Découvert près de Corinthe, ce bracelet de bronze témoigne de l'épanouissement de la bijouterie grecque au cours des IVe et IIIe siècles av. J.-C. Les extrémités du bijou affectent la forme d'un serpent dont le corps sinueux, parsemé d'écailles incisées, prolonge le fin ruban spiralé qui constitue la partie médiane du bracelet. Le reptile, animal chthonien traditionnellement lié aux enfers, est un motif très apprécié des orfèvres hellénistiques, peut-être pour sa valeur magique. Un bracelet en forme de spiraleAcquis par le musée du Louvre à la toute fin du XIXe siècle, ce bracelet de bronze du IVe ou IIIe siècle av. J.-C. provient des environs de Corinthe, au nord du Péloponnèse. Il est formé d'un ruban plat, lisse, enroulé en spirale. Ses extrémités ont été travaillées à part, rehaussées de dorure, puis soudées au reste du bracelet : elles représentent la tête et la queue d'un serpent. De fines gravures parsèment le corps onduleux du reptile et imitent la peau écaillée de l'animal, dans un souci de naturalisme et de raffinement du détail. Le buste de Cyrène, présenté au Louvre dans les salles des marbres grecs, représente une jeune défunte qui porte à son poignet gauche un bracelet similaire, le reptile rappelant ici la fonction funéraire de la statue. Ce type de bijou spiralé existait depuis longtemps en Grèce : Homère appelle les bracelets d'Aphrodite "helikes" (hélices), d'un terme grec qui désigne tout bijou en forme de spirale, qu'il représente ou non un serpent. Le motif du serpentDès le IVe siècle av. J.-C., le motif du serpent, animal chthonien traditionnellement lié au monde souterrain des enfers, est largement répandu dans l'orfèvrerie hellénistique, peut-être en raison de la valeur magique attribuée à l'animal. Nombreux sont les bracelets et bagues de cette période qui affectent la forme d'un reptile (comme l'anneau Bj 1139, présenté dans la même vitrine) ; ces bijoux serpentiformes devaient sans doute être considérés comme des porte-bonheurs. Très apprécié durant l'époque hellénistique, ce motif suscite chez les orfèvres romains une faveur analogue. Les fouilles de la Maison du Faune, à Pompéi, ont ainsi livré deux bracelets en or, conservés au musée de Naples, semblables à celui-ci. L'orfèvrerie hellénistiqueCe bracelet appartient à une période particulièrement florissante de l'orfèvrerie grecque. L'exploitation des mines de Macédoine fournit de l'or en quantité abondante. Les conquêtes d'Alexandre le Grand, à l'aube de l'époque hellénistique, provoquent la dispersion des grands trésors amassés par les Perses et l'hellénisation d'une vaste partie du monde oriental. De ces contacts avec le Proche-Orient et l'Egypte naît une esthétique nouvelle, où la polychromie joue un grand rôle : pierres précieuses, pâte de verre et émail rehaussent désormais l'or, le bronze et l'argent. Enfin, le répertoire des orfèvres se dote de nouveaux motifs, à l'exemple du serpent. |
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