Article fait par :Claude Balmefrezol
Mis en ligne le
Aero Journal N° 64 Avril Mai 2018
De tous les avions mis en service par la Luftwaffe hitlérienne durant ses dix ans d’existence, le Henschel Hs 129 est unique : c’est en effet le seul spécifi quement conçu dès l’origine pour la lutte antichar. Appareil atypique – il s’agit d’un bimoteur très compact, assez disgracieux, fortement blindé et capable d’emporter une charge offensive aussi importante que variée –, il a été imaginé comme « chasseur de chars » par son concepteur Friedrich Nicolaus, même si le RLM l’entrevoit plutôt comme le remplaçant du vénérable Hs 123. La tournure des événements va donner raison à l’ingénieur en chef de chez Henschel : la longue gestation du Hs 129 prendra en compte les premiers enseignements de la guerre, ce qui amènera très vite les responsables allemands à reconsidérer ce rôle d’avion d’appui tactique au profi t de celui de Panzerjäger.
Lors la seconde Guerre mondiale, les Pathfinders du Bomber Command avaient la réputation de ne recruter que des équipages expérimentés. Pourtant, au moment de les rejoindre, non seulement Erik Hazelhoff n’avait encore jamais pris part à un raid aérien, mais en plus, il était myope !
Les leçons tirées du conflit ayant fait rage avec la Colombie de septembre 1932 à mai 1933 conduisent le commandement du Cuerpo de Aviación del Perú (corps aérien péruvien) à se lancer dans un programme de réorganisation et de développement de ses moyens. L’objectif est de transformer l’aviation militaire péruvienne en une force de combat moderne capable de défendre effi cacement le territoire national. Cet effort permet au pays de mettre sur pied une fl otte substantielle d’avions affi chant de bonnes performances pour l’époque. La moitié de ces machines sont des chasseurs, à l’instar des trois biplans Vought V-80P Corsair et des sept Curtiss 35A Hawk II obtenus auprès des États-Unis, ou encore des douze Nieuport-Delage 121C.1 livrés par la France et des douze Caproni Ca.114 italiens.
En faire « le plus fort, le plus rapide, en un mot […] le meilleur » : tel est le défi auquel s’attelle la fi rme Republic quand elle reprend, en juin 1944, le dessin de son P-47 D pour le faire évoluer jusqu’au standard N. Celui-ci s’imposera comme l’un des meilleurs – si ce n’est le meilleur – chasseurs-bombardiers à hélice de son temps.
Le 16 août 1944, une formation de B-17 « forteresses volantes » rencontre l’avion-fusée de Messerschmitt, le Me 163 Komet. La vitesse de l’appareil (950 km/h en pointe) surprend les équipages américains de bombardiers, les canonniers et mitrailleurs peinant à le viser. À bord de leur Komet, les pilotes allemands fondent sur les B-17 : le Leutnant Hartmut Ryll, le Feldwebel Herbert « Nicky » Strasnicky et Siegfried Schubert, tous du I./ JG 400, en abattent un chacun dans la région de Brandis/Kölleda. Seule l’arrivée des P-51 Mustang du 370th Fighter Squadron / 359th Fighter Group sauve les bombardiers américains : le Lieutenant-Colonel John Murphy revendique la destruction d’un Komet et le 2nd Lt. Cyril Jones Jr. parvient à en abattre un second. L’appareil de Ryll explose au-dessus de Bad Lausick, et Strasnicky est abattu par le Sergeant H. Kaysen, du 305th Bomb Group, non loin de Böhlen, mais parvient à s’éjecter. C’est la première fois que les pilotes alliés sont confrontés au Me 163 Komet, apparition fugace en cette fi n de guerre.