Canon Anti Aérien 3 inch M1981 USA Fort Still Oklahoma

En  1917 Brigadier général James A. Shipton,  écrivait
 Le but de la défense anti-aérienne est de protéger nos propres forces et nos propres établissements contre les attaques et les observations hostiles depuis les airs en maintenant les avions ennemis à distance. »
 –Lorsque les États-Unis ont déclaré la guerre à l’Allemagne en avril 1917, ils étaient à la traine loin derrière la plupart des nations en matière de DCA . Plongée dans un conflit où de nouvelles technologies comme les mitrailleuses, les armes chimiques, les chars et les avions ont complètement révolutionné la guerre, la Force expéditionnaire américaine a été forcée de se moderniser et de s’adapter rapidement.
Le 26 juillet 1917, le brigadier général James Shipton et les capitaines Glenn Anderson et George Humbert quittèrent les États-Unis avec le premier contingent de troupes de combat américaines destinées au front occidental. Les trois officiers furent chargés d’observer les méthodes anti-aériennes britanniques et françaises et de créer un nouveau service anti-aérien national
 Tandis que le général Shipton coordonnait avec les Britanniques et les Français l'acquisition de l'équipement nécessaire à la défense aérienne américaine, Anderson et Humbert prirent l'initiative de rechercher les techniques alliées.
Les deux capitaines déterminèrent rapidement que les méthodes françaises étaient bien plus efficaces. Ils suivirent donc tous deux les cours de l'école antiaérienne française d'Arnouville-les-Gonesse et, une fois leurs études terminées, créèrent une école américaine colocalisée pour instruire les nouveaux officiers antiaériens américains et s'engagèrent dans la nouvelle doctrine. Toutefois Anderson et Humbert vont incorporer  quelques techniques britanniques efficaces, qui aboutirent à l'utilisation de projecteurs pour localiser les avions ennemis la nuit. Les projecteurs, couplés à des localisateurs acoustiques comme ceux utilisés par les Français, permettaient une meilleure acquisition de la cible et donc une meilleure précision pour les mitrailleuses lourdes et les mitrailleuses lors des tirs sur la cible.
La première session américaine débuta en septembre 1917 et comprenait vingt-cinq officiers. L'école était divisée en deux sections, axées sur l'utilisation de l'artillerie et des mitrailleuses dans le rôle antiaérien. Une troisième section, axée sur les projecteurs, fut créée en janvier 1918.
 Au cours de son existence, l'école antiaérienne américaine d'Arnouville forma 578 officiers et 12 000 recrues à l'utilisation des systèmes antiaériens de l'époque. En utilisant un mélange de canons lourds, de mitrailleuses, de localisateurs sonores et de projecteurs, les unités antiaériennes américaines étaient capables de mieux défendre les positions alliées et, par conséquent, de mieux engager les avions ennemis. Au moment où l'Armistice  le 11 novembre 1918, le American Anti-aircraft Service était passé d'une organisation peu éprouvée et bricolée à l'arme  de défense aérienne la plus efficace au monde

 Avec la création de l’ American Anti-aircraft School à Arnouville-les-Gonesse en octobre 1917, American Expeditionary Force disposait de son propre programme de formation au tir antiaérien en Europe.

L’école formait les militaires américains à l’utilisation des canons lourds, des mitrailleuses et des projecteurs.
Cinq batteries antiaériennes (75 mm) et sept bataillons de mitrailleuses antiaériennes furent activés pendant la Première Guerre mondiale. De ces sept bataillons de mitrailleuses, seuls les 1st and 2nd AA Machine Gun Battalions participèrent au combat ; les cinq bataillons restants étaient soit en formation, soit en transit vers l’Europe à la fin des hostilités. Alors que les batteries d’artillerie lourde se concentraient leur role de  dissuasion des survols ennemis du territoire ami, les bataillons de mitrailleuses étaient chargés d’engager directement les avions ennemis. Au cours de leur brève existence, les 1er et 2e bataillons de mitrailleuses antiaériennes établirent un nouveau standard pour les unités de mitrailleuses antiaériennes alliées. En tirant un peu plus de 225 000 cartouches de calibre .30, les deux bataillons abattirent 41 avions allemands, soit un avion ennemi pour 5 500 cartouches. Les statistiques alliées ne comptabilisaient que deux avions ennemis pour 200 000 cartouches à la fin de la Première Guerre mondiale.
Le décompte officiel américain des victimes à la fin de la guerre s'élevait à 58 avions confirmés abattus par des unités d'artillerie lourde et de mitrailleuses. Cependant, ce nombre relativement faible ne reflète pas avec précision les performances des unités antiaériennes américaines. Ce chiffre n'incluait pas les avions abattus par les troupes antiaériennes américaines servant sur des équipements étrangers ou avec des unités étrangères, où le mérite de la destruction revenait au quartier général supérieur de la nation alliée.
Par conséquent, le 18 mai 1918, alors qu'elle servait sous les ordres de l'armée française, la 2e batterie antiaérienne ne fut pas créditée d'une destruction
Malgré le processus de confirmation des pertes, les bataillons de mitrailleuses antiaériennes ont admirablement joué leur rôle dans les rôles antiaériens et de soutien au sol, établissant la norme de flexibilité tactique qui continue d'être la pierre angulaire de la branche de l'artillerie de défense aérienne du XXIe siècle. L'utilisation de supports antiaériens improvisés était, comme les souches d'arbres, incluse dans le programme d'entraînement aux mitrailleuses AA.
La mitrailleuse française Hotchkiss était l'une des armes antiaériennes standard utilisées par les forces américaines sur le front occidental. Les mitrailleuses antiaériennes sont devenues une nécessité à mesure que la Première Guerre mondiale s'éternisait et que les attaques aériennes contre les forces terrestres augmentaient. Les localisateurs acoustiques ont permis aux unités antiaériennes de détecter les avions en approche à de plus grandes distances, donnant ainsi aux artilleurs plus de temps pour cibler  les avions en approche.
Le canon antiaérien de 3 pouces modèle 1918 fut le premier canon antiaérien mobile fabriqué aux États-Unis. C’est une adaptation du canon d'artillerie côtière de 3 pouces, le M1918 avait une vitesse initiale élevée  et le nouveau affut  permettait un tir à angle extrêmement élevé. Il termina ses tests à l'automne 1918 et la première batterie fut mise en service pour des essais sur le front occidental.
Les observateurs alliés qui ont vu le canon antiaérien de 3 pouces modèle 1918 furent extrêmement impressionnés par ses performances. Les efforts britanniques et français dans ce domaine n'étaient rien de plus que des adaptations de support de canons de campagne.
 Ces efforts ponctuels, utilisant des armes qui ne parvenaient pas à atteindre un temps de vol suffisamment court, étaient d'une efficacité limitée pour engager réellement les avions. La méthode d'engagement avait été surnommée « tir de barrage » et reposait sur un mur d'éclats d'obus à une altitude prédéterminée pour dissuader les avions ennemis plutôt que sur un ciblage précis des avions individuels.
 Les obus à grande vélocité du M1918 ont changé la donne et, bien que les systèmes de contrôle de tir en soient encore à leurs balbutiements, les artilleurs antiaériens américains disposaient désormais d'une arme qu'ils pouvaient utiliser efficacement. On se demande si le M1918 a combattu pendant la Première Guerre mondiale. La plupart des sources montrent que les canons d'essai n'ont été envoyés outre-mer qu'en décembre 1918, un mois après la signature de l'armistice.
Le M1918 a continué à servir pendant l'entre-deux-guerres, en étant le système d'arme principal pour les unités antiaériennes de l'artillerie côtière américaine jusqu'à ce que son remplaçant, le canon antiaérien M3 de 3 pouces, soit mis en service en 1928.
Les derniers canons M1918 ont été progressivement retirés du service en 1932. Bien que les chiffres de production soient vagues, plusieurs centaines de canons M1918 ont été fabriqués entre 1918 et le début des années 1920. Parmi ces centaines de canons AA qui défendaient le ciel américain, un seul survit aujourd'hui. Ce canon de 3 pouces du musée a été entièrement restauré en 2013 et est aussi proche que possible de sa configuration opérationnelle d'origine.
Le pointage du M1918 était un processus complexe, impliquant deux artilleurs de chaque côté pour viser, faire pivoter et élever le canon. Contrairement aux armes précédentes qui avaient été utilisées dans le service antiaérien, le M1918 avait une élévation maximale presque verticale, ce qui permettait un meilleur suivi de la cible. Bien que les canons lourds de défense côtière aient toujours été au centre des préoccupations du Coast Artillery Corps dans les années 1920, des emplacements de canons antiaériens ont rapidement été regroupés pour défendre les canons lourds contre d'éventuelles attaques aériennes