Gewehr 98 M 1898 Scharfschütze Londres
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Article tiré de ce site La cible
Le premier pays à faire une utilisation tactique intensive des tireurs d’élite fut l’Allemagne et ce pour plusieurs raisons. La première est culturelle; les peuples germaniques ayant une longue tradition de chasse avec des armes à canon rayé et de tir de précision. Leurs unités d’infanterie légère étaient d’ailleurs baptisées Jäger, qui traduit en français signifie chasseur. Leur rôle principal était la reconnaissance tactique et le tir de harcèlement. La seconde est le développement avancé de l’industrie optique en Allemagne; la renommée de leurs produits dans ce domaine est d’ailleurs encore présente.
Les premiers mois de la guerre virent l’utilisation par les allemands de carabines de chasse réquisitionnées aux civils pour la durée des hostilités. La plupart étaient équipées de détentes doubles et de mires optiques.
Par contre, ces armes n’étaient pas conçues pour une utilisation intensive dans les conditions des tranchées et souvent n’étaient pas chambrées pour le calibre standard, le 7.92x57 JS; un programme de développement d’une arme basée sur le Gew98 d’infanterie fut donc instauré. Différents types de monture amovible furent développés permettant au tireur de retirer son télescope et de le conserver dans un étui protecteur suspendu au cou du sniper
Déjà dans les premiers mois de la guerre, les snipers allemands commencèrent à sévir mais il fallut un certain temps aux Alliés pour comprendre que le grand nombre de soldats tués ou blessés par des balles à la tête n’étaient pas le fruit de malchance ou de balles perdues; mais plutôt de tirs délibérés par des tireurs embusqués.
Presqu’aussitôt, le surnom de sniper fut attribué à ce genre de tireur. Ce terme était déjà utilisé aux Indes pour désigner un expert à la chasse à la bécassine (snipe), oiseau qui est relativement difficile à tirer au vol. On pense donc que des soldats britanniques ayant servi aux Indes ont transféré ce sobriquet aux tireurs allemands puisqu'on estimait alors qu'une exposition de 3 secondes était suffisante au sniper pour acquérir sa cible et effectuer un tir.
Afin de contrer la menace des snipers allemands, les Britanniques écumèrent donc les boutiques d’armes d’Angleterre et demandant l'aide des civils, achetant tout ce qui avait un télescope , peu importe le calibre. Ironiquement, la majorité de ces armes étaient soit des Mauser ou des Mannlicher-Schoenauer, souvent en 7x57 Mauser; calibre connu au Royaume-Uni comme le .275 Rigby, ou encore dans le cas des Mannlicher-Schoenauer en 6.5mm.
Comme chez les allemands, un programme de développement d’une variante de l’arme de service standard fut mis en branle. En attendant, plusieurs anciens membres de clubs de tir (activité populaire à l’époque…) commencèrent à se servir des mires à œilleton qu’ils utilisaient sur leurs armes de compétition.
Ironiquement, lors du siège de Gallipoli en Turquie, des soldats Australiens qui avaient fait exactement ceci sans attendre l’aval des autorités devaient cacher leurs armes puisque le haut-commandement britannique de l’expédition estimait que cette modification n’était pas autorisée et constituait du vandalisme. Heureusement, la plupart des supérieurs directs de ces tireurs faisaient semblant de ne rien remarquer…
L’industrie optique britannique était nettement moins développée que son pendant germanique. Plusieurs des lunettes utilisées dans les premiers temps étaient du type Galiléen, ne consistant donc que de lentilles sans tube protecteur.
Revenons brièvement aux snipers allemands. Puisqu’ils tiraient souvent à partir de lieux fixes, la guerre de tranchées étant peu mobile, ils adoptèrent des boucliers et des armures pour se protéger le plus possible des tirs alliés.
La solution britannique : utiliser des armes de chasse au gros gibier dans des calibres comme le .470 Nitro Express pour éliminer des snipers allemands qui avaient été repérés. Ces calibres destinés au gros gibier africain ou indien avaient l'énergie pour défoncer l'armure allemande.
Naturellement, les Canadiens adoptèrent une version du Ross Mk III comme arme de tireur d’élite. Il était équipé de la lunette Warner & Swasey Model 1913 de fabrication américaine. Malgré son remplacement par le SMLE pour le reste des troupes d’infanterie, il continua à être utilisé par plusieurs snipers pour lesquels sa précision était la bienvenue. Naturellement, ceux-ci insistaient sur les munitions de fabrication canadienne, aux tolérances plus serrées et évitant les problèmes causés par celles fournies par les britanniques.
Le recrutement des snipers canadiens fut facilité par la grande proportion de la population qui vivait alors près de la nature. De façon similaire à l’armée impériale allemande qui utilisait des gardes-chasses dans ses unités de jäger, la majorité des snipers canadiens furent des chasseurs, notamment plusieurs membres des Premières Nations.
Quant aux américains, leur équipement était naturellement le Springfield 1903, au début monté d’une lunette Warner & Swasey Model 1913, mais celle-ci étant déjà jugée désuète en 1914, peu se rendirent au front en 1917 avec les troupes américaines. D’autres lunettes, notamment la Winchester A5 (encore…) furent utilisées.
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