Bouches du Rhone Arles Pont Romain Maquette
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Avec l'aimable autorisation de JC Golvin |
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emplacement du pont Romain
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Avec l'autorisation de JC Golvin |
ARCHÉOLOGIE DU PONT ROMAIN D'ARLES Tiré de ce site
Plusieurs auteurs anciens, dont Ausone (v. 309-v.394), Hilaire (v. 401-449), Grégoire de Tours (v.539-v.594), font état d'un pont de bateaux franchissant le Rhône (doc 1). Par ailleurs, la mosaïque antique du forum des corporations à Ostie près de Rome, le représentait de façon précise (doc 2). Historiens et érudits artésiens ont depuis la Renaissance associé ces mentions aux vestiges d'un puissant enrochement en rive droite du fleuve auquel faisait face, rive gauche, le départ d'une arche partiellement intégrée dans les constructions sur berges du Moyen Âge. Ces deux témoignages archéologiques ont été en grande partie conservés au cours des différents aménagements des berges entrepris après la grande crue de 1856. La réfection de ces aménagements en 2008-2009 fut l'occasion de dégager à nouveau les parties enfouies de l'ouvrage au cours d'une courte campagne de reconnaissance.
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: mosaïque du forum des corporations à Ostie |
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Les vestiges mis au jour ont été profondément altérés par les sapes des crues du Rhône et des récupérateurs de matériaux. Les structures relevées en 2009 consistent en des fondations correspondant à de vastes et épais massifs de maçonnerie flanqués au nord d'un bâtiment dont il ne subsiste que deux murs (doc 3).
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Fouilles port Trinquetaille 2009 |
Un remblai déposé au moment de la construction élève le niveau de la berge du Rhône sur laquelle l'ouvrage a simplement été posé. Le matériel recueilli dans ce remblai indique que l'ensemble a été construit dans les années 300-350 ap. J.-C. au plus tôt. La datation des vestiges archéologiques s'accorde parfaitement avec les sources écrites. Il est donc à peu près certain qu'il s'agit du pont de bateaux dont les auteurs ont fait état. En revanche, il est difficile, à partir de ces seuls vestiges, de proposer une restitution précise de l'ouvrage. La présence en rive gauche d'un départ d'arche que l'on peut selon toute vraisemblance rattacher au même ouvrage laisse supposer qu'une ou plusieurs arches s'avançant dans le lit du Rhône permettaient d'accéder au pont de bateaux qui franchissait le chenal central. Il est peu probable cependant que les vestiges découverts rive droite correspondent à l'une de ces arches. En effet, pour résister au fleuve (débit : 1000 à 11000 m3 / seconde), tout ouvrage de maçonnerie doit nécessairement être profondément ancré dans le sol, ce qui n'est pas le cas ici. Il s'agit donc plus probablement d'une construction établie en retrait du chenal. Ce que confirmeraient aussi les niveaux d'inondations antiques mis au jour lors de la fouille.
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Maquette du pont de bateaux Musée départemental
Arles antique |
Au vu des éléments dont nous disposons, il est possible de restituer un ensemble de murs et massifs de maçonneries orientés perpendiculairement au Rhône reliés par un puissant mur transversal. Cette construction pourrait marquer le départ de la chaussée au moment où elle s'élève pour gagner les premières arches permettant d'accéder au pont de bateaux. C'est à cet endroit qu'a également été élevé un bâtiment d'au moins 80 m2 en bordure de chaussée. Sa fonction ne peut être déterminée avec certitude. Arles étant le siège d'une douane au cours de l'Antiquité, il pourrait s'agir d'un point de contrôle. Mis en place au IVe siècle ap. J.-C.. alors que la ville accédait au rang de cité impériale, ce pont de
bateaux est un ouvrage (doc 5) dont on connaît peu d'exemples dans le monde romain à l'exception des franchissements temporaires mis en oeuvre par l'armée romaine. Point de passage de la voie Aurélienne, l'ouvrage réunit également le centre de la cité aux quartiers résidentiels et économiques de la rive droite.
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Restitution des élévations des vestiges du pont romain, relevé de B. Bizot |
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A ce jour, ce pont est l'unique équipement pérenne que nous connaissons pour l'Antiquité. Sa longévité n'est pas connue. Les sources écrites permettent de supposer qu'il a été en usage pendant plusieurs siècles ; un auteur arabe du VIIIe siècle le mentionne encore, un marché y aurait alors pris place. S'il n'est pas certain que cette dernière date puisse être retenue comme un témoignage fiable, elle atteste que l'ouvrage, connu à travers le monde méditerranéen, n'était alors pas encore sorti de la mémoire.