Ardennes Rocroi

Ardennes.Rocroi
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Photos Jean Marie Brams
 

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La place fortifiée de Rocroy – F08320 Rocroi – département des Ardennes – France

Par Jean-Marie Brams
Situation

Rocroi se situe sur le plateau ardennais bien connu pour son rude climat et ses landes boisées et marécageuses. Le plateau de Rocroi a présenté un important intérêt stratégique du XVI au XIX e siècle car la trouée de l’Oise forme une voie de pénétration des armées ennemies vers la Champagne. Coordonnées : 49°55’29.73’’N – 4°31’14.71’’E. Altitude : 385 m.
Historique de Rocroi

• Début du XIIIe siècle : Naissance d’un village et édification de la chapelle Saint Nicolas.
• Suite aux raids de pillards, le seigneur du Châtelet, Raul I fait construite une maison forte.
• XIVe siècle : Pour se défendre d’attaques des Anglais et des Bourguignons, les habitants du bourg de Raulcroix
       érigent un fossé et un rempart de terre.
• 1449 : les Liégeois sont contenus au pied des remparts et en récompense de la bravoure de ses habitants, le village est
       exempté de taxes Les habitants doivent toutefois accepter allégeance au roi Charles VII. Les privilèges seront
       conservés jusqu’au règne de Louis XVI.
• En vue de contenir la trouée de l’Oise durant les guerres entre les Pays-Bas espagnols et la France, François  I
       ordonne la fortification de Maubert-Fontaine (F) qui sera terminée  en 1550.
• Charles Quint, pour contrer la fortification de Maubert-Fontaine, fait construire une forteresse à Mariembourg (B)
       terminée en 1546.
• Philippe I réplique par le renforcement des remparts de Raulcroix par un petit fort.
• Charles Quint, suite à la prise de Mariembourg par les français, fait ériger le fort de Charlemont (Givet – F) terminé
       en 1555 et la place forte de Philippeville (B) terminée en 1556.
• Henri II, fils de François I, enchérit en renforçant le petit fort de Roquecroix qui devient place forte à 5 bastions à
      orillons. Suite à une attaque facilement repoussée, les travaux en cours sont activés et une importante garnison est
      maintenue sur place.
• 25 juillet 1557 : L’armée espagnole se présente devant la place forte qui se défend et repousse l’ennemi qui quitte les
       lieux et se dirige vers Saint-Quentin (F) où l’armée française sera vaincue.
• 1586 : La place forte est enlevée par les Huguenots mais est restituée contre forte rançon tout en évitant un siège.
• Premières décennies des années 1600 : Pour parer aux améliorations apportées aux canons et à leur utilisation, des
       travaux de modernisation sont réalisés et la place forte se voit dotée de demi-lunes. Il s’ensuit, malgré des infortunes
       pécuniaires, de lentes mais nombreuses améliorations de la place qui se voit pourvue de remparts maçonnés.
• 1630 : Démantèlement de  Maubert-Fontaine sur ordre de Richelieu.
• 10-19 mai 1643 : Durant la guerre de 30 ans, la place forte est assiégée par les Espagnols qui sont anéantis par
       l’armée du Duc d’Enghien. La France échappe ainsi à son invasion.
• 1653 : Après un siège de 25 jours, Rocroy est prise par les Espagnols commandés par le Duc d’Enghien qui avait
       retourné sa veste.
• Les fortifications de la place forte subissent d’importantes améliorations et le bastion de Montmorency est doté d’une
       contre-garde.
• 1659 : Reprise définitive de Rocroy par les troupes françaises.
• Vauban intègre Rocroy dans la deuxième ligne défensive du Pré Carré (nord de la France).
• Vers 1673 : Première visite de Vauban à Rocroy qui prescrit la correction de graves défauts constatés à la
       fortification et des améliorations de la défense.
• 1691 : Deuxième visite de Vauban qui décide de nouvelles améliorations.
• 1696 : Dernière visite de Vauban qui préconise de nouveaux travaux dont la réalisation d’un ouvrage en couronne à
       l’ouest qui ne verra pas le jour suite aux restrictions budgétaires. La place forte prend quasi son tracé définitif.
• 1741 : Louis XV déclare la guerre à l’Autriche mais ses armées se trouvent en difficulté. Le Directeur des
       fortifications en Champagne d’Oyré propose au roi la réalisation de 4 lunettes en terre qui favoriseraient la résistance
       de Rocroy. La lunette d’Asfeld vient d’être terminée lorsque les travaux sont suspendus suite à la victoire de
       Fontenoy (B) et l’entrée de l’armée française aux Pays-Bas.
• 1742 : Rocroy devient une petite place forte du 3^e rang pouvant recevoir des armées de secours en cas d’attaques
       venant du nord.
• La relative stabilité politique européenne régnant sous Louis XVI ne favorise pas les travaux d’entretien ou de
       renforcement des places fortes. Bien que Rocroi conserve son caractère stratégique, diverses propositions destinées à
       améliorer sa défense ne voient pas le jour.
• 1785 : La place forte est créditée d’importants travaux de casernement.
• 1791 : La Révolution entraînant des conflits avec les pays voisins, les places fortes à l’abandon doivent être réparées.
       Les travaux réalisés à Rocroi ne parent que partiellement les dégâts subis par le corps de place.
• 1792 : Les hostilités avec la Prusse et l’Autriche relancent l’intérêt sur la place de Rocroi et de nouveaux travaux
       sont entrepris et 4 lunettes en terre sont réalisées.    
• Après les victoires de Jemappes (B) et de Valmy (F), la place forte quasi à l’abandon tombe lentement en ruine et ne
       compte finalement plus qu’une garnison de 40 hommes.
• Sous l’Empire, la place sert de prisons pour déserteurs et prisonniers de guerre des campagnes napoléoniennes.
• Juin 1815 : Le petit hôpital de la place reçoit en trop grand nombre des blessés de la défaite de Waterloo (B).
• 15 août 1815 : Les Prussiens bombardent Rocroi et s’en emparent. Plus tard des Russes prendront la relève avant
       d’abandonner la place après le traité de 1815.
• 1820-1830 : D’importants travaux rétablissent les remparts et la caserne Marguenat est construite.
• 1832-1836 : La contre-garde dite du Fort Neuf est construite et reconstruite suite aux risques d’effondrement.
• 1840-1870 : La place forte subit une importante modernisation (poternes fortifiées, tenailles …).
• 5 janvier 1871 : Les Prussiens bombardent Rocroy qui se rend.
• 1874-1885 : Les réparations sont entreprises et sous l’impulsion de Séré de Rivières la place est une nouvelle fois
       modernisée (cavaliers et abris d’artillerie sur les bastions de Nevers et du roi, casernement  casematé sous la courtine
       entre les bastions du Roi et du Petit Fort,  hôpital de siège dans le bastion du Dauphin …).
• 1889 : Suite à la crise de l’obus torpille, la place forte devenue obsolète est déclassée.
• 1914-1918 : La citadelle explose (bastion du Roi). Rocroi subit d’importants dégâts.
• Les casernes sont vendues ou démolies pour les plus anciennes.
• 1923 : La municipalité envisage la destruction des fortifications mais le manque de crédits  envoie le projet aux
       oubliettes.
• 1926 : La porte de France en mauvais état est démolie
• La citadelle est rasée et pour permettre la construction d’une voie ferrée, une nouvelle porte est taillée dans un flanc
       du bastion de Montmorency.
• Aujourd’hui,  Rocroi conserve son enceinte quasi complète. Des bâtiments sont réhabilités. La restauration reste à
      réaliser.

Rocroi 19/05/1643

Visites : Libres toute l’année. La fortification mérite une visite complète d’une journée. Le bastion du Roi et ses casemates ne sont visibles que pour les groupes sur rendez-vous près de l’office du tourisme : +33(0)32452006 – info@otrocroi.com.

Photos et plan : de Jean-Marie Brams.

Bibliographie

• Robert Génon et Patrice Petit, « Rocroy – Chronique d’une place de guerre », 2008, Impression SA - F-08200 Revin.
• Patrice Petit, « Guide de la ville et de ses fortifications – Rocroy » Carnet de rues n° 2 – Collection
  patrimoine du plateau, sans date.
• Internet.

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