Article fait par :Claude Balmefrezol
Mis en ligne le
L’AUGUSTEUM DE NÎMES
Avec l'Autorisation de JC Golvin |
Les jardins de la Fontaine à Nîmes abritent un ensemble de monuments qui semblent n’avoir aucun lien entre eux pour le profane mais si on y regarde de plus près et si nous connaissons les mystères et les rites de la Rome antique nous trouverons que tous ces monuments sont reliés entre eux au travers du culte voué à la personne de l’ Empereur Romain et ici à Nemausus lié à l’Empereur Auguste . Il forme l Augusteum qui regroupe un Bassin dans lequel surgit la source sacrée déjà vénérée par les Volsques Arécomiques , un théâtre , des thermes un bâtiment appelé de nos jours Temple de Diane et un portique
Dès la fin de l’empire romain, le site fut abandonné et finit par être enseveli Mais ce site fut remis à jours au XVIIIe car les besoins de l’industrie textile de Nîmes étant importants la source fit l’objet de travaux pour en augmenter le débit et l’assainir . A cette occasion les ruines romaines furent remises à jour.
Le roi de France eut écho de ces découvertes et chargea l’ingénieur Jacques Philippe Mareschal déjà responsable des tours dites Mareschal de en plus d’améliorer l’approvisionnement en eau ,de mettre en valeur les vestiges et de créer une « promenade jardin Les jardins de la Fontaine sont nés
Mais revenons à notre Augusteum
Il est né du culte impérial voué à Auguste mais tout d’abord parlons du Culte impérial
Le culte impérial dans le monde romain, même si un « culte existait déjà dans la Rome républicaine avec les honneurs divins accordés aux hommes célèbres a vu le jour à la fin de la République sous l'influence hellénistique avec César, a qui on a dédié un temple et un flamen et qui après la mort a été officiellement accueilli dans le panthéon divin.
Auguste a relié ce culte à celui de la déesse Roma et il l’a organisé, aux niveaux provincial et municipal, avec la création de collèges sacerdotaux spéciaux comme les Seviri Augustales . Les formes de culte variaient selon que nous sommes en Occident ou en Orient . En effet en Orient le mythe de la divinisation du souverain était plus enraciné, qu’en Occident .
par la suite le culte impérial était à la charges de l » Etat et il fait partie de la vie religieuse dans toutes les villes de l'empire,
C’est un élément fédérateur. Le christianisme lui refuse ce culte et cela donna lieue à des persécutions
Les romains ont donc construits à travers tout l’Empire des lieux de culte ou des bâtiments qui se présentent comme une création concertée, dédié à une personne Nous avons divers exemples à travers l’empire comme le gymnase hellénistique de Cyrène, consacré à Hermès et à Héraclès, qui a été modifié à peu de frais à la fin du règne d'Auguste, pour honorer la mémoire divinisée de César u encore l’'aménagement du Marché d'Ephèse avec la construction d'une basilique dédiée, à Auguste et à Tibère, mais aussi à Artémis
comme celui de Nicée, voué au culte de Rome et d'Auguste
A Lyon on trouve le sanctuaire consacré en 12 av. J.-C. par Drusus à Rome et Auguste
Il est décrit par Strabon comme un sanctuaire d'Auguste entouré d'un bois, où se répartissaient les 60 statues des peuples gaulois .On trouve en Germanie à Ubiorum près de Cologne sur l’Elbe des sanctuaires et 'autels à Auguste
La Gaule et plus particulièrement la Narbonnaise nous a livré un 'autel à Narbonne,
Aussi les complexe monumental de Nîmes des Jardin de la Fontaine est le seul exemplaire archéologique qui a été découvert ( sous réserve de découvertes futures) en Occident de ce type de monument.
Il est parfaitement lisible bien qu’au début cet ensemble monumental entourant la source de Nîmes posa des problèmes d’interprétation car il faut un début considéré comme un complexe thermal
C’est un complexe créé par des architectes autour d'un autel monumental consacré au premier Empereur, doté d'annexes cultuelles et culturelles,
On y trouvera, une bibliothèque, un temple dynastique , dont la localisation n’est pas certaine un sanctuaire dédié à l’eau un Théâtre un Nymphée le tout avec portiques
Les fouilles ont livré des inscriptions ces restants ont été retrouvés autour du sanctuaire de la source 60 inscriptions ont été retrouvés ici ce qui donne une idée de l'importance du complexe, et du rôle officiel qu'il a joué sous le Haut-Empire
si on trouvent des dédicaces à la sources nous trouvons aussi des dédicace à Auguste donc se rapportant au culte impérial ce qui prouve le désir d'intégration de la divinité locale au panthéon officiel mais peu à peu les autres inscriptions nous montre la progressive appropriation du complexe au culte de l'empereur.
Les dédicaces à Auguste datées de 25 av. J.-C. ont été retrouvées à proximité du bassin de la source; elles étaient taillées pour s'adapter aux exèdres
Plan d ensemble |
Elles prouvent que ce lieu traditionnellement sacré a été placé dès le début de son aménagement monumental sous l'invocation du Princeps.
La dédicace de l'autel, actuellement perdue doit montrer l'implantation du véritable culte de l'empereur régnant associé, à la déesse Roma.
Comme celui de Lyon datant de 12 av. J.-C. celui de Nîmes a regroupé autour de lui les diverses manifestations de piété, de loyalisme ou de reconnaissance qu'on rencontre à l'ordinaire dans les sanctuaires dynastiques.
Les Monuments du Site
|
Durant la période romaine, la source fut utilisée pour l'alimentation et l'hygiène de la cité aussi les ingénieurs vont faire des aménagements en augmentant les capacités de la vasque qui passe à 46 m de long pour 26 de large
Aménagement de la source à l'époque romaine.
Lorsque les Romains furent définitivement installés dans Nîmes, leur première préoccupation fut d'aménager la source de Némausus pour les besoins de l'alimentation et de l'hygiène de la ville.
L'ensemble des travaux exécutés en 24 av JC sous les ordes de Agrippa gendre d’Auguste suite aus demandes des Quatuorvirs
On va construire
un bassin de réception des eaux une série de bassins servant à décanter et à distribuer les eaux un réseau de canalisations pour la distribution des eaux dans les différents quartiers de la ville et un château d'eau ou Nymphée, ainsi que des portiques, statues et autres constructions destinées à embellir et à agrémenter le site environnant la source.
Dans la source un bassin de réception des eaux fut constitué par une muraille en pierre de taille, établie sur le mur primitif entourant la source, et une forte digue, du côté Est encore, existante sous le pont séparant le bassin du Nymphée, destinée à retenir les eaux dans le creux où elles sortent de terre. IL y avait des vannes permettant de reguler le transit de l eau
2 Exedres avec 4 escaliers servant de marches ou de bancs
Tout un reseau hydraulique existe dessous et il n’est pas visitable
Nous trouvons des canalisations des chambres de decharge
On sait que nous avons des acqueducs souterrains qui distribuent l’eau en ville
Les historiens parlent de six grands aqueducs et des egouts
Nous avons des restes à la rue de l’aqueduc Un autre aqueduc, partant des environs du Pont die Vierne actuel, suivait le tracé jalonné de nos jars par les rues actuelles de Gaston Boissier, de l'Horloge, de Saint-Castor, la Place Belle Croix, la Grand'Rue, et déversait ses eaux dans les fossés des remparts à la Porte des Eaux, à l'entrée de la Rue des Greffes actuelle.
Cet aqueduc, qui a subsisté longtemps était connu au Moyen-âge sous le nom de « Rivus Cagantiolus ».Un troisième et grand aqueduc, dont le tracé n'a jamais pu être exactement déterminé, partait des environs de la source elle-même et se dirigeait du côté de l'amphithéâtre et de la Porte d'Espagne la , la Porte de France actuelle
Il y avait aussi un reseau d’egout semblable à celui de Rome la « cloaca maxima », le grand collecteur romain, Celui devint plus tard l'Agau, et drainait la plus grande partie du trop plein des eaux de la source, qu'il déversait dans les fossés des fortifications, non loin de l'antique Porte d'Arles, la Porte-d’Auguste actuelle.
Il fut construit un Château d'eau ou Nymphée, retrouvé en 1753.
Une prise d’eau installée sous le batardeau de la source permet d’ amener l’eau dans divers bassins de décantation et de distribution, via un canal souterrain
Au centre se trouvait le Nymphée retrouvé par Mareschal
On a vu longtemps dans ce monument un bain romain lieu de detente . Il faut dire que la décoration des lieux semblaient orienter les chercheurs vers cette direction
Mais c’est bien un château d’eau ou Nymphée
Décors du Nymphée |
L’ingénieur Mareschal en a conservé les grandes lignes en 1753.
C’était le principal ornement de l'ensemble des travaux exécutés tout autour de la source.
Du dernier de ces bassins des tuyaux de plomb conduisaient les eaux dans les différents quartiers de la ville.
On a retrouvé deux inscriptions antiques, dans les déblais,, sur les bords du bassin réservoir et encastrées aujourd'hui dans le mur entre le double escalier qui conduit sur la plate-forme des hémicycles de la source.
Ces inscriptions portent :
IMP. CAESARI. DI V l. AUGUSTO. COS. NONUM DESIGNATIO DECIMUM IMP. OCTOVUM |
A L’EMPEREUR CESAR AUGUSTE, FILS DU DIVIN (Jules), CONSUL POUR LA NEUVIEME FOIS CONSUL DESIGNE POUR LA DIXIEME FOIS IMPERATOR POUR. LA HUITIEME FOIS. L’AUGUSTEUM DE NÎMES |
Le Theatridium
Le Temple de Diane
Le temple et les portiques disparus
Images tirées de ce site |
Avant | de Nos jours |
.
.
.
.
.
.