Article fait par :Claude Balmefrezol
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TNT N° 62 Juillet et Aout 2017
155 mm Gun Motor Carriage M2 Un intérimaire de choc
Tout comme la nécessité de disposer de matériels susceptibles de s’opposer aux Panzer, le « Blitzkrieg » mené par la Wehrmacht au début de la Seconde Guerre mondiale prouve que l’artillerie tractée est incapable de suivre le rythme des unités mécanisées lors des offensives, notamment en tout-terrain. Pour l’US Army, les automoteurs, s’inspirant de l’exemple allemand, représentent la solution la plus logique, mais le temps presse pour doter les Heavy Artillery Battalions de matériels équipés d’une pièce de 155 mm.
Le 26 mai 1941, lors d’une conférence organisée au Berghof, Hitler réunit les responsables de l’armement pour lancer la conception d’un schwere Panzer de 45 tonnes désigné VK. 45.01, futur Tiger I. Très impliqué dans le projet, le Führer établit le cahier des charges et précise notamment que le projectile tiré par le canon de ce char lourd doit pouvoir percer une plaque d’acier épaisse de 140 mm à 1 000 m. Un choix qui va causer bien des soucis aux ingénieurs allemands, car une telle arme n’existe pas encore !
Symbole de la renaissance de l’industrie de défense française, la saga de l’AMX 13 a marqué son temps. À la fois engin rustique et futuriste, ce blindé redoutable a suscité le respect et l’admiration de ses équipages tout autour du monde pour ses qualités ou sa puissance de feu qui surpassait celle de ses contemporains, comme le M41 Walker Bulldog américain ou encore le PT 76 soviétique. Seul char de combat léger produit en série en Europe pendant la Guerre froide, l’AMX 13 connaît son baptême du feu dans les sables du Sinaï, dans le Panjab, en Algérie, au Liban, au Maroc et au Cambodge.
Le 28 juin 1948, le Kominform (l’organisation centralisée du mouvement communiste international) adopte une résolution accusant le Parti communiste de Yougoslavie d’antisoviétisme et de trahison envers le marxisme-léninisme. Cette condamnation met alors fin à la coopération militaire avec Moscou et place l’Armée yougoslave, en pleine restructuration, dans une situation complexe, car les relations avec les pays occidentaux sont également difficiles. Belgrade décide donc de développer ses propres matériels, parmi lesquels figure un char d’assaut national.
Les projets de chars lourds allemands, prévus théoriquement pour entrer en production en 1945-46, se caractérisent par une taille importante, un poids démesuré et un armement surpuissant. Un temps, ces machines titanesques sont vues comme un moyen de contrebalancer la supériorité numérique alliée : aux myriades de tanks américains et surtout soviétiques, le III. Reich espère opposer des mastodontes difficiles à détruire et capables de mettre hors de combat leurs adversaires à longue distance. Pesant plus de 130 tonnes, protégé par un blindage incliné épais de 200 mm et équipé d’une pièce de 12,8cm, le E-100 est l’archétypique de cette philosophie militaire allemande. Mais ce monstre, au développement compliqué et tortueux, était-il viable techniquement parlant ?
En 1942, suite aux combats menés en Afrique du Nord, le General Staff (état-major de l’Armée britannique) planifie le développement de trois blindés destinés à remplacer tous les matériels existants – souvent obsolètes – et surtout capables de s’opposer aux Panzer les plus modernes. Ainsi sont prévus : le Tank, Cruiser, Challenger (A30), un char dit « universel », le Cruiser Tank Centurion (A41) et le Tank, Infantry, Super Churchill (A43). Produit à 200 exemplaires, le premier ne donne pas satisfaction à cause d’une tourelle trop haute, le deuxième arrive trop tard pour participer à la Seconde Guerre mondiale – mais deviendra un des meilleurs Main Battle Tanks des années 1950 à 1970 – et le troisième ne dépasse pas le stade du prototype, alors qu’il aurait pu, théoriquement, devenir un adversaire à la hauteur du Panzer VI Ausf. E Tiger I. Mais cette assertion est-elle crédible pour une nation qui ne parviendra à mettre au point des matériels performants qu’à la toute fin de l’année 1944 ?
Lorsque la guerre à l’Est éclate en juin 1941, les Allemands déploient un char de bataille, le Panzer III, armé d’un canon de 5cm, et un Panzer IV, considéré comme un Begleitwagen (engin d’appui), doté d’un 7,5cm kurz. Toutefois, la nécessité de lutter également contre le tank moyen soviétique T-34 impose la greffe d’une pièce longue de 7,5cm sur le Begleitwagen, privant d’une certaine façon les autres blindés de véhicules spécifiquement dédiés à l’appui feu. Tout au long du conflit, la Panzerwaffe va alors chercher à combler ce déficit.
La guerre du Golfe (février 1991) a démontré les formidables aptitudes au combat des Infantry Fighting Vehicle M2 & Cavalry Fighting Vehicle M3 Bradley, tant par leur capacité à détruire n’importe quel blindé ennemi que par leur résistance aux conditions extrêmes du désert irakien. Même si l’efficacité du Bradley n’est pas plus à démontrer aujourd’hui lors d’un combat « conventionnel », il demeure que ce chenillé accuse maintenant son âge – les premiers modèles étant entrés en service au début des années 1980 – et qu’il s’avère désormais vulnérable aux mines. Remplacer une icône étant loin d’être aisé, BAE Systems propose le même mais en mieux !
Comme toutes les armées modernes, les Vooroujionnye Sily Rossiïskoï Federatsii (Forces armées de la fédération de Russie) cherchent à limiter les pertes humaines lors des conflits. Pour ce faire, des engins télécommandés ou des robots sont en cours de développement, certains étant même en phase finale de tests pour une éventuelle acquisition.
En 2017, la République islamique d’Iran fait toujours l’objet d’un embargo sur les armes de la part de l’Organisation des Nations unies (ONU), la dernière résolution datant du 20 juillet 2015. Pour maintenir son parc de Main Battle Tanks (MBT) en état de fonctionnement, et également tenter de le mettre à niveau, Téhéran a alors dû faire appel, depuis de nombreuses années, à d’autres pays, bravant eux aussi les interdictions, qui lui ont fourni des pièces détachées, des chars ou encore le savoir-faire pour développer localement des engins blindés qui soulèvent aujourd’hui bien des questions.=
La ville de Tula, en Russie, abrite un musée de l’armement aux collections des plus impressionnantes. Celles-ci se caractérisent par la richesse des pièces présentées, qui vont de la baïonnette au lance-roquettes multiple en passant par des armes de poing, des chars de combat ou encore des missiles en tous genres.