1914 Armée d'Afrique Infanterie Régiment de Marche de Zouaves









1°GM 1914 Régiment de Marche de Zouaves  Montpellier
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L'uniforme de Zouave
Le zouave pour s'habiller doit faire le  zouave. En effet son uniforme est assez complique à mettre
Commencons par le debut la tete . Elle est recouverte par un fez avec gland coloré (généralement jaune, rouge, bleu ou vert) qui a remplacé  le turban pour le port en campagne
Ensuite il porte une veste courte et ajustée sans boutons appelée boléro, et une large ceinture de toile longue de trois mètres enroulée autour de la taille, Cette ceinture ne peut être ajustée en solitaire et le soldat doit faire appel à un camarade  pour laider 
Le pantalon ou plutot une culotte bouffante ou saroual  et enfin des guêtres blanches et des jambières.
Cet uniforme est  adapté aux climats chauds et rudes de la montagne algérienne car les culottes bouffantes permettaient une meilleure circulation de l’air que le pantalon, de meme que la veste courte est plus conforable que leschemises de laine 
En 1914, le boléro a une forme dite "arabe" et est confectionnée en drap bleu foncé. Il ne se ferme pas devant et se porte flottant. Le bas de la manche se termine par un parement ; l'arrière est fendu et fermé par des crochets. Sur le devant, une fausse poche : le tombeau de couleur garance pour le 1er Zouaves, blanche pour le 2e Zouaves, jonquille pour le 3e Zouaves et bleu pour le 4e Zouaves. Le tombeau est cerclé par une tresse fine qui remonte vers le haut de la veste pour former un trèfle.


Les Zouaves en 1914 Extrait de ce superbe article

1er DE MARCHE DE ZOUAVES
 


II appartenait à la 38e division d'Afrique et il fut constitué à Saint-Denis, près de Paris, le 10 août 1914, avec le 4e bataillon, venu d'Alger, le 5e à Saint-Denis même, le 11e formé de réservistes des régions du nord et de Paris, vieux zouaves confirmés. Il était commandé par le lieutenant-colonel Heude, du 1er. Il reçut le baptême du feu à la bataille de Charleroi, dans la tragique contre-attaque de Châtelet qu'il mena avec le bataillon du 1er tirailleurs de cette division, et des éléments d'infanterie du 3e corps (5e division). Ayant battu en retraite jusqu'à Monceau-sur-Provins où il se trouvait le 6 septembre 1914, il aborda l'ennemi à Fismes le 13 et, le 15, à la ferme Sainte-Marie. Le lieutenant-colonel Heude fut tué et remplacé par le lieutenant-colonel de Bigault de Granrut. Sur le plateau de Paissy, le régiment subit sans broncher les attaques de la garde allemande du 20 au 26 septembre, fut cité à l'ordre du 18e corps d'armée, resta dans la région de la ferme de la Creute jusqu'à la fin d'octobre et fut transporté ensuite vers l'Yser où la bataille s'était rallumée. Pendant deux mois, le 1er zouaves de marche, harassé par de constants combats, tint ferme les positions qui lui avaient été assignées tenta vainement d'enlever Luyghem, perdit une quantité d'hommes, dont de nombreux prisonniers. C'est là, le 12 novembre, que se situe l'épisode fameux du zouave inconnu de Drie Gratchen qui, renouvellant l'exploit du chevalier d'Assans, poussé en avant vers les positions françaises par l'ennemi, s'écria : "Tirez donc, nom de Dieu, se sont les boches I...". Le "zouave inconnu", du 1er régiment de marche, fut cité par le général d'Urbal à l'ordre de l'armée dans les termes suivants :
"Le 12 novembre 1914, à 5 heures, une colonne allemande se portait à l'attaque du pont de Drie Gratchen défendu par le 1er zouaves, en poussant devant elle des zouaves prisonniers et en criant : "11e bataillon, cessez le feu". Un instant nos soldats et nos mitrailleuses interrompent leur tir, lorsque des rangs allemands part ce cri poussé par un des zouaves prisonniers: "Tirez donc, au nom de Dieu ! ". Une décharge générale part alors de nos rangs, couche à terre les assaillants et l'héroïque soldat dont le dévouement avait permis aux nôtres de déjouer leur ruse. Si le nom de ce brave reste inconnu, du moins le 1er zouaves gardera-t-il le souvenir de son sacrifice qui honore le régiment à l'égal des plus beaux faits d'armes de son histoire. Honneur à sa mémoire. " signé : général d'Urbal.
Le régiment alla se reconstituer d'abord vers Montdidier, puis à Hondschoote et revint, en février 1915 dans le secteur de Nieuport où il resta cinq mois et demi. Dans ce secteur que l'on appelait "calme" il subit des pertes excessivement sévères. C'est durant ce séjour sur les bords de l'Yser que le lieutenant-colonel Rolland en prit le commandement. En juillet, il revint dans la région de Montdidier et fut un moment affecté à la 25e D.l. avec la 75e brigade. Il est à Plessier-de-Roye, à Popincourt, à Canny-sur-Matz. En 1916, c'est Verdun, le secteur de Cumières, le bois des Corbeaux, la cote de Talou, Chattancourt. Fin avril, le 1er zouaves prend le secteur de Nouvron où il reçoit jusqu'à mille bombes de gros calibre par jour et en lance au moins autant après les avoir transportées à dos d'hommes dans les boyaux, pendant 1 500 à 2 000 mètres. Les compagnies passent jusqu'à cinquante jours en première ligne. Le régiment est relevé à la fin du mois de septembre 1916.
Engagé dans la bataille de la Somme, il attaque (4e bataillon) les bois de Chaulnes, enraye des contre-attaques. Ce bataillon est cité à l'ordre de l'armée en même temps que la 42e compagnie du 11e bataillon. Il attaque Pressoire le 7 novembre, dans la boue, s'en empare. Pour la première fois, le régiment est cité à l'ordre de l'armée. A la fin du mois, il quitte la 25e D.l. et passe à la 48e. En février 1917, par un froid de - 15 à - 20°, il occupe un secteur de la Moselle, à la forêt de Facq. Les premiers jours d'avril, le colonel Rolland passe le commandement au lieutenant-colonel Poirel. Le 7 mai 1917, le régiment s'embarque à Toul pour aller prendre part à l'offensive de Champagne, dans la région des Monts. L'objectif est le mont Cornillet, nouvelle tour Malakoff, contre laquelle trois assauts sont venus se briser en moins d'un mois. Cette région autrefois couverte de forêts de sapins est complètement dénudée, ce ne sont que trous d'obus géants, troncs d'arbres enchevêtrés. Le 20 mai, les trois bataillons partent à l'assaut et le Cornillet est conquis en une demi-heure. En cinq jours face aux contre-attaques, le régiment perdra 1 200 hommes. Il est cité pour la deuxième fois à l'ordre de l'armée. Le 16 juin, au camp 202 près de Hans, le général Gouraud, commandant la IVe armée, remet la fourragère au drapeau.
A Verdun, sous le commandement du lieutenant-colonel Dessoffy, il reste sur la rive gauche de la Meuse du 20 août à la fin de décembre. Le 6, il change encore une fois de chef de corps, il passe sous les ordres du lieutenant-colonel Kastler. En 1918, le 1er zouaves est en Lorraine, en arrière de Nomény, puis il est transporté le 26 mars à Epernay afin de gagner le front au nord de l'Aisne, région de Vezapontin. Le 28, le lieutenant-colonel Pompey le prend en charge et le conduira jusqu'aux bords du Rhin, après la contre-offensive du général Mangin sur le front Montdidier-Compiègne (juin), les combats de Longpont, Villers-Helon, du bois Mauloy. Une troisième citation à l'ordre de l'armée sanctionne ses succès du 11 au 19 juillet. Une quatrième viendra récompenser ses efforts à Nampcel et sur l'Ailette en août, la prise de Blerancourdelle et de Blérancourt, de Saint-Paul-aux-Bois. Il poussera jusqu'à la forêt de Coucy.
En Champagne, il va relever le 44e R.l. face à la Croix-Muzart, le 26 septembre, s'emparera d'Aure puis, en octobre, débordera Orfeuil, dépassera le ravin de Contreuves, atteindra l'Aisne devant Voencq. Il est cité une cinquième fois, et cette citation lui sera octroyée au lendemain même de l'armistice. Le 21 novembre, il défile dans Sedan, traverse le Luxembourg, passe le Rhin à Coblence et va occuper le 15 décembre la tête de pont en avant de Singhofen. Il cantonnera à Ems en janvier 1919, sera ramené dans le bassin de la Sarre en février (Sarrelouis, Dillingen) et embarquera à Bordeaux le 13 avril. Il débarque à Casablanca le 18. Il ne rejoindra pas Alger, demeurera au Maroc avec le 2e zouaves. Ses zouaves auront obtenu 6 000 citations pendant la guerre. Il aura eu 64 officiers tués.

2e DE MARCHE DE ZOUAVES

 


II appartient à la 37e division d'Afrique et il est constitué au camp de Sathonay avec un bataillon parti d'Oran (1er) et les 5e et 11e, sous le commandement du colonel Godchot. Le 22 août il se bat sur la Sambre, à Auvelais. Le lieutenant-colonel Troussel tombe mortellement frappé. Il ne peut enlever le village et laisse 20 officiers et 1000 hommes sur le terrain. Il bat en retraite jusqu'à Guise et attaque le 29 dans la direction de Bertaignemont. Afin de ne pas être encerclé, il franchit l'Aisne le 1er septembre, la Marne à Dormans le 3 septembre et atteint la Seine le 5. Il ne jouera pas un rôle très important pendant la bataille de la Marne, mais progresse ensuite sur les pas de l'ennemi et atteint d'abord Montmirail le 10. Il est alors transporté vers Compiègne et reçoit Noyon comme objectif, mais il ne peut s'en emparer. La guerre de tranchées commence déjà. Il traverse Carlepont, attaque Mont-Choisy, Laigle. Trois cents hommes, zouaves, tirailleurs, fantassins, se groupent autour du commandant Fabre et ne peuvent s'emparer que de quelques maisons. Ils ont eu affaire à toute une division allemande. Le lendemain, 17 septembre 1914, on se bat à Cuts, et Carlepont, derrière la division tombe. La 3e brigade marocaine dégage la 37e division, pénètre dans Carlepont, y livre un sanglant combat de rues et permet aux zouaves de se replier sur Tracy-le-Mont et Tracy-le-Val. Mais la route de Paris a été barrée. Le 20, les combats reprennent de plus belle, le 23 les zouaves attaquent vers Nampcel, y sont accueillis par une avalanche de 210 et de 150. Le 25, une attaque allemande débouche de Puisaleine, elle est arrêtée.
Pendant les mois qui suivent, le 2e zouaves occupera le secteur de Quennevières et du bois Saint-Mard. Il y restera longtemps. Les combats du 6 au 16 juin vaudront à ses 1er et 11e bataillons une citation à l'ordre de l'armée. Le régiment sera relevé le 8 juillet 1915 ayant laissé dans le petit triangle formé par Tracy-le-Mont, le bois Saint-Mard et Quennevières un millier d'hommes et 1 500 blessés.
En Champagne, aux ordres successifs du lieutenant-colonel Decherf et du commandant de Saint-Maurice, bientôt promu au grade supérieur, il recevra sa première citation à l'ordre de l'armée, s'étant emparé, le 25 septembre, de trois lignes de tranchées et du bois Volant, au prix de 24 officiers et 1100 hommes. Le 15 février 1916, il se rapproche de Verdun, va s'engager, au lendemain de l'attaque, derrière la 72e division qui a reçu le premier choc : bois des Fosses, Beaumont, Vacherauville, bois de la Wavrille. Les bataillons s'accrochent au terrain. Ils sont forcés de se retirer sur les hauteurs de Froideterre. Quelques éléments, aux abords de Louvemont, vont contribuer, le 25, à arrêter l'offensive allemande et permettre l'entrée en ligne des réserves. Le régiment, en trois jours a perdu 31 officiers et 1100 hommes. Sur la rive gauche de la Meuse, il va, en avril, pendant plus d'un mois, défendre le plateau des Rieux qui domine Avocourt sans perdre un pouce de terrain. En avant de la forêt de Hesse, il perd encore 400 hommes. Les Allemands s'emparent du fort de Vaux le 5 juin. Pour rétablir la situation, le général Nivelle forme une brigade provisoire avec le 2e zouaves et le R.I.C.M., "les deux plus beaux régiments de France" dira-t-il. Dix jours de combats terribles se déroulent. Les zouaves sont relevés le 17 juin, ayant encore perdu 900 hommes. Le 14 juillet, la division qui se refaisait dans l'Argonne est de nouveau appelée pour attaquer la crête qui relie Thiaumont à Fleury. Le 15, elle brise la résistance ennemie. Pour cette action, le 5e bataillon est cité à l'ordre de la IIe armée.
En décembre 1916, le 2e zouaves, sous le commandement du lieutenant-colonel Bonnery, est engagé dans le secteur de Douaumont, dont le fort a été repris en octobre. Attaques et contre-attaques se succèdent. Le régiment obtient sa deuxième citation et la fourragère. En avril 1917, il passe sous le commandement du lieutenant-colonel de Metz, chef prestigieux, qui va le conduire à la victoire. On verra les zouaves au Godât, à Bezonvaux, à la cote 344 (25 novembre 1917) où ils sont cités à l'ordre de la 37e division. Puis en Lorraine, à Nomény (23 mars 1918), à Villers-Bretonneux, à Moreuil (8 au 10 août 1918) où le régiment conquiert une troisième palme :"Véritable régiment d'avant-garde", dira la citation. Il progressera dans la région Noyon-Chauny-Tergnier du 28 août au 7 septembre, quatrième citation, "régiment d'élite". Puis à la Hérie-la-Viéville et Hirson, du 28 octobre au 11 novembre, cinquième citation : "Magnifique régiment qui s'est couvert de gloire au cours de la campagne."

3e DE MARCHE DE ZOUAVES

 


II appartient à la 37e division d'Afrique et il est constitué au camp de Sathonay par le 1er bataillon, venu de Constantine, les 5e et 11e formés en France. Le lieutenant-colonel Le Bouhelec en prend le commandement. A la hampe des drapeaux des quatre régiments de la division brillait la croix de la légion d'honneur. Le régiment est engagé dans la bataille de Charleroi avec le 10e corps d'armée, il est dirigé sur Mettet le 22, arrive à Vitrival où il est très éprouvé par l'artillerie ennemie, parvient à Mettet, se regroupe à Videcée. Le 23, quelques fractions se battent désespérément. L'intervention du régiment tout entier ne permit pas à l'ennemi de troubler le décrochage du 10e corps. Le 3e zouaves avait perdu 17 officiers et 936 hommes. Le colonel Taupin, commandant la 74e brigade, avait été mortellement blessé. Le 29 août, le 11e bataillon, en retraite, se battit au cours d'un mouvement offensif sur le bois de Bertaignement, dans le cadre de la bataille de Guise, et, avec le 3e tirailleurs, repoussa l'ennemi au nord de Courjumelles. Le 30, il fallut cependant reprendre le repli, par Laon. Le colonel Simon, qui avait pris le commandement de la brigade embarqua sa troupe en chemin de fer à destination de Vauxaillon-Margival pour aller protéger le flanc de l'armée menacé par la cavalerie allemande, le 31 août. Le 3e zouaves défendit la position de Pont-Rouge avec succès. Après la bataille de la Marne où il avait mené une attaque, le 8 septembre, sur le plateau au sud du Petit- Morin, le régiment fut transporté dans le Soissonnais et la division se porta vers Carlepont. Le 3e atteignit Caisnes et marcha vers Bellefontaine et Lombraye le 16 septembre. La division, trop en pointe fut isolé, les Allemands débouchaient en masse du bois de Carlepont, on peut redouter une catastrophe, mais la 3e brigade du Maroc, commandée par le colonel Cherrier attaqua héroïquement à l'arme blanche et les bataillons gagnèrent Tracy-le-Val, le 18. Dans la nuit du 18 au 19, l'ennemi chercha à surprendre nos avant-postes, mais échoua. Au petit jour, le 19, une patrouille découvrit sous un monceau de cadavres le drapeau du 2e bataillon du 85e régiment d'infanterie de réserve allemand, que la zouave Laroche arracha aux mains crispées de l'officier qui l'avait porté. Pour cet exploit, un drapeau pris à l'ennemi, le 3e zouaves devait recevoir la médaille militaire qui lui fut remise le 13 juillet 1919 à Paris.
Les combats du bois de Saint-Mard, de la lisière est d'Ollencourt, furent particulièrement durs. Le 30 octobre à l'attaque du cimetière de Tracy, l'ennemi résista avec acharnement. Le 12 novembre, une nouvelle attaque partit, le colonel Dégot, commandant la 74e brigade, en tête, mais ne parvint pas à vaincre l'opiniâtreté des défenseurs. La période de novembre 1914 à juin 1915 fut plus calme, coupée de coups de mains. Le régiment passa aux ordres du lieutenant-colonel Louis et, transporté en Artois, obtint un magnifique résultat dans l'attaque du plateau de Quennevières, le 6 juin 1915. Le 5e bataillon, commandant Charlet, fut cité à l'ordre de l'armée.
La 37e division fut passée en revue le 17 août par le ministre de la Guerre, M. Millerand, lord Kitchener et le général Joffre, au camp de Châlons, puis fit mouvement vers te front de Champagne afin de participer à l'offensive du 25 septembre, vers Saint-Hilaire-le-Grand. Le régiment attaqua, ce jour-là, la corne sud-est du bois Raquette, enleva trois lignes de résistance. Le lieutenant-colonel Louis s'était élancé hors de la tranchée suivi du drapeau. Le groupe formé par les officier et la garde de l'emblème, ainsi que par les agents de liaison, attira l'attention de l'ennemi qui dirigea un feu ajusté sur lui. Le capitaine adjoint fut blessé, le porte-drapeau tué, le sergent et les hommes de la garde successivement mis hors de combat. Le cycliste du colonel recueillit le drapeau, mais, peu après, le lieutenant-colonel Louis qui marchait sur le talus d'un boyau allemand fut abattu. Le drapeau fut relevé et porté en avant, vingt fois il tombe, mais il est toujours repris par d'autres mains. Bientôt, les groupes s'amenuisent, voici le drapeau encore à terre, près de l'ennemi. Un sergent-major du 3e tirailleurs le saisit, mais tombe mort à son tour. Enfin, un simple tirailleur le relève une dernière fois et le remet entre les mains du général Dégot, commandant la brigade, qui, à la suite des zouaves, s'était porté dans les tranchées allemandes. Les vagues d'assaut, malgré les pertes, continuent, s'emparent d'une batterie de 105 en action, s'enfoncent dans le bois Raquette. Le commandant Charlet est tué. En fin de journée, le régiment ne compte plus que 350 combattants valides et seulement 7 officiers. Trop éprouvé, le 3e zouaves passe en réserve. Le 29, il passe sous les ordres du lieutenant-colonel Philippe. Au cours de cette dure journée, le régiment a eu son colonel et deux chefs de bataillon tués, le troisième blessé, 40 officiers et plus de 1 800 hommes hors de combat. Il est cité à l'ordre de l'armée : "Dans toutes les circonstances où il a été engagé depuis le début de la campagne, il s'est montré à la hauteur des vieux régiments de zouaves. En Champagne, il les a dépassés."
II reviendra au front pour la bataille de Verdun. Le 23 février, il s'acheminera sur Fleury-devant-Douaumont. Le 24, ses bataillons se dirigent sur le village de Bras, atteignent le ravin de Heurias, prennent position sur la Côte du Poivre et les hauteurs à l'est de la route de Louvemont, que tient le 2e tirailleurs. Le 25, l'ennemi arrive, le ravin de Vacherauville est sous le feu de son artillerie, il tente de déboucher de Louvemont, mais ne peut entamer nos positions. La Côte du Poivre a tenu. Le général commandant le 30e corps a déclaré : "Le 3e zouave a écrit ce jour-là la plus belle page de son histoire. S'il ne s'était trouvé là pour arrêter l'ennemi, la ligne française était enfoncée et Verdun pris."
D'avril à Juin 1916, pendant deux mois et demi, le 3e zouaves va garder le secteur d'Avocourt, passant alternativement une dizaine de jours en ligne et une dizaine de jours en réserve (Brabant, Récicourt). Il organise le bois Carré et l'ouvrage des Rieux, bombardements ininterrompu", travail incessant, pluies torrentielles, l'horrible boue de Verdun, avant celle de la Somme. Après un repos c'est le retour à Verdun en juillet, entre Souville et la côte de Froideterre, le sud de Fleury entre le Petit-Bois et l'Abri des Quatre-Cheminées, le ravin des Vignes. Le 15 juillet, le régiment se porte à l'attaque, objectif la crête et le village de Fleury, qui sera, plus tard, rayé de la liste des communes de France. Tués, le commandant Torlotting, le capitaine Louis, le capitaine Bouquet engagé comme simple zouave à cinquante-trois ans en même temps que ses deux fils entre lesquels une balle allemande vient le frapper. Tous les officiers du 1" bataillon et plus de la moitié des hommes sont hors de combat. Le 5e bataillon, à gauche, n'est pas moins éprouvé, le 11e, en réserve, intervient, il est cloué au sol par le feu des mitrailleuses allemandes. Le 2e zouaves essaiera de reprendre l'attaque, en vain. Mais Verdun demeure à l'abri des entreprises allemandes. La division reviendra à Verdun en novembre 1916 pour occuper un secteur au nord-est de la ville. Le 24 novembre, le régiment est relevé et s'en va dans la région de Perthes, c'est là que le commandant d'Auzac fut grièvement blessé, perdit un bras. Il devait commander plus tard le 2e tirailleurs de marche.
En décembre 1916, une grande opération offensive est prévue pour Verdun à laquelle doivent prendre huit divisions parmi lesquelles celle du 3e zouaves. Côte du Poivre et crête d'Hardaumont. Dans la nuit du 14 au 15, le régiment, par un temps affreux, prend sa place de bataille. Le colonel de Gouvello, commandant la 74e brigade, ancien chef du 1er bataillon, est tué à son poste de commandement dans le ravin de Chamboulllat. En fin d'opération, le 3e zouaves doit s'emparer des crêtes situées au-delà de Bezonvaux et du bols des Cautières. Dès le début de l'attaque, le 15 décembre, les pertes sont terribles, mais les objectifs sont peu à peu atteints. Une citation sanctionne ces faits d'armes, c est la troisième, En 1917, au mois d'avril, le régiment participera à l'offensive du 16, dans la direction générale La Neuville, Bois en dentelle, Bertrincourt. Au mois de septembre, il est passé en revue, à Souilly, par son plus illustre caporal, le roi d'Italie, qui remet au drapeau une deuxième médaille de la valeur militaire. C'est le colonel de Mac-Manon qui a été invité à présenter l'emblème. En fin d'année, le 3e zouaves tient le secteur de Bezonvaux-Vaux. Son chef est alors le lieutenant-colonel Mondielli. Plusieurs de ses bataillons sont cités, notamment pour une attaque sur la cote 344: c'est le septième séjour à Verdun (fin novembre 1917).
En 1918, c'est la Somme, la Picardie, Hangard, Cachy, vers Amiens en avril et mai. L'attaque de Moreuil et la bataille du Santerre, du 8 au 10 août, qui donne lieu à une quatrième citation; l'attaque de Noton, le 28 août, la prise du mont Saint-Siméon, la tranchée de La Madone, le 30 août, puis la reprise générale de l'attaque en direction de La Fère, l'enlèvement des villages de Salency, Babœuf, Dampcourt, Mondecuourt, puis, le 6 septembre, d'Ognes, de Chauny, de Viry-Noureuil. Le 7, franchissement du canal de Saint-Quentin, le 10, l'entrée dans La Fère. Encore une citation à l'ordre de l'armée. A la fin de septembre, le régiment repasse à Tracy-le-Val où reposent tant des siens de l'année 1914. A la fin du mois d'octobre il est également revenu sur le champ de bataille de Guise. Juste avant l'armistice, il marche sur Chimay et il livre son dernier combat à Seloignes. Il reçoit une sixième citation.
Le 22 mars 1919, sur les plateaux du Taunus, le général Mangin accroche au drapeau la fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur. Le 3e zouaves occupe ensuite Wiesbaden. Le 13 juillet 1919, le Président de la République remet la médaille militaire au drapeau.
Le 13 août, le 3e zouaves quittait les pays rhénans et regagnait la ville de Constantine le 26.

3e BIS DE MARCHE DE ZOUAVES

 

 


C'est un régiment de la 45e division qui se concentra à Alger les 15 et 16 août 1914 et qui fut formé par les 3e, 6e et 12e bataillons, sous le commandement du colonel Francez. Il fut nommé un moment 3e régiment de marche d'Afrique, puis régiment de marche du 3e zouaves, puis 5e régiment de zouaves et enfin 3e bis au début de 1915. Débarqué à Cette, regroupé à Lézignan, dans l'Aude, il s'embarqua pour Paris les 29 et 30 août, débarqua au sud de Paris, traversa la capitale et s'installa le 3 septembre, en attendant la concentration de la division, à la sortie nord du Bourget, puis aux Lilas. Du 6 au 10, il fut engagé dans la bataille de l'Ourcq, se battit notamment à Chambry, poursuivit l'ennemi par Etrépilly, Lizy-sur-Ourcq, La Ferté-Milon, pour venir aborder Soissons par le sud. Le 14 il se porta vers Crouy et la cote 132. La résistance de l'ennemi se durcit, en particulier à la ferme Laferrière, ancienne commanderie de l'Ordre de Malte. Le 18, le régiment avait perdu la moitié de ses effectifs. Le colonel Francez fut plusieurs fois blessé, plusieurs compagnies n'avaient plus d'officiers, dans l'une d'elles, tous les sous-officiers étaient tombés, mais les zouaves tenaient toujours. Le lieutenant-colonel Çottin de Melville prit le commandement, puis le céda, le 27 au lieutenant-colonel Ancel.
La fin de l'année 1914 et le début de 1915 trouvent le régiment à Ecurie, Roclincourt et au Labyrinthe où la lutte se poursuit dans des conditions difficiles. Le 14 avril, il est transporté dans le Nord pour occuper |e secteur de Langermarck, en Belgique. Ce secteur s'étend de la route Poëlcapelle-Ypres à Langemarck. A droite, les Anglais, à gauche une division de territoriaux, la 87e, région calme, tranchées non entretenues, souvent constituées par des gabionnages en superstructures, quelques boyaux faits de sacs de terre, deuxièmes lignes inexistantes, peu d'obus, pas de bombes. C'est là que se produira l'attaque ennemie par gaz, la première du genre. Du coup, le secteur devient agité et jusqu'au 27 avril, le régiment subit de nouvelles attaques. Le colonel Aubert est blessé. Par un temps épouvantable la lutte se poursuivra, sans merci jusqu'à l'été. Le 1er août, commandé par le lieutenant-colonel Priou, le régiment reçoit son drapeau des mains du Président de la République. Jusqu'à la fin décembre, le 3e bis alla occuper le secteur inondé et bombardé de Nieuport-Ville avec cantonnements de repos à Oost-Dunkerque et Coxyde-Ville.
Le lieutenant-colonel Delavau le commandait lorsque le 3e bis s'en fut à Verdun le 9 mai, dans la région de la cote 304 et au nord-ouest d'Esnes, secteur de combat caractérisé par l'impossibilité de créer des défenses organisées, le front étant constitué par une ligne changeante de trous d'obus rapidement aménagés, qu'un pilonnage incessant transformait sans cesse. Cette ligne même était coupée par des enclaves ennemies, quelques boyaux à peine tracés et très dangereux, n'arrivaient pas toujours jusqu'à la première ligne. Le tout était recouvert d'une boue liquide et plongé dans une atmosphère empestée. A l'arrière, les bois et la vallée d'Esnes sentaient la mort, la circulation n'était possible aux autos-ambulances et aux cuisines roulantes que grâce à l'inlassable dévouement des territoriaux qui, la pelle à la main, réparaient sans cesse les routes et les carrefours continuellement défoncés. Du 11 au 21 mai, à la cote 304 et au bois Camard, le régiment subit des pertes sévères. En septembre, il fut envoyé sur la Somme, au bois Tillion. En avril 1917, dans le secteur de Prosnes, il participe aux attaques de Moronvillers et du Mont-Haut, il obtient une citation à l'ordre de l'armée. Il est alors commandé par le lieutenant-colonel Trapet. Dans les derniers mois de l'année, le 3e bis tient des secteurs dans la région de Reims.
Il intervient puissamment dans la bataille de Picardie, au printemps de 1918. Le 18 avril, iI attaque la position ennemie dite du "Château Sans Nom" à l'ouest de Fontaine-sous-Montdidier. En mai, II combat à l'ouest de Reims, à Hermonville et à Villers-Franqueux, à la cote 248. Il est cité pour la deuxième fois à l'ordre de l'armée : "Régiment superbe de fougue et d'allure". Il est cité une troisième fois pour les combats sur l'Aisne, Roucy-Pontavert, de la fin septembre. Puis, une quatrième fois, pour les attaques sur la Suippe, la Retourne, le Thour et la Hunding Stellung, du 11 au 31 octobre 1918.
A Metz, le 7 janvier 1919, le 3e bis reçut la fourragère aux couleurs de la médaille militaire des mains du maréchal Pétain. Le 9 février, il s'embarquait pour l'Algérie où il reconstitua le 3e zouaves organique.


 

4e DE MARCHE DE ZOUAVES 
 


Constitué à quatre bataillons (3e, 4e, 5e et 11e, ce dernier dissous en juin 1916), sous le commandement du colonel Pichon, le régiment embarqua ses deux premiers batailIons à Bizerte et Tunis et trouva les deux autres en France, à Rosny-sous-Bois. De Romainville à Bercy, musique en tête et drapeau déployé, le 4e zouaves fut acclamé par la population parisienne. Il fut affecté à la 38e division et au 3e corps d'armée, reçut le baptême du feu à Charleroi le 23 août, dans la région de Tarciennes, puis battit en retraite jusqu'au 29 août, où dans le cadre de la bataille de Guise, il se battit à Ribémont. C'est là que se distingua particulièrement le capitaine qui commandait la 14e compagnie, qui fut blessé, recueilli par les allemands, soigné à l'ambulance d'Origny-Sainte-Benoîte, fut prisonnier, mais réussit à s'évader et rentra en France où il commanda un bataillon de son régiment en 1917. Il s'appelait Giraud et devait devenir un très grand chef par la suite.
Après la bataille de la Marne, le 4e zouaves reprit la marche en avant et se battit durement à la ferme Hurtebise, au Chemin des Dames, où il gagna sa première citation. Mis ensuite à la disposition de l'armée britannique, il reçut une lettre de félicitations du général Douglas Haig, commandant le 1er corps d'armée de nos alliés, pour la manière dont il s'était comporté dans la région de Zillebeke.
L'année 1915 le trouve en position à proximité de Nieuport-Ville, où il mène, dans la boue, de sanglants combats pour la défense d'Ypres. En 1916, il prend une part glorieuse à la bataille de Verdun, livre des combats acharnés à la cote 304, à Souville, au bois de Vaux-Chapitre : première citation à l'ordre de l'armée. Le 24 octobre, sous le commandement du lieutenant-colonel Richaud, il participe à la reconquête des contrées prises par l'ennemi en février 1916 et à la reprise du fort de Douauont : deuxième citation à l'ordre de l'armée. II enlève Louvemont et la ferme des Chambrettes et les conserve malgré de furieuses contre-attaques : troisième citation à l'ordre de l'armée. II a perdu les deux tiers de son effectif dans la bataille de Verdun.
En 1917, il gagne sa quatrième citation et le droit au port de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire en combattant autour de la ferme et du monument d'Heurtebise (avril); une cinquième citation pour la prise de la Malmaison, splendide succès qui consacre sa valeur (25 octobre).
En 1918, du 27 au 31 mars, le 4e zouaves prend sa part de lutte contre l'offensive allemande à Orvillers-Sorel (27 au 31 mars), il arrête l'ennemi et gagne sa 6e citation et la fourragère rouge. Du 30 mai au 12 juillet, sur l'Oise, au Mont de Choisy et à Percy-Tigny, le 4e zouaves donne de nouvelles preuves de son courage au feu. Une septième citation particulièrement élogieuse le récompense de ses sacrifices. A partir du 20 août, se livre la bataille pour Noyon. Au cours de combats sanglants à Ourscamp, Pont-Lévêque, Morlincourt, Babœuf, il lutte jusqu'à épuisement de ses moyens et contraint l'ennemi à se replier.
Le 11 novembre, il est à Epinal et apprend la nouvelle de la signature de l'armistice. Il entre triomphalement à Strasbourg avec sa division.
La lecture de quelques phrases de ses citations est symptomatique. Dans celle de novembre 1913: "A arraché un cri d'admiration à un officier supérieur allemand fait prisonnier au cours de l'action: "Vos hommes sont les plus beaux soldats que j'ai vus de ma vie et c'est pour moi une consolation d'être vaincu par eux.". Dans celle du 18 août 1917: "Régiment au passé brillant, au moral superbe, qui sous le commandement du lieutenant-colonel Richaud et sous l'impulsion des chefs de bataillon de Clermont-Tonnerre, Helbert, Raffiniac, s'est surpassé. Il avait suffi de lui dire: la garde impériale est devant vous, pour l'électriser.". Dans celle du 13 novembre 1917: "Régiment d'élite déjà quatre fois cité à l'ordre de l'armée, dont l'élan merveilleux, la vigueur et le moral superbes, dignes du chef qui le commande, a dominé une fois encore la garde prussienne déjà battue à Hurtebise.".
Par décret du 5 juillet 1919, la croix de la Légion d'honneur fut attribuée au 4e zouaves avec la citation suivante: "Magnifique régiment animé de toutes les vertus guerrières qui a généreusement versé son sang sur les principaux champs de bataille de la Grande Guerre et a connu le succès chaque fois qu'il s'est engagé. A fait revivre en l'ennoblissant encore par la constance et la ténacité de ses efforts, la tradition héroïque des Zouaves de Crimée, d'Italie, du Mexique, de Froeschwiller. A participé aux batailles les plus importantes de la campagne 1914-1918, s'est couvert de gloire sur la Marne et sur l'Yser en 1915, a arraché la victoire à Douaumont (24 octobre 1916), Louvemont (15 décembre 1916), Hurtebise (24 avril 1917), La Malmaison (23 octobre 1917), Longpont (18 juillet 1918), sur l'Oise (2 août au 4 septembre 1918), et en donnant tout entier et à fond, a arrêté net la ruée déjà victorieuse de l'ennemi à Orvillers-Sorel (28 mars au 1er avril 1918) et à Carlepont (29 mai au 5 juin 1918)."
Le 4e zouaves avait perdu 9351 officiers, sous-officiers et soldats pendant la campagne. Il rejoignit en 1919 ses garnisons traditionnelles de Tunis et du nord de la Régence, mit sur pied un bataillon pour les opérations du Rif et se distingua dans la campagne de Tunisie de 1942 et 1943.

 

8e DE MARCHE DE ZOUAVES
 


Quatre bataillons de zouaves qui se trouvaient au Maroc en août 1914 (1er du 1er, 2e du 3e,
3e du 2e, 4e du 3e) formèrent un régiment de marche, sous les ordres du lieutenant-colonel Levêque, dans la composition de la Division Marocaine (général Humbert). C'est ce régiment qui devait devenir le 8e de marche de zouaves. Cette division, comme nous l'avons dit, fut envoyée dans les Ardennes, à la gauche des armées françaises opérant de Mézières à Belfort et fut affectée au 9e corps d'armée (général Dubois) qui, ayant laissé l'une de ses divisions en Lorraine, se trouvait réduit à une seule. Les quatre bataillons de zouaves étaient commandés respectivement par les chefs de bataillons Lagrue, Randier, Burkart et Modelon. Le commandement du régiment passera, en octobre, au lieutenant-colonel Modelon, nouvellement promu. Après les premiers engagements dans la région de la Fosse-à-l'Eau, après la retraite vers la Marne, les zouaves seront engagés dans les marais de Saint-Gond et à Mondement. En novembre, dans la région d'Ypres, en décembre dans celle de Nieuport, pas d'opérations d'envergure mais des harcèlements continuels, des petits combats. En février 1915, lorsque le régiment quitte la région, le général commandant le Groupement de Nieuport peut écrire : "Les zouaves, dans un secteur ingrat, où l'eau augmente encore les difficultés de la lutte, ont fait preuve des plus brillantes qualités militaires. La France est fière de posséder de pareilles troupes."
Transportés en Artois au mois de mai 1915, les zouaves suivent en deuxième ligne les batailIons de tirailleurs et de la Légion qui ont conquis la cote 140. Le 16 juin, le 8e zouaves attaque en tête de la division la cote 119, au sud de Souchez. Il pénètre comme un coin dans les lignes ennemies, le régiment fait face à Neuville-Saint-Waast. La première citation à l'ordre de l'armée qui lui est attribuée dit qu'il a "brillamment enlevé à la baïonnette quatre lignes de tranchées allemandes, et s'y est maintenu malgré les violentes contre-attaques de l'ennemi, sous un feu intense de l'artillerie et des mitrailleuses. Alerté dans ses cantonnements de repos, pour reprendre ces mêmes tranchées perdues, s'en est de nouveau emparé le 22 juin, par une charge menée avec un élan remarquable."
A Chaux, en Alsace, au mois de juillet, le 8e zouaves recevra son drapeau des mains du Président de la République. Amené à participer à l'offensive de Champagne en septembre 1915, le régiment atteint ses objectifs sans coup férir dans le secteur du bois Sabot et de l'ouvrage de Spandau. Il est cité pour la deuxième fois : "A pris à la baïonnette une batterie ennemie, s'est emparé de nombreuses mitrailleuses et fait un gros butin. S'est ensuite organisé et maintenu dans un secteur des plus délicats, fournissant pendant trois semaines un effort exceptionnel." Après une assez longue période de repos, qu'il utilise pour compléter ses effectifs, le régiment occupe un secteur relativement calme dans l'Oise, de mars à juin 1916. En juillet, il participe à la bataille de la Somme, puis revient sur le même champ d'action en novembre et décembre : sucrerie de Dompierre, moulin de Becquincourt, Assevillers, Belloy, dans une boue épaisse et gluante, sous un bombardement parfois sévère.
En avril 1917, le régiment conquiert sa troisième citation à l'ordre de l'armée au Mont-Sans-Nom, sur la rive gauche de la Suippe. L'assaut est donné le 17. Les zouaves, entraînés par le lieutenant-colonel Lagarde, franchissent en petites colonnes le terrain bouleversé qui sépare nos lignes des lignes ennemies, gravissent le cote 181, traversent les abris d'Hexenweg, encore remplis d'Allemands et, à 7 heures, atteignent leur objectif. Le 18, ils résistent aux contre-attaques. Le 19, à 6 heures, sur la ligne tenue par le bataillon Durand, les Allemands déclenchent une forte attaque menée par les 100e et 101e régiments d'infanterie saxonne. Les zouaves les reçoivent, debout sur la tranchée, les repoussent jusque dans leurs propres lignes et capturent une batterie. "Pendant cinq jours, dit la citation, les zouaves du 8e n'ont cessé de faire preuve d'une initiative individuelle et d'un moral qui ont fait l'admiration de tous."
A Verdun, Cumières, le bois des Caurettes, le bois des Corbeaux, 20 août 1917. Et quatrième citation : "Véritable régiment d'attaque, aussi remarquable par son superbe moral que par son parfait entraînement. Vient encore de faire preuve de ses hautes qualités manœuvrières en enlevant sur une profondeur de 3 kilomètres, une série d'organisations importantes. Marchant aussitôt de l'avant, les reconnaissances du 8e zouaves, vigoureusement commandées et faisant preuve de l'ardeur traditionnelle de leur régiment, ont pénétré dans les batteries ennemies... puis constatant, au-delà de leur objectif la présence de batteries en action, ont poussé jusqu'à elles, à travers notre propre barrage et ont détruit les défenseurs et le matériel."
Le 27 septembre, au camp de Bois-l'Evêque, le général Pétain remet au régiment la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.
Avril 1918, c'est l'époque où le 8e zouaves porte un coup d'arrêt, à l'offensive allemande dans la Somme, puis, les 29 et 30 mai, dans le Soissonnais. Cinquième citation. La sixième est acquise après la bataille du 18 juillet où il s'enfonce de 4 kilomètres dans les lignes allemandes, "balayant dans un élan impétueux toutes les résistances". Le lendemain, il porte son avance à 11 kilomètres, il capture vingt canons, un nombre considérable de mitrailleuses lourdes et légères. Dernière bataille importante à laquelle il prend part, celle de Vauxaillon, qui lui vaut sa septième citation. Le 5 septembre 1918, il s'empare du village de Neuville-sur-Margival, progresse de 5 kilomètres, atteint la ligne Hindenbourg, attaque de nouveau les 14 et 15 sous les ordres du colonel Cadot et réalise une avance totale de 7 kilomètres.
Le 13 juillet, à Paris, le Président de la République remet au drapeau du 8e zouaves la croix de la Légion d'honneur : "Régiment superbe d'héroïsme et de vaillance qui, pendant quatre ans de guerre, sans Jamais faiblir, a dressé devant l'envahisseur la foi sacrée d'une troupe qui sait mourir pour la défense de son sol". Son histoire est jalonnée par les noms de Mondement, Boesinghe et Nieuport, la crête de Vimy et la butte de Souain, Barleux, le Mont-Sans-Nom réputé imprenable, Verdun, Villers-Bretonneux, Chaudun et Sharentigny, Margival et Vauxaillon.
Après la guerre, le régiment tiendra garnison à Oran. Il sera dissous en 1928, reformé en 1934 à Mourmelon, sorte de régiment modèle motorisé, maintenu en permanence sur le pied de guerre, doté des matériels les plus modernes. Il défile souvent devant les Parisiens, au 14 juillet, avec son vieux drapeau effiloché de 1914-1918 et sa garde en uniformes d'antan, et le drapeau neuf qui lui a été remis. Disparu en 1940 à Dunkerque, comme nous le verrons, il y brûle son drapeau. Il sera reconstitué encore une fois en 1943, avec des unités F.F.I., puis au Maroc en 1946 où il formera la 8e demi-brigade de zouaves. Il sera réduit à un seul bataillon, à Rabat en juin 1958, et disparaîtra avec les autres unités africaines.

9e DE MARCHE DE ZOUAVES

 


II a été constitué dans la région de Bordeaux, à Caudéran, en septembre 1914 avec trois bataillons de zouaves venus du Maroc : 1er du 4e (Cazenove), 2e et 3e du 1er (Mingasson et Bastien). Cette nouvelle unité, sous les ordres du lieutenant-colonel Niessel, prit d'abord le nom de "régiment de marche de zouaves de la 3e brigade du Maroc" qu'il constituait avec le 1er mixte de zouaves et de tirailleurs. Cette brigade, indépendante, était commandée par le colonel Cherrier. Le lieutenant-colonel Niessel ayant dû être hospitalisé, atteint de paludisme aigu, le régiment fut commandé par le chef de bataillon Cazenove lorsqu'il reçut le baptême du feu aux très durs engagements de Carlepont à partir du 16 septembre. Jetés sans aucune préparation dans la bataille, débutant dans la guerre par un assaut sur des positions redoutables, après une marche de 35 kilomètres, les zouaves avaient payé leur succès de 160 tués dont 7 officiers, 360 blessés dont 12 officiers. Du 20 septembre au 17 avril 1915, le régiment ne devait plus quitter cette région. Il s'appela 9e de marche à partir de décembre 1914. Lorsqu'elle quitta le secteur, la 3e brigade du Maroc fut incorporée à la 153e D.l.
Le régiment gagna sa première citation après des opérations en Belgique, à l'écluse de Het-Sas le 26 avril, dont il devait conquérir la tête de pont. Le bataillon Bastion attaqua les tranchées ennemies à la baïonnette, son chef fut tué, avec trois de ses capitaines. Ce fut une malheureuse opération. L'attaque fut reprise avec plus de méthode le 27 avril et réussit. En quelques minutes, après avoir traversé sous les balles l'Ypériée, les zouaves, qui avaient eu de l'eau jusqu'à la ceinture, atteignirent l'objectif. Le 30, un autre bataillon attaquait au nord de l'Ecluse, le commandant Legou fut tué. Le régiment ne fut relevé que le 1er juin, aucun Allemand ne se trouvait plus sur la rive ouest du canal.
Le 24 août, près de Saint-Nicolas-de-Port, au cours d'une revue passée par le président de la République et par le roi des Belges, le 9e zouaves reçut son drapeau. Un mois après, il participait à l'offensive de Champagne, en direction générale de Maison-de-Champagne, cote 185, avec pour objectif Ripont et la Dormoise. Les zouaves se heurtèrent à des réseaux de barbelés presqu'intacts. Les vagues d'assaut, disloquées, se replièrent. Le lieutenant-colonel Mingasson avait été tué. Le colonel Couranjou prit le commandement et, le 6 octobre, le 9e fut chargé d'une attaque sur l'ouvrage de la Défaite, qui fut enlevé, mais presqu'aussitôt, l'ennemi contre-attaqua, des groupes entiers furent cernés et le régiment laissa sur ce terrain un tiers de l'effectif, dont 350 prisonniers. Le 15 novembre, le lieutenant-colonel Joulia, ancien capitaine de la 7e compagnie en septembre 1914, prit le commandement.
Arrivé à Verdun le 24 février 1916, le régiment vit ses bataillons dispersés et bataillant chacun pour son compte dans le cauchemar des bombardements : plus de tranchées, plus de boyaux. A la côte du Poivre, au bois de la Caillette, devant le fort de Douaumont, les unités combattent sans relâche. Le 9e zouaves fut compris dans la citation collective à l'ordre de l'armée de toute la 153e D.l. qui avait tenu, pendant onze jours consécutifs, nuit et jour, un terrain découvert sans relève possible, sous un effroyable bombardement de tout calibre, un secteur dont elle ne perdit pas un pouce de terrain. Le lieutenant-colonel Joulia avait été tué le 28 février. Le lieutenant-colonel Fouchard lui succéda. Le 10 juillet, il arrivait sur la Somme avec son régiment, à l'est de Maricourt. L'attaque se déclencha le 20, objectifs la halte de Maurepas, le bois Sabot et le terrain au sud d'Hardecourt. Ils furent atteints. Le 12 août, il enleva toute la partie sud du village de Maurepas, sans pertes. Le 18 août, ce fut au tour de la partie nord.
Fin septembre, un nouveau chef de corps, le lieutenant-colonel Gross et, le 12 novembre, complètement réorganisé le régiment est envoyé dans le secteur de Saillisel. Le 15, il subit une massive attaque ennemie, perd la tranchée de Reuss, accuse 24 officiers tués, blessés ou disparus, 110 zouaves tués, 290 blessés, 676 disparus...
En avril 1917, il reste en secteur depuis le 16, Vendresse, ravin du Paradis, jusqu'au 6 juin, au prix de 150 tués et 550 blessés. Après un long séjour au Bois-le-Prêtre, le régiment se retrouve à Verdun au début de 1918, Bois-le-Chaume et les Chambrettes, secteur délicat. Il est relevé le 25 mars. En juin, il s'empare du village de Coeuvres, dans le Soissonnais. Il obtient sa troisième citation, et le 2e bataillon est cité lui aussi, isolément. Il prend part à la contre-offensive du 18 juillet, en direction de Saconin, Breuil, Soissons. Il est cité pour la quatrième fois. Après un court repos, il participe à l'offensive de la 1e armée et attaque Hangest-en-Santerre le 8 août. Il est cité pour la cinquième fois. Il était sous les ordres du chef de bataillon de Marsay pour les deux dernières citations. Celui-ci fut remplacé le 26 septembre par le colonel Rozet. Il se trouvait dans la région de Verneull, au nord de la Marne et devait attaquer la forte position de Romain. Le 29, il parvint à peu de distance de son objectif, l'encercla et en prit possession, ainsi que de la crête de Crocheton. Le mouvement fut repris, le village de Ventetay fut enlevé, puis la ferme de Loge-Fontaine, le village de Guyencourt,
le massif du Grand-Berriaux nettoyé. La plaine qui va jusqu'à l'Aisne fut franchie et, en fin de journée du 2 octobre, les éléments du 9e zouaves se trouvaient à la ferme Moscou et à la chapelle Saint-Rigobert. Méthodiquement, les zouaves vont faire tomber toutes les résistances et franchir la rivière et le canal sous le feu même de l'ennemi. Le 9, Berry-au-Bac était entre leurs mains. Une sixième citation sanctionna le succès de ces dix jours de rudes combats.
Le 9e zouaves termina la guerre du côté de Landifay. En février 1919, 11 fut dispersé à Alger et Tunis, puis dissous. Le 13 juillet, le drapeau fut décoré de la Légion d'honneur à Paris.
Le 1er janvier 1920, le 9e était reconstitué à Alger, sous le commandement du colonel Bertrand. Il tint garnison dans cette ville jusqu'à sa disparition.

 


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