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Gloire et empire 59 Mars Avril 2015

Article fait par :Claude Balmefrezol

Mis en ligne le 07/03/2015 à 18:32:34



Gloire et empire  59 Mars Avril 2015

 

C'est une armée particulièrement sous-équipée que celle qui s'apprête à envahir le Portugal en septembre 1810. Comme souvent lors des guerres de l'Empire, l'intendance ne suit pas et Masséna sait qu'il ne peut compter sur l'administration locale. Il doit demander à ses hommes de moissonner le blé, de le moudre et de fabriquer eux-mêmes l'indispensable "biscuit", tellement mieux adapté que le pain aux armées en campagne.
Encore faut-il disposer de moyens de transport et, surtout, que les mauvais chemins permettent le passage des chariots. On a du mal aujourd'hui à se rendre compte de la difficulté que représentait le passage des caissons du système Gribeauval sur des sentiers muletiers à peine élargis. Sur les voies sinueuses et escarpées, mal cartographiées, qui relient l'Espagne au Portugal, l'artillerie n'est pas aisée à déplacer ; pourtant, elle ne fera pas défaut au moment opportun et l'on ne peut qu'admirer les prouesses réalisées par ses hommes lors de cette campagne.
Dans ce panorama déjà préoccupant, les rivalités et tensions dans le commandement compliquent encore la situation. Le comportement du maréchal Ney, aussi intrépide qu'infatué, de surcroît hostile au prince d'Essling, n'arrange rien. Ses maladresses attirent l'attention des Anglais et compromettent l'effet de surprise.
Mais le pire est sans doute la méconnaissance de la stratégie anglaise. Les Français ignorent encore l'existence des fameuses lignes de Torres Vedras derrière lesquelles les divisions de Wellington pourront aisément se retrancher en cas de revers. Les troupes de Masséna ne tardent pas non plus à découvrir que les Anglais, comme le feront bien plus tard les Russes, ruinent les contrées qu'elles doivent traverser, les privant du précieux ravitaillement qu'elles espéraient.
Le 27 septembre, la surprenante bataille de Bussaco, qui se déroule sur l'un des plus spectaculaires champs de bataille des guerres napoléoniennes, déroute les Français. Il est d'ailleurs impossible de comprendre aujourd'hui comment les Français ont pu se décider à attaquer ces montagnes inexpugnables. Défavorisés par le terrain, ils ne peuvent se servir ni de leur cavalerie ni de l'artillerie si péniblement acheminée jusque-là. En face, sur leurs hauteurs, les troupes de Wellington ont tout le loisir d'utiliser leurs canons et ne s'en priveront pas.
Ce numéro de Gloire & Empire raconte la suite de cette impressionnante histoire. En dépit de la bravoure des troupes françaises, l'échec prévisible de Bussaco -- malgré les pertes importantes, il n'est toutefois pas aussi déterminant qu'on le décrit parfois -- ne marque pas encore la fin de la campagne du Portugal mais, en écornant le prestige de Masséna et en redonnant confiance aux Anglo-Portugais, il contribue à modifier le rapport des forces dans la péninsule Ibériqu
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