Le mythe central d'Achille à Skýros, tel qu'il est présenté dans les sources antiques, est le suivant. Plutôt que de laisser son fils Achille mourir à Troie comme cela avait été prédit, la nymphe Thétis l'envoie vivre à la cour de Lycomède, roi de Skýros, déguisé en une autre fille du roi ou en dame d'honneur, sous le nom de Pyrrha la rousse, Issa ou Kerkysera. Achille y a une liaison avec Déidamie une des filles de Lycomède, et ils ont un ou deux fils, Néoptolème et Oneirosnote 1. Une autre prophétie ayant suggéré que la guerre de Troie ne serait pas gagnée sans Achille, Ulysse et plusieurs autres chefs achéens se rendent à Skýros pour le retrouver. Ulysse découvre Achille en offrant des cadeaux, des parures et des instruments de musique ainsi que des armes, aux filles du roi, puis en faisant imiter à ses compagnons les bruits d'une attaque ennemie sur l'île (notamment en faisant entendre le son d'une trompette), ce qui incite Achille à se révéler en choisissant une arme pour riposter, et ensemble ils partent pour la guerre de Troie. Dans certaines versions, Déidamie, déguisée en homme, le suit2
Sarcophage :1e quart IIIe s. après J.-C. Il est en marbre blanc à grain fin et compact
Dimensions H. totale 1,08 ; H. cuve 0,80 ; Lo. 2,30 ; P. 0,80 m. Description
Lycomède font suite à une jeune femme qui lui a saisi le bras. A droite, l'ambassade des Grecs est composée d'Ulysse et de personnages nus ou cuirassés et de putti. Le couvercle comporte deux acrotères de part et d'autres d'une plaque frontale ornée de la personnification des quatre saisons et, au centre, du couple des défunts en buste. Sur le petit côté gauche, Achille, assis, joue de la cithare ; Déidamie (?), à genoux, tend vers lui la main droite. Sur le petit côté droit, un homme, de profil, marche, appuyé sur un bâton ; il tient un rouleau.
Historique
Malgré les recherches menées jusqu'à présent, l'historique de ce sarcophage reste inconnu avant guerre. Le sarcophage est rapatrié en France dans le deuxième convoi en provenance de Füssen, alors en zone américaine, aux alentours du 21-24 novembre 1945 (le départ prévu pour le 12-15 novembre a semble-t-il été retardé de plusieurs semaines ; la date exacte demeure inconnue) (1). Quatre sarcophages sont cités dans plusieurs listes de contenu des convois, sous le terme de « sarcophage » ou « travaux en marbre ». Aucun document ne permet de savoir s'il s'agit ici du numéro 635-188, 636-189 ou 638-191 (numéro d'inventaire [ou d'ordre ?] et numéro de caisse (2). Proposé à la première commission de choix des œuvres de la récupération artistique du 27 octobre 1949 (3), le sarcophage est attribué aux musées nationaux (musée du Louvre, département des Antiquités grecques et romaines) en 1951 (4). Une décharge signée par Georges Salles, le 9 novembre 1949, atteste de son arrivée au musée du Louvre (5). Selon une note de Rose Valland du 27 janvier 1961, la présence du sarcophage dans le dépôt de l'ERR à Füssen (château de Neuschwanstein) laisse supposer la spoliation d'une collection particulière (6). |
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