands capturent 90 000 prisonniers et récupèrent beaucoup d'armement ennemi à Tannenberg et 100 000 prisonniers lors de la bataille des lacs de Mazurie. Les armées russes obtiennent toutefois quelques francs succès face aux Autrichiens en occupant la Galicie orientale. En 1915, Nicolas II démet alors le grand-duc Nicolas de ses fonctions de commandant suprême des armées impériales, alors principal artisan des victoires de Lemberg et de Lodz. La bataille de Lemberg fait 300 000 morts et 130 000 prisonniers dans les rangs austro-hongrois. La bataille de Lodz sauve la Silésie.
Le 21 août 1915, ne possédant ni les aptitudes, ni la formation, l'empereur se met à la tête des armées. Elles sont obligées de se replier et leur dénuement devient catastrophique. Le conseil de guerre, qui est présidé par un monarchiste constitutionnel et un nationaliste, membre de l'Union du peuple russe, désapprouve le 4 septembre 1915 le limogeage du grand-duc et rappelle au tsar que l'armée russe a perdu en treize mois 4 000 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers et bat en retraite. L'empereur ne répond pas. L'armée russe, devant ses défaites successives, est lente à se rendre compte de l'utilité d'un casque de protection au sein d'une guerre où l'artillerie joue un rôle proéminent. En décembre 1915, une mission française arrivée en Russie, réclama auprès du tsar Nicolas II de l'aide afin de soulager le front occidental. Le quartier général russe, devant faire face à une pénurie d'homme au moment où elle en a le plus besoin, accepta la requête française avec l'envoie de brigades spéciales de tirailleurs dès le début de l'année 1916. La France devait toutefois se charger de leur équipement. Ces troupes, constituées d'hommes prélevés sur le front Est et au sein des troupes de réserve, constituèrent 7 régiments qui partirent de Russie d'Arkhangelsk et d'Extrême-Orient pour arriver à Marseille en avril 1916. Cette armée russe en France était sous le commandement du général Lokhvitsky. A leur arrivé, ces hommes furent tout naturellement équipés de casques Adrian modèle 15 fabriqués spécialement pour leur arrivée. Ces casques étaient ornés d'un attribut représentant les armoiries impériales et étaient peints de couleur marron (afin d'être uniforme à leur tenue) directement après application de l'insigne. Ces unités russes furent envoyées aux côtés de l'armée française durant l'offensive de Champagne, durant laquelle elles se battirent courageusement et où elles perdirent 4 500 hommes et 70 officiers. Et en Macédoine aux côtés des troupes françaises et serbes lors de l'offensive contre Florina et Monastir durant l'automne 1916. Parallèlement à l'arrivée des troupes russes en France, devant l'urgence de la situation où l'armée russe devait s'équiper d'un casque moderne, le ministère impérial de la guerre passa commande auprès de Paris de 2 048 000 casques. La France ne livra que 340 000 exemplaires que fin 1916 et étant donné l'insuffisance de cette livraison, les troupes russes s'équipèrent de casques Adrian récupérés au gré des combats. Jusqu'à cette période, aucune fabrication de casques d'acier ne fut entreprise en Russie. Au début de l'été 1916, la Fédération des villes et Zemtsvos de Russie remit une demande à l'attaché militaire français en Russie une demande concernant la fabrication des casques d'acier. Le 6 juillet 1916, le sous-secrétaire d'Etat du ravitaillement et de l'intendance écrivait à la France afin de savoir si elle ne voyait aucun inconvénient à ce que la demande des zemstvos de Russie obtienne une réponse, dans le but de recevoir les dossiers et renseignements nécessaires pour la fabrication d'un casque destiné à l'armée tsariste. Cette demande resta sans suite. Parallèlement à cette requête, la Russie entreprend la fabrication d'un casque national dont la production est lancée dans trois usines russes, dont deux possédaient des usines en Finlande, qui faisait partie alors de l'empire russe. Adopté officiellement à la fin de l'année 1917, ce casque, désigné comme casque modèle 17, possède une silhouette similaire à l'Adrian français. Malgré de nombreuses péripéties 330 000 unités furent fabriquées, dont une certaine quantité par l'usine de Sohlberg basée à Helsinki. Révolution et guerre civile.
Les défaites successives de la Russie lors de la première guerre mondiale sont l'une des causes de la révolution de russe. Dès le début du conflit sur le front de l'Est, après quelques succès initiaux, l'armée connaît de lourdes défaites ; les usines s'avèrent insuffisamment productives, le réseau ferroviaire imparfait, le ravitaillement en armes et denrées de l'armée boiteux. Au sein de la troupe, les pertes battent tous les records (1 700 000 morts et 5 950 000 blessés) et des mutineries éclatent, le moral des soldats se trouvant au plus bas.
La famine gronde et les marchandises se font rares. L'économie russe, qui connaissait avant la guerre le taux de croissance le plus élevé d'Europe, est coupée du marché européen. La chambre basse du Parlement russe (la Douma), constituée de partis libéraux et progressistes, met en garde le tsar Nicolas II contre ces menaces pour la stabilité, tant de la Russie que du régime, et lui conseille de former un nouveau gouvernement constitutionnel. Mais le tsar ignore l'avis de la Douma. Isolé dans un train spécial au front, il a perdu de fait tout contact avec la réalité du pays et avec sa direction. L'impopularité de son épouse, d'origine allemande, aggrave le discrédit du régime, ce que confirme en décembre 1916 l'assassinat par un jeune noble du conseiller occulte de l'impératrice, Raspoutine. Le mois de février 1917 rassemble toutes les caractéristiques pour une révolte populaire : hiver rude, pénurie alimentaire, lassitude face à la guerre… Tout commence lors de grèves spontanées, début février, des ouvriers des usines de la capitale Petrograd (nouveau nom que Saint-Pétersbourg a pris au début du conflit). Les grèves se généralisent dans tout Petrograd et la tension monte. Les slogans, jusque-là plutôt discrets, se politisent : "À bas la guerre !", "À bas l'autocratie !". Cette fois, les affrontements avec la police font des victimes des deux côtés. Les manifestants s'arment en pillant les postes de police. Après trois jours de manifestations, le Tsar mobilise les troupes de la garnison de la ville pour mater la rébellion. Les soldats résistent aux premières tentatives de fraternisation et tuent de nombreux manifestants. La troupe finit par se joindre aux révoltés. Entre-temps, le tsar, désemparé, n'ayant plus les moyens de gouverner, dissout la Douma et nomme un comité provisoire. Il abdique le 2 mars 1917. Son frère, le grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch Romanov, refuse presque aussitôt la couronne. C'est de fait la fin du tsarisme, et les premières élections au soviet des ouvriers de Petrograd. Dès octobre 1917, la révolution bolchévique éclate en Russie et plonge le pays en plein chaos. Ne pouvant faire face plus longtemps aux troupes des puissances centrales, la Russie se retire du conflit avec la signature de l'armistice avec l'Allemagne à Brest-Litovsk. Le pays plonge en cette fin d'année 1917 en pleine guerre civile où ne n'opposent pas simplement les révolutionnaires bolcheviks aux "Blancs" monarchistes partisans du retour à l'ancien régime tsariste. La violence ruineuse du conflit n'est pas due au seul choc des terreurs "blanche" et "rouge" décidées d'en-haut. Cette guerre civile est d'abord un chaos indescriptible et très violent, où l'État et la société russes se sont désintégrés sous la poussée de multiples forces centrifuges, jusqu'à leur reconstruction et leur reprise en main par les bolcheviks victorieux. La guerre a vu en effet les autres formations révolutionnaires (mencheviks, SR, anarchistes, députés de l'ex-Constituante) se battre également contre les bolcheviks, parfois de façon autonome, parfois au prix d'une collusion avec les généraux blancs. Les tentatives d'émancipation de minorités nationales, l'action des "armées vertes" paysannes (hostiles à la fois aux bolcheviks et aux Blancs), la défense de projets de société concurrents ("Makhnovchtchina" anarchiste en Ukraine), l'intervention étrangère, les multiples règlements de compte et les déchaînements de violence spontanée n'ont pu qu'ajouter aux troubles. Enfin, les retournements d'alliance et les divisions internes n'ont pas manqué, ni les retournements de situation : Kiev change ainsi 14 fois de main pendant la guerre. Les bolcheviks ont bénéficié de leur organisation supérieure et de leur discipline. Bien qu'ils aient rencontré (et réprimé) des résistances populaires virulentes, leur programme a été finalement mieux reçu des masses que celui des Blancs, lequel tendait au retour pur et simple à l'état des choses antérieur. Le camp des opposants à la révolution d'Octobre a pâti de son hétérogénéité et de ses désunions. Certains généraux "blancs" tels Lavr Kornilov se soucient en fait fort peu de rétablir la monarchie, et se voient très bien à la tête d'une république dictatoriale. Leurs projets préfigurent en partie les fascismes européens. Les troupes des différents camps sont équipés de manière hétéroclite, fonction des approvisionnements des deux camps et aussi des différentes captures sur le terrain. Le casque Adrian modèle 15 de fabrication française coiffe notamment les troupes des différentes factions. Le gros des combats se termine en 1921 avec le retournement de la situation au profit des troupes bolchéviques, embryon de la future armée rouge soviétique. L'essentiel des campagnes militaires se poursuit jusqu'à la proclamation de la NEP (nouvelle politique économique en 1923. Débuts de l'armée rouge.
L'Armée rouge (en russe : "??????? ?????", ou plus exactement "??????-???????????? ??????? ?????", "Rabotche-krestianskaïa Krasnaïa armia", soit "l'Armée rouge des ouvriers et paysans") était l'armée mise sur pied dans l'ancien empire russe par le nouveau pouvoir bolchevik, à la suite de la révolution d'Octobre, afin de combattre la contre-révolution des Armées blanches soutenues par les puissances étrangères (France, Royaume-Uni, Tchécoslovaquie, États-Unis, empire du Japon). Le terme rouge a une connotation révolutionnaire.
Au début de l'année 1919, l'armée rouge compte 42 divisions, soit une force considérable de 1 800 000 hommes aguerris, dont 400 000 bien armés ; plus de 50 000 d'entre eux sont membres du parti bolchevik et 7 000 sont commissaires politiques. L'armement provient pour une grande partie de l'arsenal de l'ancienne armée impériale, mais aussi de matériel pris aux Allemands et à l'Autriche-Hongrie, ou acheté grâce à l'or de la banque nationale roumaine déposé à Moscou en 1916. Au sortir de la guerre civile, les effectifs de l'Armée rouge sont très importants. Cependant de nombreux problèmes se posent quant à l'armement et l'équipement, en particulier l'absence de matériel moderne comme des chars d'assaut, une artillerie efficace et une aviation de combat. De 1920 à 1925, l'armée rouge doit se contenter de ce qui est récupérer de l'ancienne armée tsariste : un armement faible et en retard. Pour remédier à cela le "Soviet militaire" créa en 1924 la "Commission aux inventions militaires" qui met au point un nouvel équipement moderne. L'effort pour se doter de ces équipements va être lancé lors du premier plan quinquennal de 1928 et poursuivi lors des deux suivants en 1934 puis en 1939. Équipée de manière hétéroclite, l'armée rouge est coiffée de différents types de casques issus de la grande guerre. L'armée soviétique est soucieuse d'uniformiser son équipement alors que le pays est en pleine restructuration économique, bouleversé par l'installation d'un régime communiste conduisant le pays à une industrialisation à "marche forcée". Les casques Adrian d'origine française sont ressortis des magasins afin d'équiper l'armée rouge dès 1924. Ces casques font partis des équipements ramenés par les brigades russes à leur retour du front occidental lors du retrait de la Russie de la première guerre mondiale, et aussi de casques capturés auprès des armées blanches ayant reçu des casques de la part de la France. Cependant le nombre d'exemplaires n'est pas suffisant pour équiper l'ensemble des importants effectifs de l'armée rouge, seules quelques troupes d'infanterie en sont équipés. Ces casques sont repeints de couleur vert olive et sont ornés d'une imposante étoile frontale fabriquée en tôle de cuivre en relief. Cet attribut est muni de la faucille et du marteau soviétiques, et peint en rouge à l'exception de la bordure de l'étoile et de l'insigne communiste. L'armée rouge s'équipe aussi de casque modèle 17 "Sohlberg" fabriqués initialement en Finlande pour le compte de la Russie tsariste dont une importante quantité est récupérée durant les aléas de la guerre civile notamment contre la Finlande. Les casques Adrian resteront en dotation jusque dans les années 30, période durant laquelle l'armée rouge est à la recherche d'un casque de fabrication nationale.
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