Indre et Loire Cinq Mars La Pile
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Les fouilles menées en 2005 autour de la pile gallo-romaine de Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire) sont intervenues avant un projet de mise en valeur touristique de cet édifice énigmatique, haut de 29,50 m, construit en briques sur opus caementicium et présentant des panneaux à motifs géométriques polychromes sur sa face sud. Toute la terrasse sur laquelle s'implante la pile a été remaniée par les recherches et pillages anciens. En revanche, les investigations plus au nord ont permis de mettre en évidence une terrasse monumentale, un bâtiment semi-excavé et une statue, représentant probablement un captif oriental. Tous ces éléments ont été en fonction, comme la pile, vers la fin du IIe s. ou dans la première moitié du IIIe s. ap. J.-C. D'après les comparaisons faites avec les édifices plus ou moins similaires, il paraît acquis que la pile sert à signaler la tombe d'un notable turon. Les constructions plus au nord semblent également conçues avec la même volonté d'ostentation et pourraient correspondre à un mausolée et à un groupe statuaire illustrant un fait d'armes d'un ancêtre vénérable, probablement un militaire de haut rang.
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Pour citer cet article
Référence électronique Emmanuel Marot, « La pile gallo-romaine de Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire) : réexamen du dossier à la lumière des récentes découvertes », Revue archéologique du Centre de la France [En ligne], Tome 47 | 2008, mis en ligne le 30 avril 2009, consulté le 21 janvier 2015. URL : http://racf.revues.org/1174
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Après les mastabas,les pyramides, les menhirs et autres dolmens, les piles gallo-romaines bien que postérieures, sont aussi des monuments funéraires et on peut, dès lors, estimer, que cette comparaison sans doute présomptueuse, peut néanmoins, être soutenue. Employée à dessein cette image excessive,est destinée à susciter d'abord la curiosité et je l'espère, peu ou prou, l'intérêt du lecteur et sait-on jamais... entraîner une réactivité des décideurs concernés par une éventuelle, mais ô combien essentielle, mise en valeur cet inestimable patrimoine.
On rencontre de nombreuses piles gallo-romaines dans tout l' Aquitaine et plus particulièrement dans le Gers qui est le département qui en posséderait le plus ! Elles sont relativement bien conservées malgré les siècles, les intempéries...et les divers pillages. Leur lieu d'implantation est très varié : tantôt érigées au sommet d'une colline, visibles de fort loin, ou parfois en plaine, à proximité d' une ancienne voie romaine, tantôt près d'un ruisseau ou au milieu de nulle part ! Assez souvent difficiles d’accès, ces «tourraques » sont de nos jours, souvent méconnues du public.
Pourtant dans le passé et notamment vers la fin du XIXème siècle, ces édifices ont fait l'objet de différentes études et communications d'éminents historiens parmi lesquels il convient de citer entre autres : M Cénac-Moncaut ( communication au Congrès des Sociétés Savantes 1863 ) ; l'abbé Caneto ( tome 23 de la Revue de Gascogne ; M Adrien Lavergne ( excursion de la Société Française d'Archéologie dans le département du Gers 1883 ) et enfin le très documenté «'Inventaire général des piles gallo-romaines du Sud-Ouest de la France et plus particulièrement du département du Gers -Bulletin Monunental » de M Philippe Lauzun publié en 1898 . Dans ce document, qui sert toujours de référence, l'auteur effectue une description exhaustive de 8 piles gersoises.
Plus près de nous, des relevés ont été effectués en 1965 par le Bureau d'Architecture Antique du Sud-Ouest, puis entre 1966 et 1968 c'est l'archéologue haut-garonnais M Georges Fouet qui entreprit des fouilles autour de la pile d'Artigue-Bétbeze ( entre Mouchès et Mirande ). Plus loin, lors de la description de la pile de Bétbeze , je vous ferai un bref résumé du résultat de ces dernières fouilles.
En règle générale, les piles sont des tours souvent rectangulaires, de hauteur variable ,assises sur un socle. Sur la partie haute de l'édifice, et en façade principale souvent encadrée de pilastres, était aménagé une niche dans laquelle était exposé une statue à tête mobile, pouvant être remplacée après chaque décès du chef de famille. Le sommet de l'édifice devait être en forme de dôme ou de pyramide quadrangulaire. L'extérieur des piles est constitué par des moellons calcaires rectangulaires, de petit appareil, parfaitement taillés et calibrés, tandis que la partie intérieure est comblée par un amalgame hétéroclite de morceaux fragmentés , de pierres calcaires, assemblés au mortier de sable et de chaux éteinte.
Le pourtour des piles constitue un enclos funéraire enfermant les tombes ou urnes funéraires des autres membres de la famille et autres personnages secondaires de l'entourage du défunt. Ensemble nous allons effectuer un circuit à travers la campagne gersoise afin de découvrir les 8 piles gallo-romaines encore visibles ( Au début du XIXème siècle on comptait 12 piles dans le Gers.) Certaines piles étaient doublées ex Biran et Bétbèze, il convient aussi de noter la destruction de la pile du Pontic ( commune de Barran) au début du XIXème siècle .