Article fait par :Claude Balmefrezol
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TNT N° 53 Janvier et Février 2016
57 tonnes, une pièce de 8,8cm dont le projectile peut percer 99 mm d’acier à 1 000 mètres, un blindage « imperméable » aux obus de 75 mm américains et 76,2 mm soviétiques, un moteur de 700 chevaux, une vitesse de 38 km/h… En dépit de ces chiffres impressionnants, nombreux sont ceux qui pointent du doigt sa fiabilité médiocre et sa mobilité perfectible pour affirmer que le Tiger I n’est qu’un gaspillage de matières premières.
Le char lourd allemand n’est aucunement une « arme absolue » ni un engin raté ; pour autant, était‑il vraiment indispensable à la Wehrmacht pour combattre les Alliés ?
Le 9 mai 2015, les Vooroujionnye Sily Rossiïskoï Federatsii (Forces armées de la Fédération de Russie) ont fêté le 70e anniversaire de la victoire sur le III. Reich. À cette occasion, la traditionnelle parade militaire organisée sur la célèbre place Rouge de Moscou a fait la part belle aux derniers engins, dont les véhicules de combat d’infanterie chenillés Kurganets‑25 destinés à remplacer, dès 2016, les vieux BMP et autres MT‑LB conçus durant la guerre froide. Deux versions ont été présentées : le véhicule de combat d’infanterie VCI Oбъект 695 (Object 695) lourdement armé et le véhicule de transport de troupes (VTT) Oбъект 693 (Object 693).
À partir de 1943, les usines d’armement allemandes tournent à plein régime sans parvenir pour autant à compenser les lourdes pertes subies par la Wehrmacht lors des combats menés sur l’Ostfront. Dans l’esprit des industriels et du Führer, s’il veut résister à ses adversaires, le III. Reich se doit de remporter la bataille de l’innovation en produisant des matériels si supérieurs qu’ils n’auront pas de rivaux sur le terrain et que la balance penchera de nouveau en sa faveur. La quantité étant définitivement à l’avantage des États-Unis et de l’Union soviétique, il ne reste, aux yeux des responsables allemands, qu’à se focaliser sur la qualité tout en standardisant au maximum les composants.
Une voiture de reconnaissance évoque dans l’inconscient collectif des notions de légèreté, de nervosité et de souplesse. Pourtant, les Britanniques vont faire usage d’un véhicule à l’opposé de ces qualités au sein de leurs régiments de cavalerie : l’AEC Armoured Car est lourd, encombrant, puissamment armé et doté d’un moteur Diesel. Ces spécificités ne l’empêcheront pas de rendre d’excellents services aux Recce Troops.
Lorsque la Hongrie entre en guerre aux côtés du III. Reich le 27 juin 1941, la Honvéd (Armée hongroise) reste largement hippomobile. Toutefois, Budapest a lancé, à la fin des années 1930, un processus de modernisation qui l’a conduit à acquérir des blindés de tous types, dont des chars antiaériens.
« Moaning Minnie », « Screaming Mimi », « Howling Cow » : « Minnie la geignarde », « Mimi la criarde », « vache hurlante », autant de surnoms ironiques donnés par les soldats alliés aux roquettes utilisées par la Wehrmacht. Des armes redoutables, que les Allemands vont chercher à motoriser pour en renforcer encore l’efficacité. Pour ce faire, des engins « de série » vont être mis au point ; et faute de châssis en quantité suffisante, la conversion de véhicules capturés donnera naissance à une vaste gamme de véhicules lance-roquettes.