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Religion Celtes Cérémonie à la source Nemausus Nimes 2014
Religion Celtes Cérémonie à la source Nemausus Nimes 2014
English Translation
Historique Voir ICI
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La source de Nimes Voir ICI et ICI
Article inspiré de ce texte
Nous connaissons la primauté de l’eau dans les cultes et les sanctuaires gaulois puis gallo-romains et cela constitue l’un des plus anciens lieux communs de la recherche archéologique en Europe de l’Ouest, et plus particulièrement en France
. Si l’importance quantitative, et sans doute également qualitative, de la présence de l’eau dans les sanctuaires gallo-romains n’est plus à démontrer, on peut en revanche s’interroger sur l’origine historique de cette prépondérance. les Gaulois honoraient les manifestations naturelles en tête desquelles se trouvaient les sources. Il semblait donc évident qu’il s’agissait là d’un « héritage celtique » que les conquérants romains n’auraient fait qu’adapter, suivant ce que l’on nomme couramment l’interpretatio romana.
Les premiers travaux sure ce sujet remontent au siècle des Lumières, . les chercheurs qui sont souvent des hommes d’Église, ont tous, sans exception, mis l’accent sur la place de l’eau dans les religions païennes.
Ainsi en 1727, l’abbé Jacques Martin mentionne que, chez les Gaulois, « tous les dieux étaient ou des arbres, ou des bois, ou des marais ». Il résumait ainsi la religion gauloise à un ensemble de croyances purement naturalistes.
Lesles Gaulois […] divinisaient les lacs et les marais, […] leur donnaient à tous le nom d’un dieu »et y « joignaient les fleuves et les rivières qu’ils regardaient aussi comme des divinités, et leur portaient les mêmes honneurs » .Quelques années plus tard en 1740, l’abbé de Fontenu nous dit du culte de l’eau qu’il s’agit de « l’une des plus anciennes espèces d’idolâtrie » et « la met au nombre de celles qui ont été le plus accréditées chez les païens » . Pour cet auteur, « les Gaulois et les Germains avaient une vénération singulière pour les eaux, et en particulier, pour celles du Rhin et du lac de Toulouse » On voit bien le rôle majeur de l’eau dans les religions païennes, et plus spécifiquement chez les Gaulois et leurs voisins germains.Ces remarques ne se fondent que sur des interpretations des textes anciens et pas sur des resultats des fouilles sur le terrains.
Voici un bref résumé des auteurs anciens parlant de la religion et les pratiques rituelles en Gaule
Diodore de Sicile Bibliothèque historique V 31 les Gaulois « consacrent un homme aux dieux en l’aspergeant comme dans une libation puis ils le percent avec une épé
Pline L'Ancienl Histoire naturelle XXIV, LXII, « Il faut être habillé en blanc, avoir les pieds nus et lavés très soigneusement
Ces deux textes écrient durna tle I° siècle Ap JC décrivent des gestes rituels très proches des pratiques romaines : lustration des victimes et ablutions purificatoires et aucun des deux auteurs ne peut cependant avoir observé lui-même ces pratiques, dans la mesure où, lorsqu’ils écrivirent, la Gaule était déjà sous domination romaine et ses cultes en voie de « romanisation ». Il ne peut donc s’agir que de sources de seconde main4. La similitude des gestes qu’ils décrivent avec ceux, bien connus, de la religion romaine, n’est en outre pas sans soulever d’interrogation : leurs descriptions ne sont-elles pas surtout des reconstructions intellectuelles de pratiques dont la substance leur échappait ? Faute de connaissances suffisantes, les auteurs s’adressant à un public latin auraient eu recours à des concepts et des images familières de la culture romaine, peut-être au mépris de la réalité ethnologique.
Strabon Géographe grec du ier siècle av. J.-C., auteur d’une Géographie en onze volumes aujourd’hui perdue évoque le sac du sanctuaire de Delphes par plusieurs peuples gaulois, dont les Tectosages, et le devenir de leur butin Reprenant le texte de Posonius d'Apamée (135-51 av. J.-C.), historien, géographe et philosophe grec),il dit qu'une partie au moins du trésor avait été « déposée en réserve dans les sanctuaires et les lacs sacrés
Lla notion de lac sacré apparaît comme proprement méditerranéenne et se rattache au concept de lucus ou bois sacré. Le fait que des richesses y aient été entreposées ne fait toutefois pas du lac et de son eau des objets de culte : l’élément liquide n’est ici qu’un contenant propice à dissimuler aux yeux des hommes un trésor dévolu aux dieux, comme le souligne bien la notion de « réserve ». Strabon éclaire justement cette fonction quelques lignes plus bas : « Plus que les autres lieux, les lacs permettent l’inviolabilité, aussi c’est en eux qu’ils immergent des barres d’argent mais aussi d’o. » Le choix du lac, pragmatique, semble donc avant tout répondre à des impératifs profanes : il ne s’agit pas d’offrandes au lac ou à une quelconque divinité des eaux
Strabon nous apprend ainsi, citant une nouvelle fois Posidonius d’Apamée, « qu’il y a dans l’Océan une petite île […] située en face de l’embouchure du fleuve Loire. Ce sont des femmes Samnites qui l’habitent, elles sont possédées de Dionysos qu’elles apaisent par des cérémonies et des rites sacrés: Sena, dans la mer britannique, face aux côtes des Osismiens, est célèbre par son oracle à une divinité gauloise, dont on rapporte que les prêtresses, au nombre de neuf, sont consacrées par une chasteté perpétuelle
Lucien dans Pharsalée Ainsi est honoré chez les Gaulois Teutates Mercure : un homme est précipité tête en avant dans un tonneau plein afin qu’il y suffoque
Apres la révolution et l 'Empire le XIXe voit le developpement du thermalisme qui voit la multiplication des découvertes archéologiques dans les stations thermales.
Pour attirer une clientèle grandissante, l’ancienneté d’une station était un argument « publicitaire » de poids : il était donc de bon ton d’y découvrir des « antiquités » montrant que les Gaulois, déjà, appréciaient les bienfaits de ces eaux auxquelles ils vouaient un culte reconnaissant.
Louis Bonnard consacra une grande étude à la Gaule thermale, depuis l’époque gauloise jusqu’à l’époque romaine en 1908.
Arrive ensuite le grand historien de la Gaule, Camille Jullian qui écrit lui aussi en 1908, que parmi « les forces immuables et innombrables qui engendraient la multitude des choses du sol », et dont les Gaulois avaient fait l’essence même de leur religion, « les plus nombreuses et les plus populaires étaient les eaux courantes : sources, fontaines, ruisseaux et fleuves ». Ses conclusions restent encore aujourd’hui, pour bien des chercheurs, un socle idéologique quasi inamovible mais il faut savoir que ces travaux ne se sont appuyés que sur l’étude des sources littéraires, complétés par l’utilisation de nombreuses inscriptions, tandis que les données proprement archéologiques sont quasiment absentes.
En 1991 Claude Bourgeois, admet en effet que les faits archéologiques précisément datés font cruellement défaut : « Il n’existe pas, à [sa] connaissance, dans une source ou dans un bassin, de couche d’offrandes datée sûrement de l’époque gauloise. » (Bourgeois, 1991, p. 214.) Ces réserves l’amenèrent à dénoncer un « poncif de la littérature aquatique : de même que l’on écrit que l’emploi thérapeutique des eaux remonte à la plus haute antiquité et se perd dans la nuit des temps, on fixe les origines du culte au passé le plus reculé ou aux temps immémoriaux. Ces origines du culte de l’eau restent en fait, pour l’archéologie, peu claires. Les génies gaulois de l’eau n’étaient pas représentés, n’avaient pas de temples et les offrandes qu’on leur aurait faites dans des points d’eau non aménagés, rares et d’invention ancienne, ne sont pas bien assurées » (Bourgeois, 1991, p. 215).
Les années 1990 marquent l’amorce d’une réflexion critique sur la nature des cultes gaulois et, pour ce qui nous concerne, sur la place de l’eau. Ces approches nouvelles se fondent, contrairement à ce que nous avons vu jusque là, sur des observations archéologiques nombreuses et précises, rompant sensiblement avec la tradition philologique antérieure.
Nombreux sont les sanctuaires gallo-romains présentant un lien plus ou moins fort avec l’eau sous toutes ses formes. Mais qu’en est-il de leurs origines ? Ces sites succèdent-ils à des lieux de culte plus anciens, perpétuant ainsi des pratiques et des croyances gauloises ? Le nombre de ces sites (fig. 1), ne permet pas de présenter ici une étude exhaustive de la question. C’est pourquoi nous avons choisi, dans le cadre de cette présentation, de nous attarder sur un petit nombre de cas qui nous semblaient particulièrement révélateurs.
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Quand on évoque la survivance, au travers de sanctuaires gallo-romains, de cultes et de pratiques antérieures, l’un des exemples les plus souvent évoqués est celui du sanctuaire de la Fontaine, à Nîmes (30). Aujourd’hui interprété comme un site consacré au culte impérial18, le lieu de culte tire son origine d’une résurgence vauclusienne autour de laquelle se serait établi un premier sanctuaire, qui aurait ensuite donné naissance à la ville elle-même Ceci expliquerait que la cité ait pris le nom de la divinité topique de la source : Nemausus, connue par ailleurs par l’épigraphie. L’ancienneté du lieu de culte serait attestée notamment par la présence du théonyme sur des monnayages gaulois, mais aussi par la découverte, ancienne et non localisée, d’inscriptions gallo-grecques (Sauvage, 1992, p. 112). La mise au jour récente, dans les environs du sanctuaire, de la fondation d’un portique monumental, sans doute associé à une statue de personnage accroupi et à un linteau à cavités céphaliformes, tous deux découverts en remploi, semble avoir entériné cette interprétation (Guillet et al., 1992, p. 59-65).
Mais ces derniers éléments, par comparaison avec des sites proches tels que celui de l’oppidum d’Entremont (13), se rapportent davantage à un culte guerrier ou un culte des morts et des ancêtres héroïsés, et ne semblent en aucun cas lié à l’eau (Lejeune, 1992, p. 100). Par ailleurs, la distance qui sépare ces découvertes de la source, une centaine de mètres environ, n’autorise aucune conclusion quant à leur lien hypothétique avec le point d’eau.
En ce qui concerne la chronologie, le portique et les éléments associés ont pu être datés, par la fouille, du début du ier siècle av. J.-C. (Guillet et al., 1992, p. 60). Les inscriptions gallo-grecques, bien que très discutées (Lejeune, 1992, p. 90), semblent également relever de cette période à laquelle Nîmes, et la province de Transalpine dans son ensemble, étaient déjà sous domination romaine
Il n’existe donc aucun élément tangible permettant d’affirmer qu’il ait jamais existé, à Nîmes, de sanctuaire ou de culte antérieur à l’entrée de la région dans la sphère d’influence romaine. La naissance de ce culte, en l’état actuel des connaissances, ne saurait en effet remonter au-delà du début du ier siècle avant notre ère, et résulterait d’une création « gallo-romaine » plus que gauloise. Toute autre affirmation relève de la pure spéculation.
De nombreux sites, présentant à première vue des caractéristiques proprement gauloises, se sont révélés, grâce à la fouille et aux progrès des méthodes de datation, dater sans ambiguïté de la période gallo-romaine. C’est le cas notamment des sanctuaires de Chamalières (63) et des Sources-de-la-Seine (21), tous deux connus, entre autres, pour les centaines, voire les milliers de sculptures en bois au style très rudimentaire, apparues lors des fouilles . On pourrait penser, comme le faisaient les érudits du xixe et du début du xxe siècle, que l’emploi de ce matériau est révélateur de l’origine gauloise de ces offrandes. Cependant, dans un cas comme dans l’autre, la dendrochronologie a livré des datations toutes contemporaines ou postérieures à l’époque augustéenne. Aucun de ces deux sites, en l’état actuel des connaissances, n’a par ailleurs livré de preuve d’une occupation protohistorique, dans des contextes pourtant particulièrement propices à la conservation des matériaux périssables
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